Je ne sais pas pourquoi, je le sentais mal ce jeu. Malgré des vidéos encourageantes et l’annonce du plus gros budget de Capcom investit dans le projet, ce qui laissant entendre qu’ils ont tout mis dans le jeu, j’étais sceptique. Des japonais qui se mettent aux RPG occidentaux ? Un Skyrim à la japonaise ? Il y avait quelque chose qui clochait, mais j’avais envie de voir. Après tout, Demon Soul et Dark Soul avaient bien réussi à me séduire, alors après tout… Je mets la galette dans ma Xbox (déjà un mauvais point, moi qui ait en horreur les RPG avec un pad), et je me dis que finalement, je vais lui laisser sa chance.
Déjà, c’est le foutoir
Après un écran d’introduction fleurant bon le pays du soleil levant (mention spéciale à la chanson de J-métal qui s’incruste insidieusement dans la tête), je commence mon aventure. Et le commencement de ma quête est assez déroutant. Me voilà dans l’antre d’un dragon, avec un héros prédéfini. Mes premières impressions ne sont pas bonnes. Déjà, c’est le bordel sur l’écran. Entre mes compagnons d’aventures qui parlent, les objets acquis s’affichant en dans une fenêtre énorme et les conseils du tutorial, je n’y vois pas grand-chose. Le tout est servi par des graphismes très moyens. Mais toujours désireux de lui laisser sa chance, je fini ce tuto contenant des combats assez confus et je peux enfin commencer ma partie, en créant mon perso. L’éditeur de personnage est assez complet, et une fois mon avatar créé à l’image de Geralt de Riv fini, je me lance enfin dans Dragon’s Dogma.
Une histoire de dragon
Un mal ancien s’éveille, et un dragon pas content surgit du ciel pour assouvir sa soif de domination sur le monde des mortels. La faute à pas de chance, il s’attaque à mon village. Courageux comme je suis (il faut dire que je n’ai pas trop le choix), je décide de l’affronter avec mon épée rouillée. Mauvaise idée. Le dragon me balaye d’un coup de patte et m’ouvre le thorax pour avaler mon cœur. Première impression : C’est un jeu très occidental dans l’ambiance, mais l’on sent tout de même le sushi à plein nez dans la manière dont l’histoire est racontée et comment elle est mise en scène. Par chance, je survis, et j’apprends que je suis un Insurgé, une sorte de messie décrit dans les prophéties. Après mon réveil, je dois choisir ma classe. Entre le guerrier, le mage et le rôdeur, je choisi le rôdeur. Ce choix n’est pas définitif, et ma classe pourra même évoluer. J’y reviendrais plus tard. Quelque quêtes plus tard, je dois créer mon compagnon d’arme qui me suivra jusqu’à la fin du jeu. Ce sera mon pion principal, qui sera amené à aider d’autres joueurs tout au long de sa progression. Là encore, j’y reviendrais plus tard. Quelques heures passent, et j’atteins la plus grande ville du jeu : Gran Soren. L’aventure Dragon’s Dogma débute réellement ici.
A l’assaut !
Les combats ont une architecture très simple, qui rappelle un peu Demon Soul. A base de coups puissants et coups faibles, vous devrez anéantir des armées de créatures. Ce système sera enrichi le long de votre leveling par des compétences que vous vous procurerez chez certains marchands. Première chose surprenante : les combats sont parfois difficiles. Aimant qu’un jeu me résiste un peu, je trouve cela plutôt agréable. Au début, fonçant dans le tas comme un idiot, je me retrouve souvent au tapis, et obligé de recharger une partie que j’ai sauvegardée manuellement juste avant, ou automatiquement, il y a un moment. Le jeu oblige donc à une certaine prudence. Certains monstres sont assez massifs, et exigent une certaine stratégie pour les battre, de plus, les dégâts sont localisés. Visez les jambes pour forcer un troll à se mettre à genoux, coupez la queue des lézards géants pour les affaiblir. Une strat doit être appliquée pour chaque monstre combattu. Il est même possible pour les classes de corps à corps de grimper sur les bestioles tout en gérant l’endurance, à la manière de Shadow of The Colossus, pour atteindre des points stratégiques. Les combats sont intenses (évitez d’ailleurs la classe mage, où vous serez toujours assez extérieur aux affrontements), et souvent épiques lorsqu’on rencontre des mobs volumineux. Je m’amuse comme un petit fou, et là, une idée folle me passe par la tête : et si Dragon’s Dogma était un bon jeu ?
