C’est assez paradoxal, mais Danganronpa 2 rend rétrospectivement le premier épisode intéressant.
Pas vraiment connue en France – d’autant que les jeux sont uniquement en anglais, autant vous prévenir tout de suite – la série des Danganronpa est très singulière. Il s’agit de visual novel mélangeant des éléments de point and click et de procès, un peu comme dans Phoenix Wright.
Voilà le topo : seize lycéens se retrouvent enfermés dans un lieu (en l’occurrence, une île tropicale) par un psychopathe apparaissant sous la forme d’un ours noir et blanc, et doivent vivre ensemble. Le seul moyen de s’échapper est d’assassiner un autre élève et de ne pas se faire prendre. Ainsi, après qu’un mort soit découvert, un procès se tient pour déterminer qui est le coupable. Si le coupable est découvert, lui seul sera exécuté et la vie sur l’île reprendra son cours. Si en revanche un innocent est accusé à tort, tout le monde est exécuté sauf le véritable meurtrier qui sera alors libre.
Vous jouez un de ces 16 lycéens et vous devrez résoudre des enquêtes de meurtres afin de désigner les coupables et ainsi éviter les exécutions fantaisistes, graphiques et violentes. Je ne peux malheureusement pas vous les décrire sans violemment vous spoiler l’histoire. S’il n’y a pas beaucoup de commentaires à faire sur les phases d’enquêtes, très linéaires et classiques, il y a beaucoup plus à dire sur les phases de procès, extrêmement particulières.
Si dans un Phoenix Wright vous avez tout le temps du monde pour opposer une preuve à un témoignage contenant une contradiction, dans Danganronpa, vous jouez tout le temps contre la montre. Pendant les phases dites de « non-stop debate », tout le monde parle pendant une période donnée à l’issue de laquelle, c’est le game over. On vous assigne un certain nombre de preuves sous forme de balles de pistolet et vous devez tirer sur la phrase qui contient une contradiction parmi celles qui défilent devant vous. Mais attention, vous ne pouvez pas faire feu sur n’importe quelle phrase avec n’importe quelle balle. Seules certaines y sont sensibles et sont indiquées en orange. Avec une seule phrase qui contient une contradiction par débat, trompez-vous de cible ou tirez avec la mauvaise cible, et votre barre de crédibilité en pâtira. Si elle tombe à zéro, c’est évidemment le game over.
Ce système plutôt bien rodé fonctionne toujours aussi bien que depuis le premier épisode. Les mécaniques de gameplay se complexifient au fur et à mesure de la progression du joueur. On se retrouve ainsi avec de plus en plus de balles inutiles, des phrases de perturbations viendront se mettre entre vous et les phrases orange (il faudra alors les abattre avec une touche particulière avant de pouvoir tirer une balle), il faudra transformer certaines phrases en balles avant de la tirer sur une autre, etc. Nouveauté de cet épisode, des phrases en bleu font leur apparition. Celles-ci, il ne faudra pas les contredire, mais au contraire les étayer.
Cependant, et comme d’habitude avec Danganronpa, le jeu part dans tous les sens tant avec de bonnes idées qu’avec de mauvaises. On a donc toujours les phases du « Hangman Gambit » (un jeu de pendu qui intervient parfois durant les procès) et de « Panic Talk Action » (espèce de jeu de rythme où il faut faire se rendre à l’évidence une personne qui refuse d’admettre un accusation), toujours aussi inutiles à mon sens, sinon frustrantes, elles ont toutefois été légèrement améliorées dans leur ergonomie par rapport au premier épisode. Quant aux phases de « Closing Argumen » où le joueur doit reconstituer un comics résumant tout l’affaire, elles sont toujours aussi excellentes. C’est toujours LE moment qu’on attend avec impatience à la fin de chaque procès.
Deux nouvelles phases font également leur apparition, il s’agit du « Rebutal » (vous devez trancher des phrases au sabre avant de trouver une contradiction en orange et d’utiliser la bonne preuve dessus) et du “Logic Dive” (sorte de Vectagon où vous devez éviter les obstacles et choisir le bon embranchement en fonction des énigmes et des réponses qu’on vous propose). Si la première n’apporte pas grand-chose, mais n’est pas non plus désagréable, la seconde est plutôt sympa à jouer et permet de respirer dans les longues phases étouffantes de réflexion.
