Passer au contenu

Test Kerbal Space Program 2 : vers l’infini, mais c’est pas encore ça

Kerbal Space Program 2, la suite du légendaire jeu de simulation spatiale, est enfin disponible en early access après des années d’attente. Les fans de l’original peuvent-ils déjà se ruer sur le nouveau titre d’Intercept ? Voici notre avis.

KSP fait partie de ces titres de niche qui ont su attirer une communauté de fans inconditionnels. Plus de dix ans après la sortie de son illustre prédécesseur, l’arrivée imminente du jeu faisait donc frétiller d’impatience tous les astronautes du dimanche, ainsi qu’un bon paquet d’observateurs intrigués par cette nouvelle mouture. Cette fois c’est la bonne, le jeu est accessible à tous dans un early access vendu (tout de même) une cinquantaine d’euros.

En lançant KSP 2 pour la première fois, les vieux de la vieille se sentiront immédiatement à la maison. Dans l’ensemble, la recette est inchangée. Il s’agit toujours d’un bac à sable à l’échelle de l’univers où le joueur doit assembler divers véhicules spatiaux (fusées, satellites, rovers, navettes spatiales…) pour permettre aux Kerbals, une race d’adorables petits hommes verts, de partir à la conquête du cosmos.

Des nouveautés très enthousiasmantes…

On observe déjà certains progrès indiscutables par rapport à l’original. Le plus perceptible, c’est le nouveau moteur physique. Les fusées semblent plus stables et cohérentes, surtout lorsqu’on accélère la simulation — une situation qui conduisait trop souvent à l’auto-destruction spontanée du véhicule dans KSP 1. Il faudra du temps pour appréhender les limites de ce nouveau moteur, mais c’est déjà un signe très encourageant pour la suite des événements.

On le constate aussi au niveau de l’interface. Et cela commence dès la construction des engins. Par exemple, le système d’ancrage des pièces a par exemple été entièrement repensé. Il est désormais beaucoup plus intuitif et un peu plus réactif, ce qui facilitera grandement la construction de gros vaisseaux. L’interface de vol a aussi été modernisée.

kerbal space program 2 capture d'écran du VAB
© Intercept Games / Private Division

De plus, des informations très importantes comme le delta-v, l’impulsion spécifique ou le rapport poussée/poids sont beaucoup plus faciles d’accès. Et si ces termes techniques ne vous évoquent rien, pas de panique ! Car contrairement au premier opus, où les joueurs devaient se débrouiller eux-mêmes pour intégrer un tas de notions parfois assez complexes, ce nouvel opus propose enfin un tutoriel en bonne et due forme. Parfait pour aider les nouveaux joueurs à y voir plus clair.

L’autre bonne nouvelle, c’est que le développeur n’a pas abaissé ses standards pour autant. Le réalisme scientifique continue d’occuper une place centrale dans KSP 2, et les aficionados de KSP1 pourront donc reprendre directement là où ils se sont arrêtés… enfin, presque.

…en very early access

Car le moins que l’on puisse dire, c’est que KSP 2 n’a pas volé son titre d’early access. L’optimisation, par exemple, n’est pas encore au rendez-vous. Il va vous falloir une machine assez musclée pour faire tourner le jeu dans de bonnes conditions… alors qu’esthétiquement parlant, le résultat n’est pas forcément probant.

Et c’est là l’une des premières grosses déceptions de cet early acces. Car même si certains éléments ont été améliorés, on pouvait légitimement s’attendre à quelque chose de nettement plus impressionnant au niveau des graphismes; en l’état, cette version vanilla est très loin de rivaliser avec une version moddée de KSP 1 – et c’est franchement regrettable.

L’interface remaniée ne fera pas non plus l’unanimité. Il est évident qu’elle n’est pas encore mature. Mentions spéciales à la caméra qui n’en fait parfois qu’à sa tête, aux marqueurs de manoeuvres récalcitrants et aux trajectoires orbitales qui peuvent disparaître sans prévenir….

Mais au-delà de l’aspect visuel et de l’ergonomie, ce qui pêche vraiment, c’est la quantité de contenu jouable. Elle est encore extrêmement limitée. Par exemple, le mode Campagne manque à l’appel. Il faut se contenter d’un mode Sandbox certes intéressant, mais sans le moindre enjeu. Dommage, sachant que le stress du crash fait partie intégrante de l’expérience.

