Pionnier du marché de la trottinette électrique en France, E-Twow n’a plus autant le vent en poupe depuis l’arrivée de Xiaomi sur le marché. La célèbre marque chinoise a réussi à proposer des modèles à petits prix bien conçus. Si bien qu’elle a rencontré un énorme succès chez les particuliers, mais aussi chez les professionnels. Il n’y a pas si longtemps, les trottinettes Xiaomi étaient couramment utilisées par les services de Free Floating, notamment chez Uber.
Marque de connaisseur à l’époque où la trottinette électrique était un moyen de transport utilisé par quelques hurluberlus, E-Twow n’a pas connu même explosion. Si elle n’est pas aussi populaire que Xiaomi, il reste assez courant de croiser de E-Twow dans la rue. La marque a continué son bonhomme de chemin s’en vraiment s’en soucier et en sortant régulièrement de nouveaux modèles. Pour l’été 2021, E-Twow propose trois modèles millésimés 2020, mais affublé d’un “premium” pour symboliser quelques petits changements par rapport au modèle antérieur. Nous avons décidé de tester sa dernière version, lancée en mars 2021 : la GT 2020 Premium SE, qui en plus de performances supérieures a le mérite de proposer une connectivité Bluetooth. Un modèle assurément haut de gamme proposé à 899 euros. Que vaut ce nouveau cru et le prix est-il justifié ? Réponse dans ce test.
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Design et ergonomie
Si vous avez déjà vu une E-Twow, vous ne serez pas déboussolé par l’esthétique générale de la Booster GT SE. Elle reprend le design historique de la marque avec un deck assez long pour accueillir confortablement les deux pieds du pilote l’un derrière l’autre, mais pas assez pour le faire avec les pieds côte à côte. Il est de plus recouvert de caoutchouc antidérapant sur toute la longueur qui fait bien son office. La potence est vissée à trois endroits pour offrir un maximum de stabilité (et limiter les risques de casse). On peut ajuster la hauteur de guidon sur deux crans. C’est suffisant pour la plupart des adultes, sachant que ceux mesurant plus de 1,75 m préféreront sans doute la position haute.
Sur le guidon on retrouve les deux boutons-poussoirs habituels avec les gaz à droite et le frein à gauche. Ce dernier freine de l’avant et active la récupération d’énergie. Vous trouverez également à droite un levier de frein (type vélo) pour la roue arrière. Vous avez donc un double moyen de freinage qui, dans les deux cas, coupe immédiatement les gaz. Enfin, vous avez également un garde-boue qui fait aussi office de frein à pied au cas où. En pratique, il ne sera jamais utilisé dans les usages quotidiens, les deux premiers étant amplement suffisants. Par ailleurs, la taille du deck le rend assez difficile d’accès, même en cas d’urgence.
Le garde-boue intègre un petit système d’accroche dans lequel va venir se loger une griffe pour faire tenir la potence en position pliée et ainsi pouvoir soulever la trottinette. Avec 13 kg sur la balance, elle reste assez facilement portable, mais on préférera tout de même la déplacer en mode “Trolley” . Le pliage passe par un petit loquet en métal à actionner au pied. Particulièrement bien pensé, il s’ouvre en deux temps, d’abord “à vide” uniquement pour le décoller de la potence et ainsi offrir une meilleure prise sous le pied. Il suffit ensuite d’appuyer un peu plus fermement en poussant légèrement sur le guidon pour que celui-ci plie. Le système respire la solidité, tout en étant d’une simplicité déconcertante. C’est l’un des meilleurs systèmes de pliage qu’il nous a été donné de voir.
Ce système se montre diablement efficace et permet de plier la trottinette très simplement en quelques secondes. Si vous ne la pliez pas, sachez également que cette Booster GT SE intègre une béquille. Vous pourrez aussi replier les poignées du guidon pour gagner un peu d’espace, mais d’expérience, c’est rarement nécessaire.
