“Enfin”, car s’il y a bien un type de véhicule parfaitement adapté à cette technologie, c’est la voiture sans permis. D’autant plus que la Citroën Ami a bien dépoussiéré son image, jusqu’à la rendre tendance à la sortie des lycées. Mais avec des prix qui oscillent entre 12 499 euros et 18 799 euros, la Myli a-t-elle la moindre chance de rivaliser avec la petite Citroën vendue à moitié prix ?
Une voiture sans permis B mais avec permis AM et désormais sans moteur diesel
La Ligier Myli est une voiturette sans permis, autrement dit, un quadricycle motorisé qui entre dans la catégorie L6e. Ce qui signifie que, d’un point de vue législatif, cette Myli est considérée comme une moto à quatre roues. Elle bénéficie ainsi du même bonus écologique que les motos, soit 900€. On est loin des 7 000 euros cumulables pour les automobiles. C’est un point important puisque la Myli a des prix comparables à ceux de la Dacia Spring ou de la Leapmotor T03, qui elles, nécessitent un permis B.
La Myli peut être conduite dès l’âge de 14 ans, mais nécessite un permis AM pour les personnes nées après 1988 (8h de formation pratique et théorique en école de conduite). Elle est limitée à une vitesse maximale de 45 km/h, une puissance de 6kW, un poids à vide de 425 kg et des dimensions de 3m de long pour 1,5m de large. C’est là que cela devient intéressant. Car, pour une raison difficile à comprendre, les véhicules sans permis sont limités à une cylindrée essence de 50 cm3 et à une cylindrée diesel de 500 cm3. Par conséquent, toutes les voiturettes sans permis (VSP) sont équipées d’un moteur diesel, ce qui semble aberrant pour des véhicules destinés à un usage urbain.
La Myli noire glossy, le meilleur moyen de se rendre invisible dans la circulation.
Vous comprenez maintenant pourquoi il était nécessaire et totalement logique que Ligier, marque française reconnue pour ses VSP, sorte une proposition électrique qui fait totalement sens par son usage.
Caractéristiques, gamme et prix
La gamme est simple :
- 4 niveaux de finition
- 3 niveaux de batterie
- 2 designs différents
Concrètement, la batterie fonctionne par principe de packs. Vous pouvez opter pour 1 à 3 packs de batterie (pour respectivement 63 km, 123 km et 192 km annoncés). Chaque pack étend l’autonomie et le temps de recharge. Notez que les 3 packs ne sont accessibles que sur les finitions E.PIC et R.EBEL.
- G.OOD (à partir de 12 499€) : base. Dedans il n’y a pas grand chose.
- I.DEAL (à partir de 12 999€): on ajoute des jantes alu 14″ et un autoradio.
- E.PIC (à partir de 16 199€) : la tablette de 10″ avec Android Auto et Apple Car Play fait son apparition, ainsi que la camera de recul (et des prises USB) ou la possibilité d’avoir la climatisation en option.
- R.EBEL (à partir de 17 099€) : c’est une E.PIC avec un design spécifique plus agressif
On peut s’acheter 10 Ligier Myli pour le prix d’une Tesla S.
On a essayé la version milieu de gamme de la Ligier Myli I.DEAL
Design et finition
Lors de cette journée d’essais presse, les confrères se sont précipités sur les versions haut de gamme, ce qui est logique. Cependant, les prix sont élevés, une conséquence de la production française (y compris pour la batterie) et de l’utilisation intensive de fibre de verre.
J’ai donc décidé de me tourner vers un modèle moins coûteux. Car si la version milieu de gamme séduit, alors celle plus onéreuse le fera certainement aussi.
Pour les 13 000 euros demandés, la Myli offre un véhicule plutôt raisonnable. À commencer par la finition générale et le confort des sièges. On s’y sent bien.
Honnêtement, l’intérieur est plutôt agréable. Les matériaux font cheap, mais ça passe. La cible se fiche de ces détails. Puis le gain de poids est primordial pour cette catégorie.
L’autoradio rappelait la saveur des postes des années 2000. Le petit micro sur le montant gauche, la lecture de CD MP3, l’éclairage bleu, c’est un véritable anachronisme quand on sait qu’on roule en électrique. Le son est, pour le coup, catastrophique. Il faudra y monter d’autres HP plus qualitatifs.
