En août 2006, les possesseurs de Xbox 360 découvraient l’aventure du photojournaliste Frank West au sein du centre commercial infesté de zombies de Willamette dans Dead Rising. La production de Capcom n’était clairement pas exempte de défauts, mais son concept novateur, son ambiance et ce grand terrain de jeu servant de défouloir suffirent à marquer les esprits.
Découvrir Dead Rising Deluxe Remaster
On le sait, certains jeux 3D ne vieillissent pas particulièrement bien. Il suffit de voir quelques images et vidéos de gameplay de Dead Rising sur Xbox 360 pour se rendre compte que l’épisode fait partie de ceux-là. Avec Dead Rising Deluxe Remaster (DRDR), Capcom veut offrir aux fans une dose de nostalgie et ainsi leur faire oublier les derniers épisodes bien ternes tout en attirant, si possible, un nouveau public. DRDR a-t-il autant de moyens pour faire (re)plonger les joueurs que Frank West ne dispose d’armes au sein du centre commercial ?
Un remaster visuellement convaincant
Que serait un remaster sans un joli lifting graphique ? Il s’agit évidemment de l’aspect sur lequel le regard des joueurs se pose en premier quand un jeu revient du passé et Capcom le sait. Le studio japonais a mis à contribution son RE Engine pour développer Dead Rising Deluxe Remaster. Cette nouvelle version bénéficie donc d’une jolie refonte, notamment au niveau des visages des personnages, bien plus fins qu’en 2006 et qu’en 2009 dans la version Wii Dead Rising : Chop Till You Drop.
Frank West, qui semble avoir pris un petit coup de vieux au passage, paraît plus humain que jamais, comme les autres protagonistes importants qu’il croise pendant sa drôle d’épopée au centre commercial. Bien sûr, ne vous attendez pas à des animations faciales dignes des dernières productions de Capcom.
Les décors apparaissent également plus détaillés : toutes sortes de choses traînent au sol, comme c’est le cas dans un véritable centre commercial. Votre sang et celui des zombies jonchera aussi celui-ci. Les effets de lumière retravaillés donnent aussi du cachet à DRDR.
Par ailleurs, le lieu emblématique de Willamette paraît plus vivant que jamais grâce à la multitude de zombies déambulant dans les allées. Leur nombre paraît même sensiblement plus élevé que dans la version d’origine. L’interface aussi apparaît modernisée et on s’y retrouve très facilement dans les menus.
Notez que vous n’avez pas d’autre choix que de jouer à DRDR en 4K à 60 fps et que le titre supporte aussi le HDR. Aucune chute de framerate n’est venue entacher notre partie sur PS5.
Un doublage français appréciable pour Dead Rising Deluxe Remaster
Autre ajout notable de Dead Rising Deluxe Remaster : le doublage intégral en français. Il s’avère de bonne facture, même si le comédien de doublage de Frank West s’en sort mieux que ceux de personnages secondaires. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une excellente chose pour renforcer l’immersion… et intercepter les messages par talkie-walkie dans le feu de l’action. Les non-anglophones contrariés de devoir lire des sous-titres en pleine course-poursuite dans GTA comprendront.
Vous pouvez toujours opter pour la version originale, mais un détail devrait vous titiller les tympans si vous connaissez le jeu de 2006. Terence J. Rotolo n’est plus l’interprète de Frank West. Le rôle revient à Jas Patrick, voix de Partitio Yellowil dans Octopath Traveler II ou encore de Dai Bo dans l’anime Scissor Seven. Rassurez-vous, le changement n’est pas aussi brutal que le passage de témoin entre David Hayter et Kiefer Sutherland pour la voix de Snake dans Metal Gear Solid V : The Phantom Pain.
DRDR plus miséricordieux que son aîné
Le concept et l’histoire principale de Dead Rising restent ici inchangés. Le photojournaliste Frank West, parachuté un 19 septembre (la date de sortie du jeu fait office de clin d’œil) dans un centre commercial, doit toujours mener l’enquête sur l’origine de l’invasion de zombies touchant la ville de Willamette. Au départ, il ne dispose que de son appareil photo, de son bagout et de seulement 72 heures pour réaliser son investigation. Un hélicoptère doit venir le chercher le 22 septembre à 12h. Rater le coche sonnera le glas de son enquête.
À vous de gérer votre temps au mieux pour accomplir les différents objectifs principaux tout en sauvant un maximum de survivants. Pour y parvenir, il faut explorer le plus possible le centre commercial afin de dénicher les meilleures armes, mais aussi prendre des photos et éliminer des morts-vivants pour gagner de l’expérience et améliorer toutes les statistiques de Frank.
Retrouver la contrainte de temps absente du critiqué Dead Rising 4 devrait ravir les fans de la première heure. Devoir regarder continuellement sa montre (ou la liste des objectifs) met toujours une sacrée dose de pression sur vos épaules… mais tout de même moins qu’à l’époque.
En effet, Dead Rising Deluxe Remaster permet de sauvegarder manuellement et d’avoir plusieurs fichiers de sauvegarde différents, vingt très exactement. Si vous n’êtes pas au bon moment au bon endroit, plus rien ne vous empêche de charger une ancienne partie. Les puristes estimeront probablement que le nouveau système de sauvegarde met à mal le principe du jeu. Disons plutôt que cette nouveauté rend l’aventure plus permissive, sans toutefois la rendre trop facile. Accomplir tout ce que vous souhaitez en une seule partie restera un immense challenge.
Quelques défauts de 2006 encore là en 2024
Ce changement opéré par Capcom ne ternit pas l’expérience comme la disparition du système des rubans encreurs dans Resident Evil 3 Remake. En revanche, on apprécie les temps de chargement plus courts qu’à l’époque, même si on s’en serait bien passé complètement.
Si vous avez déjà dégommé du zombie dans le centre commercial sur Xbox 360 ou Wii, vous retrouverez les mêmes sensations de combat ici. À ce niveau, Dead Rising prend un petit coup de vieux, surtout lors de l’utilisation d’armes à feu. Le manque d’impact de celles-ci fait forcément mauvais genre en 2024. La visée imprécise n’aide pas non plus. En outre, Frank ne peut toujours pas se baisser, ce qui rend les gunfights vraiment pénibles. Certes, il s’agit d’un remaster et non d’un remake, mais on ne peut que se désoler de n’avoir aucun moyen de se mettre à couvert.
L’absence de cette mécanique rend certains combats de boss agaçants, même si le jeu sait souvent nous faire rire en les mettant en scène. Dead Rising fait plus que jamais son âge lors de ces affrontements pendant lesquels on passe un temps fou à courir après le boss pour essayer tant bien que mal d’aligner la mire ou l’attaquer au corps-à-corps par dépit.
On prend justement davantage de plaisir avec les armes de mêlée… encore faut-il réussir à ramasser celle de votre choix lorsque plusieurs d’entre elles se chevauchent. Comme à l’époque, il faut parfois se contorsionner pour réussir à effectuer une action, puisqu’une seule touche vaut pour agir sur tout ce qui se trouve près de vous. Utiliser les flèches pour passer rapidement de ramasser un objet à porter un personnage aurait été plus confortable. En l’état, il arrive régulièrement de faire n’importe quoi dans le feu de l’action.
Le pathfinding des alliés, fréquemment en grande difficulté pour éviter les éléments du décor, devrait aussi vous frustrer plus d’une fois. Capcom assure l’avoir amélioré, mais cela ne saute pas vraiment aux yeux.
Découvrir Dead Rising Deluxe Remaster
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