La série QRevo constitue le milieu de la gamme d’aspirateurs robots laveurs de Roborock. Le QRevo MaxV est le plus haut de gamme de cette série. Avec cet appareil, le fabricant chinois démocratise un certain nombre de technologies, dont la station d’accueil entièrement automatisée, qui nettoie les patins-serpillères à l’eau chaude, ce qui est nouveau dans la gamme. Le QRevo MaxV profite aussi désormais de la technologie de reconnaissance et d’évitement d’obstacles Reactive AI. Enfin, doté d’une aspiration plus puissante (7000 Pa), il embarque le système FlexiArm Design grâce auquel il étend un de ses patins-serpillères pour améliorer le lavage des bordures et des coins. Le tout pour moins de 1000 euros. Verdict au bout de plusieurs semaines de test.
La série de milieu de gamme QRevo s’est récemment enrichie de deux modèles : le QRevo Pro et le QRevo MaxV ici testé. Le QRevo Pro (qui coûte une centaine d’euros de moins) ne dispose pas de la fonction d’élévation intelligente de la brosse (seulement des patins lavants), ni de l’assistant vocal intelligent maison « Hello Rocky » et il fait l’impasse sur la reconnaissance d’objets, conservant le système d’évitement d’obstacles Reactive Tech du QRevo. Toutes les autres fonctions et caractéristiques sont identiques : station multifonction, technologie FlexiArm Design, puissance d’aspiration…
Une base complète, un peu encombrante mais qui sait se faire discrète
Ces nouveaux QRevo (Pro et MaxV) sont donc livrés avec une station de charge multifonction entièrement automatisée. Celle-ci assure la vidange du réservoir de poussière dans un sac, le rechargement du robot en eau, le lavage des serpillères avec récupération de l’eau sale, puis leur séchage à l’air chaud à 45°C (dont la durée est paramétrable dans l’appli). En plus d’être frottés sur des picots dans la station, les deux patins sont maintenant lavés à l’eau chauffée à 60°C, ce qui permet de dissoudre plus facilement les traces tenaces, notamment la graisse, et d’éliminer les bactéries. On apprécie que cette fonction puisse être modifiée dans l’application : si le logement n’est pas très sale et que les serpillères ne sont pas mises à rude épreuve, on peut se contenter d’un lavage à l’eau tiède ou froide.
La station renferme un sac à poussière de 2,7 L, qui permettrait d’être tranquille pendant 7 semaines – mais tout dépend naturellement de l’état de la maison et de la quantité de déchets aspirée. Par exemple, en présence d’animaux à poils longs, il peut se remplir plus rapidement. Le réservoir d’eau propre affiche pour sa part une contenance de 4 L tandis que le collecteur d’eau sale contient 3,5 L.
Comme toutes les bases de ce type, celle du nouveau QRevo occupe forcément un peu d’espace (P34 x L48 x H52 c m) mais c’est loin d’être la plus encombrante du marché. Avec son design vertical, elle est notamment moins large et moins profonde que celle du S8 Pro Ultra. Quand on a goûté au service rendu par ce type de base entièrement automatisée, on peut consentir à lui faire un peu de place. Notons que sur son revêtement blanc assorti au robot, mêlant finition mate et brillante, la poussière est moins visible que sur du noir. La face avant est texturée ; le design général a bien progressé depuis les bases multifonction Roborock de première génération.
Un système de navigation et de détection d’obstacles éprouvé, avec une bonne pincée d’IA
Le QRevo MaxV utilise un LiDAR pour cartographier le logement ainsi que la technologie Reactive AI pour détecter puis éviter les obstacles. Une fois la base et le robot installés et la connexion au réseau WiFi établie (il suffit de se laisser guider pour que cela s’effectue en un clin d’œil), on commence par lancer une cartographie rapide du logement. Dans notre cas, cela a nécessité seulement 7 min (pour un peu moins de 70 m2). À l’issue de cette opération, un découpage des pièces est proposé, qui s’avère plutôt réaliste mais qu’on peut facilement personnaliser pour rendre la carte encore plus fidèle à la réalité. De plus, dès la première cartographie, le robot utilise l’intelligence artificielle pour identifier certains meubles et proposer des noms de pièces. Par exemple, il a su reconnaître notre canapé, notre fauteuil, notre table et nos chaises et ainsi identifier le salon. Après cette étape de cartographie, il est capable de nettoyer des pièces plongées dans l’obscurité ; il allume automatiquement son projecteur Led lorsque c’est nécessaire.
