Présentation et caractéristiques techniques du MapFour N1 Air
Engwe, marque chinoise jusqu’ici connue pour ses vélos électriques pliants et tout-terrain, change de cap avec la gamme MapFour N1 plutôt dédiée aux déplacements urbains.
Le N1 Air en est le modèle “classique”, il se distingue d’emblée par son cadre monocoque en fibre de carbone ne pesant que 1,28 kg ! L’ensemble du vélo affiche ainsi seulement 15,6 kg sur la balance, batterie comprise – un poids plume proche de certains vélos musculaires et un atout majeur face aux VAE habituellement plus lourds. Ce choix du carbone offre non seulement un gain de poids, mais également une excellente robustesse : Engwe annonce une résistance onze fois supérieure à celle d’un cadre alu équivalent.
Sur le plan de la motorisation, le N1 Air embarque un moteur sur le moyeu arrière, Mivice de 250 W (conforme à la législation européenne), délivrant un couple maximal de 40 Nm. Si cette valeur de couple peut sembler modeste, elle est à relativiser compte tenu du faible poids du vélo. En pratique, ce moteur suffit pour procurer des accélérations franches en ville et affronter des côtes modérées – nous y reviendrons. L’assistance est gérée par un capteur de couple (ou capteur de pression sur les pédales), une caractéristique rare sur les vélos électriques de cette gamme de prix. Ce capteur ajuste instantanément la puissance en fonction de votre effort, afin d’avoir une assistance réactive et naturelle au pédalage.
Le N1 Air est équipé d’une batterie Samsung de 36 V / 10 Ah (360 Wh), intégrée dans le cadre et amovible en quelques secondes. Le constructeur avance une autonomie pouvant atteindre 100 km sur une charge, mais cette donnée correspond aux conditions les plus favorables (mode d’assistance éco, terrain plat, cycliste léger). Lors de notre test en conditions réelles, nous avons constaté une autonomie effective d’environ 55 à 65 km par charge en usage urbain mixte (avec relief et assistance soutenue), ce qui reste très honorable. A noter que la recharge complète demande environ 5 à 8 heures, dommage de ne pas avoir de charge rapide comme sur la version haut de gamme N1 Pro.
La transmission est quant à elle assurée par un dérailleur Shimano à 7 vitesses (gamme Tourney TZ), suffisant pour la ville bien qu’un peu limité en amplitude. Les pneus fins de 700×38C (environ 40 mm de section) à sculpture urbaine intègrent une protection anticrevaison “Hippo Skin” selon le constructeur. Ces pneus privilégient une utilisation sur asphalte tout en offrant assez de largeur pour la stabilité et le confort sur les routes dégradées.
Le freinage est confié à des freins à disque mécaniques avant/arrière de 160 mm. Ces freins à câble non marqués sont basiques : lors des premiers kilomètres, nous les avons trouvés un peu faibles, puis ils se sont rodés pour atteindre une efficacité correcte, sans toutefois égaler la puissance de véritables freins hydrauliques. Mieux vaut donc anticiper ses freinages en cas d’arrêt d’urgence.
Pour le reste de l’équipement, Engwe livre un vélo prêt à affronter la ville dès la sortie du carton. On trouve des garde-boue intégraux (bienvenus par temps de pluie, quoique qu’ils ont tendance à vibrer et à produire un petit bruit de cliquetis sur route cahoteuse), une béquille latérale robuste, ainsi qu’un éclairage complet : un phare LED avant alimenté par la batterie et un feu arrière autonome à énergie solaire. Ce feu arrière rechargeable par la lumière fonctionne indépendamment de la batterie principale – une idée astucieuse pour ne pas puiser dans l’autonomie, même si dans les faits il vaut mieux s’assurer qu’il soit bien chargé (en hiver peu ensoleillé, un éclairage arrière classique s’est avéré nécessaire en renfort). L’ensemble est complété par un écran tableau de bord couleur fixé au cintre, affichant les données essentielles (vitesse, niveau d’assistance, distance, niveau de batterie, etc.) et faisant office de module connecté avec l’application mobile dédiée.
