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Test de Return to Monkey Island : un trĂ©sor de nostalgie 🐔

Le roi Guybrush est de retour. 32 ans aprĂšs les premiĂšres aventures du Seigneur Poulet, l’Île aux Singes n’a pas encore livrĂ© tous ses secrets.

On ne l’attendait plus. AnnoncĂ© en avril dernier, Return to Monkey Island avait eu l’effet d’un boulet de canon chez les joueurs. AprĂšs plus d’une dĂ©cennie d’absence, une guerre des droits et des suites pas franchement saluĂ©es par la critique, Guybrush Threepwood est de retour, bien dĂ©cidĂ© Ă  percer le dernier secret de l’üle aux Singes. Un sixiĂšme jeu inespĂ©rĂ©, pour des retrouvailles douces comme la brise marine.

L’hĂ©ritage des Threepwood

DĂšs les premiĂšres minutes de Return to Monkey Island, Ron Gilbert pose un dĂ©cor qu’on n’attendait pas : un parc d’attractions miteux, trois gamins en vadrouille
 l’époque de la piraterie semble loin pour Guybrush Threepwood. Le pirate a troquĂ© son sabre contre une vie plus tranquille, mais n’a rien perdu de son talent pour raconter les histoires. En catapultant son personnage dans un tutoriel hors du temps, le jeu parvient habilement Ă  crĂ©er un pont entre passĂ© et prĂ©sent. La nouvelle vague est bien lĂ , et la relĂšve est assurĂ©e.

Return to monkey island easter eggs
© Lucasfilm Games

En trois dĂ©cennies d’aventures, l’ineffable Guybrush a vĂ©cu bon nombre de pĂ©ripĂ©ties, mais il a aussi construit sa lĂ©gende. C’est d’ailleurs Ă  travers ces notions d’hĂ©ritage et de transmission que s’articule Return to Monkey Island. Le jeu ne se prive pas pour jouer la carte du fan service, jonglant habilement entre easter-eggs et autocitations. VĂ©ritable dĂ©claration d’amour Ă  l’un de ses plus illustres personnages, Ron Gilbert va mĂȘme jusqu’à dĂ©dier un musĂ©e Ă  la gloire de ses exploits
 mais oĂč le nom du flibustier n’apparaĂźt jamais. Les rĂ©fĂ©rences visuelles et narratives sont nombreuses, les joueurs et les joueuses de la premiĂšre heure pourront revivre avec Ă©motion certaines scĂšnes cultes de la licence. Loin de sentir le grog rĂ©chauffĂ©, ce retour sur l’Ăźle aux Singes nous rappelle aux bons souvenirs du personnage, pour des retrouvailles qu’on n’espĂ©rait plus.

Return to monkey island filsm dialogue
© Lucasfilm Games

Les nouvelles aventures de Guybrush sur l’üle de MĂȘlĂ©e ont beau s’offrir un air de dĂ©jĂ -vu, elles s’ancrent pourtant dans une temporalitĂ© bien diffĂ©rente. Le dĂ©cor est familier, mais la ville n’a plus grand-chose Ă  voir avec celle que nous avions laissĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 2000 aprĂšs Escape from Monkey Island. Seuls le pirate et son inimitable catogan sont restĂ©s les mĂȘmes. Le monde lui, a eu tout le temps d’évoluer. En trois dĂ©cennies, les pirates bedonnants ont laissĂ© place Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration. Le Scumm Bar est devenu un Ă©tablissement presque respectable, et mĂȘme le terrible pirate fantĂŽme LeChuck s’offre dĂ©sormais les services d’une conseillĂšre en communication.

Return to monkey island Lechuck 2
© Lucasfilm Games

SubmergĂ© par un monde qui change plus vite que lui, Guybrush Threepwood s’impose comme le double fidĂšle d’un Ron Gilbert dĂ©passĂ© par l’ampleur de son Ɠuvre. Si vous avez suivi les pĂ©ripĂ©ties de ce sixiĂšme opus, vous savez que le dĂ©veloppeur revient de loin. Suite au succĂšs des deux premiers volets, le crĂ©ateur de la saga quitte le navire. Les Ă©pisodes The Curse of Monkey Island (1997), Escape from Monkey Island (2000) puis Tales of Monkey Island (2009) se feront sans l’équipe originelle, et ne rencontreront pas le succĂšs critique d’antan. AprĂšs s’ĂȘtre battu des annĂ©es pour rĂ©cupĂ©rer les droits de sa licence des mains de Disney, le retour sur l’üle aux Singes devait offrir un second souffle Ă  la licence. Un poids difficile Ă  porter pour le dĂ©veloppeur. À l’heure des rĂ©seaux sociaux, les critiques sur Return to Monkey Island auront eu raison de la patience de Ron Gilbert, au point de pousser le dĂ©veloppeur Ă  ne plus vouloir s’exprimer sur le sujet. Internet est un ocĂ©an de haine, auquel mĂȘme le plus fĂ©roce des pirates ne peut se mesurer sans y laisser quelques plumes.

Oh, un singe Ă  trois tĂȘtes !

Les talents narratifs de Ron Gilbert ne sont plus Ă  prouver. Retour Ă  l’ñge d’or du point’n click, Guybrush et ses compagnons de fortune sont une parodie assumĂ©e des Ă©popĂ©es pirates grandiloquentes. La sauvagerie et l’honneur sont sabrĂ©s Ă  grand coup de couardise et de concours d’insultes. L’absurde suinte jusque dans les cales moisies de LeChuck, et si la quĂȘte romantique du personnage pour voler le cƓur de la belle Elaine n’est plus d’actualitĂ©, c’est Ă  un autre de ses amours que le pirate va s’attaquer.

