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Test : Cowon C2

Faux D3 mais vrai successeur du D2/D2+, le Cowon C2 m’avait passablement séduit sur les spécifications et les photos officielles. Du coup, lorsque Greg m’a proposé de le tester, je n’ai pas vraiment hésité. D’ailleurs, qui pourrait résister : LE successeur du D2 (pas comme le D3 qui en a déçu plus d’un), 55 heures d’autonomie annoncées, un écran tactile 2.6″, un slot microSD et la qualité audio de Cowon qu’on ne présente plus. Alors, est-ce que ce C2 est le lecteur MP3 qu’il vous faut ?

aux D3 mais vrai successeur du D2/D2+, le Cowon C2 m’avait passablement séduit sur les spécifications et les photos officielles. Du coup, lorsque Greg m’a proposé de le tester, je n’ai pas vraiment hésité. D’ailleurs, qui pourrait résister : LE successeur du D2 (pas comme le D3 qui en a déçu plus d’un), 55 heures d’autonomie annoncées, un écran tactile 2.6″, un slot microSD et la qualité audio de Cowon qu’on ne présente plus. Alors, est-ce que ce C2 est le lecteur MP3 qu’il vous faut ?

Spécifications

Pour les spécifications complètes, je vous laisse les informations de Cowon. Pour les plus pressé(e)s, sachez que le C2, c’est une capacité de 4, 8 ou 16 Go, un tuner FM, une sortie TV, un micro, une compatibilité MP3,WMA, OGG, FLAC, APE, WAV, AVI, WMV, ASF, SMI, TXT, JPG, qu’il  annonce une autonomie de 55h en audio, 10h en vidéo pour des mensurations de 78,7×53,0×12,8mm et un poids plume de pour 84g.

Déballage / Design

Premier point à aborder, le côté vert que Cowon essaye de mettre en place. Cela pourra déplaire à certains et au contraire, attirer les autres : Cowon essaye de valider une polition écolo et propose sur le C2 un emballage réutilisable. C’est assez malin et cela a le mérite d’être souligné.

Alors avant d’arriver à caser tous les ustensiles de votre bureau, vous aurez acheté beaucoup de lecteurs mp3 chez Cowon, c’est vrai. Pour autant, l’emballage peut servir d’appoint très facilement. Bref, on aime ou pas. J’aime les boîtes, j’avoue. Plus de logiciel fourni, à vous de le télécharger sur le site du fabricant. Cela a au moins l’avantage d’être à jour niveau version et cela économise un support que l’on imagine obsolète et qui finit la plupart du temps à la poubelle. Résolument vert. Tellement vert que si vous comptez utiliser la sortie TV, il vous faudra payer un supplément. Cowon n’est toujours pas une association caritative, non…

Pour le reste, le déballage confirme que les photos ne font pas honneur aux dimensions du Cowon C2. Cet appareil est vraiment petit, vraiment bien fini et fleure bon la qualité. Tellement petit que je l’ai égaré une fois ou deux déjà. Connectique USB propriétaire, comme tout le monde, écouteurs à laisser dans la boîte, comme tout le monde. Rien de bien surprenant ici.

Sur la tranche gauche, la prise jack 3,5mm. A droite, le cache révélant le port USB/AV et le slot microSD. Et sur la tranche supérieur, 4 boutons (+ | – |  On/Off/Hold | Menu) et le microphone. Au dos, les indications classiques sur un lecteur mp3 et dans le coin supérieur droit, des haut-parleurs protégés par deux grilles. Au déballage, un petit autocollant vous informe que l’écran tactile est résistif, ce qui vous demandera une légère pression et pas juste effleurer l’écran.

On apprécie la présence de boutons sur la tranche supérieure et on imagine au déballage qu’ils seront bien utiles pour modifier le volume en lecture sans avoir à sortir le lecteur.

Alors oui, c’est un peu un combat au début pour se faire comprendre. Mais comme pour tout, une fois qu’on s’y est fait et que l’on sait comment réagit la bête, on n’y fait plus attention. Pour la taille et la résolution affichée, l’écran se débrouille bien. Il se situe vraiment entre « mauvais » et « excellent ». A l’heure où on parle d’écran de 10″, Cowon n’a pas sorti un lecteur mp3 avec un écran misérable. Mais j’y reviendrai par la suite.

