Conçues pour les sportives et les sportifs passionnés de marche rapide et de course à pied, les semelles Digitsole ambitionnent de s’imposer sur un marché résolument de niche. À l’heure où les montres et bracelets connectés inondent le secteur depuis déjà quelques années, un accessoire aussi pointu destiné à une pratique sportive exclusive peut-il vraiment trouver son public ? On fait le point.
Design et ergonomie
La première chose qui surprend en découvrant les semelles connectées, c’est leur finesse. On s’attendait à de véritables talonnettes, mais il faut bien admettre que le produit est particulièrement fin : seulement 8,8 mm d’épaisseur sous le talon. C’est un peu plus épais qu’une semelle classique, mais les semelles n’ont aucun mal à se glisser dans nos baskets. Autre bon point, le wearable profite de jolies finitions, avec un aspect solide et qualitatif. À ce prix, on n’en attendait pas moins.
Pour la mise en route aussi, Digitsole a préféré jouer la carte de la simplicité. Après avoir chargé les semelles au maximum grâce au double chargeur inclus, il suffit de télécharger l’application dédiée et de flasher le QR Code situé sous les semelles. Une fois ces dernières appairées au téléphone, il ne vous reste qu’à enfiler vos baskets pour commencer à courir. Jusqu’à présent, pas de faux pas donc pour Digitsole, qui propose un produit abouti et facile d’utilisation. Seul bémol à noter, la LED située au niveau du port de chargement pour indiquer le niveau de batterie est souvent trop faible pour s’afficher correctement.
Application et logiciel
Si les semelles connectées Digitsole arrivent sans problème à se faire oublier une fois installées, les choses se compliquent avec l’application dédiée. D’abord parce que l’entreprise n’a pas un, mais deux logiciels distincts : l’un dédié à la course à pied, l’autre à la marche. Les fonctionnalités étant relativement les mêmes, on se demande pourquoi l’entreprise n’a pas simplement eu l’idée de mettre au point une application polyvalente qui conviendrait aux deux usages. D’autant plus que chaque application (Walk Active et Run) nécessite de coupler les semelles et de créer un compte. On aurait largement préféré pouvoir centraliser le tout.
Disponibles sur iOS et Android, il faut cependant bien admettre que les applications sont assez bien pensées. La navigation est fluide après quelques minutes d’adaptation, et permet de lancer rapidement un exercice depuis l’écran d’accueil. Les statistiques offertes par les semelles sont extrêmement précises et accessibles, puisqu’une simple séance suffit à obtenir un diagnostic complet de notre état physique, allant de la qualité de nos appuis à la longueur de notre foulée. Un briefing post-entraînement permet aussi de faire le point sur notre état de fatigue, ou sur d’éventuelles douleurs, tandis que l’historique de séances permet de retrouver tous nos parcours passés. Là aussi, l’analyse est particulièrement précise puisque le parcours est découpé en plusieurs segments, répartis en fonction de notre qualité de course.
Finalement, le principal (gros) problème des semelles Digitsole est lié au fait qu’elles ne fonctionnent pas en arrière-plan, et qu’elles n’ont aucun intérêt à être utilisées toute la journée. Concrètement, il est nécessaire de lancer manuellement chaque départ d’exercice, à l’inverse d’une montre connectée par exemple, qui est capable de détecter automatiquement une activité physique. De plus, n’espérez pas profiter des 20 minutes de marche qui vous séparent du supermarché le plus proche pour enregistrer une séance. À moins de stopper le suivi en arrivant au magasin, puis de le relancer en repartant (ce qui s’avère assez vite fastidieux), vos statistiques seront complètement biaisées si vous avez le malheur de vous arrêter faire une course en chemin.
Enfin, et c’est l’un des autres points problématiques d’un wearable à ce prix, les semelles Digitsole manquent cruellement de polyvalence. Non seulement il est nécessaire d’installer deux applications pour marcher et courir, mais en plus, l’accessoire ne prend en compte aucun autre sport. On aurait apprécié par exemple, pouvoir comptabiliser nos squats en séance de renforcement musculaire, être en mesure d’enregistrer des sports supplémentaires comme du foot ou des baskets, ou simplement permettre à l’application de fonctionner en arrière-plan pour suivre notre activité sur la journée. Dans ce sens, Digitsole va au bout de son idée, en se destinant à une pratique sportive intensive, régulière et exclusive de la course. Au quotidien, c’est franchement dommage.
