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[Test] Dead Rising 4 : Vive le vent, vive le vent, vive le mort-vivant d’hiver !

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En faisant revenir Frank West à Willamette, tout en simplifiant notre manière de jouer, Capcom fait le pari avec Dead Rising 4 de satisfaire à la fois les vétérans de la licence et les nouveaux joueurs. Alors, pari réussi ?

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Les zombies et les reportages à risque, Frank West en a soupé. Il ne compte plus les morts-vivants qu’il a tué et les amis qu’il a perdu. Le journaliste, qui s’est rangé et donne désormais des cours, fait encore des cauchemars de la première invasion survenue à Willamette en 2006 (ce qui nous arrange puisqu’elle fait office de tutoriel). Sauf que l’une de ses élèves parvient à l’y emmener, en lui faisant croire qu’il allait disputer un tournoi de mini-golf, pour enquêter sur un groupe paramilitaire qui se livrerait à des expériences sur les humains.

Rien ne se déroule comme prévu et les deux compères sont alors obligés de fuir. Frank se met au vert et change de nom. En vain, puisqu’il est retrouvé quelques mois plus tard par le gouvernement américain qui lui demande de retourner à Willamette pour faire la lumière sur la nouvelle invasion de zombies survenue à l’occasion du Black Friday.

Frank West, rapporteur de guerre

Vous l’aurez compris, Frank West est de retour dans le business du massacre de zombies. Et ce n’est pas plus mal puisqu’il contribue grandement à l’humour du jeu (et de la saga en général). Plus bavard, plus cynique, notre bon vieux protagoniste sera toujours prompt à lâcher une vanne après un combat ou une rencontre avec un PNJ. Il ne se prive pas non plus de multiplier les clins d’œil au premier Dead Rising.

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Le retour du héros prodige n’est pas le seul cadeau de Noël fait aux fans de la première heure par la division américaine de Capcom. Willamette, petite ville du Colorado et théâtre du premier Dead Rising est aussi de la partie. En plus d’un centre commercial flambant neuf et légèrement plus grand que son prédécesseur, ce monde ouvert offrira au joueur la possibilité d’arpenter les rues de la bourgade, des quartiers résidentiels au centre-ville, en passant par la base militaire et le barrage surplombant la ville. D’autant qu’en cette fin d’année, Willamette s’est parée de son manteau de neige, et les décorations de fin d’année ont fleuri un peu partout. Tant mieux pour le joueur, car son arsenal s’en trouve grandi. Après tout, quoi de mieux que de tabasser un mort-vivant à coup de sapin pour lui insuffler un peu de magie de Noël ?

Frank West’s toy workshop

Une fois de plus, Frank West a plus d’une centaine d’armes à sa disposition, des plus classiques (hache, fusil à pompe, masse, batte de baseball…) aux plus “inhabituelles” (sucre d’orge, sabre de pirate, pneu, marteau gonflable…). Petite nouveauté, les armes sont désormais réparties dans trois catégories distinctes : corps-à-corps, armes à feu et armes de jet. Ce qui risque de faire grogner quelque peu les fans, car il n’est plus possible de lancer n’importe quel objet. Vous rêviez d’envoyer un clavier ou une caisse enregistreuse dans la poire de cet ennemi ? Passez votre chemin, vous ne pouvez que frapper avec. À l’instar de Chuck et Nick, les héros respectifs de Dead Rising 2 et 3, notre reporter est capable de combiner deux armes pour créer un instrument de mort encore plus efficace. C’est en tout plus d’une cinquantaine de plans d’armes custom qui sont disséminés sur la carte.

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Pour se déplacer, Frank a également accès à une dizaine de véhicules. La conduite arcade peut se révéler hasardeuse. Il n’est pas rare de s’envoler à bord d’un humvee après avoir percuté une boîte aux lettres, la faute à un moteur physique un brin facétieux. Toujours dans l’optique de tuer du zombie avec une facilité déconcertante, les véhicules sont aussi aptes à être transformés. Ces engins de mort mécanisés ne vous suffisent pas ? Il vous faut une puissance de feu VRAIMENT significative ?

