(Ce test a été rédigé par Florian, nouveau testeur sur le Journal du Gamer et l’un des organisateurs des DS in Paris avec votre charmant serviteur. Soyez tendres, c’est sa première fois…)
Voilà déjà plus d’un an que la 3DS est sortie. Et, mine de rien, la ludothèque de la console commence à se fournir peu à peu, souvent avec des jeux de qualité. Et ce, malgré un line up de lancement assez perfectible. Pour l’instant, cependant, le catalogue est pauvre, voire inexistant en terme de RPG. L’arrivée de Heroes of Ruin a pu ainsi chatouiller la fibre rôliste des possesseurs de 3DS. Présenté comme un Hack’n’Slash, édité par Square Enix (pas vraiment des amateurs en terme de RPG) et en avant-première européenne, le jeu a tout pour séduire. Chers joueurs, vous vouliez ce genre de jeu pour la 3DS ? OK, on va vous faire ça : reprenons tous les poncifs du jeu de rôle, une sorte de recette du « bon » RPG, en respectant scrupuleusement les ingrédients à y incorporer. Les classes de héros, l’ambiance, le scénario, la musique…Prenons ce qui se fait de mieux, et mélangeons. Nous devrions obtenir quelque chose de qualité…
Epique ou pas ?
Le ton est donné dès le début : musique épique, ombres de quatre héros, choix du personnage… Square Enix n’est bien ici qu’un éditeur, et nous avons affaire à un RPG occidental, développé par le studio anglais n-space. Si côté son, les ensembles de violons feront frémir les grands fans de l’époque des Baldur’s Gate, ou les experts en Diablo, il faudra vite se rappeler que nous ne sommes pas en face d’un titre révolutionnaire. Mieux vaut oublier la personnalisation du héros à outrance : ici, quatre classes, au chara-design très perfectible, sont proposées. Le rugisseur, guerrier polyvalent, le sauvage, une sorte de barbare, le pistolero, archer des temps modernes et enfin, l’architecte, un nom compliqué pour désigner une simple magicienne. La suite de la création du personnage est tout aussi basique : cinq coiffures qui se battent en duel, quelques couleurs à choisir, quatre voix disponibles, et en voiture Simone.
On a un design de ouf là, mais attends d’allumer le jeu, tu feras moins le fier devant nos têtes pixellisées !
Multijoueur correct
D’emblée, Heroes of Ruin se pose comme un jeu dédié en grande partie au multijoueur, en témoigne le lancement de chaque partie qui propose, par défaut, de commencer une campagne à plusieurs, et non en solo. Le mode local est tout à fait correct, mais lag quand même parfois. On pestera cependant contre la facilité du jeu, puisque si le jeu est accessible en solo, il devient presque lassant en multijoueur, la faute à un gameplay un peu simpliste, sur lequel nous reviendrons. Dommage, car les quatre classes se complètent intelligemment. Le mode online, quant à lui, jouit d’un très bon chat vocal, mais attention aux rushers qui risquent de vous faire terminer des niveaux en 10 secondes chrono, et vous faire progresser encore plus rapidement dans l’histoire, dans un jeu qui n’est déjà pas bien long (10 heures environ). Mieux vaut finalement jouer avec des amis, à son rythme.
