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Test de Resident Evil Village : Bienvenue au village des lycans

Cette suite directe de Resident Evil 7 réussit-elle à apporter un peu de sang neuf à la saga horrifique de Capcom ? L’utilisation des mêmes personnages conduit-elle à une banale redite ? Ce village ne serait-il qu’un simple changement de décor ? Les réponses à ces questions se trouvent dans la suite de ce texte.

Ethan Winters, le héros malgré lui de Resident Evil 7 rempile dans Village. Réfugiés avec son épouse Mia et leur fille Rose, en Europe de l’Est, ils essaient d’oublier les événements tragiques dont ils furent les victimes en Louisiane. Tout va pour le mieux, jusqu’à ce que la petite Rose se fasse enlever par un personnage très connu de la série. Ethan part alors à la recherche de son enfant dans un village reculé et étrange de Transylvanie. La région roumaine, devenue célèbre grâce au mythe de Dracula, va être le théâtre de son éprouvant calvaire.

@Capcom
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Peurs invisibles

Le choix de la vue à la première personne sert ici la mise scène de façon magistrale. En rétrécissant notre champ de vision, Capcom utilise le hors champ pour nous faire peur. Et, ça marche ! Bruits suspects, chutes d’objets, grognements de monstres, le tout exacerbé par un design sonore de qualité, font sursauter. On fouille alors les espaces exigus et sombres en quête de réponses.

Les intérieurs décrépis de la bourgade rurale donnent un sentiment désolation palpable. Carrelage sale, meubles de jardin en plastique délabrés renforcement l’immersion. Quant au château gothique qui surplombe le bourg, ses intérieurs travaillés et finement décorés sont un ravissement pour les yeux. En extérieur, les artistes de Capcom ont soigné les panoramas qu’on prend plaisir à contempler quand le titre nous offre un court moment de répit.

Winters is growing

Le héros malgré lui Ethan Winters peut toujours utiliser la fuite pour se soustraire d’une situation délicate, mais il dispose désormais de la faculté de se défendre et de riposter. Il tire sur les barils de carburant pour enflammer ses ennemis ou sur des sacs de farine pour les aveugler. Son arsenal reste classique, mais il est doté de bonnes sensations qui rendent les affrontements intéressants et nerveux à souhait. Il a sa disposition le traditionnel pistolet automatique, le fusil à pompe, la mitraillette sans oublier le lance-grenade. Petite nouveauté : le fusil de précision, il s’avère très utile contre les ennemis volants ou ceux postés sur les toits qui n’ont pas senti votre présence.

Hormis les boss, Ethan devra surtout dézinguer des hommes-loups, une sorte de loups-garous équipés d’armes blanches, des vampires. Plus rarement, il aura affaire à des humanoïdes mécaniques et à un genre de poupées hostiles.

Chasse, pêche et transactions

Le marchand, principale nouveauté de Resident Evil 4, fait son come-back dans cet opus. À la place du gars bizarre encapuchonné, on a droit à un obèse débonnaire qui voyage en carriole. Outre la vente de consommable (payés en Lei, la monnaie roumaine que l’on glane sur les ennemis), il peut vous aider à améliorer les armes et surtout vous confectionner des petits plats. Ces derniers confèrent à Ethan des bonus permanents (plus de vie, plus de protection, etc.).

Il faudra lui fournir les ingrédients en chassant les volatiles ou les cochons noirs (qui se défendent) ou en pêchant. Le titre pousse beaucoup à la fabrication d’objets : en combinant le fluide chimique à une herbe médicinale, on obtient un soin ; pour les munitions, il suffit de mélanger ferraille et poudre noire. Les ressources servant à la fabrication ne comptent pas dans l’inventaire, ce qui facilite grandement la gestion de celui-ci.

@Capcom

Le retour des poncifs

Tout au long des dix heures qu’offre l’aventure (en fonction de mode difficulté choisie), Resident Evil Village souffre d’un certain « héritage ». Ainsi, on retrouvera les séquences habituelles où le héros perd tout son arsenal et celle où il est poursuivi par un boss invulnérable (lady Dimitrescu, en l’occurrence).

On retrouve également des énigmes favorites de la saga à base de morceaux de médaillons. Plus gênant, cet opus plagie la structure que son prédécesseur. Le village sert grosso modo de hub dont les chemins conduisent vers les quatre boss principaux. De même, le final s’apparente plus à un shooter qu’à autre chose. Malgré tout, la tour dans ce grand huit horrifique se vit avec plaisir. Une fois l’aventure bouclée, une boutique propose d’acheter des munitions illimitées, des concepts arts, des modèles et 3D et débloquer le mode Mercenaries.

Beauté et fluidité

Si Resident Village est disponible sur les consoles de 8e génération, il fait des merveilles sur PlayStation 5 et Xbox Series X (ainsi que sur les PC). Le jeu tire parti du ray-tracing (sans nuire à la fluidité) pour offrir des jeux de lumière et des réflexions quasi photo-réalistes.

Le moteur RE Engine affiche un rendu de très bonne qualité. Les textures sont très détaillées, l’animation de qualité rend les mouvements naturels et les visages expressifs. Les modèles 3D bénéficient d’une modélisation soignée. Éblouissant pour les yeux, le titre gâte aussi les oreilles avec un design sonore qui rend les pas dans la neige ou les cris des lycans plus vrais que nature. De belles peurs en perspective !

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Notre avis

Resident Evil Village, tout en multipliant les clins d’œil à son excellent quatrième opus, bénéficie toutefois d’une vraie personnalité. Sa narration truffée de rebondissements est plus aboutie que dans les épisodes précédents. La thématique fantastique y joue pour beaucoup. Le titre propose, en somme, un survival-horror très porté sur l’action de très bonne facture. L’utilisation de la vue subjective au service de la mise en scène fonctionne parfaitement. Sur PC comme sur les consoles next-gen, le résultat est une franche réussite tant pour les yeux que pour les oreilles. Si la disparition de la VR peut attrister les aficionados, ce village instille suffisamment d’adrénaline pour les inciter à pardonner cet oubli. Le titre offre le mode Mercenaries en guise de lot de consolation.
Note : 8  /  10

Les plus

  • Une mise en scène de haute volée
  • Un contenu généreux
  • Quelques combats épiques et une vraie accessibilité

Les moins

  • Un léger déséquilibre de l’action au détriment de la peur
  • Certaines séquences redondantes
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