Une trottinette vive à l’accélération comme au freinage
Si la Booster GT SE présente assurément bien, qu’en est-il de la conduite ? Sur la route, la trottinette se montre stable et procure un vrai sentiment de sécurité. On sent qu’on est sur un objet solide, fait de métal, rigide, sans craquement ou jeu à un aucun endroit. Après avoir parcouru 150 km avec l’objet, rien d’étrange à signaler non plus. Cela reste un petit échantillon pour juger sur la durée, mais c’est un bon signal. D’autres modèles ont montré des faiblesses bien plus rapidement. Les commandes de gaz et de frein sont situées sous les pouces droit et gauche respectivement. Contrairement à des modèles d’E-Twow antérieurs, ils sont suffisamment accessibles pour conserver les mains bien centrées sur les poignées et garantir une bonne stabilité.
Avec ses 700W de puissance en crête (500W nominal), la GT SE Premium accélère, et accélère bien. Le premier démarrage est pour le moins vif et il faudra un certain temps d’adaptation avant de bien doser l’accélérateur ou pour s’habituer à cette vivacité. Si elle surprend au début, elle se révèle cependant assez agréable par la suite, car il permet de reprendre facilement son chemin dans la circulation, notamment après les feux. Vous partirez souvent devant les véhicules thermiques à vos côtés, et laisserez le cycliste moyen sur place. À l’heure où les pistes cyclables sont de plus en plus encombrées, il est agréable de faire la course en tête. De plus, cette puissance vous permet de passer toutes les côtes que vous êtes susceptible de rencontrer en ville. De Montmartre à la rue des martyrs, la trottinette grimpe sans difficulté. C’est un vrai plus par rapport aux petits modèles de Mi Electric Scooter de Xiaomi qui peinent dans certaines de ces situations.
Ce comportement à l’accélération se retrouve aussi dans le freinage. Le freinage électrique a historiquement été assez mal dosé chez E-Twow, la Booster GT fait mieux. Presque trop d’ailleurs puisque le frein de la roue avant est sec, au point que dans certaines situations le soleil ne semble pas très loin. Il faudra donc le doser avec parcimonie et anticiper vos freinages. Le frein-tambour arrière se dose plus facilement en donnant plus de latitude jusqu’au blocage complet de la roue. Ce frein ne permet en revanche pas de récupérer de l’énergie. Finalement, le freinage le plus agréable est celui que l’on fait à la fois de l’avant de l’arrière, comme sur une moto. Nous n’avons pas eu besoin de réaliser un freinage d’urgence “en conditions réelles” (heureusement) durant notre test, mais nous l’avons simulé et une fois la trottinette bien prise en main, on arrive à freiner sur une distance relativement courte sans perdre l’équilibre.
Tout cela rappelle une nouvelle fois que lors de la réception d’une nouvelle trottinette, il est important de ne pas s’enhardir trop vite et de prendre le temps de s’habituer au comportement de l’objet avant de le pousser dans ses retranchements.
Confortable sur route, moins sur les pavés
Avec ses roues de 8 pouces de diamètre, la Booster GT SE Premium est capable de franchir les petits obstacles sans difficulté et notamment les bateaux, mais aussi les petits nids-de-poule et déformations de la chaussée. On apprécie également les pneus pleins à l’avant et à l’arrière pour éviter des crevaisons. En revanche, ces pneus sont moins confortables que ceux à chambre à air… notamment sur les pavés.
E-Twow a intégré des amortisseurs pour compenser, mais malgré cela, on manque de confort sur les pavés. Contrairement à des modèles sans amortisseurs, ils restent praticables sur de courtes durées, mais les vibrations les rendent assez inconfortables, tant est si bien qu’on cherchera à les éviter quand c’est possible. C’est un peu dommage et cela tranche avec le confort général que procure l’objet dans les autres conditions.
