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Test de la Navee N65i : une trottinette endurante qui fait un peu trop vibrer

La Navee N65i est le modèle endurant et costaud du constructeur. Avec un tarif officiel de 599 euros, elle s’affiche en face de la Navee S60i, sa grande sœur, qu’elle bat à tous les niveaux, sans être parfaite pour autant. Mais à qui se destine-t-elle exactement, cette N65i ?

Le monde de la trottinette électrique s’est outrageusement étoffé, proposant des modèles pour tout usage et tout profil. La Navee N65i se situe entre deux catégories diamétralement opposées : la compacte pratique et la grosse Bertha endurante. Elle réussit à tirer son épingle du jeu, mais non sans quelques sacrifices.

Design : dans le plus pur style Mad Max

Navee N65i Test Essai 1
© Jérémy FDIDA

Visuellement, la Navee N65i ne fera pas tourner les têtes lors d’un défilé. Plus proche du bon vieux bleu de travail que du costume sur mesure, elle se pare d’un alliage d’aluminium anodisé noir. Le deck, massif, large (18 cm mesurés pour 20,5 cm annoncés), long (57 cm mesurés) mais sans repose-pied, permet d’y loger deux baskets de taille 45, ou de réaliser des pas de danse pour les plus téméraires. Il est entièrement recouvert d’un grip d’excellente qualité. Il est durable et offre une bonne adhérence.

Navee N65i Test Essai 6
© Jérémy FDIDA
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© Jérémy FDIDA

Déplié, le guidon culmine à 120 cm de hauteur.

Navee N65i Test Essai 2
© Jérémy FDIDA

L’écran en son centre est d’une inutilité rare puisqu’il indique l’autonomie restante par un système de barres presque fiables et la vitesse, dont tout le monde se moque, puisque vous serez systématiquement limité à 25 km/h. Il faut se rabattre sur l’application, tout aussi lamentable, dont nous parlerons plus loin pour avoir un peu plus d’informations.

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© Jérémy FDIDA

Le châssis se la joue costaud. Les soudures sont apparentes et plutôt laides. Qu’importe, la structure tubulaire de 42 mm de diamètre est rigide et ne montre aucun jeu ni signe de faiblesse. Le tout permet d’y placer une flopée d’antivols.

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© Jérémy FDIDA

Navee a opté pour d’énormes pneus tubeless de 10,5 pouces de diamètre et 80 mm de large. Oui, deux systèmes métriques sont nécessaires ici. Ces pneus possèdent une structure spécifique, avec rainures profondes et profilées, qui s’adaptent très bien aux revêtements humides, boueux et sableux.

Navee N65i Test Essai 4
© Jérémy FDIDA

Mais ne pensez pas faire du cross non plus. Primo, car la N65i est démunie de tout système d’amortissement (ce sont les pneus qui encaissent tout), et secundo, car la garde au sol fait seulement 86 mm, conséquence de la batterie de 600 Wh logée en dessous, soit 110 Wh de plus que la Navee S60i dont l’autonomie nous avait déçu.

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LA garde au sol est réduite, notamment à cause de la batterie et…© Jérémy FDIDA
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… de l’armature de protection de la batterie. D’ailleurs, la conception générale est plutôt propre. © Jérémy FDIDA

Le design général semble sorti d’un film Mad Max et ça lui donne un certain charme. Mais qui dit design, dit « forme qui sert la fonction ». Pour cela, la Navee N65i dispose d’une astuce, pas nouvelle, mais encore trop rare : le guidon pivote à 90° pour s’aligner avec la colonne de direction.

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Le système de verrouillage est fiable. © Jérémy FDIDA
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Le jeu apparaît lorsque le système est débloqué. © Jérémy FDIDA
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L’air de rien, ne pas avoir le guidon qui dépasse lattéralement est un sacré gain de place. © Jérémy FDIDA

Le gain d’espace latéral est réel puisque l’on passe des 61 cm de largeur de guidon à 10 cm, soit moins que la largeur du deck. Une fois pliée, la colonne est parfaitement alignée avec le deck, un bon point.