Début des hostilités
Après une cinématique mi-animée, mi-molette, assez plate en terme de scénario, mais visuellement réussie, notamment grâce à un bon usage de la 3D, le jeu débute. Nous connaissons désormais ce que peut proposer la 3DS en terme de qualité graphique (notamment avec des jeux tels que Resident Evil ou Street Fighter 3D) et force est de constater que Heroes of Ruin est loin d’être une bombe atomique. Les décors ne sont pas très variés, les textures, surtout celles des personnages, sont baveuses et les animations basiques. On notera tout de même une belle utilisation de la 3D et des effets de profondeurs parfois assez bluffants. Premier soulagement, bien que se désignant comme un Hack’N’Slash, comme Diablo, Heroes of Ruin ne se joue pas au stylet. Merci bien, pas besoin de tapoter mille fois dans une direction pour demander au personnage d’avancer ou d’attaquer des ennemis. Ici, tout se contrôle à la croix directionnelle et aux boutons. Un pour attaquer, trois autres pour les attaques spéciales (à répartir comme on le désire), un pour parer et faire des petites galipettes ridicules, ce qui donne une légère dimension action au jeu, et enfin, un bouton pour discuter avec les personnages et interagir avec le décor. Prise en main facile et aisée, pour ne pas dire simpliste, mais parfaite pour un RPG console. Le reste des menus, les ordres de missions, l’inventaire et les magies, sont gérables avec l’écran tactile. Des menus assez intuitifs, mais peu ergonomiques. L’inventaire résume cet aspect simpliste à lui seul. Ici, pas de présentation du personnage et de son inventaire sur une grille d’équipement, mais un listing des objets trouvés, que l’on équipe ou non, basta. Rapide et efficace, mais un peu frustrant pour les amateurs du genre. Pas non plus de petit descriptif pour chaque arme ou armure, ce qui nuit à l’immersion dans l’univers du jeu.Les niveaux s’enchaînent petit à petit, les quêtes aussi. Le plaisir de jeu, simple et accessible, arrive immédiatement, d’autant plus qu’Heroes of Ruin est facile. Le personnage gagne rapidement en XP, obtient vite des techniques assez balaises. Rajoutons à ça des potions de magie et de santé tous les dix mètres, avec un stock perso qui sature rapidement, des monstres faciles à battre et des trésors à gogo qui nous permettent rapidement de devenir très riche et de s’acheter le meilleur de ce que proposent les marchants. Bref, pas de prise de tête, et un plaisir immédiat, celui de faire du level up sans souci, de casser du monstre et d’enchaîner les quêtes faciles mais pas forcément pénibles. La map, située en bas, sur l’écran tactile, n’est malheureusement pas zoomable ou dézoomable, mais les niveaux étant tous assez linéaires et plutôt courts, il est quasiment impossible de s’y perdre. Certaines quêtes nous ramènent d’ailleurs régulièrement dans d’anciens donjons, et nous obligent à y faire quelques allers-retours, pour glaner quelques items : la relative petitesse des niveaux devient alors salutaire.
Sur l’écran du haut, le héros explose ces pauvres petits diablotins. En bas, la carte du jeu, couloirs étroits et culs de sac gentillets. Crédit photo : jeuxvideo.com
Simplicité et qualité
Un univers et un gameplay accessible ne font pourtant pas un mauvais jeu. La ville principale, Nexus, sorte de gros HUB permettant d’accéder aux différentes régions à explorer, n’est pas immense, mais elle offre le minimum syndicale : une petite ambiance médiévale, des marchands spécialisés dans les quatre classes jouables, et quelques badauds pour parler de tout et de rien, certains nous offrant même quelques quêtes. On laisse l’univers tenter de nous envahir, mais celui-ci, bien trop conventionnel, ne permet pas vraiment de donner une véritable âme au jeu. Et ce ne sont certainement pas les rares doublages, assez horripilants, qui y parviennent. Le son est, de manière générale, mauvais, se permettant même parfois de bugger atrocement, lors des rencontres avec de gros ennemis, comme les Golems. Les petites remarques idiotes du héros, au cours de la partie, sont suffisamment discrètes et rares pour ne pas devenir agaçantes, mais leur manque de percussion les rend complètement inutiles. La musique, cependant, s’en sort beaucoup mieux. Certains passages, oscillants entre le calme des grandes villes pacifiques et la tension provoquée par les combats contre les boss, sont clairement d’un très haut niveau, nous rappelant les thèmes de grands jeux de rôles. Petite parenthèse pour rappeler la qualité du son des hauts parleurs de la 3DS qui n’en finissent pas de me bluffer, notamment en terme de diffusion dans l’espace, et qui restituent les musiques du jeu encore mieux qu’un casque. Fin de la parenthèse.
La carte du monde. Avec la forêt des elfes, les montagnes, la mer, la grande ville. Classicos de chez classicos !
Avec ses lunettes bien propres et sa raie sur le côté, Heroes of Ruin a tout du bon petit élève modèle. Celui qui a parfaitement appris sa leçon et la récite par cœur. « Pour faire un bon RPG, prenez un univers héroic-fantasy, quelques grammes de ça, de ci, mélangez bien, et on obtient Heroes of Ruin ». Malheureusement, le fait même de respecter ces consignes de bases empêche le soft de s’envoler, de s’affranchir des canons du genre et de trouver ce qui lui manque finalement le plus : une âme. Cependant, le jeu se révèle très agréable à jouer, et propose une aventure bien plus importante que du simple snack gaming, et moins contraignante qu’un gros RPG console ou PC. Finalement, un très bon compromis pour une console portable, avec des niveaux courts, parfaitement adaptés à un trajet dans les transports en commun. Plus de classes, une histoire plus complexe, un design plus personnel et Heroes of Ruin serait devenu une véritable bombe. Il en demeure un jeu efficace à tous les points de vue, mais que l’on risque d’oublier avec le temps, dommage.