« Vas me tuer 10 sangliers »
On trouve donc du plaisir à explorer et à massacrer du monstre par paquet de douze dans le monde assez vaste, mais étriqué, de Dragon’s Dogma. Beaucoup de quêtes annexes sont proposées. Malheureusement, celles-ci sont souvent peu intéressantes comparées aux quêtes principales, et n’ont rien de la puissance des quêtes annexe d’un The Witcher 2 par exemple. Elles consistent en général à trouver un PNJ, rapporter tant de trucs à machin ou à tuer 12 sangliers pour bidule. Mais l’on prend tout de même du plaisir de les faire, ce qui nous permet de découvrir des contrées inexplorées, et à se prendre pour un réel aventurier. Mais malheureusement, le journal de quête est un vrai bazar, et il va falloir bien savoir où vous en êtes pour ne pas vous perdre dans ce menu. Certaines quêtes sont parfois assez surprenantes, ne vous donnant aucune indication et vous obligeant à chercher par vous-même. Et pendant ce temps, on ramasse la précieuse expérience qui va nous permettre de progresser. Heureusement, notre héros n’est jamais seul. Il toujours accompagné de son compagnon d’arme, crée en début d’aventure, et de deux autres, recrutés dans un lieu spécialement dédié appelé la faille.
Assouvir votre domination
Dragon’s Dogma propose en effet un système très original : Les pions. Comme dit plus haut, vous créez un compagnon d’arme en début d’aventure. Celui-ci vous suit tout le temps, et est quelque peu soumis puisqu’il obéit à tous vos désirs, et s’appelle lui-même pion. Mais comme d’autres personnes jouent au même jeu, eux aussi ont créé leurs pions. Et dans la faille, vous pourrez recruter les pions des autres joueurs de votre niveau pour qu’ils vous aident. Leurs pions sont donc dupliqués et intégré à votre partie, avec leurs apparences, compétences, et équipements, et même leurs propres comportements. Libre à vous de choisir vos compagnons, mais veillez à avoir un roster efficace, avec des distances et des tanks. Ces derniers ne prendront aucun niveau pendant qu’ils vous suivent, contrairement à votre pion principal, ce qui vous obligera à en changer souvent. Une fois le pion d’un autre joueur obsolète, vous pourrez le renvoyer à son maître, avec quelques cadeaux et même une appréciation du style « il est moche ton pion » ou « Il m’a sauvé la mise plus d’une fois ». En jeu, les pions sont autonomes. Vous pourrez leur donner quelques ordres simples, mais en général, ils savent ce qu’ils ont à faire. Ils seront salutaires parfois, mais feront aussi preuve d’une crétinerie absolue dans d’autres cas, après tout, ce ne sont que des pions. C’est un peu rageant, mais au vue de l’intelligence limitée des ennemis, le tout s’équilibre. Si un joueur à le même rythme de upping que vous, vous pourrez reprendre son pion avec un niveau plus élevé. Votre pion peut lui aussi intégrer les parties d’autres joueurs, et ce dernier apprendra de ses aventures, et vous donnera des conseils (souvent inutiles) sur un lieu déjà visité dans une partie parallèle. Vous récupérez aussi des cadeaux (selon le bon vouloir de celui avec qui votre pion vous a trompé) et des commentaires des autres joueurs. Et c’est un réel plaisir de voir qu’un joueur a aimé le look de votre compagnon alors que vous l’avez fait délibérément laid.
Le fléau des temps modernes
Le vrai fléau du RPG moderne est la conception des menus, et Dragon’s Dogma n’échappe pas à la règle. Ces derniers sont peu intuitifs et désespérément bordéliques. Les objets s’affichent pourtant sous forme de cases, mais les icônes n’indiquent pas grande chose, et c’est toujours compliqué de savoir quel équipement est fait pour quelle classe. Mais après un long temps d’adaptation, on finit par s’y faire. Autre points noir des menus, le manque de raccourcis. Pour chaque action, vous devrez passer par ces derniers. Un combat qui se déroule mal ? Hop ! Ouverture du menu pour prendre une potion, et de longues secondes de perdues qui cassent le rythme. Certes, ce n’est pas une particularité de Dragon’s Dogma, mais s’il vous plaît, messieurs les développeurs de RPG, faites des menus agréables.