Design et confort d’utilisation
Visuellement, le MapFour N1 Air tranche avec les précédentes vélos d’Engwe. Le design est sobre, épuré et résolument moderne, à tel point qu’il n’évoque presque pas un vélo électrique au premier coup d’œil. Le cadre en carbone présente des tubes affinés et élégants, avec quelques touches de style comme le tube supérieur fuselé (il s’élargit vers l’arrière et s’amincit vers l’avant) conférant une silhouette dynamique au vélo. Le cadre de ce N1 Air est de type step-over (à enjamber). La batterie est entièrement intégrée dans le tube diagonal et s’en extrait facilement via une serrure discrète – un choix esthétique et pratique qui évite tout excès de volume apparent.
Le positionnement sur le N1 Air se rapproche de celui d’un vélo de ville polyvalent. Le cadre n’étant proposé qu’en taille unique, Engwe a opté pour des réglages généreux : la potence à angle ajustable et la large selle (un peu dure) permettent d’adopter une posture confortable, plutôt droite, convenant à des cyclistes d’environ 1,65 m à 1,95 m.
Lors de notre test, nous avons apprécié l’ergonomie globale : les poignées tombent bien sous les mains, l’écran à gauche du guidon reste lisible, et les commandes (sélecteur de vitesses à gâchette situé à droite, boutons d’assistance à gauche) sont intuitives à utiliser. Engwe a clairement soigné les détails, avec par exemple des supports filetés intégrés au cadre pour un porte-bidon ou un porte-bagages – de quoi personnaliser le vélo selon ses besoins (les porte-bagages arrière sont d’ailleurs offerts en précommande).
En l’absence de suspension sur ce modèle, le confort repose sur la combinaison du cadre carbone, des pneumatiques et de la flexibilité naturelle de la structure. Sur le terrain, le carbone joue son rôle d’absorbeur de vibrations : il filtre une partie des chocs et aspérités de la route, offrant un roulage plus doux qu’un cadre en aluminium rigide. Bien sûr, le MapFour N1 Air n’égale pas le moelleux d’un VTT tout-suspendu, mais pour un vélo urbain il se comporte très bien y compris sur les pavés ou les routes abîmées. Les pneus de 40 mm apportent un surcroît de coussin d’air appréciable, sans pénaliser le pédalage. Sur des trajets urbains classiques (piste cyclable, bitume, voire chemin de halage), le confort d’utilisation s’est révélé tout à fait satisfaisant. Il n’y a guère que sur les chaussées très dégradées et les gros nids-de-poule où l’on ressent l’absence d’amortisseur : il vaut alors mieux alléger un peu l’appui sur la selle et les poignets, comme sur un vélo de route. Cependant, Engwe a réussi un compromis poids/confort intéressant en pariant sur la fibre de carbone plutôt que d’alourdir son vélo avec des suspensions.
Performances sur le terrain
Malgré son look de vélo urbain sage, le N1 Air cache bien son jeu et fait preuve d’un dynamisme appréciable une fois en selle. Le démarrage se fait en douceur mais avec suffisamment de pêche dès le premier coup de pédale : grâce au capteur de couple performant, le moteur réagit sans aucun temps de latence dès qu’on appuie sur les pédales. Cette absence de lag est un vrai plus en ville, par exemple pour s’insérer rapidement dans la circulation au feu vert ou pour démarrer en côte sans déséquilibre. L’assistance paraît même surprenante de fluidité pour un vélo de ce prix : la puissance est délivrée de manière très progressive et proportionnée à l’effort fourni, si bien que le pédalage reste assez naturel. En mode d’assistance maximal, le N1 Air procure une accélération franche jusqu’à la vitesse limite de 25 km/h réglementaire, que l’on atteint sans peine sur le plat. Au-delà de 25 km/h, il faut compter uniquement sur la force musculaire : le vélo peut rouler plus vite, mais le développement limité (une seule chaîne et 7 vitesses) fait qu’on mouline un peu dans le vide passé ~30 km/h. Ce n’est clairement pas un vélo taillé pour la vitesse pure, mais il bon dans sa plage d’utilisation prévue en zone urbaine.