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© Jérémy FDIDA

En revanche, le système d’attache se fait par le côté et ne verrouille pas. Durant l’essai, la colonne s’est détachée, dont une fois en la sortant du coffre. Heureusement, sans bobo. Mais c’est mal fichu.

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Il faudra faire attention à ce que la colone ne se détache pas une fois pliée. Dommage de ne pas avoir ajouté un système de verrou. © Jérémy FDIDA

La finition générale est au-dessus de la S60i testée récemment. Sans atteindre les meilleurs du genre, la N65i fait plus sérieuse, et elle l’est. Moins plastique, mieux finie, mieux assemblée, plus robuste, elle n’a pas subi moins que la S60i, mais s’en est bien mieux sortie.

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Le feu arrière massif est très lumineux. © Jérémy FDIDA

Concernant l’intermodalité, la N65i n’est pas idéale. Mais ce n’est pas impossible. Durant l’essai, les 23 kg ont été difficiles à porter, mais le pliage est assez pratique. Cela sera uniquement ponctuel et sous réserve que les wagons offrent un espace suffisant.

Conduite : agréable sur surfaces lisses

Sur la route, la N65i s’impose en mode tracteur : elle avance droit, sereinement, et vous pouvez compter sur elle pour éviter les glissades involontaires.

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La trottinette est stable, mais vous renvoie tous les chocs qu’elle encaisse dans le guidon.© Jérémy FDIDA

Les trois systèmes de freinage (tambour, disque et régénératif) forment un combo solide, permettant de passer de 25 km/h à l’arrêt complet en 3,5 m. Un bon score, d’autant que le freinage est progressif et que les roues, notamment celle à l’arrière, puisqu’elle est dotée d’un disque, ne se bloquent pas. D’ailleurs, le frein arrière est contrôlé par la poignée de droite et l’avant, par celle de gauche.

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Le tamb our à l’avant est judicieux, puisqu’il ne bloquera jamais la roue. © Jérémy FDIDA
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Le disque à l’arrière est basique mais fait le job. Le moteur intégré à la roue arrière assure un freinage magnétique dont le réglage de l’intensité se fait depuis l’application © Jérémy FDIDA

Les pneus larges façon fatbike offrent une excellente adhérence, même sous une pluie d’automne. En revanche, ils ne compensent pas l’absence de suspension et les chocs et aspérités de la route se ressentent intensément dans le guidon et, plus problématique, dans les genoux. Il faut être concentré et garder les deux mains sur le guidon.

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Le garde-boue assure son rôle.© Jérémy FDIDA

Côté moteur, la trottinette fait la timide en côte, et pas qu’un peu. Sur le plat, les 450 W de puissance nominale répondent présents. Mais l’accélération faiblit fortement sous les 60%. En montée, nous sommes très loin des 24% d’inclinaison annoncés. Ainsi, dans une pente à 20%, la N65i peinait à dépasser les 10 km/h. Les 1000 W en crête ne durent pas assez longtemps (pour éviter la surchauffe et la casse du moteur sûrement).

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Se retrouver à monter à 10 km/h est très agaçant. © Jérémy FDIDA

Mais relativisons : d’abord, car tout le monde ne pèse pas 100 kg, et ensuite, parce que ce genre de dénivelé n’est pas si courant. Le plus étrange reste tout de même ce côté ON/OFF, puisque les pentes à 10-12% sont avalées à 25 km/h sans sourciller. Disons que nous trouvons mensonger les 24% mentionnés dans la fiche technique.

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Les deux freins sont désormais un impératif. © Jérémy FDIDA

L’éclairage du phare manque de puissance, mais son spectre est large et parfaitement diffus. Le feu arrière est volumineux mais, comme d’habitude, bas. Les clignotants logés au bout des poignées sont invisibles en journée, mais très voyants de nuit. Le mode feux de détresse manque à l’appel. Dommage, c’est pratique en circulation.

