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[Test] Crush Your Enemies : c’est l’histoire d’un RTS qui a ranimé le RTS [PC]

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Contrairement à ce que les sorties annoncées de Dawn of War III et Halo Wars II pourraient laisser à penser, le RTS n’est plus le genre…

Contrairement à ce que les sorties annoncées de Dawn of War III et Halo Wars II pourraient laisser à penser, le RTS n’est plus le genre star (du PC) qu’il était au début des années 2000. Les Polonais de Vile Monarch viennent néanmoins de prouver qu’il est encore possible de faire évoluer la stratégie en temps réel, et ce, de manière admirable.

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Il y a quelques jeux comme ça ; dont on tombe amoureux après quelques clics de souris seulement. Crush Your Enemies est de ceux-là. Car derrière les graphismes et le character design pas franchement sublimes (qui a dit que c’était moche ?) se cache un game design particulièrement inspiré. Avec un terrain damé, une huitaine de types d’unités, quelques bâtiments et une dizaine de règles simples, les indés de Vile Monarch ont réussi à accoucher d’un jeu d’Echecs nerveux et extrêmement prenant. Le tout vendu pour la modique somme de 10 euros.

Crush Your Enemies est également de ces concepts qu’il est délicat d’expliquer, de par la quantité de petites règles qui façonnent sa mécanique de jeu. Si tout ce qui va suivre vous paraît totalement abscons, ne vous inquiétez pas, la progression à travers les deux campagnes s’opère dans une grande douceur. Ces deux campagnes proposent chacune leur lot de missions, que l’on débloquera petit à petit au gré des objectifs réussis (qui donnent des bons points pour accéder aux missions d’après). Il faut concevoir l’expérience Crush Your Enemies comme une suite de casse-tête à résoudre à force de clics et d’essais (en adoptant d’autres plans d’attaque ou de défense après un échec). La présence de 3 objectifs par mission (un facile et deux plus costauds, qui vont orienter votre tactique) assure en passant à chaque niveau une réelle rejouabilité.

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Mais rentrons dans le vif du sujet en dressant les grandes lignes qui régissent la victoire sur Crush Your Enemies, vous voulez bien ?

[nextpage title=”Un objectif pour une tactique”]

Derrière les grandes lignes qui vont suivre, il y a également une quantité de petites règles, qu’on ne détaillera pas ici car elles font partie du plaisir de la découverte (et que ce serait aussi très long, soyons honnêtes).

– Chaque terrain de jeu fait la taille d’un écran. Vous n’aurez jamais à scroller avec la souris pour découvrir une zone cachée. Ce terrain de jeu, il est également damé, comme aux Echecs. En début de mission, certaines cases sont propriétés de l’ennemi alors que d’autres vous appartiennent. Crush Your Enemies est avant tout une guerre de contrôle, où la conquête du terrain est cruciale pour prendre l’avantage dans le combat. Pour récupérer un terrain ennemi, il suffit d’y poster des troupes. Plus les troupes sont nombreuses (50 au maximum par case), plus le terrain est vite récupéré. Il change alors de couleur, et ce sera à l’ennemi d’attaquer le terrain convoité s’il veut y marcher tranquillement dessus.

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– Il y a différents types de troupes. Comme dans un RTS classique, la victoire se jouera bien évidemment sur la qualité mais aussi la quantité de ces troupes lors des combats. Comme dans un Age of Empires, vous avez des paysans, des archers, des guerriers, et puis un peu plus tard dans la partie, des mages, des unités anti-archers et même des scouts (spécialisés dans la conquête express de terrains neutres ou ennemis). Les oppositions sont connues : les paysans se font maraver contre tout le monde, les archers gagnent contre les guerriers (s’ils ne sont pas sur la même case seulement, on y reviendra), les anti-archers battent les archers alors que les mages vont bonifier les unités qui se situent dans les cases alentour.
Est-ce que vous suivez jusqu’à présent ? OK. Alors on continue.

– Chaque mission comporte 3 objectifs, on l’a dit un peu plus haut. Le premier vous invite généralement à détruire la faction adverse, alors que les seconds sont des objectifs plus difficiles à atteindre, ou exigent que vous détruisiez la faction adverse mais dans un certain laps de temps ou en utilisant un certain type d’unités. Sauf exception, chaque mission dure une dizaine de minutes, et vous allez de toute façon vite voir si vous êtes parti sur la bonne stratégie ou pas. Si ce n’est pas le cas, on recommence et puis ce n’est pas grave, on essaie autre chose. On va aussi relancer la partie pour essayer de compléter le dernier objectif (qui donnera des points pour progresser et de la monnaie « houblonnée » pour acheter des items à la boutique).

