En 2015, Square Enix faisait confiance au studio français DontNod Entertainment pour le développement de Life is Strange, une nouvelle licence narrative mettant en scène Maxine Caulfield, une jeune adolescente et étudiante en photographie à l’université de Blackwell. L’action se déroulait dans la ville fictive d’Arcadia Bay dans l’Oregon.
L’idée de Life is Strange était de mettre en avant des personnes avec d’étranges pouvoirs inexplicables et d’aborder des sujets sensibles : harcèlement scolaire, identité de genre, sexisme, racisme, suicide et bien d’autres thèmes délicats qui ont été parfaitement sensibilisés à travers les différents épisodes de la série.
Après deux opus à succès (en 2015 et 2018), DontNod est écarté de la licence au profit de Deck Nine Games. Le studio américain avait déjà proposé un sympathique stand alone, Life is Strange Before the Storm, en 2017, faisant office de prequel au premier titre. Nous avons ensuite découvert l’histoire d’Alex Chen dans Life is Strange : True Colors en 2021. Les opus de Deck Nine parvenaient à garder cette âme et cette ambiance, mais il manquait toujours un petit truc pour faire la différence par rapport aux jeux de DontNod. Avec Double Exposure et le retour de Max, il y a une réelle volonté de se hisser au niveau du studio français en revenant aux sources. Le pari est-il réussi ?
- POINT IMPORTANT (14 OCTOBRE 2024)
Le test sera proposé en deux temps. Nous n’avons eu pour le moment accès qu’aux deux premiers épisodes de Life is Strange : Double Exposure. Ce test est donc un aperçu du jeu, avant le test final qui sortira plus tard ce mois-ci, une fois que nous aurons eu accès à l’intégralité du jeu, à savoir les cinq épisodes.
Bienvenue à Caledon
Plusieurs années après les événements tragiques d’Arcadia Bay, Max Caulfield est de retour, plus âgée, plus mature, et dans une toute nouvelle vie. Toujours passionnée de photographie, elle est désormais professeure dans la prestigieuse université Caledon dans le Vermont, bien loin de Blackwell. Elle est entourée de nouveaux amis, notamment Moses et Safi, deux acolytes avec qui elle passe la plupart de son temps.
Oubliez la vie étudiante, Max vit désormais dans un superbe cottage en bois, avec de grandes baies vitrées lui offrant une sublime vue sur les paysages enneigés de ce début du mois de décembre. Tout semble aller pour le mieux pour l’héroïne, qui tente tant bien que mal d’enterrer les traumatismes d’Arcadia Bay.
Malheureusement, le passé fini toujours pas nous rattraper. Un soir, Max tombe sur le corps sans vie de Safi, sa nouvelle meilleure amie. Et c’est à ce moment-là que ses pouvoirs refont surface, lui permettant de changer de dimensions. Après avoir joué avec le temps dans l’Oregon, Max peut désormais passer d’une réalité alternative à l’autre d’un simple geste. C’est le point de départ d’une nouvelle enquête pour comprendre ce qu’il s’est passé et tenter de sauver la vie de Safi.
Une ambiance toujours aussi unique
Comme tous les opus de Life is Strange, ce Double Exposure nous plonge dans un univers assez extraordinaire. L’ambiance de Caledon est incroyable, tout comme l’était celle d’Arcadia Bay, avec le road trip des frères Diaz dans Life is Strange 2 ou encore celle d’Haven Springs dans True Colors.
L’action se déroule au début du mois de décembre, alors que le Vermont est recouvert d’un épais manteau blanc. Max, Safi et Moses regardent les étoiles filantes le soir autour d’un bon café chaud. L’université de Caledon ressemble au château de Poudlard avec des murs en briques, des finitions en bois, une multitude de décorations de Noël. L’école est vivante, avec nombreux étudiants qui s’occupent, lisent, et échangent entre eux. Il est même possible d’écouter discrètement quelques conversations pour en savoir un peu plus sur certains résidents.
Sans surprise, la photographie est omniprésente dans le jeu, et vous aurez un tas d’occasions de pouvoir prendre des clichés et les partager sur les réseaux de Max. Comme c’était déjà le cas avec les précédents opus, l’aspect des réseaux est bien mis en avant, avec des commentaires drôles et parfois chambreurs.
Tous les éléments sont réunis pour nous donner l’impression d’être au sein d’une petite communauté où tout le monde se connait et se côtoie dans la joie et la bienveillance. Bien entendu, le rêve ne sera que de courte durée, puisque dès la mort de Safi, cet univers bascule dans une autre ambiance où chacun peut-être suspect de ce qui semble être un meurtre.
Les habitués de la licence ne seront pas perdus, globalement, Life is Strange : Double Exposure reprend le même gameplay que les précédents, offrant toujours des moments contemplatifs avec une soundtrack exceptionnelle qui nous donne envie de nous perdre pendant des heures dans le titre à simplement regarder l’université de Caledon prendre vie sous nos yeux.