Avoir la classe
Le système de classe est assez simple dans l’ensemble. Pas besoin d’ajouter des points de compétences à un arbre de talent à chaque level up. Les caractéristiques augmenteront automatiquement. Vous devrez cependant acheter certaines compétences chez les aubergistes, histoire de faire évoluer un peu le gameplay. Le choix de la classe n’est pas définitif. Si vous avez créé un mage et que vous êtes frustrés de ne pas aller au corps à corps, vous pourrez changer contre quelques points récoltés dans votre aventure. Vous pourrez également faire évoluer vos deux personnages pour une classe avancée. Par exemple, le rôdeur peut devenir un assassin et le mage un sorcier puissant. Il est également possible de combiner deux classes, de faire par exemple un paladin qui mélange guerrier et mage, ou un assassin qui combine rôdeur et guerrier. Pour ma part, c’est la classe que j’ai choisie après moult essais. C’est un excellent compromis entre combat bourrin au corps à corps et attaque à l’arc. Jouant d’habitude mage, je me suis vite rendu compte que c’était la moins agréable à jouer, étant tout le temps obligé de suivre le combat à distance pendant que mes pions grimpaient sur le dos des monstres et s’éclataient comme des petits fous. Neuf classes sont disponibles au total, pouvant s’adapter à chaque type de gameplay. Un système de craft assez sommaire, à base de combinaisons d’objet, est également présent, et vous sera plus ou moins utile.
L’aventure c’est l’aventure !
L’énorme point fort de Dragon’s Dogma est bien le sentiment de vivre une aventure, une vraie ! Dans ce vaste monde, vous êtes un aventurier. Et qui dit aventurier, dit difficultés et sentiment de perdition dans un monde trop grand pour vous. De petites choses viennent renforcer l’immersion du joueur : Le fait de devoir sortir sa lanterne la nuit tombée, le sentiment d’insécurité qui règne dans les montagnes, l’angoisse d’être perdu dans une forêt en pleine obscurité… Tout ce côté a été réellement travaillé, et c’est une véritable réussite. Les voyages rapides sont quasi inexistants, et il vous faudra vous débrouiller lorsque vous êtes en pleine nature. Ce sentiment est renforcé par le système de barre de vie. Votre maximum de HP diminue au fil des combats, et il vous faudra passer par une auberge pour vous requinquer. Une feature qui rend l’apparition d’auberges salutaires, la vraie vie d’aventurier quoi ! Le jeu nous donne envie d’explorer, nous incite à le faire même avec des récompenses. L’on se retrouve souvent à se dire « ce chemin mène à ma quête, mais qu’est-ce qu’il y a dans ces ruines e à gauche ? » Les pions que vous aurez recrutés pourront même vous renseigner sur vos expéditions, s’ils l’ont déjà fait dans une autre partie. Ils sont cependant assez pénible à la longue, car énumérant des évidences (« regardez ces loups, ils ont de grandes dents ! »). Malheureusement, le côté aventure et danger s’estompe au fil du temps, et le tout devient machinal, surtout quand votre héros massacre du monstre énorme à tours de bras, enlevant tout le frisson du danger. Un autre point noir à ce sentiment est le manque de consistance de la seule ville du jeu, désespérément vide et sans personnalité. Après avoir passé des heures seules dans la nature, l’on ne prend pas de plaisir à y revenir pour avoir le sentiment de bouillonnement d’une cité médiévale.
Dragon’s Dogma, un bon jeu ? Oui !
Dragon’s Dogma était un véritable pari de Capcom. Le budget colossal investit pour aller titiller les ténors du genre sur le terrain du RPG occidental était une dépense très risquée. Mais disons le franchement, le pari est plutôt réussi. Le jeu est très agréable au final, malgré de vilains défauts. Certes, le jeu n’égale pas un Skyrim ou un Divinity 2, mais est tout même un bon investissement pour tous ceux qui aiment les actions RPG. Le côté aventure est extrêmement bien retranscrit, ce qui est rare de nos jours. Dragon’s Dogma ne brille pas par son scénario, mais brillera par les scénarios que vous vous créerez vous-même au fil du jeu. Alors oui, Dragon’s Dogma n’est pas exempt de défauts, mais saura satisfaire votre soif d’aventure et pourra combler les adeptes de RPG qui ne sont pas effrayés par un pad.
