Depuis l’année dernière, les confinements successifs ont été l’occasion d’apprendre à faire notre pain et nos pastilles de lave-vaisselle. Conséquence directe de notre enfermement forcé, la tendance DIY a explosé sur les réseaux sociaux, nous donnant envie de nous y mettre aussi. Pour ça, on s’est intéressé à la gamme Cricut, des machines de découpe qui règnent en maître sur Instagram, à travers les hashtags #DIY et #Crafting. Pour peu d’avoir un peu de budget et de talent, la marque nous promet de réaliser presque tout et n’importe quoi, depuis les décorations scintillantes jusqu’aux chaussettes de Noël kitsch pour glisser des cadeaux.
Le plus dur, c’est de choisir
Proposée à partir de 189,99€, la gamme Cricut se décline en 3 modèles distincts : la Cricut Joy, qui permet de découper des matériaux jusqu’à 11,43 cm, la Explore (289,99€), plus polyvalente, et enfin la Maker (499,99€) destinée aux professionnels ou aux véritables passionnés.
Plus accessible et surtout plus compact, notre choix s’est porté sur le modèle Joy. Évidemment, avec un prix en dessous des autres modèles et une taille largement réduite, la petite sœur de la gamme permet moins de choses que la Explore et la Maker. Alors que le reste de la gamme permet la découpe de tissu, de liège et de bois, mais aussi la rainure et la gravure, la Cricut Joy se contente du dessin, de la découpe sur une cinquantaine de matériaux, et – c’est nouveau – de la dorure. Sans être parfaitement exhaustif, c’est déjà bien suffisant lorsqu’on débute. D’autant plus que sa petite taille et son poids plume de 1,75 kg lui permettent d’être rangée à peu près partout.
Car c’est là le positionnement ambitieux de Cricut, et plus particulièrement de la Joy : offrir aux amateurs de DIY, même novices, tous les outils pour un rendu digne d’une création professionnelle, sans avoir à sacrifier des centaines d’euros d’investissement ni à passer des heures sur un logiciel de conception opaque.
Prise en main : pas si simple
Présentée dans son carton avec son adaptateur secteur (nord-américain et européen), la Cricut Joy est livrée avec sa lame de découpe, un stylo noir à pointe fine (0,4 mm) et un tapis de découpe standard. Des échantillons de papier cartonné et de vinyle viennent compléter le tout. Dépourvue de boutons physiques, l’utilisation de la machine repose uniquement sur sa connexion Bluetooth. Couplée à un smartphone ou à un ordinateur, la Cricut Joy nécessite en effet l’installation du logiciel Cricut Design Space pour fonctionner. Ce dernier sert non seulement de passerelle de connexion, mais c’est aussi grâce à lui qu’il est possible de créer les projets les plus ambitieux.
Malgré sa facilité d’installation et de connexion, la Cricut Joy n’échappe pas à une période tâtonnante de prise en main. Les premiers essais sont parfois laborieux, surtout lorsqu’on utilise un nouveau médium de découpe. Aussi, n’espérez pas réussir immédiatement à réaliser les œuvres de vos rêves, il vous faudra sans doute quelques ratés avant de concrétiser vos projets.
Sur l’interface du Cricut Design Space notamment, il vous faudra sans doute quelques heures pour être parfaitement rodé. À moins d’opter uniquement pour des designs clés en main, ce qui manquera vite d’intérêt, le logiciel possède de nombreuses subtilités qu’il est nécessaire de comprendre pour profiter de toutes les fonctionnalités offertes par la machine. Les habitués de la suite Adobe (Photoshop et Illustrator) ne devraient pas être trop dépaysés, mais pour les débutants on conseillera quand même de parcourir les nombreux tutoriels qui existent sur YouTube, ou mieux, de faire appelle à une ambassadrice de la marque pour un cours particulier.
Alors que la Cricut Joy nous semblait particulièrement compliquée à prendre en main, il n’aura finalement fallu que quelques heures (et tout autant de fails) pour définitivement prendre en main l’interface du Cricut Design Space, qui s’avère rapidement plus simple qu’il n’y paraît. Une fois le design validé, la machine se charge ensuite de toute la partie création, en vous indiquant précisément quels matériaux charger sur le tapis de coupe et quand changer les outils. Le plus compliqué à ce stade restera de faire votre choix entre les différents matériaux proposés par la marque.
Machine à tout faire, ou presque
Même en proposant un champ d’action beaucoup plus restreint que la Explore et la Maker, la Cricut Joy permet une vaste gamme d’opérations : en plus de pouvoir dessiner à peu près n’importe quel motif, la machine est aussi compatible avec une cinquantaine de matériaux pour la découpe. Parmi eux, on retrouve les plus classiques, comme le carton et le papier, mais aussi des médiums plus originaux, comme du vinyle autocollant, du thermocollant HTV, des feuilles de dorure pour la carterie, ainsi que des feuilles d’encre Infusible à sublimation, qui s’imposent comme une petite révolution.