Test vidéo

Performances et logiciel

Le logiciel embarqué du C2 est relativement simple et léger. J’ai presque envie d’écrire aérien. Le bouton Menu sur la tranche supérieure vous ramènera à l’accueil en cas de panique. Ce qui peut arriver dans les premières minutes d’utilisation si vous comptez ne pas lire le manuel d’utilisation. C’est bien pensé de toute façon. Parce que si la partie hardware est simple au possible, la partie software va en décourager plus d’un lors d’une écoute prolongée?

C’est à dire? C’est à dire que les manipulations pour changer de musique sont un peu rébarbatives et pesantes à la longue si vous avez décidé de ne pas savoir ce que vous désirez écouter. Sachant que c’est le point principal du C2, c’est un peu dommage de ne pas avoir pensé à un raccourci.

Parce qu’en fait, les ingénieurs de Cowon ont pensé à tout plein d’autres choses! Ils ont pensé à revoir l’interface graphique lors de la lecture, ils ont pensé aux périodes d’une journée et de notre état possible. Alors le C2 va vous souhaiter une belle journée, vous rappeler qu’il est l’heure de faire une sieste ou vous promettre une nuit avec de doux rêves. Je passe sur la mention divine, cela pourrait amener des commentaires non désirés.

Autonomie

Le C2 est annoncé à 55h en audio et 10h en vidéo. Comme souvent, les références manquent pour ces valeurs et difficile de savoir avec quel encodage ces résultats ont été obtenus. J’ai mis une petite sélection personnelle, en 320 VBR pour la plupart. Avec les premières dédiées à la familiarisation de l’engin et par la suite de l’écoute pure, je suis arrivé facilement vers les 50 heures. Pour la vidéo, j’étais plutôt vers les 7 heures (ne me demandez pas l’encodage).

Côté audio, on peut donc décemment annoncer que la valeur fabricant est respectée. Maintenant, si vous comptez charger votre bibliothèque en OGG ou FLAC, je ne suis vraiment pas convaincu que vous dépasserez les 50 heures, carrément plus bas je pense. Cela reste mon avis.

Connectivité

Le C2 est compatible Windows/Mac/Linux. J’ai pu tester les deux premiers, aucun souci. On regrettera le port USB propriétaire qui vous obligera à l’avoir quasiment tout le temps avec vous si vous comptez jouer au nomade complet. Autrement, l’autonomie vraiment énorme devrait vous permettre de ne pas rentrer chez vous tous les jours. C’est un choix de vie.

Le port USB vous servira aussi pour charger le C2. Comptez 4h via un ordinateur moderne ou 2h30 si vous utilisez un chargeur. Je rappelle que ce chargeur n’est pas fourni par Cowon, donc vous devrez l’acheter.

MicroSD

Outre la mémoire flash embarquée, le C2 permet d’ajouter de la mémoire supplémentaire via un slot microSD tout à fait appréciable. Le GO devient ridiculement peu cher ces temps-ci et il serait imbécile de ne pas profiter de cette option. Certes, le maximum reste de 48Go et on se rend compte que Cowon reste bloqué au maximum de 2006 avec le D2. Une amie m’a dit une fois « si tu changes, tu prends quelque chose de mieux ». Elle a raison. Mais là tout de suite, Cowon n’aide pas du tout et 5 ans plus tard, on était en droit d’avoir plus, genre 64Go. Bref.

Autre désagrément, la navigation sur la carte microSD non plus n’a pas été revue et elle est toujours aussi pénible qu’avec le D2. Du coup, on se demande vraiment si ce C2 n’est pas une simple refonte du D2 dans une nouvelle coquille avec quelques effets en plus liés à l’heure de la journée.

Désagrément final, la protection du port propriétaire et de ce slot microSD est mal pensé à mon goût et ne s’ouvre pas assez pour permettre une manipulation correcte.

Allez, un point positif tout de même, la qualité de la carte reste un point important mais pas la peine d’investir dans une carte de qualité photographe pro pour avoir droit à une navigation fluide. C’est déjà ça. La reconstruction de la bibliothèque lors des changements de la carte se fait relativement rapidement (tout dépend bien évidemment de la taille de la carte et de la quantité de fichiers qui s’y trouvent).