En montée, le comportement du MapFour N1 Air est satisfaisant pour un VAE de 250 W. Sur des pentes modérées (quelques pourcents), le moteur compense aisément l’effort et permet de gravir les côtes assis sur la selle, en gardant une cadence de pédalage normale. Quand la pente se durcit, il faudra toutefois jouer de la boîte de vitesses et de ses mollets : dans les côtes plus abruptes (>10 % de dénivelé), il est nécessaire de rétrograder sur les plus grands pignons, voire de se mettre en danseuse pour apporter un supplément d’effort… Lors de notre essai en terrain vallonné, nous avons pu gravir des pentes allant jusqu’à 15 % environ avant de sentir le moteur peiner réellement. Au-delà de ce seuil, l’assistance montre ses limites et ne pourra vaincre la pente qu’avec votre aide conséquente. Ce comportement demeure très honorable : pour un petit moteur avec un moyeu aussi léger (1,7 kg seulement pour le Mivice M070), c’est adapté à la majorité des parcours urbains ou périurbains. Si vous résidez dans des villes très pentues (forts dénivelés quotidiens) envisagez plutôt le modèle N1 Pro équipé d’un moteur 80 Nm, mais ce n’est pas la même gamme de prix.
En termes de vitesse de croisière, le N1 Air se comporte comme un vélo de ville. Sur le plat, on maintient aisément les 20-25 km/h sans effort excessif. Les pneus fins offrent un faible frottement, contribuant à une sensation de légèreté. Le pédalage reste efficace jusqu’à ~30 km/h, après quoi le développement limite un peu la progression – mais rares sont les trajets urbains où l’on soutient plus de 30 km/h longtemps. Notons que le moteur est très silencieux : il émet un léger ronronnement à haute assistance, rapidement couvert par les bruits ambiants de la rue. Aucune vibration parasite n’est ressentie du côté du moteur ou de la transmission, signe d’une bonne intégration mécanique.
L’autonomie réelle mesurée en usage intensif (assistance maximale en permanence, trajets vallonnés) est assez bonne puisque nous avons parcouru autour de 55 km avant de vider la batterie. En modulant les niveaux d’assistance et sur terrain moins exigeant, il est tout à fait envisageable de dépasser les 60 à 70 km avec une charge, voire plus de 80 km en restant sur un mode éco sur du plat. Ces chiffres restent inférieurs aux 100 km annoncés, comme toujours avec les VAE. Le fait que le vélo soit léger contribue à cette bonne autonomie : il consomme moins d’énergie à déplacer qu’un VAE de 25 kg, ce qui maximise chaque Wh de la batterie. La gestion fine du capteur de couple évite également les gaspillages d’énergie en délivrant juste ce qu’il faut d’assistance selon votre effort. Enfin, la recharge de la batterie, bien que non « rapide » sur ce modèle, reste commode : dans notre test, il nous a fallu environ 6 heures pour un plein complet. La batterie amovible permet de la recharger chez soi ou au bureau en toute sécurité. On regrettera simplement que le port de charge soit propriétaire et différent des anciens modèles Engwe, ce qui empêche d’utiliser un chargeur d’une autre référence de la marque en dépannage.
Maniabilité, ergonomie et connectivité
Au guidon du MapFour N1 Air, on ressent rapidement le bénéfice de son poids contenu. Le vélo se révèle très maniable dans la circulation : les changements de direction sont faciles, l’inertie réduite permet de se faufiler avec aisance, et démarrer ou s’arrêter fréquemment (par exemple dans le trafic urbain dense) ne pose aucun problème. Cette légèreté est aussi un atout pour la vie de tous les jours : monter quelques marches ou hisser le vélo sur un porte-vélo de voiture devient envisageable sans gros effort. De même, le déplacer à la main dans un couloir ou le ranger chez soi demande moins de force qu’avec la plupart des VAE standard. Pour un usage à Paris ou en appartement sans ascenseur, par exemple, le fait de pouvoir porter un vélo de ~15 kg (sans la batterie) est un vrai plus.
La prise en main du N1 Air est simple et rapide. Le système d’assistance se contrôle via deux boutons (+/-) tombant sous le pouce gauche, pour naviguer entre les 5 niveaux d’assistance disponibles. L’écran affiche clairement le mode sélectionné et la vitesse, aucune complication inutile. Le démarrage assisté se fait en pédalant (il n’y a pas de gâchette d’accélérateur, respect de la législation oblige). L’ergonomie générale du vélo a été bien pensée. Lors de notre test, nous avons trouvé le pilotage intuitif : on conduit le N1 Air comme un vélo traditionnel, avec simplement un « coup de pouce » électrifié en plus lorsqu’on appuie sur les pédales. Les novices en VAE ne seront pas dépaysés et les habitués apprécieront la finesse du capteur de couple qui rend le pédalage assisté naturel.
