Final Fantasy. Explorers. Tout est réuni dans ces quelques mots pour irriguer son esprit de dangereuses montagnes, de vertes plaines à arpenter abrité derrière une armure glorieuse ; assailli de dragons et de chocobos un peu trop nerveux. Dans les faits c’est le cas. Chaque feuille du contrat est paraphée. Mais comme souvent dans la signature de documents trop volumineux, les lignes comprises ne le sont vraiment qu’à l’aune de petites subtilités. Certes aventure il y a, mais davantage dans un challenge personnel à résister à une progression laborieuse pendant plus de 20 minutes. Final Fantasy Explorers est construit autour d’un hub dans lequel s’effectue les tâches habituelles d’un Monster Hunter-like, crafter de l’équipement, acheter des objets, améliorer son personnage et bien entendu récupérer différentes missions. Des tâches principales uniques, composées d’un objectif le plus souvent orienté sur la mort de telle ou telle créature majeure de la série FF comme Ifrit, Shiva, Odin, etc, et des secondaires qui peuvent s’accumuler et se valider une fois les conditions remplies.
C’est à dire qu’il est possible d’effectuer une quête et de réussir 3 sous-quêtes durant cette dernière. Tout se monnaye, notamment l’inscription à ces missions et il faut donc, encore une fois comme dans Monster Hunter, répartir ses gils entre ses achats personnels et ses bons pour l’aventure. Un problème qui n’en sera jamais vraiment un tant le jeu n’oppose aucune résistance, porte ouverte à des cascades de pépettes une fois les premières heures passées. La notion d’exploration, chère au jeu, ne tient que le temps de défricher la carte du monde, composée de zones extrêmement réduites, de l’ordre de la boule à neige, liées entre elles par des chargements, heureusement très courts. Une fois maître-cartographe de ces terres sauvages, chaque zone principale devient accessible par le biais d’un airship – autrement dit une téléportation. Un excellent moyen de se rendre dans la tanière de la chimère/eidolon/monstre recherché si seulement l’aéronef ne déposait pas le joueur à quelques tableaux de son objectif, l’obligeant à traverser l’épreuve la plus redoutable du jeu, l’ennui.
Mignon, épurée de moments de tension ou d’un scénario travail… d’un scénario tout simplement, Final Fantasy Explorers semble se diriger vers un jeune public de prime abord, mais ne sait au final jamais où il va vraiment. Une fois bien équipé, l’aventurier, même débutant, peut aisément traverser tous les ennemis lambda en marchant, sans jamais avoir ne serait-ce qu’une sueur froide. D’autant que, via un système de capture de monstres par la récolte de leur « âme », il est possible de se faire accompagner d’un ou plusieurs d’entre eux, selon leur puissance. Prenant la moitié d’un écran déjà bien chargé par le modèle 3D, un peu dégueu, du héros, ce ou ces dernier(s) sont de véritables machines à tuer qui atomisent d’un seul regard leurs congénères. Une trahison avec panache qui pose dans le même temps le léger problème de la distinction de ses propres alliés au milieu de leurs semblables. Le joueur avance donc dans des zones minuscules à la recherche de quelques pièces de loot et de débris de flore, sans aucune adrénaline. Il regarde d’un air absent passer les Xylomid, anciennes causes de sueurs froides, désormais aussi intimidantes qu’un glaïeul. Gloire au guerrier herboriste. Avant chaque « boss » il est donc impératif de battre la campagne à pinces, pestant sur ces malheureuses 4 zones de transition qui hurlent sans cesse leur inutilité. Certes, un système d’ajustement de la difficulté existe, permettant d’ajouter aux quêtes des conditions supplémentaires et des buffs/debuffs, mais sa seule existence prouve une gestion expédiée d’un système ici mécanique, qui aurait dû se faire ressentir naturellement dans la progression.
[nextpage title=”Ahriman vs Wild”]
Destination finale
Dans la pampa, en enchaînant ces pauvres mobs inoffensifs, un compteur grimpe à chaque compétence utilisée. Une fois parvenu à un certain pallier, le joueur a accès à des assauts améliorés qui disposent de caractéristiques uniques. Une bonne idée qui ne masque longtemps son statut de masque fêlé, sous lequel réside un côté aléatoire empêchant de pleinement définir l’apparition de d’une super attaque utile à un instant donné. Les affrontements contre les Eidolons – les autres ennemis n’étant que du décor – ne demandent de fait aucune véritable stratégie et il suffira d’être bien équipé, accompagné de ses familiers. Final Fantasy Explorers réussit l’exploit fascinant d’effacer la majeure partie des évolutions apportées au genre par Monster Hunter, jouant avec le bon sens comme un alchimiste de la repompe. Et ce n’est pas mieux du côté de son autre parent, Crystal Chronicles dont il hérite les problèmes de caméra et le manque de patate des épisodes DS. Pas désagréable à parcourir quelques heures en ligne derrière le fan service, le jeu de Racjin s’essouffle vite, trop vite, et reste une coquille vide paradoxalement remplie de concepts soit non-aboutis, soit inutiles. Encore un enfant illégitime que Final Fantasy va avoir du mal à reconnaître.
Final Fantasy Explorers, disponible, sur 3DS
Les visuels qui illustrent ce test sont des visuels éditeur
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.