Fonctions annexes

Comme à son habitude, Cowon fournit en plus du nécessaire toute une panoplie de logiciels. Cela va de la calculatrice à l’éditeur de textes, en passant par le programme de dessin ou encore le chronomètre. Bon. C’est inutile et je mets quiconque d’éditer proprement un texte long sur un C2 sans avoir à damner l’ensemble de sa belle-famille. Ca reste du gadget qui plus est utilisable seulement sur le C2 puisque le format des fichiers est inconnu du premier ordinateur qui se respecte.

Audio

Côté musique, tout le monde sera ravi d’apprendre que le nombre des formats lisibles par le C2 est toujours aussi impressionnant. Dit comme ça, on se demande bien pourquoi vu que ré-encoder sa bibliothèque musicale prend un certain temps (si on veut le faire correctement). L’avantage certain des produits Cowon est qu’ils offrent suffisamment de formats pour justement ne pas avoir à tout ré-encoder et conserver ainsi ses fichiers en l’état. Le C2 lit même du .AAC…

Petite nouveauté, l’animation musicale se présente sous la forme d’un vynil sur sa table de lecture, en mouvement avec l’artwork du morceau diffusé. Ca va en dérouter plus d’un, c’est évident. C’est surtout très kitsch et c’est obligatoire! Impossible d’arrêter la rotation ou de modifier la vitesse de rotation, c’est comme ça et puis c’est tout. C’est en ligne avec les 6 nuances de la journée diront certains. Certes. 1 point pour l’effort. La réalisation reste vraiment perfectible.

Pour accéder aux commandes, il faudra utiliser vos doigts et procéder à une pression sur l’écran. Tout est tactile: pause ? pression sur l’écran puis « tap » sur le bouton pause. Changer de piste de lecture? balayer l’écran horizontalement. Le volume? Ah là, c’est les boutons sur le haut. Les réglages rapides? pression sur l’écran puis « tap » sur « next ». Pas vraiment consistant mais pas non plus étrange. C’est du côté navigation qu’on se demande ce qu’il se passe…

La navigation. Je ne sais pas comment le dire avec élégance. C’est le bordel. Voilà, c’est dit. Chez Cowon, on a certainement pensé bien faire mais non, vraiment non. Accéder à la liste complète des fichiers n’est pas intuitif et vous demandera de vous familiariser avec la méthode C2. On aurait pu penser qu’un bouton vous ramènerait à la racine d’un artiste mais non, il vous ramène un dossier plus haut dans l’arborescence. Si vous aimez donc les dossiers dans des dossiers, vous n’êtes pas au bout de vos peines.

Qualité sonore

Fort heureusement, Cowon compense ce manque d’aisance dans la navigation par une qualité sonore tout à fait réjouissante. Mes Q-jays n’ont pas eu à se plaindre pendant la période de test infligée par mes soins. Cowon a intégré au C2 les effets JetEffect en version 3.0 et désactivés, tout allait très bien pour moi. Si vous êtes un/une puriste de la musique avec l’oreille absolue, vous arriverez certainement à trouver LE réglage parfait. Personnellement, sans réglage, je n’ai pas eu de souci. J’ai retrouvé mon S9 et j’ai même fait un blind test sur un ami : pour lui, les deux sonnent très bien et impossible de discerner l’un de l’autre. Alors, je ne sais pas pour les autres, mais mon S9, je l’aime beaucoup. Si le C2 fait aussi bien, pour moi c’est une preuve valable.

Certains effets d’ailleurs sont juste atroces, encore une fois, c’est mon avis à moi. Si cela vous plaît, tant mieux! On pourra noter la possibilité d’avoir avec le C2 quatre réglages personnels : équaliseur à 5 bandes, BBE+ ou pas pour chaque réglage. Qu’on aime ou pas, Cowon propose avec son JetEffect des réglages qu’on ne trouve nulle part ailleurs aujourd’hui au sein de la concurrence. C’est bien.

Il faut aussi rajouter que le C2 manie très bien le Gapless. Même aujourd’hui, les fabricants qui gèrent bien cette partie se comptent sur les doigts d’une main. Cela rajoute s’il le fallait tout le prestige sonore que l’on peut attribuer à la marque coréenne.

Radio

Pour la radio, c’est toujours la même chose. Simple revue graphique de l’interface, 24 stations enregistrables, réception dépendante de votre localisation, toujours pas de RDS et enregistrement possible (mais au format .WMA). Pas grand chose à rajouter si ce n’est la présence d’un timer pour enregistrer à une heure donnée par exemple. C’est pratique si vous voulez enregistrer une émission bien précise.