Mais tout ça, c’est du détail. En réalité, Danganronpa 2 brille par son scénario, qui, s’il connait quelques longueurs en milieu de partie, arrive à monter en puissance et à se conclure de manière incroyable. Et c’est là qu’on se rend compte que si le titre arrive à faire ça, c’est grâce aux déboires scénaristiques du premier épisode. Car si le second épisode possède une fin bien plus dynamique que le premier, c’est tout simplement qu’il n’a plus à expliquer dans un plot twist final qui fait mal au crâne les caractéristiques bien particulières de l’univers du jeu (et que je ne vais évidemment pas expliquer en détail ici). Étant donné que tous les éléments difficiles à amener dans l’histoire ont déjà été exposés dans le premier épisode, c’est tout un pan d’explication qui est épargné à Danganronpa 2, qui peut alors se concentrer uniquement sur le destin de ses protagonistes. Évidemment, cela sous-entend que vous devez avoir fait Danganronpa pour jouer à celui-ci (qui spoile méchamment dès le 2e ou 3e chapitre), mais pour le coup, ce second opus justifie sûrement d’endurer la conclusion poussive du premier.
Danganronpa 2 a brisé mon petit cœur en mille morceaux après m’avoir rendu accro. On ne peut pas rester indiffèrent à tout ce qui fait les caractéristiques de ce jeu : les musiques, les graphismes, l’histoire, tout sonne délicieusement faux ce qui renforce sciemment le sentiment de malaise du jeu. Le gameplay continue certes de partir un peu dans tous les sens, mais souvent dans le bon malgré tout, surtout avec les quelques améliorations apportées. Quant à l’histoire, il s’agit du principal intérêt du jeu qui, si on s’y implique un tout petit peu, récompense le joueur avec un final à la fois terrible et passionnant. Si vous hésitiez à vous lancer dans la série, ce second épisode est la bonne raison qui devrait vous inciter à franchir le pas.
Danganronpa 2 : Goodbye Despair coûte environ 40€ et c’est déjà disponible sur PS Vita.
Pas vraiment connue en France – d’autant que les jeux sont uniquement en anglais, autant vous prévenir tout de suite – la série des Danganronpa est très singulière. Il s’agit de visual novel mélangeant des éléments de point and click et de procès, un peu comme dans Phoenix Wright.
Voilà le topo : seize lycéens se retrouvent enfermés dans un lieu (en l’occurrence, une île tropicale) par un psychopathe apparaissant sous la forme d’un ours noir et blanc, et doivent vivre ensemble. Le seul moyen de s’échapper est d’assassiner un autre élève et de ne pas se faire prendre. Ainsi, après qu’un mort soit découvert, un procès se tient pour déterminer qui est le coupable. Si le coupable est découvert, lui seul sera exécuté et la vie sur l’île reprendra son cours. Si en revanche un innocent est accusé à tort, tout le monde est exécuté sauf le véritable meurtrier qui sera alors libre.
Vous jouez un de ces 16 lycéens et vous devrez résoudre des enquêtes de meurtres afin de désigner les coupables et ainsi éviter les exécutions fantaisistes, graphiques et violentes. Je ne peux malheureusement pas vous les décrire sans violemment vous spoiler l’histoire. S’il n’y a pas beaucoup de commentaires à faire sur les phases d’enquêtes, très linéaires et classiques, il y a beaucoup plus à dire sur les phases de procès, extrêmement particulières.
Si dans un Phoenix Wright vous avez tout le temps du monde pour opposer une preuve à un témoignage contenant une contradiction, dans Danganronpa, vous jouez tout le temps contre la montre. Pendant les phases dites de « non-stop debate », tout le monde parle pendant une période donnée à l’issue de laquelle, c’est le game over. On vous assigne un certain nombre de preuves sous forme de balles de pistolet et vous devez tirer sur la phrase qui contient une contradiction parmi celles qui défilent devant vous. Mais attention, vous ne pouvez pas faire feu sur n’importe quelle phrase avec n’importe quelle balle. Seules certaines y sont sensibles et sont indiquées en orange. Avec une seule phrase qui contient une contradiction par débat, trompez-vous de cible ou tirez avec la mauvaise cible, et votre barre de crédibilité en pâtira. Si elle tombe à zéro, c’est évidemment le game over.
