Les modèles Pro et Ultra ne suffisent plus. Dans une quête du superlatif qui confine parfois à la guerre d’ego, Lenovo a commercialisé en début d’année sa tablette grand format, sobrement baptisée Tab Extreme. Avec une telle dénomination, nos attentes étaient forcément élevées. Face à l’iPad Pro d’Apple et à la Samsung Galaxy Tab S8 Ultra, la nouvelle tablette XXL de Lenovo est-elle vraiment de taille à rivaliser ?

Design et ergonomie : la vie en grand

La mention Extreme ne laissait que peu de place au doute : la nouvelle tablette de Lenovo entend voir les choses en grand. Avec son écran tactile de 14,5 pouces en OLED 3K (3000×1875 px au format 16:10), l’appareil n’est pas le plus petit ni le plus léger du marché. Ses 740 grammes à la pesée et près de 40 cm de diagonale (32,78 cm x 21,08 cm) en font un poids lourd de la bureautique hybride, pensé pour le mode paysage.

Sous ses faux airs d’ordinateur portable, la tablette de Lenovo impressionne. Sa dalle occupe 88% de sa face avant, et opte pour de fines bordures, qui s’accordent avec son demi-centimètre d’épaisseur (sans compter le clavier folio). Côté finitions, le revêtement en aluminium brossé brille par sa qualité, tout en accrochant quelques traces de doigts au passage. Malgré sa diagonale XXL, l’appareil reste fin et discret. Il réussira sans problème à se glisser dans la plupart des sacoches de transport. Il ne faudra cependant pas espérer l’utiliser d’une seule main, sa maniabilité a des limites.

Destinée aux professionnels nomades, la Lenovo Tab Extreme est conçue pour la performance, et ça se voit. Avec ses deux ports USB-C (3.2 et 2.0), un port de carte microSD (jusqu’à 1 To), et un lecteur d’empreinte digitale sur le bouton d’alimentation, la tablette embarque aussi trois capteurs photo (deux à l’arrière et un à l’avant), mais pas de prise jack 3.5. Livrée avec son Precision Pen 3 et son support, la tablette propose aussi un clavier folio vendu en option à (tout de même !) 350€. Malgré son prix conséquent, il demeure à notre avis indispensable à une expérience complète du produit.

Performances : extrême jusqu’au bout ?

Derrière son grand écran, la Lenovo Tab Extreme veut aussi assurer des performances XXL. Sous le capot, on retrouve une puce MediaTek Dimensity 9000 octocore, couplée à 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. Une configuration solide, couplée à une magnifique dalle en 3K capable de grimper jusqu’à 120 Hz en taux de rafraichissement variable. OLED oblige, l’écran de la tablette offre un très bon niveau de contraste, une rémanence nulle, et une luminosité très correcte, quoiqu’un peu limitée en plein soleil. On appréciera toutefois la prise en charge du Bluetooth 5.3 et du Wi-Fi 6E, ainsi que la compatibilité 5G, qui arrivera un peu plus tard sur une nouvelle configuration, promet le fabricant.

Côté audio, l’appareil offre un système très satisfaisant, avec huit haut-parleurs JBL et un son Dolby Atmos, capable de restituer une qualité très correcte à puissance modérée. Poussé à plein volume, il faudra fatalement s’attendre à entendre vos séries préférées crachoter pendant les scènes d’action.

Globalement, la Lenovo Tab Extreme permet de profiter d’une expérience d’utilisation ultra fluide, même en multitâche. Si vous avez prévu de limiter vos usages à de la bureautique (même la plus gourmande), le terminal saura venir à bout de n’importe quelle requête, et multiplier les onglets ouverts sans sourciller. Avec son grand écran, il se débrouillera aussi plutôt bien sur la partie audiovisuelle, qu’il s’agisse de lancer une série Netflix ou une session de jeu vidéo.

Photo : le roi de la visio

Concernant la partie photo, on retrouve à l’avant de la Lenovo Tab Extreme une caméra de 13 Mpx avec capteur RVB et champ de visualisation ultra-large. À l’arrière, la caméra autofocus de 13 Mpx est plus anecdotique. Elle aussi permet des photos correctes en pleine lumière, mais peine à convaincre dès que l’obscurité pointe le bout de son nez. Même chose pour la focale fixe de 5 Mpx, qui servira uniquement pour dépanner.

