Tolkien, c’est non
Talion est de retour, plus torturé que jamais. Cette fois, il compte bien en finir avec le seigneur des ténèbres, le mal aimé Sauron. Et dans sa quête de vengeance, il aura bien besoin de soutiens, autant celui de son acolyte, Celebrimbor, sans qui il aurait trépassé depuis bien longtemps, que ceux de nouveaux amis, aussi mystérieux soient-ils. L’histoire de cet Ombre de la Guerre se résume aussi aisément. Et il n’y a pas grand-chose de plus savoureux à y ajouter. Il faut être clair dès le départ, si vous comptiez en apprendre beaucoup sur les différentes œuvres et histoires écrites par Tolkien, passez votre chemin. Tout d’abord parce que le jeu ne prend pas le temps de chercher ses origines dans des ouvrages comme Le Silmarillion. Une majorité de ce qui nous est présenté a été inventé pour les besoins de ce nouvel opus. Et puis, dans un second temps, parce que l’histoire est progressivement effacée par la mécanique principale du jeu en lui-même : son système Némésis.
En effet, Némésis a été revu, et surtout corrigé, pour apporter au joueur de nombreuses nouveautés qui font gagner « L’Ombre de la Guerre » en intérêt. Cette fois, il ne s’agit pas simplement de tuer vos ennemis et de tenter de renverser l’ordre établi. Le gameplay gagne en profondeur grâce à l’ajout de la création de notre propre armée, que l’on devra établir au fil de nos rencontres, de nos batailles et des tactiques menées. Chaque grand chef suprême qui dirige un territoire de la carte commande des chefs de guerre, qui eux-mêmes ont sous leurs ordres des capitaines. Et c’est à vous, si vous voulez renverser le pouvoir et devenir ce fameux grand chef, de trouver les méthodes les plus ingénieuses.
Némésis system
Pour cela, il vous faudra bien évidemment partir en guerre mais aussi dominer et prendre le contrôle de vos ennemis. Il sera nécessaire de choisir ce que doivent faire les capitaines : vous assister au combat, aller affronter un autre ennemi ou infiltrer leur chef de guerre. Et au fur-et-à-mesure de votre aventure, vous comprendrez à quel point ces choix stratégiques sont importants pour faciliter la bataille finale contre le grand chef, qui attendra cloîtré dans sa citadelle. Dès que vous vous sentez prêt à l’affronter, il faudra alors choisir quel type de renforts doivent vous accompagner et surtout, quels sont les alliés qui méritent d’être aux côtés de Talion dans cette grande bataille. Cet assaut final est d’ailleurs souvent impressionnant et a le mérite d’être assez intelligent pour prendre véritablement en compte tout ce qui a été construit auparavant par le joueur.
Au-delà de son système Némésis, L’Ombre de la Guerre a aussi amélioré toute la partie personnalisation du personnage. Notre bon Talion ne s’arrête plus simplement à l’augmentation de niveaux et au gain d’aptitudes. L’arbre de compétences est bien plus complet et développé que chez son prédécesseur et octroie des possibilités bien plus intéressantes au joueur pour développer son héros. On retrouve d’ailleurs cette volonté dans l’amélioration de l’équipement de Talion. On peut ainsi changer épée, arc, armure et même anneau de pouvoir, pour lui conférer des forces supplémentaires et aussi, changer son costume dans le jeu. Un degré de personnalisation supplémentaire qui ravira les fans de la première heure et ceux qui aiment par-dessus tout que leur héros ait une classe certaine.
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Qui dit monde ouvert, dit également nombreuses quêtes. Et il faut bien avouer que L’Ombre de la Guerre fait fort de ce côté-là. Il y a énormément à réaliser dans ce nouveau jeu, si bien qu’on ne sait parfois plus où donner de la tête. Entre les quêtes principales, les quêtes pour construire et consolider son armée, les missions annexes, missions secondes et les défis, vous aurez vraiment de quoi faire. Cela renforce bien évidemment la durée de vie du jeu qui peut se compter, aisément, en une bonne cinquantaine d’heures. Malheureusement, le fait qu’il y ait tant à faire fait aussi perdre la tête et on se demande bien souvent dans quel ordre réaliser les missions qui se dressent devant nous. Le titre perd ainsi de sa saveur et se transforme parfois en une addition de missions sans grand intérêt alors qu’il a bien plus à proposer ailleurs. Reste que le joueur peut souvent décider lui-même ce qui est prioritaire et ce qui lui convient le mieux.
Sueurs et labeurs
Par ailleurs, la durée vie est aussi allongée maladroitement par la difficulté de cet opus, souvent mal dosée. On remarque cela notamment vers la fin où les ennemis sont bien plus puissants et coriaces et les missions plus ardues. Il vous faudra donc certainement passer par la case « Marché », un mode qui permet, comme c’est le cas dans FIFA Ultimate Team par exemple, d’échanger de la monnaie virtuelle ou réelle pour obtenir des capitaines pour votre armée ou de l’équipement de qualité. On regrette un peu cela car il est clair qu’on peut facilement perdre patience (et ses nerfs) par un challenge aussi corsé. Il vous faudra donc vous armer de patience et adopter la stratégie la plus intelligente pour venir à bout de vos pires ennemis.
Techniquement parlant, nous avons testé L’Ombre de la Guerre sur une PS4 Pro et il s’avère que le jeu n’est clairement pas un foudre de guerre. Limité graphiquement, le titre nous présente parfois des textures baveuses qui font mal aux yeux. On pense notamment à la végétation de certaines parties de la carte qui accuse quelques années de retard par rapport à la concurrence ou bien même à la modélisation du visage du héros, Talion, qui n’a pas vraiment évolué par rapport au premier épisode. Heureusement, le tout est quelque peu rattrapé par une direction artistique bien sentie et relativement respectueuse. Les modélisations des ennemis, et notamment des orcs et trolls, sont quant à elles sublimes et font vraiment honneur à l’imaginaire débordant de Tolkien.
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