Ce système plutôt bien rodé fonctionne toujours aussi bien que depuis le premier épisode. Les mécaniques de gameplay se complexifient au fur et à mesure de la progression du joueur. On se retrouve ainsi avec de plus en plus de balles inutiles, des phrases de perturbations viendront se mettre entre vous et les phrases orange (il faudra alors les abattre avec une touche particulière avant de pouvoir tirer une balle), il faudra transformer certaines phrases en balles avant de la tirer sur une autre, etc. Nouveauté de cet épisode, des phrases en bleu font leur apparition. Celles-ci, il ne faudra pas les contredire, mais au contraire les étayer.
Cependant, et comme d’habitude avec Danganronpa, le jeu part dans tous les sens tant avec de bonnes idées qu’avec de mauvaises. On a donc toujours les phases du « Hangman Gambit » (un jeu de pendu qui intervient parfois durant les procès) et de « Panic Talk Action » (espèce de jeu de rythme où il faut faire se rendre à l’évidence une personne qui refuse d’admettre un accusation), toujours aussi inutiles à mon sens, sinon frustrantes, elles ont toutefois été légèrement améliorées dans leur ergonomie par rapport au premier épisode. Quant aux phases de « Closing Argumen » où le joueur doit reconstituer un comics résumant tout l’affaire, elles sont toujours aussi excellentes. C’est toujours LE moment qu’on attend avec impatience à la fin de chaque procès.
Deux nouvelles phases font également leur apparition, il s’agit du « Rebutal » (vous devez trancher des phrases au sabre avant de trouver une contradiction en orange et d’utiliser la bonne preuve dessus) et du “Logic Dive” (sorte de Vectagon où vous devez éviter les obstacles et choisir le bon embranchement en fonction des énigmes et des réponses qu’on vous propose). Si la première n’apporte pas grand-chose, mais n’est pas non plus désagréable, la seconde est plutôt sympa à jouer et permet de respirer dans les longues phases étouffantes de réflexion.
Mais tout ça, c’est du détail. En réalité, Danganronpa 2 brille par son scénario, qui, s’il connait quelques longueurs en milieu de partie, arrive à monter en puissance et à se conclure de manière incroyable. Et c’est là qu’on se rend compte que si le titre arrive à faire ça, c’est grâce aux déboires scénaristiques du premier épisode. Car si le second épisode possède une fin bien plus dynamique que le premier, c’est tout simplement qu’il n’a plus à expliquer dans un plot twist final qui fait mal au crâne les caractéristiques bien particulières de l’univers du jeu (et que je ne vais évidemment pas expliquer en détail ici). Étant donné que tous les éléments difficiles à amener dans l’histoire ont déjà été exposés dans le premier épisode, c’est tout un pan d’explication qui est épargné à Danganronpa 2, qui peut alors se concentrer uniquement sur le destin de ses protagonistes. Évidemment, cela sous-entend que vous devez avoir fait Danganronpa pour jouer à celui-ci (qui spoile méchamment dès le 2e ou 3e chapitre), mais pour le coup, ce second opus justifie sûrement d’endurer la conclusion poussive du premier.
Danganronpa 2 a brisé mon petit cœur en mille morceaux après m’avoir rendu accro. On ne peut pas rester indiffèrent à tout ce qui fait les caractéristiques de ce jeu : les musiques, les graphismes, l’histoire, tout sonne délicieusement faux ce qui renforce sciemment le sentiment de malaise du jeu. Le gameplay continue certes de partir un peu dans tous les sens, mais souvent dans le bon malgré tout, surtout avec les quelques améliorations apportées. Quant à l’histoire, il s’agit du principal intérêt du jeu qui, si on s’y implique un tout petit peu, récompense le joueur avec un final à la fois terrible et passionnant. Si vous hésitiez à vous lancer dans la série, ce second épisode est la bonne raison qui devrait vous inciter à franchir le pas.
Danganronpa 2 : Goodbye Despair coûte environ 40€ et c’est déjà disponible sur PS Vita.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.