Une tablette Android capable de supporter une écriture manuscrite aussi fluide que sur du papier ? C’est la promesse de la Huawei MatePad Paper, un terminal hybride qui entend réconcilier multimédia, bloc-notes connecté et liseuse. Ces atouts suffisent-ils à nous faire oublier l’absence des services Google ? Pas si sûr.
Découvrir la Huawei MatePad Paper
Design et ergonomie
Flanquée d’un châssis en plastique et ses bordures plus épaisses à gauche pour faciliter la prise en main, la Huawei MatePad Paper ressemble définitivement plus à une liseuse premium qu’à une tablette. Avec ses 360 grammes à la pesée, elle n’est sans doute pas la plus compacte ni la plus légère, mais elle profite de jolies finitions et d’un étui folio sans supplément, qui permet de maintenir en place son stylet.
Sur les tranches, on retrouve un bouton de mise sous tension qui joue aussi le rôle de lecteur d’empreinte digitale, ainsi qu’un unique port USB-C pour le chargement. Deux boutons de contrôle du volume sont également de la partie. C’est assez rare pour être souligné, la Huawei MatePad Paper profite de deux haut-parleurs, dédiés à la lecture de livres audio et de vidéos, ainsi qu’une compatibilité Bluetooth pour connecter un casque ou des écouteurs.
Écran : définitivement une liseuse
Avec son écran e-Ink de 10,3 pouces, la Huawei MatePad Paper profite d’une très belle dalle monochrome, avec une résolution de 1872 × 1404 pixels, et un rapport écran châssis supérieur à 86%. Le toucher de la dalle est conforme à ce que l’on attend d’une liseuse, avec une sensation légèrement texturée sous les doigts qui permet une adhérence du stylet sur l’écran, comme sur une véritable feuille de papier.
Depuis les paramètres, il est possible de paramétrer l’écran pour obtenir un affichage adapté à ses préférences. Chaleur, niveau d’éclairage… vous pouvez choisir plusieurs profils prédéfinis, ou personnaliser entièrement l’affichage selon ce qui vous convient le mieux.
Pour le moment, rien ou presque ne distingue la Huawei MatePad Paper de la Kindle Scribe ou du reste des liseuses à stylet, très populaires sur le marché depuis quelques années. Reste que le terminal veut aussi s’imposer comme une tablette multimédia à part entière, capable de surfer sur Internet, de scroller sur les réseaux sociaux et même de lancer des vidéos YouTube. Sur ce point, il faut bien admettre que nous partons sceptiques. Les écrans e Ink font rarement des miracles en termes d’affichage, et le résultat s’annonce déjà fastidieux.
Liseuse : Google manque à l’appel
Sur la partie liseuse, le terminal de Huawei s’en tire plutôt bien, à condition de passer par des applications tierces. C’est sans doute l’un des principaux manques de la tablette : l’absence des services Google a tendance à compliquer les choses, en interdisant aussi l’utilisation de certaines applications reliées au géant américain. Pour télécharger une application, il est nécessaire de passer par un fichier apk tant le magasin AppGallery est contre-intuitif. Non seulement l’exercice est fastidieux, mais en plus, il est risqué. Attention donc aux plateformes par lesquelles vous passez. C’est d’autant plus dommage que tout l’intérêt de la Huawei MatePad Paper réside justement dans son ouverture aux applications tierces.
Heureusement, une fois vos applications téléchargées, on ressent assez peu l’absence de Google. Sur Kindle notamment, il est possible de profiter de l’ensemble de ses livres sans ralentissements ni problème de compatibilité. Même chose sur l’application de lecture directe, qui nécessitera toutefois d’importer manuellement tous vos livres au format ebook.
La liseuse de Huawei permet aussi de diversifier ses lectures, en optant pour des livres audio. Grâce à ses deux haut-parleurs et à sa connectivité Bluetooth, il suffit de télécharger votre application de livres audio préférés. La fonctionnalité devient progressivement la norme sur les liseuses haut de gamme, et il faut bien admettre que c’est un ajout agréable.
En ce qui concerne son autonomie, la Huawei MatePad Paper s’en tire avec les honneurs, et devrait assurer de longues sessions de lecture. La tablette tient une petite semaine sans flancher grâce à sa batterie de 3625 mAh. Elle se recharge en un peu plus de deux heures, ce qui reste correct pour un appareil de sa gamme.
