Peu de marques sortent du lot sur le marché des masturbateurs. D’abord cantonnés à une esthétique pornographique chez les acteurs historiques du secteur, les sextoys péniens ont progressivement gagné du terrain en misant davantage sur leur affiliation technologique. Chez Lelo, Satisfyer, puis chez Arcwave, les jouets pour adultes misent désormais sur une esthétique rutilante et des fonctionnalités toujours plus poussées. De quoi justifier aussi leur prix, souvent plus élevés que sur le marché des stimulateurs clitoridien.
C’est dans ce contexte que sort il y a déjà quelques années le F1S V2 de Lelo. Un véritable bolide à la carrosserie impressionnante, et au moteur vrombissant. Si à l’époque, le sextoy s’impose comme une expérimentation réussie plutôt qu’un véritable best-seller, il devient une référence du genre. Au point que cette année, la marque ambitionne de voir plus loin, en commercialisant sa nouvelle mouture, sobrement baptisée F1S V3. Avec un design sensiblement identique, mais des performances revues à la hausse, le masturbateur connecté de Lelo a-t-il les épaules pour rouler en tête de course ?
Design et ergonomie : toujours très beau
Le principal reproche qu’on peut faire aux masturbateurs péniens résidait jusqu’à il y a peu dans leur design, emprunts d’un héritage explicite désuet dont on se passerait volontiers. C’est donc comme un OVNI que Lelo avait lancé son F1S V2 sur le marché. Un masturbateur ultra-technologique aux airs d’enceintes connectées, pensé comme le prototype d’une nouvelle génération de sextoys masculins. Le F1S V3 vient poursuivre cet effort.
De l’extérieur, rien ou presque ne différencie le F1S V3 de son prédécesseur. Le masturbateur arbore les mêmes lignes épurées, la même coque en alliage d’aluminium, et la même gaine interne en silicone texturé. Une fenêtre transparente permet aussi de voir l’intérieur de l’appareil, pour un résultat digne d’une sculpture abstraite moderne. Difficile d’émettre une critique sur le design du jouet, tant le F1S V3 offre des finitions parfaites. Sur le dessus de l’appareil, trois boutons font office de panneau de contrôle, sur lequel on reviendra.
Avancée de taille par rapport à la génération précédente, le F1S V3 offre cette fois deux formats distincts : un classique de 11 cm de longueur insérable, et un XL de 12 cm de longueur insérable. La différence n’est pas énorme, mais elle sonne comme une personnalisation appréciable. Le F1S n’est pas le plus souple des sextoys, et il est de bon ton d’anticiper les différences de morphologie.
Un concentré de technologie
Pensé comme une mise à jour de son masturbateur, le F1S V3 de Lelo est assez malin pour ne pas vouloir rivaliser avec une fellation ou une pénétration classique. C’est plutôt bien pensé, tant les sextoys concurrents qui ambitionnent ce genre de comparaison déçoivent souvent.
C’est donc avec l’objectif de créer une nouvelle expérience plutôt que d’en imiter une déjà existante que le nouveau masturbateur de Lelo bâtit sa communication. Avec la promesse d’une stimulation “de toutes parts à l’aide d’ondes soniques sans nécessiter de pression supplémentaire”, il y a de quoi espérer. Contrairement à la plupart des modèles similaires, l’utilisateur n’aura ici pas besoin de gérer la pression exercée autour de son pénis : la technologie d’auto-ajustement permet de créer un effet de succion automatique, pour une stimulation plus efficace.
Au-delà de sa gaine en silicone texturée, le sextoy profite aussi des dernières innovations de la marque, avec l’intégration des technologies SenSonic et Cruise Control, qui délivre un “boost” de puissance lorsque l’appareil est plaqué fermement contre le corps. On retrouve aussi deux moteurs synchronisés, pour une stimulation simultanée de la verge et du gland, ainsi que huit modes de stimulation distincts en utilisation autonome.
L’IA, plus gadget que révolutionnaire ?
Comme argument phare de cette nouvelle génération, le F1S troisième du nom mise sur l’intelligence artificielle. En connectant l’appareil sur son smartphone depuis l’application iOS ou Android, il est ainsi possible d’améliorer significativement les performances du jouet pour adulte, en passant de quatre modes de stimulation à plus d’un millier de combinaisons une fois connecté.
À l’époque, le F1S V2 — première version du masturbateur commercialisée pour le grand public — sonnait déjà comme une belle promesse technologique, à la fiche technique intéressante, mais à la connectivité balbutiante. La marque ayant toujours accusé un certain retard sur ce type de produits, elle présentait davantage son sextoy comme un laboratoire d’expérimentations relié à une application smartphone. Au final, on délaissait très vite cette fonctionnalité pour se contenter du jouet en utilisation autonome, résolument plus pratique et plus efficace.
Avec le F1S V3, force est de constater que le fabricant a su corriger ses imprécisions passées, tout en apportant une vraie valeur ajoutée à la partie connectée. Depuis l’application Lelo, il est désormais possible de centraliser les quelques jouets connectés de la marque via une adresse mail. L’opération n’a rien de très innovant, mais elle signe un bond en avant pour la marque, qui nous avait habitués à une plateforme dédiée et — avouons-le — très peu ergonomique pour contrôler son F1S V2 à distance.
Cette fois, c’est la simplicité qui prime. Malgré une esthétique Formule 1 décidément très bling-bling, le masturbateur nous offre une vision à 360° de ses capacités. Pression, température, niveau de batterie, état des moteurs… le résultat est étonnement clair et intuitif, ce qui est assez rare pour être souligné.
Depuis l’interface de l’application, on retrouve un panneau de contrôle pour chaque moteur, avec la possibilité de définir la puissance et le mode désiré. Contre toute attente, c’est le mode IA qui tire son épingle du jeu. En sélectionnant l’option boostée à l’intelligence artificielle, on s’attendait à un énième mode aléatoire aux patterns certes surprenants, mais forcément prédéfinis. Bonne surprise donc à l’usage. Il suffit d’ajuster le sextoy sur le pénis, puis de laisser faire la machine. Les moteurs vont automatiquement adapter leur intensité en fonction des mouvements de va-et-vients, et de la pression exercée. Force est d’admettre qu’il s’agit sans doute de l’utilisation la plus aboutie qu’on ait eu l’occasion de tester sur ce type de promesses.
Enfin un masturbateur abouti
À l’utilisation, le F1S V3 est un modèle d’ergonomie, à l’application très réussie. C’est d’autant plus agréable quand on sait d’où part la marque sur ce point. En matière de sensations pure en revanche, on ne change pas une équipe qui gagne : la version V2 était très efficace, sa successrice l’est tout autant, sans grande révolution. Les deux moteurs fonctionnent dans une synergie parfaite, réussissant même à créer des effets de va-et-vient sur la hampe sans aucun mouvement manuel. Couplé à la technologie Cruise Control, le résultat est particulièrement probant.
Les huit modes natifs, accessibles directement depuis le F1S V3 sans connexion Bluetooth, suffiront la plupart du temps, d’autant plus que le mode IA est, lui aussi,, accessible via le panneau de contrôle physique de l’appareil. Reste que l’application est une réussite, au point qu’on a régulièrement envie d’expérimenter l’une des milliers de combinaisons possibles depuis l’écran de notre smartphone.
Prix et disponibilité
Lancé le 6 mars 2024, le F1SV3 de Lelo se décline en deux versions : un modèle classique pour les pénis de taille “moyenne” et un format XL, pour les pénis plus volumineux. Comme à son habitude, la marque voit aussi les choses en grand côté prix, avec un tarif unique à 249€.
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