La collecte de science — un axe majeur du gameplay de KSP1 — n’a pas non plus été intégrée pour le moment. On se retrouve donc avec une expérience qui manque vraiment de saveur, puisqu’il s’agit d’un des seuls éléments qui viennent normalement pimenter le mode Sandbox.

kerbal space program 2 capture d'écran d'un engin en orbite de Duna
© Intercept Games / Private Division

Et cette impression sera d’autant plus forte chez les vétérans qui avaient l’habitude de jouer avec une foule de mods. Qu’il s’agisse d’outils divers et variés, d’améliorations graphiques ou de nouvelles pièces, ces derniers occupaient une place très importante dans l’expérience de jeu de KSP1. Et pour l’instant, même si l’on trouve déjà quelques embryons de plugins sur les forums officiels, nous sommes encore à des années-lumière de l’immense bibliothèque de mods de KSP 1, qui a été créée au fil des ans par une armée de fans dévoués. Il faudra donc encore patienter pendant au moins quelques mois pour retrouver une expérience comparable.

Des fondations solides et des tas de promesses

Vous l’aurez compris, sans aller jusqu’à parler de coquille vide, KSP 2 manque cruellement de substance. Il ne s’agit encore que d’un prototype qui aura bien du mal à justifier son prix de 49,99 €.

Mais d’un autre côté, KSP premier du nom était aussi rudimentaire à ses débuts. Il lui a fallu des années pour devenir le superbe sandbox spatial que l’on connaît aujourd’hui. Et il y a fort à parier que KSP 2 suivra une trajectoire similaire. Car même s’il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, les fondations semblent solides.

la roadmap de développement de KSP 2
© Intercept Games / Private Division

Le plus important, c’est que l’esprit de KSP1 est toujours là. Le dévouement des développeurs semble intact, et la formule de base demeure inchangée. Ajoutez à cela un nouveau moteur physique qui laisse entrevoir des vaisseaux plus complexes que jamais et une roadmap incroyablement prometteuse (intégration de la science, puis des colonies, du voyage interstellaire, du multijoueur…), et il y a de quoi être très enthousiaste. Car contrairement aux gros blockbusters de type Battlefield qui sortent chaque année, KSP est parti pour s’inscrire dans la durée; il est donc certain que le jeu va s’améliorer. Toute la question, c’est de savoir combien de temps il faudra patienter…

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Notre avis

En l’état actuel des choses, acheter KSP 2 est un investissement. C’est indiscutable, le prix est encore bien trop élevé par rapport au contenu proposé. Si vous êtes un néophyte de Kerbal, il serait donc plus sage de patienter encore un peu et de laisser le développement suivre son cours.

Mais tout indique que le jeu est sur la bonne voie. Ce n’est probablement qu’une question de temps avant qu’il ne rattrape, puis dépasse son illustre prédécesseur pour nous divertir pendant de longues années. Si vous faites partie des inconditionnels de l’original, vous n’aurez donc pas grand-chose à perdre à acheter KSP 2 dès maintenant. La nouvelle aventure de Jebediah Kerman ne fait que commencer, mais nous attendons déjà la suite des événements avec impatience ; espérons simplement que le jeu s'étoffera rapidement, car en l'état, nous sommes encore bien loin de la révolution annoncée.
Note : 6  /  10

Les plus

  • La philosophie de KSP 1 est toujours présente
  • Enfin des tutoriels
  • Nouveau moteur physique prometteur
  • Roadmap très enthousiasmante

Les moins

  • Contenu rachitique pour le moment
  • Esthétiquement décevant
  • Optimisation problématique
  • Interface pas encore mature
  • Vivement les mods
1 commentaire
  1. Franchement non, les fusées ne sont pas plus stables que dans le 1, bien au contraire elles ont un comportement de nouilles trop cuites, comme dans le 1 il y a très très longtemps d’ailleurs…
    Quant à la taille des fusées c’est encore pire, dès qu’on dépasse les 5 moteurs en simultané le jeu se limite à 5 images par secondes sur les meilleures machines. Le moteur physique n’est pas du tout prometteur en l’état, surtout que le jeu est simplement basé sur une version d’Unity légèrement plus récente que le premier opus.
    Je veux bien croire que vous ayez eu une expérience positive avec l’accélération temporelle mais ce n’est clairement pas mon cas, mon rover d’hier soir explosait systématiquement lorsque je revenais en vitesse normale, malgré le fait qu’il soit un assemblage on ne peut plus classique sans élément bizarre.
    Les bugs sont partout, depuis vendredi mes vaisseaux ont spontanément explosé dans au moins une dizaine de situations différentes, quand on sait que leur conception et leur vol peut prendre des heures c’est un peu limite. Enfin bon, après avoir dompté tous ces bugs j’ai fini par atteindre une autre planète… Pour passer tout droit à travers le sol au moment de l’atterrissage car les devs ont visiblement oublié de solidifier le terrain à certains endroits.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Mode