Sur le papier, l’idée de transposer les mécanismes de Far Cry dans un univers préhistorique est tout simplement géniale. Et, dans les premiers temps, difficile de ne pas être totalement séduit par la copie rendue par Ubisoft. Tout comme les précédents titres de la licence, la réalisation est de haute volée. La carte, encore inexplorée, est immense et l’écosystème plutôt bien simulé. Il suffit de voir les herbivores fuir à votre approche ou plus souvent, dès qu’un prédateur les menace, pour s’en convaincre. Plus qu’un simple détail, ce feedback visuel est un excellent moyen d’éviter de se faire surprendre par ces ennemis qui représentent, peut-être, le plus grand danger de cette aventure. Non pas que les deux tribus que vous affronterez ne représentent aucun challenge mais leurs interventions sont bien plus prévisibles que celles des animaux.
Age de Pierre oblige, vous n’avez qu’un armement réduit pour survivre dans ce monde plein de dangers. À vous arc, sagaie et massue. Chacune de ces armes pourra être améliorée, pour peu que vous remplissiez les missions confiées par certains PNJ, récupériez les ressources nécessaires et que certains bâtiments de votre village aient atteint une taille critique. Un système de gestion, certes très léger, mais qui justifie intelligemment la récolte des ressources disséminées aux quatre coins de la carte. En plus des armes précitées, s’ajoutent différents équipements comme des pièges, des bombes piquantes (fabriquées grâce à des ruches) ou berserks qui feront les ennemis s’attaquer… s’ils ne vous ont pas repéré au préalable. C’est, d’ailleurs, la principale évolution du gameplay de ce nouvel épisode qui met l’accent sur l’infiltration. En fonçant dans le tas, vous vous retrouverez rapidement débordé par l’ennemi. Heureusement, en tant que chasseur, vous pourrez également compter sur vos sens aiguisés pour suivre la trace de vos proies, détecter les ennemis ou les ressources.
Mais, c’est la possibilité de dresser certains prédateurs qui fait de vous un être à part dans l’univers de Far Cry Primal. Tout d’abord, vous disposerez d’une chouette qui survolera les alentours, remplaçant efficacement les jumelles. Avec quelques points de compétence, elle attaquera certains adversaires ou larguera les bombes en votre possession. Ensuite, vous aurez la possibilité de dresser différents prédateurs. Si les plus petits vous serviront uniquement à attaquer les ennemis ou à repousser d’autres animaux, les plus imposants feront également office de monture. Un moyen rapide et efficace pour se déplacer rapidement tout en attaquant. Assez jouissive au départ, l’interaction avec les animaux se révèle, à la longue, décevante. Malheureusement, à quelques exceptions près imposées par le scénario, les animaux d’une même espèce ont tous les mêmes caractéristiques. Utiliser un blaireau ou un loup aura souvent la même efficacité, bien que l’un soit censé être plus discret que l’autre… Du coup, une fois passée la satisfaction d’avoir ajouté un nouvel animal à sa collection, on s’en désintéresse totalement.
[nextpage title=”Trop primal pour surprendre”]
Pour autant, Far Cry Primal est loin d’être un mauvais jeu. La magie opère dès les premières minutes, d’autant plus qu’il s’agit d’un des rares jeux modernes à aborder la préhistoire. Les mécanismes, déjà vus, fonctionnent parfaitement et l’on se laisse prendre par l’histoire, convenue certes, mais habilement menée quand même. En fait, Far Cry Primal serait un titre exceptionnel… s’il n’y avait pas eu les deux précédents volets. Du coup, impossible de ne pas avoir l’impression de jouer à un superbe add-on vendu au prix fort. Avec une vingtaine d’euros de moins sur l’addition, Far Cry Primal justifierait largement l’investissement. Malheureusement, si vous avez encore le goût de Far Cry 4 dans la bouche, vous risquez de ressentir une impression de déjà vu après quelques heures de jeu.
Far Cry Primal, disponible dès demain sur PS4 (testé sur PS4) et Xbox One, puis début mars sur PC
Les visuels qui illustrent ce test sont des visuels éditeur
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