Ils ont créé un monstre…
Voilà comment a été conçu le Blade Stealth. Razer a souhaité faire l’ultrabook ultime. Sans aucune retenue, le constructeur a pris à droite et à gauche ce qui se faisait de mieux dans le domaine. Meilleur processeur, le plus de RAM possible, la meilleure carte graphique dédiée aux ultrabook (pas de GeForce M, donc). Il a ensuite mis ça dans un châssis de 13,1 mm d’épaisseur et a secoué le tout pour donner le Stealth. Un PC ultime, donc, du moins sur le papier.
Jugez un peu des caractéristiques
Un petit monstre, donc. Une question se pose alors : en quoi le Razer Blade Stealth peut être considéré comme un ultrabook gamer avec une Intel HD Graphic 620 ? Il est vrai que les versions Blade et Blade Pro embarquent une carte graphique NVidia (une GTX 1080). À côté, le Blade Stealth passe pour une version édulcorée pour offrir un terminal plus fin et transportable. En réalité, l’astuce réside dans le Razer Core, ce dock externe qui vous permet de placer une carte graphique (une GeForce 1080, par exemple) et donc faire tourner les plus gros jeux du moment. Bien évidemment, il sera question d’encore mettre la main au porte-monnaie, puisque ce Core – que nous n’avons pas pu tester – coûte tout de même 500 euros, sans carte graphique.
Mais Razer n’ayant aucun complexe à vouloir vendre l’ultrabook ultime, il n’hésite pas à faire gonfler le prix. Il faut bien comprendre que le Stealth n’est pas fait pour être vendu par millions, mais représente bien un étendard pour montrer le savoir-faire de la marque. Il reste tout de même meilleur qu’un MacBook sur le papier, machine vendue dans la même gamme de prix.
Razer Blade Stealth | |
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Ecran | IGZO 12,5 pouces d'une définition de 2560 x 1440 pixels ou 3840 x 2160 pixels |
Processeur | Intel Core i7 7500U |
RAM (max) | 16 Go |
GPU | Intel HD Graphics 620 |
OS | Windows 10 |
Mémoire (max) | 1 To SSD au max |
Batterie | Polymère au lithium-ion 53.6 Wh |
Connectique | Prise USB Type-C, USB 3.0 x 2, HDMI, Jack 3.5 |
Lecteur d'empreintes digitales | Non |
Clavier | Chiclet Chroma avec Synpapse intégré |
Poids | 1,29 kilogrammes |
Dimensions | 321 x 206 x 13,1 mm |
Prix | De 1100 € à 2200 € |
Un écran tactile, qu’importe le modèle
Ainsi, le Razer ne lésine sur rien, même sur l’inutile. Par exemple, dans sa version la plus haut de gamme, le Stealth peut se doter d’un écran 4K (3840 × 2160 pixels) et tactile. Deux fonctionnalités inutiles sur un écran de 12,5 pouces. Mais tant que Razer y est, autant y aller à fond. Bien entendu, il est toujours possible de revoir cette fonctionnalité à la baisse et de ne choisir qu’un écran QHD (2560 × 1440 pixels). Pour cette prise en main, notons que Razer nous a envoyé son meilleur modèle, celui doté de 16 Go de RAM, d’un écran 4K et d’un SSD de 1 To.
Pour résumer, le Blade Stealth est un condensé de ce qui se fait de mieux en terme de matériel sur le marché des ultrabook. Un PC énorme sur le papier. Mais il ne s’agit pas seulement d’avoir de bons ingrédients lorsqu’on réalise une recette, autant faut-il les mélanger avec intelligence, comme le ferait Cyril Lignac. Le Stealth est-il aussi bon en main que sur le papier ? Nous n’allons pas faire durer le suspens : le Stealth réussit son coup… sur presque tous les points.
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Un design très sobre
Un ultrabook “gamer” au look pourtant sobre avec ses lignes épurées et sa robe noire. Point de néons vulgaires à l’extérieur. Nous avons simplement un PC passe partout avec quelques notes de couleurs vertes, signature du constructeur californien.
Des touches de couleur que nous retrouvons sur le logo Razer, sur le capot, qui s’illumine une fois la machine lancée, ou sur la led de la tranche. De même, la connectique arbore ce vert fluo dans les prises USB 3.0. En plus de ces deux ports, nous retrouvons un port USB Type-C ainsi qu’un port Jack et HDMI. Une présence qui prend à contre pied la mode actuelle de mettre uniquement un port USB Type-C et qui se révèle très pratique. Certes, cela nous donne un PC moins fin que le MacBook Air ou le ZenBook 3, mais cela se joue à quelques millimètres.