Photo

Au niveau des photos, je n’ai qu’une chose à dire: écran de 2.6″. Donc niveau détails, vous oubliez. Seul intérêt, garder sur son lecteur des photos avec des numéros à se souvenir, des cartes de visite, etc, bref, des choses uploadées sur le lecteur pour un backup éventuel. Autrement, cette fonction reste un gadget qui vous permettra néanmoins de zoomer, d’afficher en taille originale, de lancer un diaporama avec de la musique en fond sonore.

Vidéo

Côté vidéos, encore une fois, une chose à dire: écran de 2.6″. Oui, je me répète mais bon, quand bien même le C2 est vendu comme un lecteur mp3 et pas un pmp, les fonctionnalités sont là alors autant les tester. Et l’écran de 2.6″ a un gros impact sur la visibilité des vidéos, surtout le fait que Cowon ait choisi la technologie LED. Ce n’est pas aussi chatoyant que ce que l’on peut trouver aujourd’hui ailleurs, par exemple sur des téléphones portables. L’engin tout-en-un ultime n’est certainement pas encore là (surtout du côté de l’autonomie) mais si on se concentre sur audio-vidéo, les constructeurs historiques comme Cowon ou iRiver ont du souci à se faire.

En fait, c’est surtout le retour en arrière qui me pose problème. Sur le D2, on avait exactement la même diagonale alors que sur le J3, on était passé à du 3.3″. Ce qui était bien mais pas top. Et la même chose pour la technologie de l’écran : TFT sur le C2 et AMOLED sur le J3. On se demande bien pourquoi ce retour en arrière…

Comme pour l’audio, le C2 gère les formats MP4/h264/AAC même si ce n’est pas mentionné. C’est parfois imparfait mais offre une base intéressante puisque ce format s’est installé depuis quelques années comme le standard.

Bref, côté vidéos, le C2 remplit très bien sa tâche mais il est lâché par un hardware qui ne tient pas la route. Alors encore une fois, cela servira d’appoint si vous ne voulez pas emmener avec vous lors du prochain voyage en train tout votre attirail multimédia mais cela s’arrêtera à cette fois. Si d’ailleurs vous aviez oublié vos écouteurs lors de ce voyage, Cowon a pensé à tout puisque des haut-parleurs sont intégrés au C2. Pour autant, c’est comme le reste, ça dépanne et cela a surtout la mauvaise idée d’avoir été mis au dos de l’appareil. Déjà que le son est loin d’être excellent, dans un environnement moyennement bruyant,  vous entendrez peu de choses.

Conclusion

Et dire que je voulais l’acheter pour sa belle bouille et sa panoplie extravagante! Je suis déçu par ce C2: vraiment prometteur sur le papier, il se révèle obsolète alors qu’il vient de sortir, la faute à une base logicielle pas vraiment revue depuis le D2, une technologie au niveau de l’écran dépassée et  quelques nouveautés n’apportant rien. Cowon reste pour moi une référence au niveau musical et ce C2 est une nouvelle preuve de la maîtrise de la marque coréenne. Mais pour le reste, si ce n’est pour la refonte esthétique, j’ai eu l’impression de refaire le test du D2 (c’était en février 2007 !).

Si vous ne connaissez pas la marque, le C2 se positionne à un prix intéressant et aura le don de ravir vos oreilles pour l’audio. Si vous êtes déjà fan de la marque, alors non, ne changez pas votre lecteur du moment et attendez le prochain produit de Cowon.

Points positifs:

La qualité sonore. Rien à dire.
Compatibilité codes audio excellente, bonne pour la vidéo
Autonomie
Qualité de fabrication
Le slot microSDHC
Des boutons

Points négatifs:

Navigation pas vraiment user-friendly
Interface « mignonne » (les 6 nuances, le vynile)
Port propriétaire
Ecran TFT
Pas assez de boutons

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Les plus

  • La qualité sonore. Rien à dire.
  • Compatibilité codes audio excellente, bonne pour la vidéo
  • Autonomie
  • Qualité de fabrication
  • Le slot microSDHC
  • Des boutons

Les moins

  • Navigation pas vraiment user-friendly
  • Interface « mignonne » (les 6 nuances, le vynile)
  • Port propriétaire
  • Ecran TFT
  • Pas assez de boutons

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