Inspiré du film éponyme, le jeu Gardiens de la Galaxie est la dernière production estampillée Marvel développée par Square Enix, et plus précisément le réputé studio Eidos Montréal. Dans ce titre, vous incarnez Peter Quill, tête de proue des Gardiens, dans une aventure électrique sur fond de musique rock. Alors qu’il grandit dans les années 80, pour certains âge d’or du genre, Quill développe une personnalité à l’image de ses chansons préférées : nerveuse, démesurée et sans prise de tête.
Alors qu’il essaye tant bien que mal de devenir le leader que les Gardiens méritent, il se retrouve confronté à une situation sans précédent, et doit combattre un ennemi surpuissant : l’église universelle de la vérité. Cette aventure, qui part avec un héritage bien connu, nous a-t-elle fait sentir comme un héros Marvel ? Réponse dans ce test des Gardiens de la Galaxie.
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L’accord parfait entre narration et action
On commence Gardiens de la Galaxie avec des étoiles dans les yeux, et le souvenir du film Marvel dans la tête, sans avoir de trop grands a priori sur l’expérience qu’on tirera du jeu. Et on doit dire que, du point de vue narratif, nous avons été agréablement surpris. Square Enix reprend tout ce qui fonctionne des personnages et de l’univers Marvel, et le condense en un jeu vivant, coloré et surtout déjanté.
En tant que Star Lord, vous prenez la direction du groupe des Gardiens, composés de Rocket, Groot, Drax et Gamora, les membres originels donc. Dès lors, vous commandez non seulement votre destin mais aussi celui de toute l’équipe. Cela passera par le choix des dialogues, qui impacteront sur la cohésion entre les membres, les actions que vous effectuerez au cours de votre aventure ou encore vos actes manqués.
Pour autant, Gardiens de la Galaxie n’est pas un jeu narratif pur, comme pourrait l’être Detroit Become Human par exemple. On retrouve ici un savant mélange d’action, de QTE et de moments plus calmes qui nous propulsent tout droit dans un film d’animation à la Marvel. Divisée par chapitres, l’histoire de Gardiens de la Galaxie suit un cours linéaire qui fait s’enchainer les événements de manière naturelle.
Si pour certains cet aspect est un frein à la liberté, contrairement à un monde ouvert, cela est un avantage en phase de développement puisque le studio peut davantage se concentrer sur la qualité de son jeu plutôt que sur la quantité d’environnements à explorer. De plus, le déroulement linéaire fonctionne vraiment bien avec l’univers du jeu, qui se base sur un film lui aussi linéaire. On prend donc grand plaisir à évoluer dans cet état d’esprit.
Un titre qui a du rythme
Dans l’ensemble, le gameplay et les commandes sont vraiment abordables pour un jeu aussi nerveux que celui-ci. On pouvait s’attendre à des contrôles compliqués, surtout en combat, mais il n’en est rien. Les capacités des Gardiens sont intuitives, tout comme celles de Star Lord, et tout se joue sur la complémentarité. Une place pour chaque pouvoir et chaque pouvoir à sa place.
Lors de combats intenses, vous avez la possibilité d’invoquer un rassemblement. Lors de ces instants décisifs, à la manière d’un temps mort au basketball, vous devez comprendre l’état d’esprit des membres de l’équipe pour cibler la manière dont vous allez les motiver. Si c’est une mécanique plutôt intéressante dans la forme, elle peut vite devenir rébarbative à la longue.
On retrouvera également une petite difficulté au niveau de la maniabilité de notre personnage. Dès les premiers instants, on sent la volonté du studio de créer des mouvements réalistes, qui perdent par conséquent en vitesse et en fluidité. Les habitués des jeux plus nerveux auront du mal à se mouvoir. De notre côté, passé la première heure de jeu, nous avons su nous adapter pour tirer profit de cette mobilité spécifique.