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Sur les premières missions, vous n’aurez pas grande latitude tactique, il faudra juste veiller à ne pas faire n’importe quoi avec vos quelques troupes. Par exemple, si vous avez des archers, il faut faire attention à ce que des guerriers ne viennent pas les attaquer au corps à corps car quand un combat est engagé, vous ne pouvez battre en retraite. Mais ça va rapidement se complexifier, avec plusieurs groupes à gérer, plusieurs types d’unités différents (des unités de différent type ne peuvent pas se trouver sur une même case), des bâtiments de production à défendre, et même, dans la seconde campagne, deux ressources à récolter (de la nourriture pour créer des paysans et du bois pour construire des bâtiments).

Si ce n’est pas tout à fait clair, vous pouvez aller lire ou relire nos premières impressions où on avait pris un peu plus le temps de décrypter le système de jeu.

Ou regarder les toutes premières missions en vidéo (pas vraiment passionnantes d’un point de vue tactique, mais ça donne quand même une idée).

[nextpage title=”Un humour décapant”]

Crush Your Enemies, c’est ça, une foultitude de règles que le jeu va nous faire apprendre petit à petit. Ce qu’on aime surtout, c’est que le titre renvoie exactement les mêmes sensations que celles qui étaient renvoyées par les grands RTS des années 1990-2000. On est vraiment dans le subtil équilibre entre micro et macro propre au RTS, à devoir gérer en même temps 5-6 groupes d’unités, tout en regardant avec une grande attention ce que l’adversaire mijote. L’absence d’un brouillard de guerre joue d’ailleurs son rôle dans la présence, constante, d’une certaine tension. Vous partez attaquer sa caserne au sud de la carte, votre adversaire fonce avec ses guerriers récupérer votre archerie au nord. Moult choix se dressent déjà devant vous : reculer, foncer, couper son groupe en deux… Sur 10 minutes, on est sur du choix permanent, entre le type d’unités à construire et les priorités à attaquer et à défendre.

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Ce qui a été reproché à un jeu comme Age of Empires également, qui a sans doute joué dans le déclin du RTS et qui n’existe pas dans Crush Your Enemies, c’est le relatif ennui qui peut survenir dans les toutes premières minutes. Ici, ça commence de suite et les temps morts sont pratiquement nuls. La deuxième partie de la campagne est d’ailleurs un vrai combat pour les nerfs sur quelques parties, quand on doit gérer simultanément sa production économique et la gestion de ses troupes.

Concernant la durée de vie, ça va varier largement selon que vous remplissiez tous les objectifs ou non. Personnellement, j’ai joué une petite huitaine d’heures avant d’écrire le test (pour terminer les deux campagnes) en sachant que je n’ai rempli que 2/3 des objectifs et que j’avais déjà pas mal roulé ma bosse sur les versions anticipées du jeu.

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En revanche, quelque chose que j’aurais peut-être dû préciser avant, c’est que c’est que du solo. Enfin non, mais impossible de trouver quelqu’un sur les serveurs pour trouver un adversaire prêt pour un duel. Venons-en d’ailleurs aux petits défauts du jeu (au-delà du graphisme qui peut rebuter) : des situations qui manquent de clarté quand il y a trop de types d’unités différents sur une carte ou sur les missions de nuit, une boutique d’items spéciaux (pour bonifier ses unités, créer un leurre, etc.) pas très intéressante et donc ce mode Duel en ligne vide de joueurs (au moment de sa sortie, donc ça devrait pas changer miraculeusement) que je n’ai pas pu tester. Mais bon, il en faudrait quand même plus pour gâcher cette jolie fête. Un autre petit point positif pour finir : l’humour absurde permanent et souvent très débridé entre deux missions (même si on peut ne pas aimer) et la traduction française.

Crush Your Enemies, sur PC, 9,99 euros sur Steam

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Notre avis

C'est malin, c'est intelligent, c'est nerveux, c'est prenant... Crush Your Enemies est un jeu qui ne paie pas de mine mais qui, à l'instar d'un Hidden in Plain Sight, s'avère un petit bijou de game design. C'est vraiment une belle relecture du RTS, à un tout petit prix, qui n’a (aujourd’hui) pour seul gros défaut que l’absence de joueurs pour du PvP.
Note : 8.5  /  10

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