Deux ans après sa première Elipsa, Kobo revient avec un modèle 2E, revu et corrigé pour concurrencer la dernière Kindle Scribe d’Amazon. À mi-chemin entre le bloc-notes et la liseuse, la tablette hybride à stylet s’inscrit dans la même dynamique que sa prédécesseure, en jouant les tout-en-un sur grand écran.
Design et fiche technique
Avec sa diagonale de 10,3 pouces, et son épaisseur contenue de 8 mm, la Kobo Elipsa 2E ne diffère pas vraiment de son ainée en termes de design. La liseuse se présente comme un modèle grand format plutôt classique, qui a le bon gout d’intégrer une bordure latérale plus épaisse que les autres pour faciliter la prise en main (pour les droitiers comme les gauchers), ainsi que des patins antidérapants en silicone. Par rapport à la génération précédente, la 2E gagne quelques grammes à la pesée, passant de 383g à 399g. Rien de bien grave donc, surtout pour ce grand format, le nouveau terminal de Kobo se classe toujours parmi les plus légers de sa catégorie.
C’est bien sous le capot que la liseuse trouve son intérêt. L’écran E Ink Carta d’abord, gagne en fonctionnalités, avec l’arrivée de l’option ComforLight PRO, qui permet à la luminosité de s’adapter automatiquement. Le mode sombre est toujours présent, mais il est désormais possible d’adapter la teinte de l’écran, afin de limiter la lumière bleue quand vient le soir. Sur ce point, c’est un réel avantage en termes. Ce type de tablette avait déjà l’avantage d’être bien plus clément qu’un écran de smartphone pour vos yeux, l’ajout du ComforLight PRO ne fait que confirmer les choses, avec une sensation de lecture proche de la perfection, même lorsque le rétroéclairage est au maximum.
En termes de puissance, le processeur de la Elipsa 2E passe de 1,8 à 2 GHz, toujours avec 32 Go de mémoire stockage. Il n’est pas possible d’étendre cette mémoire via une carte microSD, mais la marque promet l’équivalent de 24 000 livres, assez pour ne pas s’ennuyer en vacances. Pour le chargement et le transfert de fichiers, on retrouve un port USB-C. Enfin, une compatibilité Bluetooth permettra de profiter vos livres au format audio. On regrette en revanche qu’aucune résistance à l’eau ne soit au programme, alors même que c’est le cas pour certains modèles de la marque. N’espérez donc pas l’emporter au bord de la piscine.
2E pour écolo
C’est sans doute l’une des plus grandes différences avec la Kobo Elipsa première du nom. Cette année, la marque renforce son engagement écologique, et mise sur une coque texturée plutôt réussie, composée à 85% de plastique recyclé, dont 10% provenant des océans. Son packaging aussi a été repensé, avec un carton à 96% recyclé, et imprimé grâce à de l’encre de soja.
Reste que si la coque assure une très bonne prise en main, les stries qui ornent son dos risquent vite de se transformer en nids à saletés, surtout si vous avez prévu de l’emporter partout avec vous. La solution réside dans sa jolie smart-cover (proposée en supplément à 70€) qui permet non seulement de protéger l’appareil, mais aussi de ranger son Stylus 2.
Logiciel : Kobo ne réinvente pas la roue
L’interface logicielle de la Kobo Elipsa 2E reste fidèle aux précédentes productions de la marque, avec une bonne prise en main et une utilisation plutôt intuitive. Sur le papier, la liseuse permet d’accéder à un navigateur web (en beta), et de consulter ses articles sauvegardés depuis l’application Pocket. Force est d’admettre que si la possibilité de sauvegarder un article web depuis son smartphone pour ensuite le consulter sur la liseuse est une option plutôt pratique, visiter un site web prend des airs de parcours du combattant. Sans grande surprise sur ce type de produits, le résultat est assez médiocre : l’écran a tendance à produire des effets de clignements au moment de scroller, et la rémanence de l’écran est franchement désagréable (malheureusement, nous y reviendrons).
Tout n’est cependant pas à jeter, puisque la Elipsa 2E embarque aussi quelques bonnes idées, à commencer par la prise en charge de Dropbox (et prochainement de Google Drive), de quelques jeux comme le Sudoku ou le Solitaire, et de statistiques de lectures intéressantes.
Outre la possibilité d’accéder à la bibliothèque Kobo et à ses 6 millions d’ouvrages, l’avantage principal de la Kobo Elipsa réside dans sa prise en charge native du format EPUB. Contrairement à Amazon qui peine encore à s’ouvrir au monde extérieur, la liseuse de Rakuten permet de stocker n’importe quel ebook acheté sur une plateforme tierce, sans avoir à passer au préalable par une conversion Calibre.
Côté liseuse, rien à redire
La première itération de la liseuse sortie en 2021 nous avait déjà fait bonne impression sur ce point. Encore une fois, la Elipsa nouvelle génération profite d’une très bonne expérience de lecture. Tout est très simple d’accès, et il n’est pas nécessaire de passer 20 minutes à fouiller dans les paramètres du produit pour arriver à ses fins, contrairement à la Bookeen Notéa. Les réglages sont minimalistes, mais efficaces, puisqu’il est toutefois possible de choisir la taille et la police, mais aussi l’interlignage et les marges. Un nouveau système de gyroscope permet d’adapter la tablette à n’importe quelle position de lecture.