[nextpage title=”Avoir les boules, à Noël”]

Au gré de ses pérégrinations, Frank tombera sur des caisses contenant l’Exo-suit. Cette armure assistée transforme le journaliste en véritable char d’assaut sur jambes. Offrant une force de frappe plus violente, l’Exo-suit permet également l’utilisation d’armes bien plus lourdes telles que les boîtes aux lettres, minigun ou encore sapin de Noël. Et comme si cela ne suffisait pas, certains objets confèrent une mise à jour à l’armure. Utilisez un aspirateur industriel, et vous voilà capable d’envoyer des bourrasques meurtrières sur vos ennemis. Une borne d’arcade vous donnera la possibilité d’envoyer des éclairs. En contrepartie, l’armure a une durée de vie limitée (sauf dans certaines zones pour les besoins du scénario) et ne permet d’emporter qu’une arme de chaque catégorie.

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il n’en demeure pas moins que l’Exo-suit est idéale pour venir à bout des nouveaux morts-vivants. En plus des hordes de zombies lambdas, Frank devra faire face aux “survivants fraichement transformés”, plus agiles et vindicatifs que leurs homologues plus fermentés, ainsi qu’aux “zombies évolués”. Ces sales vermines, non contentes d’être particulièrement rapides et résistantes, peuvent vous assommer pendant quelques instants, vous rendant vulnérables à leurs attaques.

I’ve covered wars, you know

Avant d’être une machine à tuer particulièrement efficace, Frank West est un journaliste. Les “photos PP” (Point de Prestige, l’expérience du jeu) font leur grand retour, avec, 2016 oblige, la possibilité de se prendre en selfie. Mais l’appareil photo ne sert plus uniquement à engranger un maximum d’expérience pour monter plus rapidement de niveau et ainsi améliorer les capacités de Frank. Il vous permet dorénavant de mener à bien vos investigations.

Au fil de la quête principale, vous serez amené à enquêter dans certaines zones pour y dénicher des indices sur l’origine du fléau de Willamette. Pour photographier les dossiers compromettants et autres cadavres dans le placard (ou directement cloués au mur), vous avez à votre disposition une série de filtres. Le mode de vision nocturne, par exemple, vous permet… de voir dans la nuit. Vous allez en user et abuser, mais on y reviendra.

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Le mode “analyseur de spectre” révélera les empreintes digitales et pourra même hacker certains terminaux. Si au début, on se prête au jeu en essayant de dénicher les indices, au bout de la troisième zone d’enquête, on finit par se promener l’appareil à la main jusqu’à ce que l’objectif s’illumine. D’autant plus que, si vous avez trouvé une preuve, mais que vous ne regardez pas exactement la bonne zone, la photo n’est pas valable. Rien de plus ennuyeux que de tourner trois fois autour d’un même indice en prenant des dizaines de clichés pour valider un objectif.

Carol of the Dead

Avec ce quatrième épisode, les développeurs espèrent également toucher les joueurs pour qui la licence est plus obscure. Cela passe par une simplification des mécaniques de jeu. Et le changement le plus notable reste la disparition du chronomètre des missions qui donnait toute sa difficulté à la saga. Cette absence, qui risque de faire tiquer les fans, rend la résolution de la quête principale plus linéaire. Cette dernière vous occupera une dizaine d’heures et n’offre qu’une seule fin (contre les quatre ou cinq habituellement).

L’idée est d’offrir plus de liberté pour s’adonner aux quêtes secondaires du jeu, sans avoir la pression d’en louper une, faute de temps. Sauf que ces dernières ne consistent qu’en des événements aléatoires du type sauver un survivant entouré de zombie ou éliminer une escouade de soldat, et récupérer tous les objets à collectionner du jeu. Autant dire qu’on est loin du fun prôné par le jeu.