Confort et utilisation
Pour les besoins du test, on aura passé plus d’une semaine à porter quotidiennement nos semelles. Sur des séances de course relativement courtes, Digitsole remplit parfaitement son rôle et sait se faire oublier à nos pieds. Sur des séances de marche plus longues en revanche (3 heures d’utilisation continues), on réalise vite que les semelles manquent un peu d’amorti. Sans être catastrophique pour autant, le confort est en dessous de ce qu’on attendait de ce type de produit.
En revanche, côté batterie, les semelles de Digitsole font un sans-faute. Il s’agit évidemment là d’une qualité liée à leur principal défaut, à savoir le fait qu’elles ne fonctionnent pas en arrière-plan. Pour autant, les wearables n’ont montré aucun signe de faiblesse pendant toute la durée du test. La marque promet de son côté un mois d’utilisation modéré en continu, ce qui coïncide avec nos premières observations.
Un produit de niche
À trop vouloir s’adresser aux passionnés, Digitsole se prend les pieds dans le tapis. Il n’y a pas vraiment de reproches à faire aux semelles en elles-mêmes. De bonne facture, fines, autonomes et relativement confortables, les wearables sont indéniablement un produit de qualité. Le problème, c’est qu’on a encore du mal à comprendre à qui la marque s’adresse avec ce produit. Vendu à près de 100€ la paire, et exclusivement réservé à la course, ce dernier vise assurément les amateurs expérimentés et les professionnels. Mais si l’intégration des statistiques de courses est un outil très appréciable, il y a fort à parier que les passionnés se tourneront davantage vers des semelles spécifiquement pensées pour leur pratique, non-connectées, mais largement plus confortables au niveau de l’amorti.
Prix et disponibilité
Accessibles sur le site officiel de la marque et chez la plupart des revendeurs en ligne, les semelles connectées Digitsole sont vendues 99€. Elles sont proposées en quatre tailles, allant du 36 au 47. À noter qu’il existe également deux autres modèles proposés par la marque, avec une paire dédiée au cyclisme, ainsi qu’une paire chauffante.
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Personnellement, j’ai été très déçu. Elles ne sont pas du tout confortables. Les données sont très dures à analyser si on part pour une séance de fractio sans emmener son smartphone pour démarrer et arrêter l’enregistrement juste pour le fractio. La charge initiale et l’appairage étaient foireux. Et les résultats de l’analyse me laissent très dubitatifs (me dit pronateur alors que je suis supinateur assez extrême…). En bref, très gadgets et qui ne me semble pas apporter grand chose pour des coureurs de bon niveau…
Sont marrants les gens qui cherchent à tout prix à modéliser, faire rentrer dans des cases statistiques des éléments du vivant.
Genre “la symétrie de foulée”. Sérieusement… Comme si mettre des chiffres partout fait qu’on fait les choses mieux. Sur quel critère l’application juge-t-elle si notre foulée est bonne ou mauvaise ? C’est complètement arbitraire.
très décevant je les ai utilisées deux fois en trois ans en raison des hiver plutôt doux. Avec le froid qui est de retour cette année je pensais pouvoir profiter de mes semelles. malheureusement il est impossible de les recharger. Le service client me dit qu’une trop longue durée sans les utiliser a neutralisé la capacité des batteries. ils m’ont conseillé de les recharger tous les trois mois pour éviter cette mésaventure. Ce n’est absolument pas mentionné dans le mode d’emploi. Bien entendu pour moi c’est trop tard!!! elles sont bonnes pour la poubelle. le dernier conseil du service client: ” si c’est possible il serait plus prudent de noter ion lithium derrière les semelles et de les déposer dans un container à piles (vous en trouverez dans des enseignes de bricolage ou supermarché) “. 200 euros à la poubelle. merci