Déjà, c’est le foutoir
Après un écran d’introduction fleurant bon le pays du soleil levant (mention spéciale à la chanson de J-métal qui s’incruste insidieusement dans la tête), je commence mon aventure. Et le commencement de ma quête est assez déroutant. Me voilà dans l’antre d’un dragon, avec un héros prédéfini. Mes premières impressions ne sont pas bonnes. Déjà, c’est le bordel sur l’écran. Entre mes compagnons d’aventures qui parlent, les objets acquis s’affichant en dans une fenêtre énorme et les conseils du tutorial, je n’y vois pas grand-chose. Le tout est servi par des graphismes très moyens. Mais toujours désireux de lui laisser sa chance, je fini ce tuto contenant des combats assez confus et je peux enfin commencer ma partie, en créant mon perso. L’éditeur de personnage est assez complet, et une fois mon avatar créé à l’image de Geralt de Riv fini, je me lance enfin dans Dragon’s Dogma.
Une histoire de dragon
Un mal ancien s’éveille, et un dragon pas content surgit du ciel pour assouvir sa soif de domination sur le monde des mortels. La faute à pas de chance, il s’attaque à mon village. Courageux comme je suis (il faut dire que je n’ai pas trop le choix), je décide de l’affronter avec mon épée rouillée. Mauvaise idée. Le dragon me balaye d’un coup de patte et m’ouvre le thorax pour avaler mon cœur. Première impression : C’est un jeu très occidental dans l’ambiance, mais l’on sent tout de même le sushi à plein nez dans la manière dont l’histoire est racontée et comment elle est mise en scène. Par chance, je survis, et j’apprends que je suis un Insurgé, une sorte de messie décrit dans les prophéties. Après mon réveil, je dois choisir ma classe. Entre le guerrier, le mage et le rôdeur, je choisi le rôdeur. Ce choix n’est pas définitif, et ma classe pourra même évoluer. J’y reviendrais plus tard. Quelque quêtes plus tard, je dois créer mon compagnon d’arme qui me suivra jusqu’à la fin du jeu. Ce sera mon pion principal, qui sera amené à aider d’autres joueurs tout au long de sa progression. Là encore, j’y reviendrais plus tard. Quelques heures passent, et j’atteins la plus grande ville du jeu : Gran Soren. L’aventure Dragon’s Dogma débute réellement ici.
A l’assaut !
Les combats ont une architecture très simple, qui rappelle un peu Demon Soul. A base de coups puissants et coups faibles, vous devrez anéantir des armées de créatures. Ce système sera enrichi le long de votre leveling par des compétences que vous vous procurerez chez certains marchands. Première chose surprenante : les combats sont parfois difficiles. Aimant qu’un jeu me résiste un peu, je trouve cela plutôt agréable. Au début, fonçant dans le tas comme un idiot, je me retrouve souvent au tapis, et obligé de recharger une partie que j’ai sauvegardée manuellement juste avant, ou automatiquement, il y a un moment. Le jeu oblige donc à une certaine prudence. Certains monstres sont assez massifs, et exigent une certaine stratégie pour les battre, de plus, les dégâts sont localisés. Visez les jambes pour forcer un troll à se mettre à genoux, coupez la queue des lézards géants pour les affaiblir. Une strat doit être appliquée pour chaque monstre combattu. Il est même possible pour les classes de corps à corps de grimper sur les bestioles tout en gérant l’endurance, à la manière de Shadow of The Colossus, pour atteindre des points stratégiques. Les combats sont intenses (évitez d’ailleurs la classe mage, où vous serez toujours assez extérieur aux affrontements), et souvent épiques lorsqu’on rencontre des mobs volumineux. Je m’amuse comme un petit fou, et là, une idée folle me passe par la tête : et si Dragon’s Dogma était un bon jeu ?