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Les clignotants sont surtout visibles de nuit. © Jérémy FDIDA
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© Jérémy FDIDA

Application : très basique et agaçante

Un enfer. Le mot de passe est à redéfinir systématiquement. Le code envoyé ne s’applique plus dès lors que vous avez quitté l’application Navee pour, au hasard, voir le mail contenant le code…

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Il faudra 2 écrans permettant d’accéder aux mails pour valider le code de vérification : si vous sortez de l’application, le code n’est plus valable.
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L’application permet d’enregistrer plusieurs modèles.
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Jamais vous ne ferez 80 km. Mais les 30 km sont quasi systématiques.
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Les mises à jour se font évidemment en OTA.
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Le fameux tableau de bord. Il y a bien mieux à fair, ne serait-ce qu’agrandir la taille de la police d’écriture.
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L’onglet “mall” permet de suivre l’actualité du constructeur.

Une fois connecté (enfin !), le blanc est le maître mot. Les polices d’écriture sont minuscules. L’agencement des options est mal pensé, bref, elle sert surtout à paramétrer quelques petites choses et d’indicateur, plutôt fiable, de l’autonomie restante.
Le tableau de bord est utile, dans la mesure où l’écran n’offre aucune précision. L’affichage reste trop petit. Avec l’espace disponible, c’est dommage. Problématique cependant : le guidon n’est pas adapté à un support smartphone. Il faut donc bidouiller. Re-dommage !

Autonomie et recharge : c’est à la fois très long puis trop long !

La recharge se fait via un port plutôt bien protégé et bien placé, sur l’un des tubes du deck.

L’un des arguments phares de la N65i est son autonomie. Le constructeur annonce 65 km dont vous ne verrez jamais la couleur. Cependant, nous avons effectué plusieurs fois un parcours type, y compris lorsqu’il faisait 0°C à l’extérieur. Toujours pareil, un rider de 100 kg (poids + équipement). La moyenne est à 30 km. Le plus bas a été de 25 km. De quoi effectuer un aller-retour au travail en habitant en petite couronne de métropole, par exemple.

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Navee doit absolument proposer un chargeur rapide. © Jérémy FDIDA

Et tant mieux, car il vous faudra une patience d’ange pour la recharge. Comptez 10 heures pour une charge de 0 à 100%. C’est simple, la N65i récupère 10% par heure !

Verdict : un modèle qui rappelle la Ninebot Max G30, presque 5 ans après

La Ninebot Max G30 a été un best seller et un modèle populaire au point d’avoir une grande communauté sur Telegram. La Navee N65i y fait beaucoup penser : massive, robuste, endurante, sans suspension, longue à charger.

Navee N65i Test Essai 12
© Jérémy FDIDA

Cependant, son système de pliage astucieux ajoute un petit plus. Reste un bémol : son prix actuel est un peu élevé compte tenu de ce que la concurrence propose. Mais elle est à ajouter à votre liste des véhicules fiable pour se rendre au bureau à moindre frais.

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Notre avis

La N65i fait office d’engin de déplacement urbain. Elle se traîne un surpoids, une aversion prononcée pour les côtes raides et une appli mobile digne d’une maquette d’étudiant en première année d’info, mais elle compense avec une stabilité à toute épreuve, une autonomie décente et un freinage aux petits oignons. Pour l’urbain plat, c’est un choix pragmatique. Pour ceux qui veulent grimper Montmartre en trottinette, il faudra repasser.
Note : 7  /  10

Les plus

  • Deck généreux
  • Autonomie dans le haut du panier pour ce tarif
  • Excellents pneus
  • Freinage efficace
  • Pliage astucieux du guidon

Les moins

  • Poids important
  • Moteur qui s’essouffle vite en montée
  • Absence de suspension
  • Application nulle
  • Charge interminable

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