Une fois le PC ouvert, nous avons devant les yeux un clavier chiclet qui n’a pas fait l’erreur de vouloir gagner absolument quelques millimètres en rapprochant les touches au maximum. Razer s’est même payé le luxe d’élargir son PC en plaçant les hauts parleurs de part et d’autre des touches. Le trackpad est placé en plein milieu. Un choix logique et surtout cohérent, étant donné que vos poignets ne reposeront pas sur cette surface lorsque vous écrirez.
Notons que le Stealth ne peut pas non plus faire de miracle en ce qui concerne son poids, puisqu’il accuse 1,29 kilos sur la balance. Certes, c’est beaucoup plus que certains ultrabook de luxe, mais cela reste parfaitement acceptable. Malgré ce poids, le PC reste largement nomade avec des dimensions de 321 × 206 × 13,1 mm.
Ecran et son
Razer a bien évidement pris ce qui se faisait de meilleur en termes d’écran pour son Blade Stealth. Au choix, deux types d’écrans sont proposés. Des types d’écrans qui modifient logiquement le prix final de la machine.
Le Stealth de base se dote ainsi d’un écran mat de 12,5 pouces. Un écran IGZO dans les deux cas. Le premier modèle, le moins cher, offre ainsi une définition de “seulement” 2560 × 1440, du QHD. En revanche, il est possible de s’offrir, pour quelques centaines d’euros de plus, l’écran 4K. Ici, vous aurez donc une définition de 3840 x 2160 pixels. Sur un écran 14 pouces, quel intérêt cela représente ? Eh bien, aucun, en vérité. Certes, cela peut séduire les graphistes ou les photographes. Mais sur cette taille, la définition QHD suffit amplement. Le constructeur américain a voulu mettre le maximum dans son PC, ce qui est quelque peu ridicule à ce niveau.
Dans les deux cas, Razer offre un écran tactile. Un tactile qui ne sera jamais utilisé pour deux raisons. Tout d’abord, le Stealth n’est absolument pas prévu pour. Ultrabook classique, son écran ne pivote et ne se détache pas, ce qui rend l’interaction tactile compliquée (voire inutile). Deuxièmement : le tactile sur Windows n’a jamais été très agréable. Après la sortie de Windows 8 en 2012, les constructeurs ont tenté de forcer ce genre d’interaction en commercialisant une foule de PC hybrides. Des PC pas forcément mauvais, loin de là, mais dont l’intérêt du tactile se montrait limité. Certains constructeurs comme Razer continuent de commercialiser des ultrabooks tactile. Chacun a ses raisons et celle de Razer est la même que pour toutes les autres fonctionnalités du Stealth : condenser le plus de choses possibles dans son terminal.
Du QHD, de la 4K, mais pas de full HD
Qu’il soit en QHD ou en 4K, l’écran se montre agréable et dispose d’un angle de vision impressionnant (170 degrés). Notons également le taux de 100% Adobe RGB sur l’écran 4K, ce qui rend encore plus agréable l’utilisation (70% sur la version QHD.). Il faut tout de même regretter les bords de l’écran, qui dépassent les deux centimètres. Certes, cela reste dans la moyenne actuelle, mais cela n’impressionne pas autant que le ZenBook 3 ou l’excellent XPS 13, qui, lui, n’a presque pas de bord d’écran.
Concernant le son, Razer offre le meilleur avec deux hauts-parleurs Dolby Digital Plus Home Theater Edition répartis autour du clavier. Des hauts parleurs qui se montrent agréables, du moins pour un ultrabook. Si nous n’avons bien évidemment pas la qualité d’enceintes externes, elles se montrent solides pour un PC de ce type. A noter d’ailleurs qu’elles prennent en charge le codec 7.1 si vous branchez votre PC sur un autre terminal via le port HDMI.
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Clavier et trackpad
Razer a logiquement choisi d’incorporer un clavier chiclet à son Blade Stealth. Un clavier d’excellence, qui est en réalité l’un des meilleurs du marché dans ce domaine. Rien à reprocher à cette partie qui se montre très agréable à l’utilisation, notamment lors des séances d’écriture. Si l’on voulait chipoter, on soulignerait tout de même un clavier un peu bruyant, donc pénible pour votre entourage.
