Cette rentrée est particulièrement chargée en sortie de jeux vidéo, et il est facile de passer à côté de pépites indépendantes, surtout lors de la période de lancement du mastodonte Starfield. Pourtant, quelques bijoux parviennent à nous étonner, et Chants of Sennaar en fait partie. Ce jeu vidéo français, du studio Rundisc, reprend le mythe de Babel et parvient à créer un monde haut en couleurs rempli de mystères linguistiques. Nous l’avons testé, et ne pouvons que vous le recommander. Voici pourquoi il ne faut pas passer à côté de Chants of Sennaar.
Le langage comme puzzle
Le titre d’aventure vous plonge dans la peau d’un voyageur, dont le but est de grimper tout en haut d’une immense tour, composée de plusieurs peuples. Seul problème, aucun d’entre eux ne parle la même langue, ce qui rend les échanges non seulement compliqués mais aussi conflictuels. La communication saine est impossible et il revient à notre personnage de restaurer la balance.
Pour ce faire, vous allez devoir faire marcher vos cellules grises et tenter de comprendre ce que les habitants de la tour vous disent pour faire un pont entre les langages. Commence alors un puzzle game très intéressant de déchiffrage de code, à l’aide de langages et d’alphabets complètement inventés. Lorsqu’un personnage nous parle dans un certain contexte, on peut deviner certains sens qu’il faudra confirmer ensuite à l’aide de notre index imagé. Chaque mot validé est ajouté à notre vocabulaire et il faut arriver à se frayer un chemin vers la connaissance de cette manière.
On se fait vite aux symboles inconnus et aux associations d’idées, qui nous donnent des détails importants sur l’histoire de cette tour et sur la manière dont les relations entre les peuples ont dégénérées. Le lore de Chants of Sennaar n’est certes pas très original – on parle ici d’une affaire de Dieu, apôtres et de guerriers globalement – mais il est riche et très intéressant à décrypter. Le jeu dispose d’un héritage lourd, lié à la Bible et au mythe de Babel, auquel il fait honneur jusque dans son titre. Mais là où la tour de Babel n’a fait que diviser les peuples, Chants of Sennaar a le désir, lui, de les rassembler.
Un hommage aux bandes-dessinées françaises
Mais ce qui nous frappe l’œil est vraiment la direction artistique du jeu. Les développeurs ne cachent pas leurs inspirations, qu’ils ont trouvé au cœur de la bande-dessinées française. On ressent particulièrement l’influence du travail de Moebius, avec des tracés noirs distincts et des couleurs qui oscillent entre pastel et vivacité. Les environnements sont flamboyants et plutôt labyrinthique. Vous ne disposez d’aucune carte pour vous repérer, ni même d’aucun but en réalité.
Tout ce que vous devez faire est trouver le moyen d’avancer, et ce en prenant quelques détours, en résolvant des énigmes et en aidant d’autres personnages au passage. L’exploration est récompensée en jeu dans le sens où chaque expérience, même annexe, est une possibilité d’enrichir votre vocabulaire, d’acquérir des objets qui vous serviront plus tard ou même de découvrir un nouveau décor extraordinaire.
Un jeu abordable pour tous
Rundisc allie donc l’utile à l’agréable, bien que certains moments restent un peu longuets. Les lentes marches peuvent parfois paraitre interminables, surtout quand on ne sait pas encore où on va et ce qu’on doit y faire. Mais patience est mère de vertu, et chaque action a en fait une conséquence positive sur l’apprentissage des différentes langues. Plus on avance, plus le jeu se complexifie, mais tout cela avec une difficulté très abordable pour quiconque apprécie les jeux d’esprit.
Chants of Sennaar dispose d’un avantage indéniable de nos jours, surtout en cette période chargée : il ne vous prendra qu’une dizaine d’heures à compléter. Finies les aventures à rallonge, le studio mise sur la qualité plutôt que la quantité pour séduire ses joueurs et ça fonctionne. Il est également polyvalent en termes de format puisqu’il est disponible sur PlayStation, Xbox, Nintendo Switch et PC.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