Ce qui rythme réellement le jeu, ce sont les transitions entre phases de gameplay et cinématiques. Comme on pouvait s’y attendre, Gardiens de la Galaxie joue beaucoup sur les séquences narratives, qui sont tout aussi importantes que les phases de gameplay. Pour autant, les transitions en elles-mêmes ne sont pas franchement optimisée et on aurait espéré plus de fluidité.
Même constat en ce qui concerne les animations, tantôt satisfaisantes, tantôt saccadées ou sans intérêt. Beaucoup des animations de mouvement des personnages sont d’ailleurs recyclées et réutilisées en boucle, ce qui fait perdre au jeu un peu de son charme. Avec un intérêt aussi poussé pour la narration, c’est vraiment dommage.
Une adaptation réussie
Ce qui fait la véritable force du jeu Gardiens de la Galaxie, c’est bien son humour. Nous avons vite arrêté de compter le nombre de fois que nous avons ri à gorge déployée devant les vannes, situations cocasses ou encore remarques caustiques de nos loustiques de l’espace. Pour cause, les dialogues du titre sont extrêmement bien écrits et revêtent la même intention que dans le film Marvel.
On retrouve également un univers visuel très proche de ce que l’on connaît déjà des Gardiens de la galaxie, avec un twist à la Eidos que notre oeil apprécie. Les personnages Marvel ont en effet été réimaginés de manière plus sexy et idéalisée et on a plaisir à retrouver un nouveau look pour chacun des personnages, exception faite de Groot.
L’environnement spatial a lui aussi été retravaillé, et avec brio ! Tous les paysages représentés dans le jeu sont digne d’une grande production Hollywoodienne, et il n’y a presque rien à redire sur la technique de développement à ce niveau-là, hormis pour les fois où nos personnages s’enfoncent dans les décors. Tout est coloré, texturé et vivant au possible.
Quelques fausses notes techniques
Malgré notre enthousiasme au niveau du gameplay, de l’histoire et des graphismes, dire que notre aventure était parfaite serait un mensonge. Tout au long de notre partie, nous n’avons pu nous empêcher de nous dire une chose : tout ceci manque cruellement de technique. Que l’on parle du son, des animations, ou encore de la motion capture, le jeu n’est pas en phase avec la qualité des titres à gros budget sortis récemment ou même il y a quelques années (God of War on ne t’oubliera jamais), et on s’attendait à mieux, surtout de la part d’Eidos Montréal.
On commence tout d’abord avec l’aspect sonore, qui constitue la majeure partie des reproches que l’on à faire au titre. Construire toute une épopée sur fond de rock, c’est bien (même très bien). Le faire en prenant conscience de la balance des sons, c’est mille fois mieux. De nombreuses fois, nous nous sommes retrouvés face à des scènes où la musique était si mal jaugée par rapport aux dialogues que nous n’avons absolument rien compris à ce qu’il se disait.
Si c’est moins embêtant lors de scènes de combats, où l’action prime sur la narration, ça l’est beaucoup plus lors des phases d’exploration ou de dialogue pur. D’autant plus que le tout n’est absolument pas rattrapé par la synchronisation labiale, qui laissent franchement à désirer. Nous avons même constaté à plusieurs reprises que certains personnages ne bougeaient par leurs bouches alors qu’ils étaient en train de parler.
Quant aux personnages de Rocket et de Peter Quill, il est souvent difficile de faire la différence entre leurs deux voix en français, surtout en pleine action. C’est néanmoins plus gênant sur le long terme que réellement handicapant. Autre point noir du jeu : les expressions faciales.
De manière générale, la motion capture ne permet une captation optimale des expressions, qui est un sacrifice à faire pour retrouver un aspect le plus réaliste possible. Mais tout de même ! C’est extrêmement dommage de se retrouver avec des personnages aussi beaux que les Gardiens dans le jeu, et leur donner autant de capacité émotionnelle que Groot. Heureusement, le doublage est assez convaincant pour nous permettre de passer l’éponge sur ce défaut, qui vieillit le jeu prématurément.
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