Il utilise aussi l’IA pour reconnaître les objets qu’il croise et les appréhender de la manière la plus pertinente (Roborock annonce 62 types d’objets reconnus dans 20 catégories). Le système fonctionne très bien et évite au robot de rester coincé, de renverser des choses ou de les traîner derrière lui. Comme toujours lors de nos tests, nous avons semé sur son trajet un certain nombre d’objets de tout type : pèse-personne, câbles, chaussettes, chaussures, gamelles et jouets de nos chats… À chaque obstacle croisé, il place une icône sur la carte, qui correspond soit à un obstacle identifié (par exemple une chaussure ou une chaise) soit à un objet non identifié (un cône de chantier). Si on l’y autorise, le robot peut capturer des photos de ces obstacles, auxquelles on accède en cliquant sur lesdites icônes. Si on le souhaite, on peut l’aider à évoluer en lui indiquant pour chaque obstacle repéré s’il doit être ignoré ou évité.
Il a été capable de reconnaître la plupart d’entre eux avec plus ou moins de précision (par exemple, il ne reconnaît pas les chaussettes mais sait qu’il s’agit de tissus). Mais surtout, il n’est jamais resté bloqué où que ce soit malgré les pièges que nous lui avons tendus. Et lorsqu’il monte sur certains objets (notre pèse-personne par exemple), il en redescend sans difficulté.
Toutefois, attention tout de même aux câbles électriques, qu’il voit et reconnaît la plupart du temps mais qu’il peut parfois rater, notamment s’ils sont tendus (il identifie plus facilement les câbles enroulés) ou s’il s’en approche de côté plutôt que face à sa caméra. C’est relativement rare mais il peut éventuellement lui arriver de les agripper avec sa brossette latérale. L’application permettant de placer facilement des zones interdites, autant ne pas s’en priver. Dans tous les cas, mieux vaut ranger un minimum avant de lancer un cycle de nettoyage car tous les emplacements auxquels on laisse traîner des objets au sol sont autant de zones qu’il ne nettoiera pas.
Néanmoins, en ce qui concerne l’évitement des obstacles, même si au moment de les contourner il prévoit une petite marge de sécurité pour ne pas s’y empêtrer, il est tout de même assez précis –plus que le Dreame L20 Ultra, qui laisse entre lui et les objets un espace plus important. Par exemple, le QRevo MaxV s’approche vraiment près des chaussures. Notez qu’il reconnaît aussi les animaux de compagnie : quand il les croise, il ralentit et change de trajectoire pour ne pas les effrayer ; nous avons pu le confirmer plusieurs fois quand nos chats curieux s’en sont approchés.
Grâce à son système de navigation efficace, le QRevo MaxV couvre parfaitement les surfaces sans oublier de zones. On est une fois encore impressionné par la facilité et la précision avec laquelle il nettoie le contour des pieds de chaises et de table, rapidement et sans hésiter. Même lorsqu’on place des objets sur son passage, il se débrouille toujours pour finir le cycle, quitte à opter pour une autre trajectoire s’il est gêné dans son évolution. Qu’on lui confie un nettoyage complet du logement ou d’une pièce spécifique, il se déplace dans l’appartement sans hésiter et s’y retrouve toujours parfaitement.
Dès les premiers nettoyages, on remarque que le QRevo MaxV est très légèrement plus haut que la moyenne et passe donc plus difficilement sous certains meubles. Par exemple, son télémètre « cogne » sur le bas de notre bibliothèque alors que certains concurrents passent dessous. Comme de nombreux robots, il refuse aussi de passer sous notre canapé mais se glisse sans rechigner sous notre table basse. À savoir aussi qu’il considère les rideaux qui descendent un peu bas comme des obstacles (même les voilages). Le long des fenêtres donc, si les rideaux sont un peu longs, comme la plupart des robots, il a tendance à ne pas nettoyer les bordures.
Une efficacité d’aspiration tout à fait satisfaisante
L’une des évolutions dont bénéficie le QRevo MaxV passe par sa puissance d’aspiration de 7000 Pa (contre 5500 Pa pour le QRevo). Il est également plus puissant que le S8 Pro Ultra (6000 Pa). Pour être honnête, sur les sols durs – par exemple sur nos parquets et nos carrelages – cela ne change pas grand-chose. En effet, même si les sols sont très sales, constellés de poussière, de poils d’animaux, éventuellement de litière pour chat et de cheveux, voire de sable fin répandu pour nos tests, le QRevo MaxV (tout comme le S8) n’en fait qu’une bouchée, en outre bien aidé par la précision de navigation qui lui permet de très bien couvrir les surfaces. Et encore, il n’est même pas nécessaire d’activer la puissance maximale dans l’application (réglable selon 5 niveaux, dont un silencieux et un Max+, balisé comme un mode énergivore) ; généralement la puissance normale ou turbo suffit.