Les boutons en plastique dur côtoient les caches boutons des fonctions pour lesquelles on n’a pas payé. Ils vous rappellent que vous n’aviez pas le budget à chaque coup d’œil. Sorte de renvoi permanent à la réalité.
Non, ce n’est pas du carbone.
Le design est loin d’être sexy, et il n’est pas non plus fun comme l’est l’Ami de Citroën. Dans tous les cas, il faudra voir au-delà de l’apparence, ou opter pour la version R.EBEL, plus chère, qui ressemble à un modèle sorti de Rocket League et qui produit vraiment un effet certain. C’est une sorte de “Pas trop Fast et pas trop Furious”.
L’arrière peut être équipé d’une lunette entièrement en plexiglas. Cependant, même si elle est en plexiglas, elle reste opaque et ne permet pas de voir à l’intérieur.
Le coffre proposé est absolument incroyable : avec 459 litres, il offre autant d’espace qu’une berline standard. De plus, sa forme rectangulaire est particulièrement pratique. Mine de rien, c’est idéal pour faire les courses (et non pour faire la course), de quoi déléguer cette tâche souvent fastidieuse aux enfants.
À l’intérieur, il y a de la place pour les jambes et 2 adultes d’1m90 tiennent sans problème. On peut même y caler des pizzas XXL.
Conduite
La Myli est assez amusante à conduire. On a l’impression d’être à bord d’une voiture télécommandée de notre enfance.
La direction assistée électriquement est quelque peu étrange. Sa précision laisse à désirer. Cependant, elle évite d’avoir à forcer lors des manœuvres et procure un confort qu’on ne saurait négliger. C’est un élément rare dans ce type de véhicule d’ailleurs, et il est accessible dès le premier niveau de finition.
Tous les voyants s’allument puis s’éteignent au démarrage. Vous allez pouvoir les apprendre facilement grâce au code couleur.
Bon point, la Myli n’est pas trop mal insonorisée. C’est remarquable, car ce genre de prestation augmente le poids.
Les 2,96 m de long de la Myli lui donnent presque l’allure d’un petit kart. Le porte-à-faux arrière est quasiment inexistant et, étrangement, réaliser un créneau demandera un petit temps d’adaptation. On négocie les virages presque “à plat”. La Myli est “facile” à conduire, et c’est exactement ce qu’on attend d’elle.
Sur la route, les suspensions un peu rigides ont du mal à gérer les routes capricieuses.
L’accélération est progressive, peut-être même un peu trop. On ressent un manque de puissance à l’accélération. À propos de manque de puissance, n’espérez pas grimper les côtes à 45 km/h. La vitesse maximale chute à environ 35 km/h. C’est toujours mieux que la Citroën Ami, qui peut carrément s’arrêter en montée.
L’essai a été assez bref. Parcourir 100 km dans Paris intramuros ne suffit pas vraiment pour définir complètement cette Ligier. Cependant, ce que j’ai pu tester s’est révélé convaincant.
Batterie, recharge et autonomie
Ligier a bien abordé la problématique de la “batterie”. La Myli a été conçue sur une base qui permet l’ajout de 1 à 3 packs de batteries. Chaque pack offre une capacité de 4,14 kWh, pour un total cumulé de 12,42 kWh.
Concrètement ça donne selon la norme WMTP (norme moto donc) :
- 12,42 kWh : 192 km
- 8,28 kWh : 123 km
- 4,14 kWh : 63 km
Lors de l’essai (qui s’est déroulé par un temps clément et une température idéale de 24°C), l’autonomie s’est avérée conforme à celle annoncée. Et pourtant, la petite Myli n’a pas été ménagée. Ainsi, vous pouvez vous attendre à une diminution de 15% de l’autonomie annoncée en hiver lorsque la température tombe sous les 10°C et que vous utilisez le chauffage à plein régime.
Concernant la recharge, il y a une bonne nouvelle et une moins bonne. La bonne, c’est que la Myli est équipée d’une prise de type 2, le type que l’on trouve sur les bornes de recharge publiques. Elle peut également être branchée sur une prise secteur 220V classique, comme celles que l’on trouve dans les appartements.
