Mis au point dans les années 50 par Polaroid, le procédé de la photographie instantanée connaît un regain de popularité à travers le monde. À l’heure du tout dématérialisé, les marques veulent s’adresser aux amateurs d’argentique et de clichés physiques, et jouer sur la nostalgie avec ces petites photographies cartonnées. Le succès est tel que depuis quelques années, toutes les marques s’adonnent à l’instantané. C’est le cas de Fujifilm, qui domine largement le marché avec sa gamme Instax.
Mais si ces appareils sont déjà un succès, la marque n’en reste pas là. Elle développe aussi des imprimantes nouvelle génération, capables de transposer les photos prises avec votre smartphone directement sur le papier. Fujifilm l’a bien compris, le meilleur allié des photographes en herbe se trouve dans leur poche. Alors que les smartphones adoptent des capteurs plus performants les uns que les autres, la marque s’adresse désormais à ceux qui voudraient transposer leurs souvenirs virtuels dans la réalité.
L’Instax Link Wide, version XXL de son imprimante sortie plus tôt cette année, propose d’imprimer ses clichés sur un instantané au format …Wide. S’il existe déjà depuis quelque temps, il s’invite pour la première fois sur une imprimante de la marque. Avec ses dimensions plus larges, 86 x 108mm, il promet de rendre aussi bien hommage à vos selfies de groupe qu’aux paysages que vous avez immortalisés pendant vos dernières vacances. Le résultat est-il à la hauteur de nos attentes ?
Une qualité supérieure, mais définitivement moins rétro
On ne va pas se le cacher, le charme du Polaroid réside plus dans son format atypique que dans la qualité de ses clichés. Les caméras du genre s’améliorent un peu partout, mais c’est surtout le grain et la colorimétrie bien particulière des images qui séduit les adeptes. Chez Fujifilm d’ailleurs, les Instax Mini se vendent comme des petits pains et séduisent par leurs couleurs pastel et leur format adapté aux voyages.
Alors quand Fujifilm a choisi de se lancer sur le secteur des imprimantes instantanées, ça s’annonçait déjà comme un hit. Si le processus de prise de vue est sans doute moins amusant, il permet de s’adresser à un public plus jeune, pour qui le smartphone a remplacé les boîtiers imposants. Après trois modèles plutôt réduits, Fujifilm voit les choses en grand. Avec Wide, les photographies seront plus grandes, pour le meilleur comme pour le pire.
Dès les premières utilisations, ce qui saute littéralement aux yeux c’est la qualité des clichés. L’effet un peu “blurry” des instantanés n’est presque plus visible et l’impression rend justice à nos plus belles images. Elles ont plus de piqué, même si ce n’est pas comparable avec une impression ou un développement professionnel, néanmoins, c’est une amélioration qu’il est important de souligner.
Pour autant, aussi nettes soient-elles, les images manquent clairement de caractère. L’aspect rétro des images est sacrifié sur l’autel de la performance et l’outil perd (un peu) de son intérêt.
On notera néanmoins que parfois l’impression ne rend pas vraiment justice au traitement des images, notamment lorsqu’il s’agit de photos prises avec un reflex et retouchées sur Lightroom. Comme on pouvait s’en douter, l’outil s’adresse plus aux amateurs de photos de groupe qu’aux photographes aguerris. Ce positionnement lui permet d’offrir une expérience simple et plus intuitive, et c’est pas plus mal.
Une expérience augmentée
Contrairement aux caméras plus classiques de la gamme Instax, la Link Wide compte sur son application pour faire son œuvre. Disponible sur iOS et Android, elle permet d’importer ses images directement depuis la bibliothèque, pour pouvoir les retoucher brièvement et lancer l’impression.
Avant de se lancer dans tout ce processus, il est nécessaire de coupler l’appareil à son smartphone. Pour cela, l’Instax Link Wide mise sur le Bluetooh et on peut déjà dire que la configuration ne requiert pas de grandes compétences techniques. Il suffit d’activer le Bluetooth sur son téléphone et de sélectionner parmi les machines disponibles aux environs. C’est un jeu d’enfant ! Ensuite, c’est là que les choses se corsent un peu. L’application propose 4 types de fonctionnalités, dont l’impression simple. Directement depuis les archives du téléphone, il faut sélectionner la photo à importer pour ensuite pouvoir l’adapter au cadre et faire quelques réglages de lumière, de contraste et de saturation.