Le QRevo MaxV monte sans difficulté sur notre tapis de test épais, sur lequel il n’élimine pas la totalité de nos matières de test, mais il n’a pas à rougir des résultats, d’autant qu’il ne dispose que d’une simple brosse en caoutchouc (quand celle des S8, double, contribue forcément à l’efficacité de dépoussiérage).
Sur les tapis, les patins de lavage peuvent se soulever (de 10 mm) pour éviter de les salir ou de les mouiller. Selon les circonstances, la brosse principale peut également se soulever (par exemple en mode lavage seul). Lors du retour à la station, les deux éléments se surélèvent. Une fois que le robot a repéré l’emplacement des tapis et moquettes, on a plusieurs choix possibles dans l’application : les aspirer en priorité, les nettoyer en profondeur après le reste de la pièce, les éviter, une fonction boost automatique… Le « nettoyage en profondeur » fournit de meilleurs résultats ; si cela ne suffit pas, on peut programmer un second passage dans la pièce.
Un lavage efficace malgré quelques déceptions
Contrairement aux robots de la série S8 qui disposent d’une serpillère vibrante, ceux de la gamme QRevo utilisent deux patins rotatifs qui tournent à une vitesse de 200 tours par minute. La fonction de lavage de ces nouveaux modèles inaugure la technologie FlexiArm Design (activable ou non dans l’app), qui consiste en un patin extensible, qui n’est pas sans rappeler le système MopExtend de Dreame. Grâce à elle, Roborock promet une couverture des coins à 98,8%. Le long de la station, comme promis, le nettoyage est impeccable ; le long des bordures idem (le long des murs, des plinthes et des meubles).
En revanche, le nettoyage dans les coins n’est pas parfait, ce qui déçoit forcément un peu. Le robot a tendance à rétracter son patin un peu trop tôt à l’approche des angles, en ratant ainsi une partie. Le système serait sans doute plus efficace si le patin longeait le mur et l’angle pendant que le robot pivote. Nous avons un autre reproche à adresser à la fonction de lavage (quand elle est couplée à l’aspiration) : les trajectoires du robot sont calculées pour que les zones lavées se chevauchent. Mais en mode aspiration + lavage, elles se chevauchent tout juste. Or, le bord des patins applique une pression moindre sur les sols, si bien que si on a opté pour un débit d’eau peu élevé, cela laisse des traces circulaires sur le sol, comme si de fines bandes n’avaient pas été lavées. Sur notre parquet gris, par exemple, cela est visible à contre-jour ; on n’a pas de telles traces avec la serpillère vibrante. On peut les éviter en utilisant la fonction de lavage seule, plus efficace, comme souvent. En plus des parcours « rapide » et « standard », celle-ci permet d’opter pour un parcours « approfondi » dans lequel les déplacements sont plus resserrés. Quant au programme enchaînant aspiration puis lavage, attention, si vous le cherchez, il est classé dans l’onglet « usage ».
Il arrive aussi que le robot s’oublie et sème quelques gouttes d’eau sur son passage. Il s’agit certes d’eau propre, mais en séchant, cela laisse des traces visibles sur certains sols. De plus, il faut bien ajuster l’intervalle de nettoyage des serpillères. Par exemple, dans notre appartement, au bout de deux jours sans lavage, un intervalle de 15 minutes est trop important. Les patins ont tendance à relâcher des saletés humides. Un nettoyage des serpillères par pièce s’est avéré plus adapté (à paramétrer selon le logement, les habitudes et la fréquence d’utilisation du robot).
Grâce à sa caméra, le QRevo MaxV est aussi capable d’identifier les zones les plus sales des sols pour les laver à nouveau, une fonctionnalité qu’il faut activer dans l’application. Nous l’avons testée avec de grosses taches de ketchup sur le carrelage blanc de notre cuisine. Si le robot insiste un peu sur ces zones, le résultat n’est pas parfaitement concluant puisque l’appareil retourne à la station alors que les taches sont encore bien marquées. Néanmoins, il ne devrait avoir aucune difficulté à éliminer les taches du quotidien.
Si on le souhaite, il est possible d’ajouter du détergent dans l’eau (celui de la marque), mais pas de mélange automatique prévu ici. Dernière remarque : même quand on opte pour la fonction d’aspiration et lavage simultanés, le QRevo MaxV est particulièrement discret (d’ailleurs, un niveau d’aspiration silencieux est aussi disponible). Lorsqu’il se contente de laver, on l’entend à peine. On peut donc l’utiliser en soirée sans problème, par exemple.