La moins bonne nouvelle concerne la durée de la recharge. Comptez 2h30 pour un pack, et jusqu’à 6h pour les 3 packs.
Du fait de la segmentation, la finition G.OOD est limitée à un seul pack. La version I.DEAL peut en recevoir 2 (soit 12,42 kWh au total). Les versions E.PIC et R.EBEL peuvent en recevoir 2 ou 3.
Évidemment, plus il y a de packs, plus le prix grimpe, ce qui est logique.
La Myli par rapport à une version thermique
Tout est mieux. Le couple est disponible immédiatement. Il n’y a plus de bruit de moteur, et surtout, les vibrations du diesel ont disparu. Naturellement, l’odeur n’est plus un problème. Le véritable enjeu sera l’autonomie. Il vous faudra certainement chercher un modèle permettant l’ajout des 3 packs de batteries.
Bien plus silencieuse que les htermique, la Myli sera l’ami des zones intramuros aux murs raisonnants.
C’est le problème classique de l’électrique. Cependant, comme les prix des modèles électriques sont similaires à ceux des modèles thermiques, le choix est rapidement fait, ne serait-ce que pour l’agrément de conduite et également pour des raisons d’économie.
La Myli par rapport à la Citroën Ami
L’Ami ne boxe pas dans la même catégorie. Malgré le fait qu’elle soit fabriquée au Maroc (ce qui impacte le prix de vente), l’Ami est nettement inférieure. La Citroën est toujours aux prises avec des problèmes de conception. Elle n’est équipée ni de chauffage, ni d’anti-buée, ni d’autoradio. De plus, elle ne possède pas de coffre et, soyons honnêtes, elle est inconfortable.
La Myli est une véritable voiture. Moins jouet et plus sérieuse, elle peut être utilisée quotidiennement, de jour comme de nuit, et y compris sous la pluie. En effet, contrairement à l’Ami qui est incapable de désembuer le pare-brise, faute à une ventilation centralisée sur quelques centimètres au centre du pare-brise, la Myli ne présente pas ce problème.
La Myli offre un rétroviseur central et de vrais rétroviseurs latéraux, ce que l’Ami ne propose pas.
Pour faire simple : l’Ami est un jouet alors que la Myli est un véritable véhicule.
La différence de prix se justifie-t-elle ? Absolument. Sur ce point, il n’y a pas de débat. Car un véhicule mis sur la route, au milieu d’autres, dont certains pèsent plusieurs tonnes, se doit d’offrir un minimum de sécurité.
La Myli n’a pas le style amusant de l’Ami. Elle garde ce côté “fausse voiture”.
Nous n’insisterons pas sur la puissance de la Myli, qui est légèrement supérieure à celle de l’Ami. Du moins, la puissance ressentie au volant et la capacité à grimper des routes en pente sont plus marquées, choses que l’Ami a du mal à accomplir.
Quant à la tenue de route générale, elle est meilleure sur la Ligier.
En bref, la différence est indéniable : bien que la Myli appartienne à une autre catégorie tarifaire, elle est parfaitement capable de se maintenir sur la route quelles que soient les conditions météorologiques et elle ne souffre pas de problèmes de puissance.
La Myli par rapport au Renault Twizy
Il est plus complexe de comparer la Myli avec le Twizy de Renault, qui se situe dans la même fourchette de prix. Le Twizy n’offre pas de chauffage et ses portes sont en option. Quant à l’autoradio Bluetooth, il est possible de l’ajouter, mais il est pratiquement inutile car vous n’entendrez rien.
En comparaison avec la Myli, le Twizy est nettement plus amusant et tout aussi sécurisant. L’espace à l’arrière peut servir de coffre, mais celui de la Myli est un vrai coffre.
En termes de tenue de route et de dynamisme, le Twizy l’emporte sans conteste. Cependant, l’autonomie de cet OVNI de Renault est limitée à 50 km en conditions réelles. C’est à peu près la même chose que le premier niveau de batterie de la Myli. Mais cette dernière peut recevoir deux autres packs en option, offrant au final trois fois plus de distance à parcourir.
En fin de compte, la logique vous orientera vers la Myli, tandis que la passion et l’envie de s’amuser vous attireront vers le Twizy.
