Le S8 est le premier modèle de la gamme S8 Series à être commercialisé. C’est également le plus simple puisqu’il s’agit « uniquement » d’un robot aspirateur et laveur. Les S8+ et S8 Pro Ultra qui sortiront en avril bénéficieront de fonctionnalités supplémentaires, notamment liées à la base (avec vidange automatique de la poussière pour le S8+ et service complet de vidange, nettoyage et séchage de serpillère pour le Pro Ultra). Avec le S8, on renoue donc avec une base de chargement discrète et compacte. Ce robot pourra trouver sa place dans de petits logements bien plus facilement que ses grands frères. On l’aura compris : cela implique de vidanger la poussière récoltée dans le collecteur, de remplir le réservoir d’eau si on utilise la fonction lavage et de nettoyer la serpillère soi-même. Comme nous le remarquions lors de notre test du S7, le S8 est seulement livré avec sa base et son support de serpillère (ainsi qu’un tapis de protection), sans accessoire de rechange – ni brossette latérale, ni serpillère, sachant qu’une seconde serpillère aurait pu être bienvenue.
Rapide comme l’éclair
La rapidité est l’une des particularités de ce S8. Comme lors de nos tests des derniers robots de la marque, nous n’avons rencontré aucune difficulté ni pour l’installer ni pour le connecter. Même un peu éloigné de notre box, nous l’avons connecté à notre réseau WiFi en un clin d’œil, sachant que les opérations ont été facilitées étant donné que nous disposions déjà de l’application et d’un compte.
La première étape consiste à cartographier le logement. Nous avons lancé une cartographie rapide qui a nécessité seulement quelques minutes pour obtenir une carte assez précise de notre appartement de 70 m2 (pour les logements de plusieurs étages, il est possible de réaliser plusieurs cartes que le robot est capable de reconnaître automatiquement quand on le déplace).
Ensuite, pendant l’utilisation, on a aussi la possibilité de choisir entre un nettoyage standard et un nettoyage rapide que Roborock annonce jusqu’à 30% plus rapide. À l’usage, cela permet de mettre un rapide coup de propre dans les pièces de vie si on attend de la visite par exemple. Nos tests ont confirmé un réel gain de temps : pour nettoyer notre salle à manger, le nettoyage rapide n’a nécessité que 5 min quand le nettoyage standard en avait demandé 11, exactement dans les mêmes conditions (aspiration seule avec les mêmes réglages). Idéal pour retrouver une pièce impeccable après le déjeuner par exemple. À notre sens cette possibilité de réaliser un nettoyage rapide est un vrai plus. Quant au nettoyage standard, si on a du temps et qu’on souhaite un résultat optimal, on peut régler le robot pour réaliser jusqu’à trois passages successifs si on opte pour le nettoyage par pièce ou par zone.
Une carte pertinente, en 2D et en 3D
La cartographie réalisée par le S8 est disponible en 2D, ainsi qu’en 3D, une fonction que nous avions découverte lors de notre test du S7 Pro Ultra. On peut facilement passer de l’une à l’autre, pour visualiser le logement et le trajet parcouru par le robot par exemple. En 3D, la présentation est réaliste et assez impressionnante. On identifie très bien les cloisons par exemple ainsi que les éléments de mobilier que le robot a contournés. En revanche, lorsqu’il s’agit de modifier la cartographie pour la personnaliser, par exemple en plaçant une zone interdite, en divisant une pièce ou en en fusionnant deux, on bascule automatiquement sur la version 2D. Les modifications appliquées apparaissent ensuite dans les deux versions, 2D et 3D. C’est notamment le cas des éléments de mobilier que l’on peut désormais placer dans le logement sur la carte pour aider le robot à anticiper, comme nous l’avions découvert avec le S7 Pro Ultra. Cela va des meubles classiques comme les lits une ou deux places, les canapés, tables et tables basses jusqu’aux gamelles des animaux ou même leur bac à litière. Lorsqu’on la regarde en 3D, la carte personnalisée avec les meubles est d’autant plus réaliste et impressionnante.
Certains utilisateurs parviendront peut-être mieux à se projeter dans cette cartographie « en relief » que l’on peut en outre zoomer, tourner et orienter dans tous les sens. Car il n’est pas toujours évident de se repérer au sein d’une carte en 2D qui ressemble à un plan.