Return to monkey island Lechuck
© Lucasfilm Games

EntourĂ© de son Ă©quipe originelle, Ron Gilbert mise sur une recette qui a dĂ©jĂ  fait ses preuves. Sans renier ses aĂŻeux — ni mĂȘme les derniers opus qui sont volontiers citĂ©s dans l’album illustrĂ© du pirate — le crĂ©ateur de Monkey Island s’entoure de son coscĂ©nariste historique Dave Grossman, qui jongle avec les rĂ©pliques dĂ©calĂ©es et l’humour absurde qui ont fait l’ñge d’or de la saga, Ă  laquelle il faut dĂ©sormais inviter la nostalgie. Les dialogues sont incisifs, les insultes ravageuses. Plus que le secret de l’üle aux Singes, Return to Monkey Island s’attarde surtout sur les innombrables dĂ©tours superflus du voyage pour nous faire revivre les grandes heures du point’n click.

Les retrouvailles du Seigneur Poulet

Return to Monkey Island a beau reposer en (trĂšs) grande partie sur la nostalgie qu’il instille Ă  chacune de ses scĂšnes, le jeu s’offre pourtant un passage rĂ©ussi vers la modernitĂ©. Contrairement Ă  Guybrush, Elaine, LeChuck, Murray, et mĂȘme Lady Vaudou ont eu le temps d’évoluer en mĂȘme temps que les annĂ©es. Les codes du point’n click sont toujours au rendez-vous, mais profitent d’animations dynamiques et d’une meilleure lisibilitĂ© des commandes.

Qui dit modernitĂ© dit aussi refonte visuelle. Exit les amas de pixels qui fleurent bon l’air du large et les annĂ©es 1990, la nouvelle tĂȘte de Guybrush a de quoi surprendre. Pour autant, une fois l’étonnement des premiĂšres scĂšne passĂ©es, le parti-pris de Ron Gilbert nous rappelle Ă  l’ordre : oui ça change, mais le rĂ©sultat est fichtrement rĂ©ussi. PortĂ©es par une bande originale magistrale signĂ©e Michael Land, qui signe lui aussi son grand retour sur la saga, les nouvelles aventures de Guybrush Threepwood rĂ©ussissent encore une fois Ă  saborder nos cƓurs.

En plus de gagner en confort de jeu, Return to Monkey Island fait la part belle aux pirates en herbes, qui auraient besoin d’un petit coup de pouce pour leur premier abordage. Avec deux niveaux de difficultĂ© et un systĂšme d’aide intĂ©grĂ© (mais optionnel), le jeu prouve que la modernitĂ© a souvent du bon. Que les puristes se rassurent, ce bras-squelette tendu vers la nouvelle gĂ©nĂ©ration n’est pas synonyme de simplicitĂ©. Les Ă©nigmes restent tout aussi loufoques et savoureuses. Sur ce point en particulier, Ron Gilbert n’a rien perdu de sa superbe, et multiplie les trouvailles saugrenues et les associations d’idĂ©es tordues pour rĂ©soudre les nombreux casse-tĂȘtes de l’üle de MĂȘlĂ©e.

Return to monkey island melee
© Lucasfilm Games

À ce joyeux n’importe quoi s’ajoute aussi bon nombre de collectibles destinĂ©s Ă  rendre l’aventure encore plus savoureuse. On apprĂ©cie tout particuliĂšrement les succĂšs dĂ©blocables et les cartes quiz qui viennent ponctuer le gameplay. Seule dĂ©ception finalement : l’absence de doublage en français. La version originale est loin d’ĂȘtre mauvaise, mais le souvenir des doublages de Paolo Domingo nous rappelle encore aux bons souvenirs de ce cher Guybrush.

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Notre avis

Plus de dix ans aprĂšs les derniĂšres aventures de Guybrush Threepwood, les nouvelles aventures du Seigneur Poulet n’ont rien perdu de leur superbe. En jonglant habilement entre nostalgie et nouvelles mĂ©caniques, Ron Gilbert signe un retour de flamme rĂ©ussi pour la licence. Finalement, le vrai trĂ©sor de l’üle aux Singes n’a plus rien d’un secret.
Note : 8  /  10

Les plus

  • Bande-son magistrale
  • Easter-eggs Ă  foison

Les moins

  • Pas de doublage en VF
2 commentaires
  1. Euh … c’est sur quelle plate forme ?

    Est-ce qu’il y aura une version tablette comme c’Ă©tait le cas pour Monkey Island 2 qui avait Ă©tĂ© publiĂ© sur l’Apple Store du temps de l’ipad 2 … avant d’ĂȘtre retirĂ© Ă  tout jamais ?

  2. pas de doublage en VF ça continue le manque de respect envers tout ce qui n’est pas “none aright” il commence Ă  me taper sur le systĂšme ces rosbeefs qui renifle leur propre pets

    en cherchant un peu j’ai vu que le prĂ©cĂ©dents Ă©pisode avait une VF intĂ©grale et lĂ  on ce fait chier dessus bref rien que pour ça je dĂ©sinstalle du gamepass jeu fait en plus par deux Français il me semble Bref garder votre jeu de cons et casser vous chez les ricains
    si vous ĂȘtes mĂȘme pas capable de proposer votre propre langue

Les commentaires sont fermés.

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