Avec autant de matériaux, et une perspective de création quasiment infinie, la gamme Cricut permet de tout faire, ou presque. On salue d’ailleurs la qualité des Smart matériaux conçus par la marque, qui permettent de faciliter encore davantage la création, en proposant une large gamme de matériaux adaptés, et compatibles sans tapis de coupe.
Seul regret, même si la gamme de médium proposé a tendance à nous submerger de possibilités – quitte parfois à nous laisser indécis devant autant de choix – on réalise vite qu’à l’exception du papier et du carton (qu’il est possible d’acheter auprès de n’importe quelle marque), les matériaux vinyle, thermocollants et Infusible Ink manquent parfois de diversité. En marge des quelques modèles fantaisie qui existent, on aurait préféré bénéficier d’une gamme de couleurs “classique” plus étendue. D’autant plus que la Joy souffre d’un catalogue plus restreint que la Maker, ce qui nous aura parfois obligé à redimensionner nous-mêmes certains matériaux aux dimensions de la petite machine. Enfin, et c’est un problème propre à la France, les revendeurs officiels de matériaux Cricut sont souvent mal achalandés, ce qui se révèle assez frustrant lorsqu’on a un projet bien précis en tête. Il faudra ainsi jongler avec les stocks d’Amazon (et notamment la version US), Cultura et Zodio pour être sûrs de trouver son bonheur.
Parfait pour Noël (et le reste de l’année)
Après quelques semaines de prise en main, l’approche de Noël nous aura finalement motivé à réaliser une série de créations aussi kitchs que thématiques. Depuis les cartes de vœux, jusqu’aux boules personnalisées, en passant par les calendriers de l’Avent, il n’y a pas grand chose que Cricut ne sache pas faire.
D’autant plus que couplée à la Easy Press 2, la Cricut Joy permet encore plus d’options. En plus de la carterie et de la découpe, la machine permet de découper, puis de fixer, des matériaux thermocollants sur n’importe quel tissu (et notamment sur des sneakers). Grâce à la technologie Infusible Ink, basée sur l’encre à sublimation, le rendu est encore plus impressionnant : à forte chaleur, le motif se transforme en gaz et vient directement imprégner la fibre du tissu (attention, ce dernier soit être majoritairement composé de polyéther), pour un rendu digne d’un professionnel, et surtout bien plus durable qu’avec du thermocollant. Très capricieux, le matériau nécessite en revanche une manipulation bien plus délicate que le reste des consommables de la gamme, sous peine d’obtenir un effet délavé pas franchement réussi.
Si de nombreux designs sont disponibles directement depuis l’interface principale, tout l’intérêt de la machine réside dans sa capacité à exécuter nos propres créations. Pour les projets les plus simples, il est possible de travailler directement depuis l’interface de Design Space. Pour les dessins et les découpes complexes, il est aussi possible d’importer directement un fichier SVG dans l’application. D’autant plus que les créations “clés-en-main” proposées par Cricut sont pour la plupart payantes, soit en achat direct, soit via l’abonnement Cricut Access, proposé à 9,99€ par mois. Si l’option (offerte pendant un mois à l’achat d’une machine) permet de prendre en main les outils mis à disposition, elle se révèle donc rapidement limitée.
En réalité, et bien au-delà de Noël, la Cricut Joy permet aussi de réaliser de nombreux projets pour faciliter le quotidien. Étiqueter des bocaux, réaliser des décorations de dernières minutes ou créer des cadeaux personnalisés… à condition d’avoir un peu de temps, beaucoup d’imagination et les consommables adéquats, la machine offre des possibilités quasiment illimitées.
Le prix de la créativité
Inutile de faire durer le suspens, la Cricut Joy est une réussite. Polyvalente, facile à prendre en main et capable d’assurer des rendus professionnels assez incroyables, la machine d’entrée de gamme de la marque nous faisait de l’œil depuis quelques années déjà, et c’est véritable coup de cœur. Après plusieurs mois de test, notre seul regret est de ne pas avoir opté pour le modèle Maker, car il faut bien l’admettre : si la machine est à réserver aux passionnés de loisirs créatifs, elle apporte une véritable plus-value par rapport à n’importe quelle création manuelle, au point de rapidement devenir indispensable.
Pour autant, l’achat d’une machine Cricut représente un coût non négligeable, qui devra être placé en perspective par rapport à l’utilisation que vous en ferez. En plus de la machine seule (189,99€ à 499,99€), il faudra aussi additionner le coût des outils et des accessoires (quelques dizaines d’euros), mais surtout des consommables. Car comme pour une imprimante classique, c’est pour renouveler son stock de matériaux qu’il faudra régulièrement passer en caisse. Heureusement au milieu de cet océan de dépenses, la marque a le bon goût de ne pas pousser à la consommation concernant son abonnement Premium. Tandis que les artistes dans l’âme pourront créer leurs propres designs, les moins créatifs n’auront qu’à chercher sur Internet pour trouver gratuitement des flopées de contenus originaux et gratuits.
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