« Vas me tuer 10 sangliers »
On trouve donc du plaisir à explorer et à massacrer du monstre par paquet de douze dans le monde assez vaste, mais étriqué, de Dragon’s Dogma. Beaucoup de quêtes annexes sont proposées. Malheureusement, celles-ci sont souvent peu intéressantes comparées aux quêtes principales, et n’ont rien de la puissance des quêtes annexe d’un The Witcher 2 par exemple. Elles consistent en général à trouver un PNJ, rapporter tant de trucs à machin ou à tuer 12 sangliers pour bidule. Mais l’on prend tout de même du plaisir de les faire, ce qui nous permet de découvrir des contrées inexplorées, et à se prendre pour un réel aventurier. Mais malheureusement, le journal de quête est un vrai bazar, et il va falloir bien savoir où vous en êtes pour ne pas vous perdre dans ce menu. Certaines quêtes sont parfois assez surprenantes, ne vous donnant aucune indication et vous obligeant à chercher par vous-même. Et pendant ce temps, on ramasse la précieuse expérience qui va nous permettre de progresser. Heureusement, notre héros n’est jamais seul. Il toujours accompagné de son compagnon d’arme, crée en début d’aventure, et de deux autres, recrutés dans un lieu spécialement dédié appelé la faille.
Assouvir votre domination
Dragon’s Dogma propose en effet un système très original : Les pions. Comme dit plus haut, vous créez un compagnon d’arme en début d’aventure. Celui-ci vous suit tout le temps, et est quelque peu soumis puisqu’il obéit à tous vos désirs, et s’appelle lui-même pion. Mais comme d’autres personnes jouent au même jeu, eux aussi ont créé leurs pions. Et dans la faille, vous pourrez recruter les pions des autres joueurs de votre niveau pour qu’ils vous aident. Leurs pions sont donc dupliqués et intégré à votre partie, avec leurs apparences, compétences, et équipements, et même leurs propres comportements. Libre à vous de choisir vos compagnons, mais veillez à avoir un roster efficace, avec des distances et des tanks. Ces derniers ne prendront aucun niveau pendant qu’ils vous suivent, contrairement à votre pion principal, ce qui vous obligera à en changer souvent. Une fois le pion d’un autre joueur obsolète, vous pourrez le renvoyer à son maître, avec quelques cadeaux et même une appréciation du style « il est moche ton pion » ou « Il m’a sauvé la mise plus d’une fois ». En jeu, les pions sont autonomes. Vous pourrez leur donner quelques ordres simples, mais en général, ils savent ce qu’ils ont à faire. Ils seront salutaires parfois, mais feront aussi preuve d’une crétinerie absolue dans d’autres cas, après tout, ce ne sont que des pions. C’est un peu rageant, mais au vue de l’intelligence limitée des ennemis, le tout s’équilibre. Si un joueur à le même rythme de upping que vous, vous pourrez reprendre son pion avec un niveau plus élevé. Votre pion peut lui aussi intégrer les parties d’autres joueurs, et ce dernier apprendra de ses aventures, et vous donnera des conseils (souvent inutiles) sur un lieu déjà visité dans une partie parallèle. Vous récupérez aussi des cadeaux (selon le bon vouloir de celui avec qui votre pion vous a trompé) et des commentaires des autres joueurs. Et c’est un réel plaisir de voir qu’un joueur a aimé le look de votre compagnon alors que vous l’avez fait délibérément laid.
Le fléau des temps modernes
Le vrai fléau du RPG moderne est la conception des menus, et Dragon’s Dogma n’échappe pas à la règle. Ces derniers sont peu intuitifs et désespérément bordéliques. Les objets s’affichent pourtant sous forme de cases, mais les icônes n’indiquent pas grande chose, et c’est toujours compliqué de savoir quel équipement est fait pour quelle classe. Mais après un long temps d’adaptation, on finit par s’y faire. Autre points noir des menus, le manque de raccourcis. Pour chaque action, vous devrez passer par ces derniers. Un combat qui se déroule mal ? Hop ! Ouverture du menu pour prendre une potion, et de longues secondes de perdues qui cassent le rythme. Certes, ce n’est pas une particularité de Dragon’s Dogma, mais s’il vous plaît, messieurs les développeurs de RPG, faites des menus agréables.
