Ce 24 janvier, les joueurs fans de jeux d’action aventure pourront mettre la main sur le fameux Forspoken, l’un des plus grands projets des studios Square Enix. Autrement connu sous le nom de Project Athia, il s’agit d’un opus particulièrement attendu, depuis quelques années, tant il promettait de réconcilier de la meilleure manière les RPG et les jeux d’aventure plus narratifs.
Après une preview de 3h plutôt convaincante, le jeu se dévoile dans toute sa splendeur dans notre test sur plusieurs dizaines d’heures. Square Enix réussit-il à conjuguer le meilleur des deux mondes et à nous fournir l’épopée épique que l’on attendait ? La réponse dans ce test de Forspoken.
Rien de nouveau sous le soleil
Une histoire accrocheuse, des enjeux grandiloquents, et une héroïne forte : ce que nous promet Forspoken n’est pas passé inaperçu. C’est d’ailleurs au cours de ses trailers impressionnants que le titre s’est bâti une réputation avant même d’être disponible sur consoles et PC. Manette en main, le résultat s’avère très différent de ce que l’on imaginait.
Les premières heures servent évidemment à l’introduction de l’histoire, des personnages, des différents éléments de gameplay et du fil rouge qui relie le tout. Frey Holland est une jeune New-Yorkaise, délinquante récidiviste et orpheline depuis sa naissance. Après un énième déboire avec la justice, elle se retrouve propulsée dans un monde magique de manière inattendue, sans espoir de retour immédiat.
Accompagnée d’un étrange bracelet qui parle, elle va devoir se familiariser avec ce nouvel univers, dont elle pourrait être la salvatrice ou la destructrice. Si de prime abord la proposition est alléchante, on la trouve finalement plus classique qu’elle n’y parait. On lui adore son humour, son décalage entre les deux mondes et le caractère unique de ses personnages, mais on lui regrette parfois la caricature de son récit épique, la prévisibilité des événements et surtout son rythme.
Comme dans tout jeu d’action aventure, l’histoire est souvent ponctuée de cinématiques et phases un peu plus narratives. C’est elles qui permettent le lien entre toutes les quêtes, primaires comme secondaires. Ces dernières sont toutefois largement décevantes par rapport au reste du titre. Souvent très statiques, avec un style japonais old school, Forspoken a du mal à faire ancrer son univers dans la modernité qu’il plébiscite.
Visuellement, on se doit de faire le même constat. À quelques égards, le jeu de Square Enix est impressionnant, notamment en ce qui concerne certains environnements et les personnages non humains. Mais l’impression de photoréalisme n’y est pas, et cela vaut pour la motion capture et la modélisation au global (expressions faciales, cheveux, mouvements, etc), les décors vastes mais vides et/ou répétitifs et même l’incrustation des PNJ dans les scènes du jeu. Les textures sont tantôt quasi inexistantes ou tantôt s’entrechoquent pour donner une impression de non aboutissement au jeu. Les tentatives de naturel sont veines et on ne se projette pas du tout.
Une usine à loot infini
Une déconvenue qui nous laisse penaud tant le potentiel de Forspoken est grand. Ce dernier ne réside toutefois pas dans son intrigue, mais plutôt dans son gameplay extrêmement varié et tout simplement addictif. Avec son énorme carte, Athia vous offre un monde gigantesque à explorer à votre guise et ce très librement. Points d’intérêts, quêtes annexes, donjons à butin, refuges et monuments ponctuent la quasi totalité de votre aventure et on aurait tendance à penser que c’est une excellente chose.
Contrairement aux phases narratives, on voit dans cet aspect tout le dynamisme et la diversité que Square Enix nous a promis. Une fois lancés dans le monde ouvert, on se retrouve happés par un milliard de choses à faire pour augmenter nos statistiques de personnages, récupérer des objets rares et utiles, tuer des ennemis pour améliorer nos sorts ou encore récupérer du mana à tour de bras.
Cette manière d’aborder l’univers de Forpsoken nous change des aventures ultra guidées dont nous avons désormais l’habitude et on se retrouve ici dans un gameplay à l’ancienne, la fluidité et l’aisance technologique en plus. En mode performance, on apprécie vivement le rendu des actions surtout lors de combats à grande échelle qui restent tout à fait compréhensibles, bien que variables à certains moments.
S’il y a une chose que l’on peut regretter cependant, c’est le manque d’interactivité. Certains apprécieront que le jeu soit davantage concentré sur son gameplay, et il s’agit en effet d’un point fort, surtout lorsqu’il est abouti comme c’est le cas sur quelques points. En revanche, le format même du titre (qui est intrinsèquement lié à son histoire et que nous ne dévoilerons pas ici) ne nous permet pas d’avoir beaucoup de contact humain pour nous sortir de cette zone infinie de temps à autre.
Pour vous divertir, des hordes d’ennemis en tous genres qui réapparaissent à tout bout de champs bon gré mal gré, mais aussi et surtout quelques missions facultatives qui nous montrent que l’accessibilité n’est pas seulement une affaire de difficulté. Pour augmenter certaines de vos compétence ou gagner des récompenses, certains objectifs d’une extrême simplicité vous tendent les bras. Attention tout de même, les quêtes annexes ne sont pas toutes disponibles éternellement, on vous conseille donc de les effectuer avant de le regretter.
Des combats pas si magiques
Autre nerf de la guerre pour Square Enix, le système d’affrontements magiques au cœur même de Forspoken. En tant qu’élue envoyée sur une terre inconnue, vous avez accès à quelques sorts accordés par Krav, le fameux bracelet magique. Si quelques options vous sont proposées au départ, il est possible de les étoffer au fur et à mesure de votre exploration et et de les améliorer grâce aux nombreuses ressources que vous trouvez.
En dépit de toutes les options possibles, vous n’aurez cependant la possibilité d’utiliser que deux compétences à la fois en combat, bien que celles-ci puissent être changées à tout moment. Frey n’a que deux angles d’action : attaque ou défense. Quel que soit le sort utilisé, les combats sont souvent répétitifs et ne dynamisent pas forcément des phases qui pourtant mériteraient d’être plus actives.
Cela n’enlève rien à la difficulté des altercations qui raviront les fans de défis… du moins au début. Si vous êtes du genre à explorer tous les lieux et à tout piller pour améliorer vos compétences, alors les défis n’auront vite plus rien d’alléchants. D’autant plus qu’il faut composer avec la super vitesse de notre héroïne ce qui n’est pas toujours chose aisée.
On ne dira pas qu’elle est complètement incontrôlable (oups, on l’a dit quand même) mais il vous faudra un sacré coup de main avant de pouvoir vous fier au parkour magique de Frey. Celui-ci vous est utile pour monter sur les murs, sauter à des hauteurs improbables ou vous déplacer plus rapidement pour esquiver. Ses conséquences se révèlent souvent aléatoires et c’est pourquoi cet ajout finit par être une malédiction plus qu’un don. C’est dommage pour Forspoken qui se perd dans ses ambitions trop grandes, même en ce qui concerne l’un des aspects les plus plébiscités par le studio.
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