Razer n’inclut pas seulement un clavier de qualité, mais un clavier gamer doté d’anti-ghosting et surtout de la technologie Synapse. D’ailleurs, Synapse est le seul logiciel natif installé sur le PC. C’est trop rare pour ne pas être souligné.
Les adeptes de Razer connaissent bien entendu le logiciel Synapse, qui permet entre autres d’établir des macros ou des raccourcis sur n’importe quelle touche et de créer plusieurs profils distincts. De même, le logiciel permet à l’utilisateur de gérer les lumières de son clavier, en établissant par exemple des touches à éclairer en jeu (au hasard, ZQSD) ou en lui donnant de petits effets sympathiques, comme la respiration des couleurs ou une ondulation lumineuse.
Le clavier se paye même le luxe d’être compatible Synapse avec certains jeux. Par exemple, lors des sessions Overwatch, le clavier réagira en fonction de ce qu’il se passera à l’écran et changera même de couleur selon le personnage joué.
Concernant le trackpad, pas grand-chose à signaler de son côté. Agréable, il est parfaitement placé et réagit au doigt et à l’œil.
Logiciel et puissance
Doté d’une fiche technique aussi impressionnante, il aurait été étonnant de voir le Stealth peiner lors de l’utilisation. Ici, Razer assure donc son contrat en offrant une machine qui ronronne dans toutes les circonstances. Il faut dire que le processeur et les 16 Go de RAM (au maximum) aident bien, tout comme le SSD qui contribue à cette rapidité.
Qui dit Ultrabook gamer, dit jeu. Pour palier aux limitations techniques de sa carte graphique (une intel HD Graphic 620) Razer propose le Core, qui permet à l’utilisateur de brancher une GTX 1080 sur son Stealth.
Mais si les joueurs peuvent profiter de graphismes en ultra chez eux (et contre quelques euros), ils peuvent tout de même se débrouiller sur certains jeux avec cette configuration. Overwatch tourne par exemple en moyen (en 1080p) à 30 FPS, tandis que World of Warcraft se débrouille mieux et reste fluide jusqu’à 7 sur une échelle de 10 dans la section graphisme.
Néanmoins, le Stealth ne fait pas de miracle sans le Razer Core pour l’épauler. Par exemple, Alien Isolation est logiquement injouable, même avec les graphismes au minimum (mais il tourne, à 10 FPS, mais il tourne). Mais il ne faut pas lui en tenir rigueur, le PC n’ayant pas été conçu pour faire tourner de gros jeux sans son Core.
Batterie et chauffe
Côté batterie, le Stealth dispose d’une batterie en polymère au lithium-ion 53,6 Wh. Une batterie qui se recharge via le port USB Type-C du PC. Mais la recharge du PC n’handicape pourtant pas l’utilisateur, puisque la machine dispose de deux ports USB 3.0 pour brancher divers périphériques comme une souris. Une batterie un peu faible, malheureusement, puisque le Stealth tient 6 heures en bureautique, et quatre petites heures en jeu.
Autre point du Stealth à noter : son bruit. C’est très simple, le PC se montre silencieux dans toutes les circonstances, à tel point qu’on se demande parfois s’il est réellement allumé. Les ventilateurs, placées sous le PC près de la charnière, ne dégagent pratiquement aucune nuisance. Il faut alors coller son oreille contre le chassis pour entendre ne serait-ce qu’un léger ronflement.
Néanmoins, ce tableau ne pouvait pas être parfait. Un point noir gênant pour certains utilisateurs vient perturber l’expérience : la chauffe.
Comme dit précédemment, les ventilateurs sont placés en dessous du PC. Et ces derniers évacuent une chaleur désagréable dans certaines situations. Par exemple, impossible de laisser votre Stealth sur les genoux plus de vingt minutes, tant il devient chaud au bout d’un moment.
Razer espère en effet que vous utiliserez le PC sur une table, situation où vous ne subirez pas la chaleur. Et une table en bois, de préférence. En effet, nous avons utilisé le Stealth sur une table en verre et la situation est très vite devenue intenable, la chaleur se diffusant très rapidement au niveau des bras. Il faut tout de même signaler que cette chaleur expulsée ne reste pas à l’intérieur du PC, dont le châssis en aluminium reste constamment froid.
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