La stabilité du vélo est bonne, grâce à un centre de gravité assez bas (batterie dans le cadre) et à la répartition du poids bien équilibrée. Même en danseuse dans les côtes, le N1 Air reste prévisible et ne se cabre pas, ce qui met en confiance. Les freins, une fois rodés, font le travail en usage courant, mais comme mentionné précédemment ils requièrent un peu de poigne en cas d’arrêt brusque. C’est un point à considérer au quotidien : anticiper sa distance de freinage fait partie des habitudes à prendre, d’autant plus sous la pluie où les disques mécaniques perdent un peu de mordant.
Sur ce MapFour N1 Air, Engwe propose une application smartphone compagnon (Engwe App) qui enrichit l’usage du vélo. Nous avons pu appairer l’application très facilement en scannant le QR code du vélo. Une fois connecté, le N1 Air donne accès à des fonctionnalités avancées via le téléphone : géolocalisation en temps réel du vélo, déclenchement à distance d’une alarme sonore pour le retrouver dans un parking, et notifications d’alerte en cas de mouvement suspect (si quelqu’un tente de déplacer le vélo alors qu’il est verrouillé). En outre, l’appli permet d’accéder à un historique des trajets (si enregistré) et statistiques (distance, vitesse, etc.). L’intégration de ces fonctions est un vrai plus pour la sécurité et le suivi d’utilisation. À l’usage, nous avons trouvé l’interface de l’app bien mais encore perfectible : par exemple, les alertes de mouvement ne se sont pas toujours déclenchées lors de nos tests (certaines notifications sont apparues sur le smartphone, d’autres non sans raison apparente. De même, la précision du suivi GPS du vélo est relative : en cas de vol, l’application indique la zone où se trouve le deux-roues mais pas sa position exacte au mètre près (on obtenait une localisation avec environ 50 m de marge d’erreur). Cela reste utile pour orienter les recherches, sans être aussi pointu qu’un traceur haut de gamme dédié. Quoi qu’il en soit, ces fonctionnalités connectées – couplées à la présence d’un verrou physique intégré pour la batterie – apportent une tranquillité d’esprit appréciable et distinguent le N1 Air de nombreux concurrents sur le segment des vélos urbains abordables.
Le vélo est équipé d’un module GPS et d’un module GSM (Global System for Mobile Communication) qui permettent de déterminer sa position et de communiquer les données via le réseau mobile. Une eSIM intégrée maintient une connexion 4G active pendant un an après l’achat, après quoi un abonnement est nécessaire pour continuer à utiliser le service.
Le système est alimenté par la batterie principale du vélo, mais dispose également d’une batterie interne dédiée au système IoT. Cette batterie secondaire peut fonctionner pendant 3 à 4 jours une fois complètement chargée, assurant ainsi le fonctionnement du système de sécurité même si la batterie principale est retirée.
Enfin, en matière d’éclairage, le MapFour N1 Air offre une solution mixte : le phare avant se contrôle depuis le guidon (et peut également être allumé via l’application), tandis que le feu arrière solaire s’active automatiquement à la tombée de la nuit. Durant nos sorties nocturnes, le phare avant s’est révélé suffisamment puissant pour un usage urbain (il éclaire correctement à une dizaine de mètres), et le feu arrière, bien que d’intensité moyenne, assure la signalisation minimale. L’application permet de vérifier à distance l’état des feux et de les activer au besoin, un gadget qui s’avère au final pratique pour s’assurer d’être bien visible.
Où l’acheter ?
Proposé à 1 299 € au lieu de 1 499 € pour son lancement (voire 1 199 € jusqu’au 5 mars avec le code avec le code ENGWEV100OFF), le MapFour N1 Air de Engwe offre un ensemble prestations/équipement assez intéressant. Un cadre carbone, un capteur de couple, une connectivité poussée et un poids plume – autant de caractéristiques qu’on retrouve habituellement sur des modèles bien plus onéreux. En plus, pour la précommande, Engwe vous offre un pack d’accessoires d’une valeur de 278 euros comprenant un porte-bagages arrière, des garde-boue, une béquille, et un coffret cadeau (sacoche de porte-bagages arrière, support de téléphone portable, cadenas).
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