Reconnaissons qu’on en fait peut-être un peu beaucoup sur la disparition de la Juventus de Turin des tablettes FIFA. Cette année en effet, le club piémontais constitue une exclusivité eFootball PES 2020. EA Sports n’avait donc pas le droit de l’utiliser dans le championnat italien ou de représenter son stade. Une perte importante tant la Vieille Dame est un symbole du football italien, mais pas tant que ça dans la mesure où tous les joueurs – depuis Rabiot jusqu’à Ronaldo en passant par De Sciglio ou Dybala – sont présents. Non, ce qui fait sourire en réalité, c’est que depuis toujours EA Sports a mis l’accent sur la richesse de ses licences, alors se retrouver avec un Piemonte Calcio comme meilleur club de Serie A… ça fait désordre. D’un autre côté, PES 2020 a lui perdu l’an passé la licence officielle Champion’s League et s’il peut compter sur davantage d’équipes nationales que son concurrent, c’est bien FIFA 20 qui intègre le plus de clubs, le plus de championnats avec, cette année, l’arrivée de la première division roumaine. FIFA 20 est aussi le seul à faire une (petite) place au football féminin avec la présence de 14 équipes nationales et des joueuses concernées. Côté licences enfin, FIFA 20 met le paquet sur les stades avec 89 enceintes reproduites. Hélas, moins de nouveautés que l’an passé à ce niveau et surtout un manque notable de stades sud-américains puisque l’unique représentant – El Monumental de Buenos Aires – a disparu. Dommage.
Sans surprise, FIFA 20 marque la fin de The Journey, un mode de jeu « aventure » qui ne devait être qu’une trilogie. EA Sports a donc développé Volta – retour en portugais – dont l’objectif est similaire. De multiples cinématiques illustrent la progression de notre alter-ego numérique, mais, une fois encore, cet aspect histoire est ringard. Heureusement, le mode Volta ne se limite pas à ce triste constat et, balle au pied, les choses sont un peu plus intéressantes. En 3v3, 4v4 ou 5v5, on prend part à des matchs rythmés où les redoublements de passes sont légion. Hélas, les développeurs semblent avoir accordé trop d’importance au physique et la récupération du ballon par des charges n’est que rarement sanctionnée : espérons qu’une mise à jour vienne vite remédier à cela.
Quand Martial fait sa loi
Pour le reste des modes, on peut compter sur l’inévitable Ultimate Team où les nouveautés sont rares. L’interface a encore été dégagée afin de gagner en clarté, en lisibilité alors que de nouvelles options de personnalisation (stades, tifos, célébrations…) ont été intégrées. Clashs d’équipe ou défis création notamment restent au menu d’un mode qui, cette année encore, devrait être au cœur de l’expérience FIFA. Hélas, on a encore un peu plus l’impression d’un mode pay-to-win : EA Sports incite à dépenser toujours plus pour obtenir les meilleurs joueurs. Triste, car le concept de ce mode est passionnant, mais la frustration est trop souvent au rendez-vous. Notons par ailleurs la mise en place de nouveaux modes au « coup d’envoi » : ils apportent un peu de variété comme ce « ballon mystérieux » qui apporte un bonus à l’équipe en possession.
À côté de cela, on retrouve le mode Carrière avec notamment la possibilité de créer son personnage de A à Z pour que l’immersion soit plus complète encore. Notons également une option permettant un entretien en tête-à-tête avec n’importe quel joueur de l’équipe afin de le galvaniser ou une gestion plus fine du moral dans son ensemble via les rotations de poste. Rien de véritablement révolutionnaire pour Carrière donc, mais des améliorations qui renforcent son intérêt. Pour FIFA 20 et sans vraiment bouleverser ses habitudes, EA Sports a donc mis les bouchées doubles afin que le contenu de son titre soit encore plus riche que l’an passé. À ce petit jeu, il est certain que Konami a un train de retard, mais la richesse, ce n’est pas tout, encore faut-il que sur le terrain, les choses soient au niveau et de ce point de vue, FIFA 20 est davantage à la peine. Entendons-nous bien, cet aspect de notre test est sans aucun doute le plus subjectif. Que l’on parle de FIFA ou de PES, nous sommes en présence de titres très complets et très efficaces dans leur manière d’appréhender une rencontre de football. Reste que FIFA adopte depuis quelques saisons un style qui nous chagrine d’autant plus que Konami déploie une formule à notre sens plus juste. FIFA 19 avait d’ailleurs été passablement critiqué pour sa vitesse de jeu ou le niveau de ses gardiens. Pour le second problème, il y a du mieux, mais, une fois encore, on pourra reprocher à EA Sports de trop mettre l’accent sur les phases offensives, de ne pas suffisamment soigner le travail des défenseurs.
Koscielny tout en bloc (défensif)
De manière générale, on regrette que ces défenseurs ne parviennent pas à mettre la pression sur leur vis-à-vis ou que les passes millimétrées restent trop simples à réaliser. L’avantage de cette situation, c’est que la prise en main est bien plus rapide que sur PES. Le revers de la médaille, c’est qu’une fois encore la vision d’EA Sports se rapproche un peu trop du football-champagne. En réalité, côté gameplay FIFA 20 reprend l’essentiel de la formule FIFA 19, avec ses qualités et ses défauts. Il ne sera donc pas du goût des anti-FIFA et décevra ceux qui espéraient du changement, des évolutions. Plus gênant encore, EA Sports a volontairement donné de l’importance aux ailiers en simplifiant leur progression, en améliorant leurs possibilités de percussion.
De fait, des joueurs déjà dominateurs comme Salah ou Mané à Liverpool, mais aussi Hazard à Madrid ou Messi à Barcelone peuvent littéralement s’en donner à cœur joie. Pourquoi travailler la construction d’une action, alors que les ailiers feront la différence en deux passes, voire en un lancement en profondeur ? Même déception en ce qui concerne la réalisation du jeu et si EA Sports indique avoir intégré de nouvelles animations afin de rendre les situations plus crédibles, on peine à en voir le résultat. La concurrence de PES apparaît douloureuse pour FIFA qui se traîne des modélisations assez moyennes : mettre en parallèle le même joueur sur les deux jeux permet de mesurer le retard des développeurs canadiens. FIFA souffre aussi de pelouses étrangement « lisses ». Enfin, terminons sur deux détails qui ont leur importance alors que l’on s’apprête à passer des heures devant notre écran. D’abord, on ne peut s’empêcher d’être surpris par le comportement des gardiens de but. Un patch viendra peut-être corriger tout cela dans quelques jours, mais pour le moment et sans qu’ils soient mauvais, ils ont surtout tendance à dégager du poing sur la moindre sortie, même lorsqu’il est possible de capter le ballon. L’autre défaut, plus classique, concerne le duo Hervé Mathoux / Pierre Ménès. Plutôt que la nature des commentaires – encore que – nous critiquons ici leur intégration technique avec des phrases qui ne tombent jamais au bon moment, des interventions à côté de la plaque et des erreurs manifestes… on a vite fait de les faire taire !
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Ils sont tellement au courant que leur jeu n’est plus ce qu’il était que même dans leur publicité on essaye de te faire passer le mauvais pour du bon … parceque maintenant mauvais c’est bon ^^ EA Deeptroath à fric