Des jeux centrés sur le Japon, ce n’est pas ce qui manque. Après la sortie de Ghost of Tsushima il y a 4 ans, les studios et éditeurs se sont tour à tour lancés dans cette aventure de la narration nippone, explorant toutes ses formes possibles. Mais alors qu’une overdose commençait à se faire sentir, Capcom a annoncé Kunitsu-Gami : Path of the Goddess. S’il a d’abord étonné par sa direction artistique colorée, c’est surtout son gameplay qui a créé la surprise il y a quelques semaines.
Loin des mondes ouverts et des aventures samouraï-esques, le titre jongle entre la stratégie en temps réel, l’action et la réflexion. Cet étrange mélange a donné naissance à une expérience novatrice. Mais en est-elle pour autant efficace ? La réponse dans ce test de Kunitsu-Gami : Path of the Goddess.
Jour, nuit, jour, nuit
Kunitsu Gami s’ouvre sur une séquence cinématique qui nous explique la raison d’être du jeu. L’action se passe sur le Mont Kafuku, autrefois un havre de paix, qui est désormais infecté par une corruption malveillante. Chaque nuit, des créatures mystiques viennent tourmenter les lieux et les habitants de la montagne. Soh, le personnage que l’on incarne, doit aider la “miko” (équivalent de prêtresse) à purifier les endroits corrompus.
Au niveau du système de jeu, chaque village correspond donc à un niveau bien distinct. S’en suit alors un mécanisme bien huilé. Le jour, Soh doit libérer les habitants emprisonnés par le maléfice afin de les enrôler dans son équipe. Quelques endroits stratégiques doivent également être purifiés pour gagner des récompenses et avoir plus de marge de manœuvre. Tout ceci dans le but de faire avancer la miko jusqu’à la porte d’où elle pourra éliminer définitivement la menace.
Seulement voilà, toutes ces actions prennent du temps sur votre journée, et la nuit est vite arrivée. Apparaissent alors des hordes de créatures, qui attaquent les personnages par vague jusqu’au retour du soleil. C’est précisément à ce moment que la stratégie entre en jeu. Si le joueur peut personnellement prendre part au combat à travers Soh, il lui faudra surtout attribuer des rôles à chaque habitant libéré et les placer un par un sur le terrain du niveau de manière à protéger la miko, qui se retrouve sans défense une fois la nuit tombée.
On se retrouve donc à devoir gérer des ressources épuisables et pourtant indispensables, la position de tous les personnages en temps réel, les obstacles ou avantages environnementaux, ainsi que la santé de toutes les personnes sur le terrain, y compris la nôtre. Chaque nuit réserve son lot de défis qui contraste avec l’apparente tranquillité d’une journée. Ce n’est qu’au fil des niveaux que l’on comprend à quel point une bonne préparation est plus importante que n’importe quelle aptitude au combat.
Un renouvellement constant
Après libération de la corruption, le village devient une base, qu’il faut rénover pour obtenir davantage de récompenses et de ressources. C’est ici que l’on acquiert des compétences propres à chaque métier, que l’on débloque des atouts et que l’on sauvegarde sa partie. Il ne s’agit pas de l’aspect le plus intéressant du jeu, au risque même de se demander à quoi bon prendre part à cette micro-gestion “superficielle” en plus des niveaux et des boss. Quitte à l’ignorer, il ne s’agit en aucun cas d’une gêne.
On pourrait se demander si l’enchainement des niveaux ne favorise pas la répétitivité, un sentiment tout à fait légitime au vu du système de jeu formaté de Kunitsu-Gami. Cependant, Capcom nous étonne sur la diversification de chaque niveau. Village après village, on débloque des compétences qui nous font, à terme, revoir nos choix stratégiques, nos préférences de jeu, d’autant plus que chaque étape introduit de nouvelles menaces et utilise au mieux toutes les ressources que nous avons à disposition.
Au moment d’arriver dans la vallée du Mont Kafuku, on se retrouve à devoir utiliser plusieurs de nos sens, à choisir entre différents chemins de complétion du niveau, ou encore à changer les métiers de notre équipe au beau milieu des combats pour en tirer le meilleur parti. L’engouement est présent du début à la fin, et le cycle jour/ nuit ne fait que renforcer un sentiment de curiosité pour ce qu’il reste à venir plutôt que de lassitude.
Une force visuelle
D’un point de vue narratif, le jeu manque de contexte, bien que cela ne nous empêche pas de nous attacher aux personnages. Kunitsu-Gami prend le parti de se passer complètement de dialogues, au profit d’une narration visuelle tout en musique et en danses rituelles. La direction artistique est quant à elle tout à fait unique.
Loin du photoréalisme plébiscité par Ghost of Tsushima, Rise of the Ronin et autres jeux du style, Kunitsu-Gami nous offre un point de vue presque isométrique, en vue à la troisième personne pouvant à tout moment se transformer en vue du dessus pour un côté plus stratégique, avec des graphismes extrêmement colorés et des créatures imaginaires en veux-tu en voilà.
Avec cet opus, Capcom nous prouve une nouvelle fois que les monstres sont sa grande spécialité. Sans jamais aller dans l’horreur, les adversaires sont toujours d’un coup de crayon d’une grande précision, et repoussent les limites de ce qu’on pensait possible en termes de monstruosité. D’un côté, plus ils sont hideux, plus c’est un spectacle magnifique à voir.
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Excellent jeux je m’attendais pas à ça 🥰🤗