Invités par on ne sait qui à séjourner à l’Hôtel du Repos éternel, Mario, Peach, Luigi et les Toads se rendent gaiement dans un établissement isolé et à moitié désert, tenu par des grooms pas vraiment aimables et une matrone particulièrement flippante. Si la plupart des clients normalement constitués auraient déjà rebroussé chemin en exigeant un remboursement, ce n’est évidemment pas le cas de Luigi et sa bande, qui décident de passer une première nuit sur place. Les choses finissent évidemment par se gâter quand l’hôtel se transforme en un inquiétant manoir hanté, et que Mario, Peach et les Toads disparaissent mystérieusement, laissant le pauvre Luigi seul avec ses angoisses et son Ectochien, aux mains d’un Roi Boo machiavélique et plus puissant que jamais.
Si l’histoire n’a rien de très original, elle reste dans la lignée de la série et des jeux Nintendo en général, et a le mérite de nous immerger dans un univers à la fois sombre et cartoonesque, que le pauvre Luigi va devoir explorer pour espérer retrouver ses proches. Graphiquement, c’est un sans-faute à tous les étages. Étages thématiques qu’il faudra d’ailleurs fouiller méticuleusement au fur et à mesure de notre progression. On s’en doutait venant de Nintendo, pas question de verser dans l’horreur avec Luigi’s Mansion 3. Le troisième volet reprend les codes des opus précédents, et nous offre un terrain de jeu riche et complet, dans lequel détails et items à collectionner fourmillent en arrière-plan.
Gameplay
Luigi’s Mansion 3 signe un retour dans la Twilight Zone réussie pour le personnage aussi attachant que froussard. Outre l’univers et le level design particulièrement réussis, le gameplay réussit étonnamment bien à retranscrire la peur du personnage dès le début du jeu, avec un système de déplacement à double joystick hésitant qui pousse Luigi à tourner sur lui-même et à vaciller dans les premières minutes de son exploration. S’il ne nous aura (heureusement) pas fallu longtemps pour maîtriser le gameplay, ces quelques dizaines de minutes d’adaptation balbutiantes s’intègrent finalement plutôt bien au scénario, au sein duquel le maladroit Luigi peine à trouver son chemin dans un environnement nouveau et hostile.
Équipe de son Ectoblast, la principale activité de Luigi consiste à avaler à peu près tout et n’importe quoi avec son aspirateur à fantôme. Sur le papier, le concept paraissait assez rébarbatif à la longue, mais il faut bien admettre qu’il fonctionne bien, si ce n’est même très bien. Définitivement pensé pour les joueurs complétistes qui n’avaient pas hésité à récolter les quelques 1000 lunes de Super Mario Odyssey sorti en 2017, Luigi doit rencontrer et classifier au cours de son aventure des dizaines de fantômes, gemmes ou Boo qu’il a croisé dans les couloirs de l’hôtel. Une activité, loin d’être fastidieuse qui se révèle même addictive, tout comme la possibilité d’aspirer vêtements, objets et mobilier sur son passage. Un aspect du jeu particulièrement bien pensé, qui rallonge considérablement sa durée de vie du titre.
Polyvalent, l’Ectoblast-GLU assure plusieurs fonctions. En plus du traditionnel aspirateur, il est aussi possible de souffler, de tirer des sortes de ventouses reliées à un fil (pour activer des interrupteurs ou soulever du mobilier par exemple), et d’éclairer certaines parties de l’environnement pour révéler des objets cachés. La prise en main est simple, et la résolution des énigmes repose généralement sur l’une de ces mécaniques. Des énigmes ponctuent régulièrement la progression du personnage, et ont le mérite d’être ni trop complexes ni trop simples. Soyons clairs, Luigi’s Mansion 3 ne vous fera évidemment pas rager pendant des heures face à une mécanique récalcitrante ou un boss trop coriace. Comme souvent, Nintendo préfère axer son système de jeu sur un gameplay qui récompense les joueurs et leurs efforts plutôt que de les sanctionner en cas d’erreur, et ce n’est finalement pas déplaisant.
Si Luigi ne peut évidemment pas compter sur son frangin Mario pour lui venir en aide, le plombier vert n’est pas seul pour autant dans sa nouvelle chasse aux fantômes. En plus du professeur Karl Tastroff déjà présent dans les opus précédents, et dont la seule fonction est de nous guider de manière plus ou moins oppressante au travers les différents étages de l’hôtel, il est aussi possible de compter sur Gluigi, un double vert et gélatineux capable de se faufiler à travers les grilles et les tuyaux pour atteindre des endroits inaccessibles et révéler des items cachés. Sans doute l’une des nouveautés les plus gluantes, mais appétissantes de ce troisième volet, la présence de Gluigi apporte non seulement une toute nouvelle dimension à l’aventure solo, mais permet aussi d’explorer un mode de jeu jusqu’à présent absent de la licence, à savoir le multijoueur.
Grâce à Gluigi, il est ainsi possible de jouer à deux en coopération locale directement dans le mode histoire. Si le double ectoplasmique de Luigi ne permet pas un gameplay aussi riche que celui alloué au personnage principal (il ne peut notamment pas ouvrir les portes, et meurt au contact de l’eau), il s’impose comme un allié de poids en jeu, avec un intérêt bien supérieur à celui de Cappy dans Super Mario Odyssey. Si l’aventure principale est intégralement jouable en duo, le jeu intègre aussi un véritable mode coop baptisé La Tour Hantée. Dans ce mode inédit en ligne, il est possible de s’allier avec trois autres Luigi afin de prendre d’assaut un manoir infesté de fantômes. Et pour ceux qui préféreraient le PvP, le mode Jeux de l’étrange permet aussi de s’affronter jusqu’à huit joueurs en local sur une même console via de nombreux mini-jeux thématiques. De quoi passer une soirée d’Halloween mémorable, puisqu’on rappelle que Luigi’s Mansion 3 sort le 31 octobre sur Nintendo Switch.
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