Pour le reste, les roues sculptées permettent d’évacuer correctement l’eau et le sentiment de sécurité reste présent sur une chaussée humide. On recommande toutefois d’éviter d’utiliser la trottinette dans ces conditions : cela reste plus glissant et les freinages sont plus longs. Malheureusement il est certains moments où l’on n’a pas vraiment le choix. Si pluie il y a, il faudra bien veiller à fermer le cache du connecteur de charge pour éviter que l’eau y pénètre.
De nuit, vous pourrez compter sur un phare avant. Ce dernier sert en réalité plus à être vu qu’à voir. Dans une ville éclairée, sa puissance n’est pas suffisante pour conférer un véritable gain de visibilité, c’est un peu mieux, mais il reste timide. Quoi qu’il en soit, l’éclairage avant est toute façon obligatoire, ce qui permet à la trottinette de se conformer au Code de la route.
Connectivité Bluetooth et commandes
La particularité de ce modèle est de proposer une connectivité Bluetooth ainsi qu’une application mobile. Cette dernière permet d’afficher quelques éléments et de sélectionner les différents modes de conduite afin de limiter la vitesse maximale : 6 km/h, 20 km/h et enfin 25 km/h (et 45 km/h dans les pays où c’est possible). Vous pourrez également y activer la fonction “Zéro Start”. C’est un peu plus pratique que via les commandes de la trottinette, mais cela reste assez anecdotique. On aurait aimé un peu plus de possibilités pour la rendre plus utile au quotidien. En vérité, passé la découverte, nous n’avons jamais rejoué avec le Bluetooth. C’est dommage, car l’écran LCD aurait pu afficher d’autres informations, on pense par exemple au GPS du smartphone.
L’affichage de la trottinette offre l’essentiel : vitesse, compteur (total et trajet), autonomie sont les éléments classiques, mais on apprécie également la présence de la température. C’est un petit plus assez sympathique et suffisamment rare pour être remarqué, mais qui nous fait nous étonner de ne pas avoir l’heure. Cela parait pourtant plus basique qu’un thermomètre.
Vous trouverez quatre boutons sous l’écran : klaxon, phare, compteur et allumage. Des combinaisons permettent également changer le mode de conduite ou activer/désactiver le Zéro Start. Ces dernières nécessitent toutefois d’éteindre la trottinette au préalable, il est donc impossible de changer de mode “à la volée”, c’est un peu dommage, car on aimerait pouvoir limiter sa vitesse à certains moments plus facilement, notamment lorsque l’on traverse des zones de rencontres par exemple. Dans le même ordre d’idée, on regrette également l’absence d’un régulateur de vitesse, qui serait parfois pratique pour se reposer le pouce lorsque l’on se trouve sur de longues voies dégagées.
Autonomie
Reste enfin l’épineuse question de l’autonomie. E-Twow annonce jusqu’à 50 km, mais évidemment cela varie grandement en fonction de l’utilisation. Durant notre test, nous avons réussi à parcourir 42 km sur une seule charge avec des parcours quotidiens mélangeant zones de plat et côtes (les Grands Boulevards et le boulevard Malesherbes principalement pour les Parisiens qui nous lisent) avec un pilote de 65 kg. Pour résumer, cela veut dire que vous pourrez à priori parcourir 35 km avant d’avoir à vous soucier de l’autonomie. C’est un très bon score pour une trottinette qui reste compacte et relativement légère. On notera par ailleurs que l’indicateur de charge restante est plus fiable qu’auparavant, mais pas encore parfait.
Pour ce qui est de la recharge, il nous a fallu un peu de moins de 5h pour retrouver une batterie à 100%. C’est en ligne avec les autres modèles comparables. Le chargeur en lui-même a la particularité de posséder un ventilateur. Cela garantit une bonne dissipation thermique pour ce dernier et c’est aussi un signal fort, qui sonne comme le symbole d’une trottinette haut de gamme qui n’a pas cherché à transiger sur la sécurité pour des économies de bout de chandelle. Cohérent avec les prestations générales de l’objet.
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Les E- Twoo ont un régulateur de vitesse…
Pas celle-ci, je confirme l’absence de régulateur.