Et une reconnaissance d’objets assez bluffante
La gamme S8 utilise un système de reconnaissance et d’évitement d’obstacles baptisé Reactive 3D, ce qui lui permet de reconnaître les objets en temps réel. Nous en avions découvert les prémices en testant le S6 MaxV, dont la promesse était déjà de reconnaître les obstacles pour mieux les éviter. Cette fonction avait déjà bien progressé sur le S7 MaxV Ultra ; elle nous semble avoir atteint un nouveau niveau de maturité. Lorsqu’il croise des obstacles, le S8 l’indique sur la cartographie via des icônes. Point de photos quand on clique dessus cette fois, mais le pourcentage de certitude (par exemple s’il est « sûr » à 88% d’avoir croisé un socle de meuble sur lequel il ne doit pas monter pour éviter d’y rester bloqué). Le S8 est assez doué à ce petit jeu, puisqu’il a été capable de « voir » et de reconnaître la majorité des obstacles croisés dans notre appartement comme notre pèse-personne, des chaussures, des câbles électriques, l’un de nos chats avec lequel il s’est trouvé nez à nez et même une vilaine surprise laissée par l’un de nos félins qui s’était oublié sur le parquet. Si l’obstacle n’est pas reconnu, c’est une icône en forme de cône de signalisation qui apparaît mais dans le doute, le S8 l’évite. Cela permet éventuellement de placer des « interdictions d’accès » si le robot a du mal à négocier la présence d’un objet. Sinon, il suffit de le laisser se débrouiller : s’il a reconnu un câble qui reste toujours à la même place, il l’évitera aussi lors des cycles suivants. S’il s’agit d’un obstacle présent ponctuellement, par exemple des chaussures qui n’avaient pas été rangées, dans l’application, il est possible de l’indiquer en cliquant sur l’icône représentant une chaussure puis sur « évitement non nécessaire, ignorer ». Néanmoins, si on ne le fait pas, cela n’a pas de conséquence car le S8 ne voyant plus l’obstacle, il nettoie le sol à l’endroit où se trouvait l’objet.
Lors de nos tests, nous n’avons pas hésité à installer sur son chemin toute sorte d’objets, pour le mettre à l’épreuve (et il faut l’avouer un peu pour nous amuser aussi), notamment des câbles, des chaussures, des chaussettes ou de petits jouets de nos chats. Il a toujours su les repérer et les contourner. L’unique objet qui lui a posé problème est un long câble de chargement de smartphone, peut-être moins facile à voir du fait de sa couleur taupe sur notre parquet gris. Alors que nous reprochions au S7 sa tendance à s’empêtrer dans les câbles, si cela peut exceptionnellement arriver au S8, grâce à l’efficacité de sa fonction de reconnaissance d’objets, ce problème est presque totalement résolu.
Enfin, Roborock assure que le S8 peut se déplacer aussi bien dans les pièces sombres que dans les plus lumineuses, grâce au système Reactive 3D qui utilise un « éclairage structuré ». Nos tests nous l’ont confirmé : que le S8 évolue sur notre carrelage blanc en plein soleil, dans notre salle de bain lumières éteintes ou en soirée sans aucune lumière allumée, il a su se déplacer avec autant d’agilité et contourner les objets avec autant de réussite.
La personnalisation laissée au choix de l’utilisateur
L’application offre de nombreuses possibilités de personnalisation, dont certaines avaient été découvertes lors des tests des derniers robots de la marque, mais également des nouvelles. Il s’agit d’abord de personnalisation des fonctions de nettoyage à proprement parler : nombre de passages dans les pièces, nettoyage de la totalité de la surface ou seulement de certaines pièces, aspiration seule, lavage seul ou les deux à la fois, réglage de la puissance d’aspiration, de l’intensité de frottement de la serpillère…
En plus des programmations classiques du robot, on a aussi accès à des routines de nettoyage qu’il est possible de régler dès la page d’accueil (découvertes avec le S7 Pro Ultra), ce qui est semblable à ce que propose l’application d’iRobot. Roborock en suggère même certaines comme le nettoyage de la cuisine et de la salle à manger après les repas.
La personnalisation concerne également la cartographie et l’environnement dans lequel le robot évolue. Le robot livre une carte assez complète, avec un découpage des pièces plutôt pertinent. On peut la personnaliser en redivisant ou en fusionnant des pièces puis en les nommant, ce qui est désormais assez classique. Mais on peut aller plus loin si on le souhaite, par exemple en plaçant des meubles sur la carte, comme précédemment évoqué. Il est même possible de préciser le revêtement de sol présent dans chacune des pièces de la maison, voire d’indiquer quel est le sens des lames de parquet, dont le robot tiendra compte pour éviter de laisser des traces lors du lavage.