Bloc-notes : l’atout phare
Côté bloc-notes, la Huawei MatePad Paper s’impose comme un support particulièrement complet. Il est possible de choisir entre quelques types de pinceaux, de prendre des notes vocales, d’enregistrer des conférences dans leur intégralité, ou encore de transformer des notes manuscrites en texte dactylographié. L’application permet aussi l’intégration d’images, et propose plusieurs canevas (todo, agendas, fiches de révision) pour faciliter la prise de notes. Fonction assez inédite, l’interface Notes permet aussi de verrouiller certains fichiers, qui ne seront accessibles que via une identification par empreinte digitale.
L’un des points forts de la tablette réside dans son stylet Huawei M-Pencil de seconde génération. Agréable à prendre en main, le stylet au design de crayon de papier profite d’une large mine et d’une accroche très agréable sur le papier. À noter que comme l’Apple Pencil, l’accessoire est un stylet actif qui devra être régulièrement rechargé par induction. Pas de panique, cela se fait automatiquement lorsqu’il est aimanté sur la tranche de la Huawei MatePad Paper. L’utilisation d’un tel accessoire revêt plusieurs avantages, puisqu’en plus d’être plus précis, le M-Pen profite aussi d’un excellent système de palm-reject. Reste que comme certains concurrents avant lui, la liseuse soufre d’un gros défaut : la latence. Le tracé accuse quelques millisecondes de décalage sur le geste, ce qui perturbe fortement la fluidité d’écriture.
Interface et logiciel : vraiment pas mal
Propulsée par un SoC Kirin 820E, 4 Go de RAM et 64 Go de mémoire de stockage, la Huawei MatePad Paper offre une interface soignée, et plusieurs atouts non négligeables. Son interface, d’abord, est peut-être l’une des plus agréables qu’il nous ait été donné de tester. Les widgets d’HarmonyOS 2 présents sur l’écran d’accueil permettent de visualiser d’un simple coup d’œil vos applications principales.
C’est d’ailleurs là tout l’intérêt du terminal : plutôt que de se contenter d’une liseuse et d’un bloc-notes, la Huawei MatePad Paper veut devenir un véritable hub de travail, capable d’intégrer votre boîte mail, votre agenda (sans possibilité de synchroniser un calendrier Google, c’est dommage) vos notes, et même de prendre en charge le multitâche. Le transfert depuis un smartphone ou un MatePad est quant à lui simplifié, et permet désormais d’afficher des documents d’un simple geste.
Une liseuse premium… mais pas une tablette
Sur beaucoup d’aspects, la Huawei MatePad Paper s’impose comme un hybride intéressant entre la liseuse et la tablette : son interface est réussie, son ouverture sur les applications tierces bienvenue (malgré l’absence de services Google), et elle offre de nombreuses fonctionnalités inédites particulièrement pratiques. Reste que pour remplacer une tablette multimédia, il faudra repasser.
Sans grande surprise, le taux de rafraîchissement adaptatif de la dalle e Ink ne permettra pas de lancer une vidéo ou de naviguer sereinement sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas une déception, mais il reste bon de le préciser : la Huawei MatePad Paper est une très bonne liseuse, flanquée de bon nombre d’outils supplémentaires. Mais ce n’est pas une tablette multimédia.
Prix et disponibilité
Sortie l’année dernière en Europe, la Huawei MatePad Paper est proposée à 499€ avec son stylet et son étui de protection. Un pack complet pour une liseuse qui ne manque pas d’atouts… Dommage que les services de Google répondent aux abonnés absents.
Découvrir la Huawei MatePad Paper
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HOS2 encore ?
La 3 est déjà sortie depuis avril, et Huawei parle déjà de la version 4….
Toujours un train de retard en Europe.
Ma MatePad 11 n’a toujours pas HOS3.0
Revue à côté de la plaque. Ce genre de produit, comme le Kindle Scribe ou le Remarkable 2, ses principaux concurrents, cible d’autres usages que de le multimédia ou d’ambitionner de “devenir une tablette”.
Vous faites erreur: voyager avec une tablette ultra mince, légère, accédant à Internet et tenant une semaine à 15 jours sans recharge est un vieux rêve.