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Et sacrilège ! Les psychopathes colorés des épisodes précédents ont disparu ! Si vous espériez tomber sur des adversaires du calibre d’Adam, le clown tronçonneur ou Antoine, le cuisinier anthropophage, vous risquez d’être déçu. À la place, Frank affronte des mini-boss insipides et parfaitement oubliables.

Autre facilité, les survivants se rendent désormais tout seul dans les abris. Terminés, les groupes à constamment surveiller. Et plus vous sauvez de survivants, plus vos abris se développent, et plus vous pourrez acheter des armes et de l’équipement. En effet, les joueurs n’ont plus besoin de ratisser tous les magasins de la carte pour se constituer un inventaire de qualité. Il suffit de se rendre dans l’abri le plus proche pour acquérir le matériel adéquat auprès des vendeurs. L’argent se récupère en tuant un maximum de zombies ou en complétant des objectifs.

Soldes monstres : promotion sur les luminaires

Au niveau des graphismes, Dead Rising 4 est plutôt beau. Les textures sont propres, le clipping n’est pas gênant, les animations sont crédibles et le framerate reste stable à 30 FPS. La Xbox One parvient à afficher des hordes impressionnantes de morts-vivants, sans être sur les genoux.

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En revanche, la gestion de la lumière laisse clairement à désirer. Une bonne partie du jeu se déroule soit la nuit, soit dans les égouts, soit dans magasins ou appartements mal éclairés. Et l’absence de lumière rend les zones sombres à la limite de l’injouable. Pour vous déplacer correctement dans ces zones, vous devrez utiliser le filtre “vision nocturne” de l’appareil photo. Sauf que vous ne pouvez pas vous battre avec l’appareil photo en main. Lorsqu’il s’agit d’un couloir vide, cela n’est pas dérangeant. Le problème est que vous êtes en pleine invasion de zombies. Les combats se transforment alors en enfer sur terre, et vous frappez au petit bonheur la chance en espérant toucher un ennemi. Eux en revanche n’ont aucun problème à vous coller une rouste.

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Changer la luminosité s’avère d’ailleurs inefficace puisque la moindre utilisation de l’appareil photo ou passage dans le menu (et ils sont nombreux) vous brûlera la rétine. On finit par traverser la zone en espérant avoir assez d’objets de soins pour arriver entier à la prochaine source lumineuse. Rageant.

Dead Rising 4 souffre également d’une I.A inégale. Et étonnamment, ce sont les PNJ humains qui font preuve des plus grandes lacunes intellectuelles. Les survivants hostiles et militaires préféreront toujours vous tirer dessus, même s’ils sont encerclés par des zombies. En de fréquentes occasions, on a pu voir un soldat en armure se faire massacrer par des zombies car il préférait se concentrer sur Frank plutôt que de se défendre. Le corps-à-corps n’est pas mieux loti puisque les ennemis vont patiemment attendre leur tour avant de vous attaquer. A contrario, lors des phases d’infiltration, les adversaires sont capables de vous repérer à 10 mètres alors que vous êtes dans leur dos.

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Notre avis

Avec Dead Rising 4, Capcom parvient une fois de plus à livrer un monde ouvert fun à parcourir. En simplifiant son gameplay, le jeu se veut plus accessible et moins effrayant pour le joueur occasionnel. Il n'en oublie pas pour autant les fans de la première heure en faisant retourner drôlissime Frank West à Willamette. Ces derniers risquent cependant de grincer des dents face à l'absence de certaines caractéristiques qui font l'identité de la saga, notamment les psychopathes et le chronomètre. De même, s'ils ne sont pas trop handicapants, les quelques défauts techniques peuvent parfois gâcher l'expérience de jeu (oui la luminosité, c'est à toi que je parle). Quoi qu'il en soit, Dead Rising 4 reste agréable à jouer et offre la possibilité cathartique de décaniller du zombie dans une ambiance festive. Et c'est tout ce qui compte.

Dead Rising 4, sur Xbox One et PC, disponible depuis le 6 décembre.
Les visuels qui illustrent ce test sont fournis par l'éditeur.
Note : 7  /  10

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