Sur la question de la prise de vue, la tablette hybride de Lenovo ne révolutionne pas le marché. On lui pardonne, tant ce type de produits n’a pas vocation à briller en photographie. Reste que le mode selfie parvient à remplir son rôle : s’il ne brille pas en basse luminosité, il se montrera très efficace sur les visioconférences. Sur la partie vidéo, la Tab Extreme permet en effet de filmer en Full HD à 30 i/s (son capteur principal quant à lui, autorise la 4K). Une configuration solide, mais plus faiblarde que sur la Galaxie Tab S8 Ultra de Samsung.

Précision Pen 3 : vraiment pro

Équipée de son Precision Pen de troisième génération, la tablette haut de gamme de Lenovo s’offre une utilisation hybride particulièrement performante pour les amoureux de la prise de notes ou du dessin. Calqué sur le modèle de l’Apple Pencil, l’accessoire connecté en Bluetooth se fixe solidement à la tranche ou au dos de l’appareil, et disparaît totalement si vous avez opté pour le clavier folio. En outre, il permet une excellente prise en main : avec ses 13 grammes à la pesée, et ses 15 cm de long, le stylet est particulièrement fluide à manier au quotidien. Son design proche d’un véritable crayon à papier en fera un très bon allié pour les créatifs. À l’usage, il est réactif et confortable, c’est un sans-faute.

Logiciel et autonomie

Propulsé par Android 13, et surcouché à l’interface ZUI 15, Lenovo réussi un joli tour de force concernant l’interface de sa Tab Extreme. L’interface de la marque est légère, et entièrement dédiée à la productivité. L’intégration du Precision Pen 3 notamment, a été particulièrement bien pensée, avec la possibilité de prendre des notes volantes d’un simple clic sur le stylet, ou encore d’utiliser ce dernier pour faire défiler les pages d’un document de présentation. Globalement, l’accessoire permettra de jouer les télécommandes multifonctions, en déclenchant l’appareil photo à distance, ou en contrôlant le lecteur multimédia sans bouger de votre lit.

Utilisée seule, la Tab Extreme est particulièrement efficace en multifenêtres, avec la possibilité d’utiliser deux applications en simultanée, tout en y ajoutant plusieurs fenêtres flottantes qu’il sera possible de réduire à l’aide du stylet. Le clavier folio quant à lui, s’avère rapidement indispensable si vous avez prévu de faire de la tablette un outil professionnel digne de ce nom. En plus de faciliter la prise de note, il permet aussi d’activer plusieurs raccourcis personnalisables bien pratiques au quotidien.

Pour augmenter encore davantage les possibilités offertes par sa tablette premium, Lenovo permet aussi d’utiliser la Tab Extreme comme un écran supplémentaire pour votre PC. Une fois connecté en Bluetooth ou en filaire depuis l’onglet Projection du terminal, il est ainsi possible de s’offrir un espace de travail supplémentaire sur ordinateur. Un très bon point donc, d’autant plus qu’en branchant la tablette en USB-C à un écran, il est aussi possible d’étendre son affichage pour un espace de travail plus confortable.

Enfin côté autonomie, il fallait évidemment une batterie de taille pour alimenter la dalle de la Tab Extreme. Lenovo a vu les choses en grand, en optant pour un accumulateur de 12 300 mAh, et un chargeur (inclus) de 68W. De quoi assurer une charge complète en un peu plus d’une heure, un très bon point au quotidien. Cette rapidité de charge compense plutôt efficacement son manque d’endurance : qui dit performances XXL dit aussi autonomie revue à la baisse : il ne faudra pas espérer tenir une journée de travail complète sans faire le plein, surtout si vous avez prévu une pause jeu vidéo entre midi et deux.

Prix et disponibilité

Disponible prochainement cet été, la tablette hybride Lenovo Tab Extreme est commercialisée dans une configuration unique 12+256 Go à partir de 1149€ avec son stylet et son étui folio. Une version équipée d’un clavier dédié est aussi disponible pour 350€ supplémentaires.

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