Le pouvoir des mondes parallèles
Après avoir joué avec le temps, offrant la possibilité à Max de remonter ce dernier et même de voyager à travers les époques, nous allons désormais pouvoir changer de réalité. À différents endroits de Caledon, vous allez avoir des zones scintillantes, permettant à Max de passer d’une réalité à l’autre. Dans une première réalité, Safi est en vie, dans l’autre, elle est décédée. Le passage d’une réalité à l’autre permet de rassembler des éléments pour comprendre certaines choses et découvrir qu’à Caledon, tout le monde à ses petits secrets.
Parmi les autres possibilités de son nouveau pouvoir, Max est capable d’écouter des conversations de « l’autre monde ». Par exemple, si elle se trouve dans la réalité où Safi est morte, elle va pouvoir écouter des conversations qui se déroulent au même moment, dans l’autre réalité où Safi est toujours en vie et vice-versa.
De même, si elle plonge dans une réalité, elle va pouvoir récupérer des objets ou changer certaines choses afin que cela puisse avoir une influence dans l’autre réalité. Tout cela est assez complexe, mais plutôt bien emmené. Cependant, force est de constater que les deux premiers épisodes ne nous permettent pas de nous faire un avis définitif de la situation.
Life is Strange : Double Exposure, une première prise en main intrigante
Pour le moment, le pouvoir semble un peu trop exploité, nous forçant à multiplier les allers et retours pas toujours très utiles et vite redondants. De plus, la trame narrative commence réellement à décoller à la fin de l’épisode 2, ne nous permettant pas de nous forger un avis définitif.
Après une dizaine d’heures de jeu, on reste sur une impression plutôt positive, avec pas mal de bons points, mais également quelques retenues. Nous avons hâte de pouvoir découvrir les trois derniers épisodes afin de nous faire un avis définitif sur ces nouvelles aventures de Max Caulfield. On vous donne donc rendez-vous d’ici la fin du mois pour une mise à jour de ce test avec notre verdict final ainsi que les points positifs et négatifs de ce Life is Strange : Double Exposure.
Pour rappel, les versions Deluxe et Ultimate du jeu seront disponibles dès demain, vous permettant de jouer en avant-première les deux premiers épisodes du jeu. Il faudra ensuite attendre le 29 octobre prochain pour avoir la suite et le dénouement sur PS5, Xbox Series X/S, PC et Nintendo Switch.
Life is Strange : Double Exposure est disponible sur PS5
- MISE À JOUR (8 NOVEMBRE 2024) – LE TEST COMPLET
Après avoir terminé les trois derniers chapitres, il est grand temps de révéler notre avis définitif autour de ce nouvel opus de Life is Strange : Double Exposure.
Un bon départ, mais une fin chaotique
Si les deux premiers épisodes de ce Life is Strange Double Exposure avait de quoi nous intriguer, force est de constater que la suite de l’aventure ne fut pas aussi plaisante. Le troisième épisode reste dans la même lignée, proposant quelques innovations intéressantes, mais les deux derniers épisodes ont eu du mal à nous convaincre.
Il est flagrant que Deck Nine a voulu suivre le chemin tracé par Don’t Nod dans le premier opus en 2015, proposant des similitudes avec les premières aventures de Max à Arcadia Bay. Au fil des épisodes, on comprend que l’abus de ses pouvoirs commence à dérégler les réalités et le climat. Plusieurs éléments de cet opus sont très similaires voir calqués sur les événements du premier Life is Strange.
Ainsi, comme dans le premier jeu, les différentes réalités commencent à partir dans tous les sens et vont même s’unir, et s’entremêler, nous offrant des moments complètement hors du temps avec des situations décalées. Le souci ? C’est que tout le monde n’a pas la patte narrative des équipes de Don’t Nod. Et si cela passait plutôt bien dans Life is Strange, cela coince dans ce Double Exposure.
Le studio américain s’est quelque peu perdu, proposant une narration mal construite avec de nombreuses incohérences. On se retrouve ainsi avec des personnages qui vont disparaitre au cours d’une scène, et dont nous n’aurons plus aucune nouvelle, même après la fin du jeu. On pourrait d’autres caractéristiques concernant des personnages non jouables du jeu, mais cela pourrait spoiler certains lecteurs.
Retenons simplement que sur le principe, certains choix peuvent se montrer intéressants, mais ils sont malheureusement mal emmenés et l’on ne comprend pas trop comment tout cela est mis en place.
Au final, on se rend compte que nous avions déjà découvert tout le potentiel du pouvoir de Max au début du jeu. Lors des trois derniers épisodes, il n’y a pas de nouveautés. Max peut seulement passer d’une réalité à l’autre et écouter les conversations d’un monde alors qu’elle se trouve dans l’univers parallèle. Hélas, cette fonctionnalité qui est plutôt intéressante n’est pas beaucoup exploitée. La plupart du temps, le jeu vous demandera seulement de passer d’une réalité à l’autre, multipliant les allées retours qui peuvent se montrer parfois assez répétitives et inutiles.
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