Parmi les nouvelles possibilités de personnalisation de l’usage, notons la possibilité intéressante de décaler le chargement du robot pendant les heures creuses.
Certaines de ces options de personnalisation paraîtront peut-être gadget à certains utilisateurs quand d’autres iront au bout des possibilités offertes dans l’application. Ce que nous apprécions, c’est que tout le monde y trouvera finalement son compte, le S8 étant suffisamment intelligent dans sa navigation et agile pour se débrouiller sans qu’on lui indique quoi que ce soit.
Une aspiration plus puissante accompagnée d’une brosse doublée
La série S8 est présentée comme celle bénéficiant de la plus puissante aspiration de toute la gamme Roborock. La marque annonce une puissance de 6000 Pa. À titre de comparaison, le S7 affichait 2500 Pa. Sur nos sols durs (carrelages et parquets), le S7 fournissait déjà une très bonne prestation, aspirant très bien les poussières, nos cheveux longs, les poils d’animaux et même des matières un peu plus complexes comme des grains de litière pour chat. Comme on peut s’en douter, le S8 n’en fait qu’une bouchée et nous rend des sols immaculés.
D’autant que comme ses prédécesseurs, il contourne très bien chaque objet, longe parfaitement les meubles ou les murs et les aborde même avec une certaine douceur, sans oublier de zones. Nous avons également réalisé quelques tests sur des tapis, où la différence est sans doute plus flagrante. Nous y avons répandu des poussières, du sable et de la litière pour chat ; le tapis est ressorti de l’opération impeccable. D’autant que dans l’application, il est possible de paramétrer la manière dont le robot nettoie les tapis, pour qu’il augmente automatiquement sa puissance d’aspiration, les ignore ou soulève sa serpillère, éventuellement pour qu’il les nettoie séparément après avoir aspiré la pièce (option « nettoyage des tapis en profondeur »). Attention, notez qu’il peut avoir tendance à repousser ou replier les petits tapis fins et souples (comme certains tapis de salle de bain) au lieu de monter dessus. En revanche, un tapis un peu plus épais installé au milieu du salon ou sous une table basse, par exemple, ne lui pose pas de problème.
Le S8 est désormais pourvu de deux brosses en caoutchouc (DuoRoller) plutôt qu’une, comme les Roomba d’iRobot. L’objectif n’est pas d’améliorer l’aspiration mais de limiter l’emmêlement de cheveux ou poils d’animaux, qui était déjà très limité avec l’unique brosse en caoutchouc du S7.
Une serpillère vibrante qu’on valide
Comme le S7, le S8 dispose d’une serpillère vibrante VibraRise qui frotte les sols pour les laver (3000 vibrations par minute). Elle est aussi capable de se soulever lorsque l’aspirateur passe sur un tapis par exemple. Même remarque que pour les autres récents robots de Roborock : s’il est possible d’utiliser du détergent en plus de l’eau, il faut se cantonner à celui de Roborock. Sinon le bon fonctionnement n’est pas garanti (cela pourrait produire de la mousse) et surtout, en cas de dommage, on pourrait perdre la garantie. Mais la possibilité d’utiliser du détergent est un plus. Car la fonction de lavage est efficace pour éliminer la majorité des taches du quotidien sur les parquets et carrelages. Mais si on utilise seulement de l’eau pure, cela ne remplacera pas totalement l’utilisation d’une serpillère ou d’un balai vapeur pour désinfecter les sols.
Dommage, le S8 n’envoie pas d’alerte lorsque son réservoir d’eau est vide, ce que nous regrettions déjà lors de notre test du S7. En revanche, il détecte la présence de son réservoir d’eau et du support de serpillère ; il l’annonce quand on les enlève ou lorsqu’on les remet en place.
Ne vous trompez pas de modèle
La série S8 sera donc composée de trois robots. Veillez à choisir celui qui correspond le mieux à vos besoins car Roborock n’a pas prévu de commercialiser les bases séparément. Si vous possédez des animaux domestiques qui perdent pas mal de poils et si votre budget vous le permet, envisagez plutôt le S8+ avec son système de vidange automatique (voire le S8 Pro Ultra, encore plus complet). En effet, le collecteur du S7 était déjà assez petit (470 ml) et pouvait se remplir rapidement quand on aspirait des poils d’animaux ; celui du S8 est encore plus petit (400 ml). Le réservoir d’eau, lui, présente la même contenance (300 ml).
Le Roborock S8 est disponible au prix de 699 euros chez de nombreux revendeurs.
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