Si vous pensiez avoir déjà éradiqué la plupart des menaces pesant sur la Terre (Cropta, Oryx ou encore ce satané ARIA), vous vous fourriez le doigt dans l’œil jusqu’au coude puisque Destiny 2 vous balance dès ses première secondes un nouvel ennemi dans la face. Après les Vex, les Corrompus et la Ruche, c’est au tour des Cabals de venir vous chercher des noises en la personne de Dominus Ghaul, un wanabee empereur peu amène et diablement bien organisé. Dès la première mission de l’histoire, vous assistez à la destruction de la Tour, à la capture du Guide et surtout, à l’emprisonnement du Voyageur, l’entité galactique qui transmet la Lumière aux Gardiens (mais si, vous savez, la grosse boule qui flotte au-dessus de la Tour). Une situation pour le moins catastrophique qui renvoie en un tournemain votre personnage au plus bas de l’échelle (au revoir doctrines, équipements exotiques et autres ressources acquises de haute lutte dans Destiny) qui vous embarquera à fond de train dans une histoire menée tambour battant. Au programme des réjouissances, des rencontres, des moments de bravoure, un soupçon de souffle épique et un petit tour du système solaire.
Premier point positif de ce Destiny 2 : Bungie semble avoir tiré les leçons du passé et nous propose ici un mode histoire beaucoup plus avenant que celui du premier épisode. La narration y est beaucoup plus intéressante, les enjeux sont clairs et étayés par de nombreuses cinématiques et autres cut scenes qui permettent non seulement de cerner tous les acteurs de ce conflit, mais aussi de s’impliquer dans la destinée de ce monde en proie à la guerre. Et si l’on n’échappe pas à quelques poncifs du genre (oh mon dieu, j’ai perdu tous mes pouvoirs mais je suis l’élu donc je vais gagner à la fin), la progression reste très agréable, avec des moments de bravoures et une montée finale très réussie. Les anciens personnages comme les petits nouveaux sont relativement bien écrits, et viennent égayer chaque mission de leurs commentaires, apportant de la vie à tous les instants. On saluera aussi l’écriture du méchant, qui s’avère beaucoup plus intéressante que celle de ses prédécesseurs.
Avec une grosse quinzaine de missions au compteur, ce mode histoire se déroule assez rapidement, et sert essentiellement à accompagner le joueur vers le niveau 20, tout en lui apprenant toutes les ficelles du contenu end-game au fil de l’eau. Exploration, Assauts, PVP, Patrouilles, toutes les activités sont couvertes au gré des missions. Le jeu s’ouvre ainsi au fur et à mesure du temps, et évite l’écueil de lancer tout son contenu à la face des petits nouveaux. Une initiative pour le moins louable, surtout lorsque l’on constate l’étendue des activités disponibles.
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Cette montée en puissance s’avère d’ailleurs beaucoup plus « simple » que par le passé grâce à un système de loot beaucoup plus juste. Chaque activité est récompensée à sa juste valeur, ce qui donne au joueur un sentiment de constante progression, qui évacue la frustration. Avec ce Destiny 2, Bungie a réussi à créer une mécanique de jeu addictive qui pousse sans cesse les joueurs à revenir grâce à la multiplication des récompenses. Un principe certes simple, mais important pour des titres du genre qui se basent sur la répétition. Exemple flagrant de cette nouvelle philosophie, la réinvention des événements publics. Dans le premier épisode, il s’agissait souvent de se rendre à un endroit précis sur la carte pour affronter avec les autres gardiens présents sur le serveur (s’ils traînaient dans les parages) un boss, sans pour autant avoir la chance de récupérer une récompense digne de ce nom. Dans Destiny 2, le principe reste globalement le même, à deux subtilités près. Premièrement, l’on est systématiquement récompensé par un coffre empli de loot à la fin du combat. Deuxièmement, et c’est sans doute là le plus intéressant, chaque événement possède une version épique qu’il faut déclencher en accomplissant certaines actions durant le combat. Une subtilité de taille qui apporte non seulement du challenge, mais qui engendre une certaine excitation à chaque fois.
Pour le reste, Bungie n’a pas véritablement changé sa recette. Les assauts, normaux ou Nuit Noire, viennent offrir un challenge supplémentaire aux Gardiens, tout en permettant de récupérer un loot conséquent. Les Raids, dont le premier vient tout juste de débuter, semblent s’inscrire dans la droite lignée de ce qui avait été fait pour les Seigneurs de Fer. Il ne s’agit plus seulement d’avancer et de blaster tout ce qui passe à portée de canons, mais aussi de réfléchir à une véritable stratégie de groupe pour résoudre des problèmes parfois très retors. Une très bonne idée qui vient renforcer l’aspect social et coopératif du jeu, exacerbé par l’apparition des clans. Petit aparté à ce propos d’ailleurs. Si l’idée est très bonne, sa mise en place est absolument catastrophique dans la mesure où la gestion d’un clan se fait essentiellement depuis le site Bungie.net, et que le système d’invitation ressemble à un véritable cauchemar. Côté PvP, on reprend aussi la même recette que par le passé avec des affrontements à quatre contre quatre sur différents modes de jeu assez classiques. Reste que toutes ces activités forment un tout plutôt plaisant, qui se laisse consommer durant des heures sans aucun déplaisir
[nextpage title=”Éteignez la Lumière et commencez le spectacle”]
Histoire de continuer dans la critique, difficile de ne pas souligner la trop grande familiarité qui se dégage de ce second épisode. A commencer par le bestiaire qui reprend quasiment à l’identique celui du précédent volet. Déchus, Corrompus, Vex, Ruche et Cabals n’ont pas véritablement évolué que ce soit en termes de design ou de comportement. Même constatation à propos des gardiens : on retrouvera les trois mêmes classes et globalement, les trois mêmes doctrines que dans le premier, à l’exception d’un Super qui a changé. On regrette par exemple que Bungie ne nous ait pas proposé une nouvelle classe à se mettre sous la dent, histoire d’enrichir un peu plus son univers et son gameplay.
Côté réalisation et technique en revanche, difficile de faire la fine bouche. Ce test a été réalisé sur une PlayStation 4 première du nom, et le jeu y tourne comme un charme à 30 fps (nous avons pu noter une seule baisse évidente de framerate en cas de surcharge de l’écran, durant l’événement public « Rituel des Sorcières sur Titan). Une fois encore, les équipes créatives de Bungie ont mis le paquet pour créer des environnements à couper le souffle. Chaque zone possède sa propre atmosphère, et fourmille de détails à découvrir au gré de l’exploration. Il ne sera pas rare en effet de resté scotché sur une zone en particulier, ou sur un arrière-plan particulièrement beau et impressionnant. Même constat du côté de la bande son qui offre des morceaux d’une grande beauté, qui accompagnent à merveille l’action se déroulant à l’écran. Une véritable réussite donc, qui régale les sens à chaque instant et qu’il nous tarde de découvrir dans son itération PC tant le gap visuel devrait être impressionnant.
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