À la suite d’une invasion extraterrestre, ce n’est rien de moins que le président Lincoln qui envoie une unité d’élite pour repousser l’envahisseur. L’unité se nomme S.T.E.A.M (ce signifie naturellement Service des Troupes d’Élite Annihilatrices de Monstruosités) et elle est constituée d’un peu tout et n’importe quoi : des anciens soldats, des lions anthropomorphes, une Amérindienne médic, Tom Sawyer, un épouvantail vivant, Randolph Carter (personnage récurrent et représentation fictionnelle de H.P. Lovecraft dans son œuvre), et j’en passe. Il est même possible d’y croiser Lucina, Ike, Marth et Daeren de la série Fire Emblem pour peu que vous possédiez les amiibos correspondants. Quand je vous dis que c’est pulp.
Si la direction artistique est extrêmement marquée comics, un peu façon The Walking Dead par Telltale Games, le résultat ne plaira pas forcément à tout le monde. La 3DS d’ailleurs ne rend pas vraiment hommage à une telle réalisation qui aurait été bien mieux servie sur console HD ou PC (comme Valkyria Chronicles, toujours aussi clinquant dans son style anime très réussi). Cependant, il faut souligner le choix des couleurs qui est en réalité vraiment malin, car si tous les décors répondent au même camaïeu marron, rouge et cuivré, les ennemis apparaissent quant à eux dans un bleu qui claque et les objectifs ainsi que les points de sauvegarde apparaissent dans un vert luisant. La lisibilité est ainsi immédiate et le moindre pixel d’extraterrestre est repéré sur le champ par le joueur attentif.
[nextpage title=”Un petit goût étrange ambush”]
La subtilité principale de Code Name S.T.E.A.M, viendra dans le choix, à chaque tour, de ménager sa vapeur pour l’utiliser lors du tour adverse. Certaines armes permettent, si et seulement si le personnage a conservé assez de vapeur, de tirer sur un adversaire qui passe à sa portée. Cela peut même, dans le meilleur des cas, l’immobiliser pour le reste du tour. Il faudra ainsi toujours peser le pour et le contre, entre une progression rapide et une progression prudente. Parfois, le jeu ne vous facilitera pas la tâche, en faisant apparaître des ennemis dans votre dos, vous poussant à presser le pas.
Seulement, si cette capacité à tendre des pièges aux ennemis peu prudents peut être dévastatrice, certains ennemis en sont également capables. Il faudra ainsi les prendre en revers où être suffisamment à couvert / rapide pour attaquer avant de se faire surprendre. Et c’est là que Code Name S.T.E.A.M pèche un peu et aura tendance à perdre le joueur. Il y a des flottements dans le jeu, des choses qui passent et qui ne devraient pas et des choses qui ne passent pas et qui devraient.
De plus, les informations affichées par le jeu manquent parfois de rigueur. Les dégâts estimés avant une attaque sont très rarement ceux qui seront effectivement infligés à l’adversaire et ajoutent au côté approximatif du jeu. L’utilisation effective des points de vapeur est également flottante et nuit un peu à l’expérience de jeu. Vous pouvez circuler librement dans la zone de déplacement que vous permettent vos réserves de vapeur. Ainsi, si vous retournez à votre point de départ, vous récupérez vos points, comme si vous n’aviez pas bougé. Cependant, si vous effectuez une action ou que vous tombez dans une embuscade ennemie, vos points utilisés sont verrouillés et votre position est alors conservée pour vos points restants. Tout cela est logique. Cependant, si le fait de prendre des pièces ou des collectibles ne verrouille pas votre déplacement, le fait de récupérer de la vie ou de la vapeur (grâce à des items au sol par exemple) le fera. Et cela, sans que le jeu ne vous le précise jamais.
Bref, force est de constater un manque de rigueur dont Intelligent Systems ne nous a pourtant rarement, voire, jamais habitués dans ses jeux de stratégie. Malgré cela et une fois ces petites frustrations passées, le jeu se prend très bien en main, la profondeur du jeu reprend le dessus et on prend un malin plaisir à dézinguer du monstre à distance et à leur tendre de fourbes embuscades. Le jeu bénéficie de surcroît d’une durée de vie conséquente (15 à 20 heures de jeu pour la campagne principale) et propose aussi un mode en ligne qui pourra contenter ceux qui veulent en découdre avec les amis.
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