Plutôt simple d’utilisation, l’outil a néanmoins quelques limites. Il ne propose par exemple pas de réglage de netteté, bien pratique lorsque l’on veut jouer sur le piqué d’une image. Impossible également de jouer sur les couleurs en particulier lorsque l’on veut passer son cliché en noir et blanc. On ne saurait que trop vous conseiller de passer par une application tiers pour le développement et la retouche de vos images. De notre côté, on a opté pour Snapseed, qui dispose d’outils similaires à ceux proposés par Lightroom.
Néanmoins, pour les utilisateurs moins exigeants et pointilleux, Fujifilm a développé trois filtres qu’il sera possible de moduler selon l’envie : Sepia, Noir et blanc ou amélioré. Rien de bien nouveau sous le soleil. On aurait aimé que Fujifilm développe des filtres rétro et plus proches du rendu instantané. Là encore, mieux vaut miser sur votre application de traitement d’image préférée pour obtenir un résultat plus en adéquation avec vos envies.
Sinon, il est possible de changer l’orientation de ses clichés et surtout lorsque ceux-ci ont été shootés en portrait. Là encore, les commandes manquent de précision et c’est loin d’être facile d’utilisation. Il faudra veiller à ne pas incliner par mégarde la photo. Le simple ajout d’une fonctionnalité rotation à 90 degrés nous aurait largement facilité la tâche.
Au-delà d’une simple impression
Se basant sur le procédé du QR Code, Fujifilm inclut aussi la possibilité de lier son message à des contenus audio, vidéo ou en ligne. Grâce à un enregistreur dédié, il est possible d’inclure un message vocal pour une expérience augmentée. L’utilisateur n’a alors qu’à “flasher” le code pour accéder à la petite note vocale. Sur le papier, c’est plutôt ludique même si ce n’est pas non plus une révolution. On a noté quelques dysfonctionnements de notre côté, qui peuvent entacher l’expérience. Plusieurs fois, l’application a planté lorsque nous nous trouvions dans le menu dédié à l’enregistrement du message.
Notons aussi que l’application offre également la possibilité de scanner une signature, un dessin pour l’ajouter à son image et personnaliser ses clichés. Une bonne idée pour faire des albums personnalisés, mais qui a aussi ses limites. Si la capture des tracés est plutôt réussie, elle manque tout de même d’une fonctionnalité de lissage, le procédé peut être laborieux. C’est notamment le cas lorsque l’on veut insérer un message manuscrit. Il faut en effet sélectionner un point d’ancrage qui sera ensuite utilisé pour détacher votre tracé du fond. Si vous avez une écriture en pattes de mouches, vous pourriez avoir du mal à réaliser la manœuvre.
Enfin, Instax propose de réaliser des collages directement depuis son application. Pour cela, il suffit de sélectionner le mode dédié. Vous pouvez aussi ajouter des stickers et des émojis. Des modèles personnalisables sont aussi proposés, même s’ils sont loin d’être du plus bel effet. Cela peut néanmoins s’avérer être plutôt pratique pour la réalisation de faire-part originaux ou simplement de cadeau personnalisé.
Un design simple et efficace
Contrairement aux appareils de la marque, l’imprimante connectée n’a rien de bien original dans sa forme. Elle arbore un plastique texturé et est livrée avec un socle pour pouvoir la poser partout. À l’avant, on retrouve un indicateur lumineux qui permet de savoir lorsque l’imprimante est allumée. Au dos, la petite trappe sert à insérer les films. Son utilisation est assez simple, même s’il faut être assez vigilant au moment de la recharge.
Côté spécificité technique, la marque annonce jusqu’à 100 impressions grâce à une charge complète. C’est beaucoup moins que ce que nous avons expérimenté puisqu’elle s’est éteinte après la 20e impression, et ce, après une nuit de charge complète. Enfin, notons qu’il faudra tout de même débourser 149 euros pour mettre la main sur l’Instax Link Wide. C’est peu ou prou le même prix que les autres appareils de la marque. Rappelons que les films sont commercialisés à un peu plus de 11 euros les dix poses.
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