Karts sur table
Ne tournons pas autour du pot pendant cent sept ans : Mario Kart 8 Deluxe est la version la plus aboutie du meilleur Mario Kart de l’histoire. Le jeu relève d’une beauté graphique hallucinante quand on sait sur quelle console il a été développé. Il est techniquement stable, tourne en 60 FPS en toutes circonstances à un ou deux joueurs en écran splitté, puis à un suffisant 30 FPS à partir de trois joueurs. Il est généreux en circuits avec 48 circuits tous plus colorés les uns que les autres. Leur tracé est adapté aux nombreux véhicules sur la route et il y a très peu de circuits rebutants. Sa bande-son iconique pleine de cuivres donnerait la pêche à n’importe quel dépressif chronique et accompagne parfaitement l’action. L’équilibre trouvé entre le poids des objets et la conduite est proche de la perfection. C’est un jeu universel qui saura réunir n’importe qui, petit ou grand, expert ou débutant devant la télévision grâce à son mode local. Le mode online est très correct et propose un grand nombre d’options pour organiser des grands prix jusqu’à 12 concurrents.
Mario Kart 8 est un grand jeu et il arrive sur Switch. Si vous ne l’avez pas sur Wii U, c’est un must have de la nouvelle console de Nintendo. D’autant que sa caractéristique portative et nativement multijoueur permet sans peine de lancer au débotté une partie à deux joueurs, sans se poser la question de la disponibilité ou non de manettes, sans se demander si l’autre joueur a le jeu, sans se demander s’il y a un écran de télévision de disponible. Il suffit de lancer le jeu, enclencher la béquille, décrocher les deux Joy-con et vous serez prêts à vous affronter. Mario Kart 8 Deluxe est la cristallisation même de la principale promesse de la Switch, la possibilité de jouer partout, tout le temps, même à deux joueurs.
[nextpage title=”Cependant…”]
Certes, il y a de nombreuses nouveautés dans cette mouture Deluxe, mais aucune n’est réellement d’envergure. Il s’agit simplement de petits ajustements qui permettent de rendre l’expérience encore plus jouissive pour tout le monde. Pour le frère qui n’arrive pas à faire la moindre course sans percuter au moins une trentaine de murs, Nintendo a mis en place un système de conduite assistée assez bluffant. L’ordinateur ne prend pas la place du joueur, mais corrige ses trajectoires quand il sent que le choc ou la chute devient inévitable. Pour les vrais nuls ou les tout-petits, il est également possible de confier à l’ordinateur la gestion de la pédale d’accélération. Cet ajout n’égalera jamais une conduite de qualité, elle permet simplement d’éviter la frustration aux moins doués et c’est une excellente chose pour un jeu aussi grand public que Mario Kart 8.
Pour la cousine qui pilote comme une déesse de l’asphalte, quelques petits ajustements ont été opérés comme l’apparition d’un troisième niveau de boost dans les dérapages (avec des flammes violettes), mais aussi la possibilité de freiner dans les virages en dérapant tout en conservant les flammes sous les roues. Plutôt pratique pour négocier les virages serrés. Avis aux amateurs de courses contre-la-montre, un mode 200cc y a été ajouté, mais le fire hopping (technique bien connue consistant à effectuer de petits bonds après un turbo pour le prolonger bien plus longtemps que prévu) a été définitivement supprimé.
Enfin, et les spécialistes le remarqueront vite, les doubles objets sont de retour. Contrairement à ce que certains pourraient craindre, cela ne rend pas les courses plus chaotiques. En effet, si les moyens d’attaquer sont certes plus nombreux, il est également devenu plus facile de se défendre.
[nextpage title=”Nintendo livre enfin bataille”]
Celui de la version Deluxe est très bien fourni avec huit arènes (dont trois issues d’épisodes précédents) et cinq modes de jeux différents :
• Bataille de ballons : dans une arène, les joueurs doivent utiliser des objets pour faire perdre leurs ballons aux adversaires. À chaque fois qu’un joueur y parvient, il gagne un point. Chacun démarre avec cinq ballons et perd la moitié de ses points s’il perd son dernier ballon.
• Bob-ombs à gogo : identique au mode bataille de ballons, mais uniquement avec des bombes qu’on peut lancer en avant ou déposer derrière soi. Il est possible d’accumuler jusqu’à dix bombes dans son inventaire.
• Bataille de pièces : des pièces sont disséminées dans l’arène et le but est d’en accumuler le plus grand nombre à la fin du temps imparti. Si vous parvenez à toucher un adversaire avec un objet, il laissera tomber des pièces sur le sol.
• Capture de soleil : les joueurs doivent se jeter sur un soleil unique situé quelque part dans l’arène. Le premier qui le percute le garde jusqu’à ce qu’il se fasse toucher par un objet. Le cas échéant, le soleil tombe au sol, prêt à être récupéré à nouveau. La partie s’arrête lorsqu’un joueur est parvenu à garder le soleil durant une période cumulée donnée.
• Traque sur la piste : un tout nouveau mode. Deux équipes s’affrontent, les gendarmes et les voleurs. Les premiers sont équipés de plantes piranha à l’avant de leur véhicule et doivent manger les seconds. Quand un voleur se fait capturer, il est envoyé dans une cage. Cependant, un de ses camarades peut le libérer s’il parvient à rouler sur un interrupteur situé sous celle-ci. Les gendarmes gagnent s’ils attrapent tout le monde et les voleurs l’emportent s’il en reste au moins un en liberté à la fin du temps imparti.
De très nombreux paramètres sont disponibles et il est évidemment possible d’y jouer en ligne contre des joueurs à l’autre bout du monde (ce que nous n’avons cependant pas encore pu essayer).
Pour être tout à fait franc et après une soirée entre amis à l’essayer, je n’ai ressenti qu’un plaisir assez tiède à jouer au mode bataille de Mario Kart 8. Je n’arrive plus à m’impliquer autant qu’à l’époque d’un Double Dash !! dans lequel les bombes fusaient et les carapaces filaient dans une tension que Mario Kart 8 n’arrive pas à reproduire. Est-ce à cause d’arènes trop grandes ? Est-ce à cause des très nombreux bots – qu’il est possible de désactiver, je vous rassure – qui font qu’éclater un ballon n’est finalement pas un événement aussi marquant, comme c’était le cas dans un Mario Kart 64 ? Est-ce parce que finalement le mode bataille n’est plus particulièrement dédié au multijoueur local, mais est mieux adapté au mode online ?
Mon avis est que c’est un peu de tout ça à la fois. Nintendo n’a pas à rougir de son mode bataille, mais il semble bien fade par rapport aux rythmes endiablés des courses, par rapport aux retournements de situation improbables qui peuvent y survenir, par rapport aux injustices incroyables qui s’y déroulent et qui font tout le piment de la licence… En tout cas, si ça ne tenait qu’à moi, je ne pense pas que ce mode bataille devrait être un argument de vente particulier pour ce Mario Kart 8 Deluxe si vous possédez déjà la version Wii U et ses DLC.
[nextpage title=”Galerie”]
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.