Avoir la classe
Le système de classe est assez simple dans l’ensemble. Pas besoin d’ajouter des points de compétences à un arbre de talent à chaque level up. Les caractéristiques augmenteront automatiquement. Vous devrez cependant acheter certaines compétences chez les aubergistes, histoire de faire évoluer un peu le gameplay. Le choix de la classe n’est pas définitif. Si vous avez créé un mage et que vous êtes frustrés de ne pas aller au corps à corps, vous pourrez changer contre quelques points récoltés dans votre aventure. Vous pourrez également faire évoluer vos deux personnages pour une classe avancée. Par exemple, le rôdeur peut devenir un assassin et le mage un sorcier puissant. Il est également possible de combiner deux classes, de faire par exemple un paladin qui mélange guerrier et mage, ou un assassin qui combine rôdeur et guerrier. Pour ma part, c’est la classe que j’ai choisie après moult essais. C’est un excellent compromis entre combat bourrin au corps à corps et attaque à l’arc. Jouant d’habitude mage, je me suis vite rendu compte que c’était la moins agréable à jouer, étant tout le temps obligé de suivre le combat à distance pendant que mes pions grimpaient sur le dos des monstres et s’éclataient comme des petits fous. Neuf classes sont disponibles au total, pouvant s’adapter à chaque type de gameplay. Un système de craft assez sommaire, à base de combinaisons d’objet, est également présent, et vous sera plus ou moins utile.
L’aventure c’est l’aventure !
L’énorme point fort de Dragon’s Dogma est bien le sentiment de vivre une aventure, une vraie ! Dans ce vaste monde, vous êtes un aventurier. Et qui dit aventurier, dit difficultés et sentiment de perdition dans un monde trop grand pour vous. De petites choses viennent renforcer l’immersion du joueur : Le fait de devoir sortir sa lanterne la nuit tombée, le sentiment d’insécurité qui règne dans les montagnes, l’angoisse d’être perdu dans une forêt en pleine obscurité… Tout ce côté a été réellement travaillé, et c’est une véritable réussite. Les voyages rapides sont quasi inexistants, et il vous faudra vous débrouiller lorsque vous êtes en pleine nature. Ce sentiment est renforcé par le système de barre de vie. Votre maximum de HP diminue au fil des combats, et il vous faudra passer par une auberge pour vous requinquer. Une feature qui rend l’apparition d’auberges salutaires, la vraie vie d’aventurier quoi ! Le jeu nous donne envie d’explorer, nous incite à le faire même avec des récompenses. L’on se retrouve souvent à se dire « ce chemin mène à ma quête, mais qu’est-ce qu’il y a dans ces ruines e à gauche ? » Les pions que vous aurez recrutés pourront même vous renseigner sur vos expéditions, s’ils l’ont déjà fait dans une autre partie. Ils sont cependant assez pénible à la longue, car énumérant des évidences (« regardez ces loups, ils ont de grandes dents ! »). Malheureusement, le côté aventure et danger s’estompe au fil du temps, et le tout devient machinal, surtout quand votre héros massacre du monstre énorme à tours de bras, enlevant tout le frisson du danger. Un autre point noir à ce sentiment est le manque de consistance de la seule ville du jeu, désespérément vide et sans personnalité. Après avoir passé des heures seules dans la nature, l’on ne prend pas de plaisir à y revenir pour avoir le sentiment de bouillonnement d’une cité médiévale.
Dragon’s Dogma, un bon jeu ? Oui !
Dragon’s Dogma était un véritable pari de Capcom. Le budget colossal investit pour aller titiller les ténors du genre sur le terrain du RPG occidental était une dépense très risquée. Mais disons le franchement, le pari est plutôt réussi. Le jeu est très agréable au final, malgré de vilains défauts. Certes, le jeu n’égale pas un Skyrim ou un Divinity 2, mais est tout même un bon investissement pour tous ceux qui aiment les actions RPG. Le côté aventure est extrêmement bien retranscrit, ce qui est rare de nos jours. Dragon’s Dogma ne brille pas par son scénario, mais brillera par les scénarios que vous vous créerez vous-même au fil du jeu. Alors oui, Dragon’s Dogma n’est pas exempt de défauts, mais saura satisfaire votre soif d’aventure et pourra combler les adeptes de RPG qui ne sont pas effrayés par un pad.
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