La Myli par rapport à un scooter 50cm3
L’un des principaux avantages du deux-roues en ville est le temps gagné aux feux de signalisation. Sur un deux-roues, vous pouvez remonter la file d’attente et vous n’attendez jamais plus d’un cycle de feu, sauf s’il vient de passer au rouge. En voiture, ce n’est pas la même histoire. Vous devez attendre que les véhicules devant vous passent, ce qui peut parfois prendre plusieurs cycles. C’est là qu’on constate la limitation de la Myli en ville, comme c’est le cas pour toutes les voitures.
Un scooter permet d’économiser du temps. Il peut transporter deux personnes, est plus agile et plus maniable. Cependant, tout cela a un coût.
Premièrement, vous serez beaucoup plus en sécurité dans la cellule de survie qui entoure l’habitacle de la Myli (ou même de l’Ami, comme le montre le virage à Monaco).
La sécurité et le confort : deux éléments dont ne dispose pas le scooter.
Deuxièmement, il y a la question de la météo. Sur un deux-roues, on est exposé aux caprices météorologiques. Le froid et la pluie peuvent poser problème. En voiture, ce problème est moindre. D’autant plus que la Myli dispose, certes en option et seulement sur les finitions supérieures, de la climatisation.
Enfin, il est difficile de transporter un lot de pizzas XXL sur un scooter (c’est compliqué et le résultat à l’arrivée est souvent catastrophique). La Myli, quant à elle, dispose d’un coffre, offre de l’espace et peut même servir pour transporter des affaires.
Climatisation, Android Auto ou Apple Car Play, le luxe dans une VSP.
La Myli est-elle plus intéressante qu’un scooter ? Dans bon nombre de situations, oui. Par exemple, pour un trajet maison-travail (ou lycée), elle offre un réel confort. Cependant, pour s’affranchir des embouteillages et économiser du temps sur les trajets, elle l’est moins.
Verdict
Difficile de ne pas valider cette Myli, dans la mesure où Ligier corrige les défauts habituellement associés aux VSP et va même au-delà, en proposant des équipements qu’on ne trouve généralement pas dans ce type de véhicule. Le seul inconvénient, le temps de recharge, peut être compensé par la capacité accrue de la batterie.
C’est un véritable tour de force, qui s’accompagne néanmoins d’un coût tout aussi impressionnant.
La Myli peut être utilisée pour des trajets où une voiture thermique traditionnelle ne dépasse pas en général une moyenne de 30 km/h.
De plus, elle constitue un choix de véhicule idéal pour les adolescents pour qui les parents sont prêts à investir entre 12 et 18k€ pour un moyen de transport leur permettant de se rendre à l’école. C’est un segment du marché où la Citroën Ami se démarque également.
La Myli pourrait être un bon deuxième véhicule pour les petites courses du foyer, en complément d’un autre véhicule plus grand, lourd et coûteux.
Cependant, le problème du prix reste, mais il est justifié par la conception de la voiture. La plateforme en aluminium, l’équipement de confort et la production française (y compris pour la batterie) font une grande différence en termes de coût de production par rapport à une Dacia Spring fabriquée en Chine ou à une Ami fabriquée au Maroc. Donc oui, la Myli est onéreuse, mais c’est un coût justifié. Toutefois, il est vrai qu’elle est onéreuse.
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“La Myli pourrait être un bon deuxième véhicule pour les petites courses du foyer, en complément d’un autre véhicule plus grand, lourd et coûteux.”
Non.
” “La Myli pourrait être un bon deuxième véhicule pour les petites courses du foyer, en complément d’un autre véhicule plus grand, lourd et coûteux.”
Non.”
Si
Voiture électrique trop cher qu’est-ce que c’est les jours qu’on a la batterie qui est foutu en paix plus cher la batterie que la voiture
un petit progrès !
L’intérieur moderne et bien agencé est un + de même que les packsbatteries qui toutefois ne sont pas envisageable après l’achat initial :
Le marché est en pleine évolution et la MObilize de Renault devrait être un autre pas très interessant d’autant que le concept Tandem est + adapté à un usage essentiellement urbain ! Pour un achat j’attendrai 6 mois !