Appli ultra complète, qui gagne en intuitivité
Cela peut être surprenant mais la fonction enchaînant aspiration puis lavage n’est pas regroupée avec les autres modes de nettoyage (aspirer, laver, aspirer et laver). Elle figure dans l’onglet « usage » ; c’est l’une des seules bizarreries de l’appli. Selon nous, cette fonction qui offre les meilleures performances devrait être mise bien plus en avant.
Sinon, c’est l’application la plus complète que nous ayons pu croiser, qui permet de très nombreuses possibilités de personnalisation, à la fois des paramètres d’aspiration et de nettoyage des sols, mais également de la cartographie ou encore des fonctions d’auto-nettoyage assurées par la station. À ce propos, la station du QRevo MaxV embarque un capteur qui surveille la saleté de l’eau de lavage des serpillères, pour qu’elles soient toujours impeccables. La quantité d’eau utilisée et la durée de leur lavage sont ajustées en conséquence.
On apprécie aussi que l’organisation des menus dans l’application ait évolué. Il faut certes fouiller un peu pour explorer la multitude de fonctions disponibles mais elles sont classées de manière assez intuitive. De plus, comme nous le remarquions lors de notre test des modèles de la série S8, chaque utilisateur peut aller loin dans la personnalisation ou se contenter de la cartographie de base réalisée par le robot, sans entrer dans les menus. Quoi qu’il arrive, le robot pourra être utilisé et fournira des prestations de nettoyage satisfaisantes. Notons aussi la possibilité de passer des appels vocaux et vidéo à distance, depuis l’application, une fonction que Roborock destine notamment aux propriétaires d’animaux. Lorsqu’on passe un appel, on peut diriger le robot à distance pour le guider jusque dans une zone de son choix.
Dans cette application, nous apprécions particulièrement certaines fonctions, comme le nettoyage rapide (moins méticuleux mais qui fait très bien illusion), fort pratique si on a des invités qui s’annoncent à la dernière minute. On aime aussi l’onglet « usage » qui permet d’enregistrer des programmes de nettoyage personnalisés (certains sont suggérés) qui correspondent aux habitudes, comme le lancement d’un cycle après les repas.
En revanche, nous avons été moins convaincus par le mode de nettoyage SmartPlan, dans lequel le robot est supposé créer un plan de nettoyage personnalisé et optimisé. Par rapport au mode aspirer et laver, nous avons constaté des différences dans les trajectoires empruntées, mais les résultats de nettoyage sont comparables et la durée du cycle identique (46 min pour la totalité de notre logement dans les deux cas). Il a le mérite d’exister et d’offrir la possibilité de tout déléguer au robot.
Enfin, un assistant vocal maison est intégré (« Hello Rocky »), qui permet de lancer certaines commandes même sans connexion WiFi. Le robot ayant été installé dans notre salle à manger, il s’est souvent déclenché de manière intempestive. De plus, les commandes sont pour l’instant limitées et il faut bien respecter les formulations prises en charge. Par exemple, on peut lui demander d’aspirer seulement mais dans ce cas, il aspirera tout le logement. Au contraire, on peut lui demander de nettoyer la cuisine, mais dans ce cas, c’est le mode aspiration et lavage qui sera utilisé par défaut. Il n’est pas possible de demander à Rocky d’aspirer seulement la cuisine.
Entretien globalement simplifié
La base multifonction, livrée quasiment montée (il suffit d’y clipser la plateforme) permet d’espacer la plupart des gestes d’entretien. De plus, on reçoit des alertes lorsqu’il faut ajouter de l’eau propre, vider l’eau sale…
La fonction de lavage intelligent des serpillères est un vrai plus, à la fois pour limiter leur entretien, mais aussi pour qu’elles restent propres pendant les cycles de lavage des sols. Malgré tout ce que nous avons fait subir au robot, elles sont restées propres pendant toute la durée de nos tests. Mais rappelons une fois encore que ce type de base ne dispense pas totalement d’entretien ; il faut tout de même effectuer un certain nombre de gestes.
La brosse principale du QRevo MaxV, en caoutchouc, retient peu les cheveux et quasiment pas les poils d’animaux. Elle s’enlève en un tournemain. On déplore en revanche que la brossette latérale soit vissée. Il faut régulièrement nettoyer les roues et la roulette, ainsi que le bac à poussière et le filtre. Ces deux derniers sont lavables à l’eau, ce qui est un bon point. Les différents capteurs doivent aussi être époussetés régulièrement. Enfin, il faut penser à l’entretien de la base, qui est ici facilité. En effet, la planche servant à laver les patins-serpillères est amovible et se lave aisément sous l’eau.
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