Voilà déjà plus d’un an que la 3DS est sortie. Et, mine de rien, la ludothèque de la console commence à se fournir peu à peu, souvent avec des jeux de qualité. Et ce, malgré un line up de lancement assez perfectible. Pour l’instant, cependant, le catalogue est pauvre, voire inexistant en terme de RPG. L’arrivée de Heroes of Ruin a pu ainsi chatouiller la fibre rôliste des possesseurs de 3DS. Présenté comme un Hack’n’Slash, édité par Square Enix (pas vraiment des amateurs en terme de RPG) et en avant-première européenne, le jeu a tout pour séduire. Chers joueurs, vous vouliez ce genre de jeu pour la 3DS ? OK, on va vous faire ça : reprenons tous les poncifs du jeu de rôle, une sorte de recette du « bon » RPG, en respectant scrupuleusement les ingrédients à y incorporer. Les classes de héros, l’ambiance, le scénario, la musique…Prenons ce qui se fait de mieux, et mélangeons. Nous devrions obtenir quelque chose de qualité…
Epique ou pas ?
Le ton est donné dès le début : musique épique, ombres de quatre héros, choix du personnage… Square Enix n’est bien ici qu’un éditeur, et nous avons affaire à un RPG occidental, développé par le studio anglais n-space. Si côté son, les ensembles de violons feront frémir les grands fans de l’époque des Baldur’s Gate, ou les experts en Diablo, il faudra vite se rappeler que nous ne sommes pas en face d’un titre révolutionnaire. Mieux vaut oublier la personnalisation du héros à outrance : ici, quatre classes, au chara-design très perfectible, sont proposées. Le rugisseur, guerrier polyvalent, le sauvage, une sorte de barbare, le pistolero, archer des temps modernes et enfin, l’architecte, un nom compliqué pour désigner une simple magicienne. La suite de la création du personnage est tout aussi basique : cinq coiffures qui se battent en duel, quelques couleurs à choisir, quatre voix disponibles, et en voiture Simone.
On a un design de ouf là, mais attends d’allumer le jeu, tu feras moins le fier devant nos têtes pixellisées !
Multijoueur correct
D’emblée, Heroes of Ruin se pose comme un jeu dédié en grande partie au multijoueur, en témoigne le lancement de chaque partie qui propose, par défaut, de commencer une campagne à plusieurs, et non en solo. Le mode local est tout à fait correct, mais lag quand même parfois. On pestera cependant contre la facilité du jeu, puisque si le jeu est accessible en solo, il devient presque lassant en multijoueur, la faute à un gameplay un peu simpliste, sur lequel nous reviendrons. Dommage, car les quatre classes se complètent intelligemment. Le mode online, quant à lui, jouit d’un très bon chat vocal, mais attention aux rushers qui risquent de vous faire terminer des niveaux en 10 secondes chrono, et vous faire progresser encore plus rapidement dans l’histoire, dans un jeu qui n’est déjà pas bien long (10 heures environ). Mieux vaut finalement jouer avec des amis, à son rythme.
Début des hostilités
Après une cinématique mi-animée, mi-molette, assez plate en terme de scénario, mais visuellement réussie, notamment grâce à un bon usage de la 3D, le jeu débute. Nous connaissons désormais ce que peut proposer la 3DS en terme de qualité graphique (notamment avec des jeux tels que Resident Evil ou Street Fighter 3D) et force est de constater que Heroes of Ruin est loin d’être une bombe atomique. Les décors ne sont pas très variés, les textures, surtout celles des personnages, sont baveuses et les animations basiques. On notera tout de même une belle utilisation de la 3D et des effets de profondeurs parfois assez bluffants. Premier soulagement, bien que se désignant comme un Hack’N’Slash, comme Diablo, Heroes of Ruin ne se joue pas au stylet. Merci bien, pas besoin de tapoter mille fois dans une direction pour demander au personnage d’avancer ou d’attaquer des ennemis. Ici, tout se contrôle à la croix directionnelle et aux boutons. Un pour attaquer, trois autres pour les attaques spéciales (à répartir comme on le désire), un pour parer et faire des petites galipettes ridicules, ce qui donne une légère dimension action au jeu, et enfin, un bouton pour discuter avec les personnages et interagir avec le décor. Prise en main facile et aisée, pour ne pas dire simpliste, mais parfaite pour un RPG console. Le reste des menus, les ordres de missions, l’inventaire et les magies, sont gérables avec l’écran tactile. Des menus assez intuitifs, mais peu ergonomiques. L’inventaire résume cet aspect