De son côté, la bibliothèque Kobo autorise de nombreux filtres de tri, pour classer ses livres par type de fichiers, par série, genre ou simplement nom d’auteur.
L’ajout le plus innovant reste la compatibilité Bluetooth de l’appareil, qui lui permettra aussi de supporter vos livres audio préférés. Le couplage avec un casque ou des écouteurs sans fil se fait très simplement depuis les paramètres de la tablette, et permet de profiter d’un son tout à fait satisfaisant, sans instabilité notable. Notez évidemment que la connexion Bluetooth et le stockage de livres audio réduiront drastiquement l’autonomie et la mémoire de la liseuse.
Côté bloc-notes, toujours décevant
Il faut admettre que la fonctionnalité bloc-notes de la Elipsa 2E était celui que nous attendions au tournant. La première liseuse de la gamme avait eu beaucoup de mal à nous convaincre sur ce point, et nous avions bon espoir que la marque ait revu sa copie.
Concernant le stylet d’abord, la liseuse se dote du tout nouveau Stylus 2, désormais équipé d’embouts remplaçables, d’un bouton latéral dédié au surlignage, et d’une gomme à son extrémité, pour parfaire l’idée d’un véritable outil de prise de notes. Côté logiciel, le fabricant promet aussi une amélioration de sa technologie MyScript, conçue par l’entreprise nantaise éponyme. Cette dernière promet de transformer des notes écrites à la main en texte dactylographié exportable vers une plateforme cloud, ou directement en filaire via sa sortie USB-C. Une belle évolution par rapport à la génération précédente, qui pêchait sur l’intégration de logiciels tiers.
Sur ce point en particulier, la Elipsa 2E s’en sort avec les honneurs. La reconnaissance manuscrite est plutôt efficace, et permet de mettre au propre rapidement ses prises de notes griffonnées à la volée. Plusieurs nouveaux modèles de carnets d’écritures sont d’ailleurs accessibles, et la fonction de recherche intègre désormais les notes manuscrites et les mots-clés, ce qui facilite grandement le stockage de vos écrits.
Malgré quelques améliorations logicielles intéressantes, le plus gros point noir de ce bloc-notes connecté reste sa latence en écriture, qui rend l’utilisation de la Elipsa 2E fastidieuse, pour ne pas dire impossible. Le léger décalage entre le geste et le tracé perturbe totalement l’expérience d’écriture, qui perd énormément en fluidité. La tablette voulait nous offrir une expérience proche de la prise de notes papier, force est d’admettre que c’est raté. D’autant plus qu’à cette latence s’ajoute aussi la rémanence très marquée de l’écran E Ink Carta, qui affiche systématiquement des traces résiduelles à chaque changement de page… au point de réellement gêner la lisibilité.
Prix et disponibilité
Disponible depuis le 19 avril dernier, la Kobo Elipsa 2E est commercialisée au prix de 399€, soit le même prix que son ainée au moment de sa sortie. À cela il faudra sans doute ajouter une smart cover à 69€, bien pratique pour protéger la liseuse et ranger le stylet, ainsi que quelques mines de remplacement à 29€.
Avec sa Elipsa 2E, Kobo mise avant tout sur ses services d’abonnement. Ces derniers ont la cote auprès du public, et le fabricant profite de cette nouvelle génération pour vanter les mérites de sa formule Kobo+, qui permet d’accéder à des milliers de titres en illimité, directement depuis l’appareil, ou via l’application iOS et Android dédiée. Une autre formule, cette fois dédiée aux livres audio est aussi proposée, pour un prix unique de 9,99€ par mois. Dommage que la marque n’ait pas pensé à commercialiser un bundle avantageux regroupant les deux offres.
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Apparemment l’Elipsa 2E souffre du même problème que la Vivlio-Booken Notea avant de lui appliquer le patch correctif qui résout totalement ce problème. je suis un peu étonné que Kobo n’ai pas bénéficié de cette expérience, mais bien sur, le problème est sans doute l’architecture interne différente entraînant une programmation différente.
Par ailleurs, Je pense, mais ce serait un changement drastique de doctrine que de fournir un kit de développement aux utilisateurs.
Pourtant c’est bien là le point de rupture qui peut faire la différence entre les liseuses et assurer une avance…
La prudence et la peur, vs l’ouverture et le progrès ! Éternel dilemme des gros et qui leur fait souvent louper le coche…
Mais ils y viendront. Forcément.
Je ne suis pas tout à fait d’accord avec le “temps de latence” et l’effet Ghost sur l’écran. Je pense que cela fait partie d’une volonté de montrer à l’utilisateur la dernière opération d’effacement pour lui permettre de ce rendre compte avant de procéder au rafraichissement d’écran. Dans mon utilisation quotidienne depuis 2 mois, je suis enchanté par ce soit disant “défaut” qui permet d’éviter de perdre le fil de ses idées à certains moments. Soulignons encore, les fonctions non présentées telles que la transcription de formules mathématiques, l’intégration de diagrammes et de dessin dans les carnets de notes avancés, mais aussi la sauvegarde de ces mêmes notes en format word directement éditables. Enfin, je confirme la compatibilité avec Google Drive.