simpliste à lui seul. Ici, pas de présentation du personnage et de son inventaire sur une grille d’équipement, mais un listing des objets trouvés, que l’on équipe ou non, basta. Rapide et efficace, mais un peu frustrant pour les amateurs du genre. Pas non plus de petit descriptif pour chaque arme ou armure, ce qui nuit à l’immersion dans l’univers du jeu.Les niveaux s’enchaînent petit à petit, les quêtes aussi. Le plaisir de jeu, simple et accessible, arrive immédiatement, d’autant plus qu’Heroes of Ruin est facile. Le personnage gagne rapidement en XP, obtient vite des techniques assez balaises. Rajoutons à ça des potions de magie et de santé tous les dix mètres, avec un stock perso qui sature rapidement, des monstres faciles à battre et des trésors à gogo qui nous permettent rapidement de devenir très riche et de s’acheter le meilleur de ce que proposent les marchants. Bref, pas de prise de tête, et un plaisir immédiat, celui de faire du level up sans souci, de casser du monstre et d’enchaîner les quêtes faciles mais pas forcément pénibles. La map, située en bas, sur l’écran tactile, n’est malheureusement pas zoomable ou dézoomable, mais les niveaux étant tous assez linéaires et plutôt courts, il est quasiment impossible de s’y perdre. Certaines quêtes nous ramènent d’ailleurs régulièrement dans d’anciens donjons, et nous obligent à y faire quelques allers-retours, pour glaner quelques items : la relative petitesse des niveaux devient alors salutaire.
Sur l’écran du haut, le héros explose ces pauvres petits diablotins. En bas, la carte du jeu, couloirs étroits et culs de sac gentillets. Crédit photo : jeuxvideo.com
Simplicité et qualité
Un univers et un gameplay accessible ne font pourtant pas un mauvais jeu. La ville principale, Nexus, sorte de gros HUB permettant d’accéder aux différentes régions à explorer, n’est pas immense, mais elle offre le minimum syndicale : une petite ambiance médiévale, des marchands spécialisés dans les quatre classes jouables, et quelques badauds pour parler de tout et de rien, certains nous offrant même quelques quêtes. On laisse l’univers tenter de nous envahir, mais celui-ci, bien trop conventionnel, ne permet pas vraiment de donner une véritable âme au jeu. Et ce ne sont certainement pas les rares doublages, assez horripilants, qui y parviennent. Le son est, de manière générale, mauvais, se permettant même parfois de bugger atrocement, lors des rencontres avec de gros ennemis, comme les Golems. Les petites remarques idiotes du héros, au cours de la partie, sont suffisamment discrètes et rares pour ne pas devenir agaçantes, mais leur manque de percussion les rend complètement inutiles. La musique, cependant, s’en sort beaucoup mieux. Certains passages, oscillants entre le calme des grandes villes pacifiques et la tension provoquée par les combats contre les boss, sont clairement d’un très haut niveau, nous rappelant les thèmes de grands jeux de rôles. Petite parenthèse pour rappeler la qualité du son des hauts parleurs de la 3DS qui n’en finissent pas de me bluffer, notamment en terme de diffusion dans l’espace, et qui restituent les musiques du jeu encore mieux qu’un casque. Fin de la parenthèse.
La carte du monde. Avec la forêt des elfes, les montagnes, la mer, la grande ville. Classicos de chez classicos !
Avec ses lunettes bien propres et sa raie sur le côté, Heroes of Ruin a tout du bon petit élève modèle. Celui qui a parfaitement appris sa leçon et la récite par cœur. « Pour faire un bon RPG, prenez un univers héroic-fantasy, quelques grammes de ça, de ci, mélangez bien, et on obtient Heroes of Ruin ». Malheureusement, le fait même de respecter ces consignes de bases empêche le soft de s’envoler, de s’affranchir des canons du genre et de trouver ce qui lui manque finalement le plus : une âme. Cependant, le jeu se révèle très agréable à jouer, et propose une aventure bien plus importante que du simple snack gaming, et moins contraignante qu’un gros RPG console ou PC. Finalement, un très bon compromis pour une console portable, avec des niveaux courts, parfaitement adaptés à un trajet dans les transports en commun. Plus de classes, une histoire plus complexe, un design plus personnel et Heroes of Ruin serait devenu une véritable bombe. Il en demeure un jeu efficace à tous les points de vue, mais que l’on risque d’oublier avec le temps, dommage.
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