C’est LE modèle emblématique de Marshall dont le succès ne se dément pas depuis plus de dix ans maintenant. Avec un look reconnaissable entre mille, une autonomie démesurée et un prix contenu de 150 euros, il faut dire que le Major a de quoi séduire. Mais est-il pour autant toujours aussi pertinent à une époque où des modèles à peine plus chers sont désormais extrêmement performants ?
Question design et form factor, rien ne change vraiment avec cette cinquième itération. Le Major V reste un modèle supra-aural, dont les écouteurs reposent sur les oreilles plutôt que de les entourer. On lorgne ici toujours vers du vintage, avec des détails qui continue de rappeler la glorieuse histoire de la marque depuis les années 60. L’emblématique logo est en évidence sur chacun des écouteurs et le revêtement façon tolex évoque évidemment celui des légendaires amplis guitare.
L’assemblage est lui aussi très réussi, sans jeu ni grincement intempestif. Les plastiques durs sont épais (et à 86 % recyclés), tandis que l’arceaux façon fil de fer est d’une souplesse qui laisse imaginer qu’il résistera bien dans le temps aux multiples manipulations. On est un peu moins optimiste pour les câbles apparents qui relient les écouteurs à l’arceau, exposés à toutes les déconvenues possibles. Surtout que le Major V n’est livré avec aucune housse de protection.
Léger, pliant et compact
Avec 186 grammes, le casque est très léger et se fait donc peu sentir une fois sur la tête.
Même si l’arceau exerce très peu de pression, la conception supra-aurale de ce modèle n’est toutefois pas la plus confortable. Cela n’est bien entendu pas inhérent à ce Major V, mais à tous les casques du genre. Les écouteurs reposent en effet entièrement sur les oreilles qui encaissent donc toute la pression. Les coussinets sont suffisamment épais pour limiter l’effet, mais au bout d’une heure ou deux, on est content de soulager quelque peu la chose. Encore plus si l’on porte des lunettes, dont les branches sont ainsi compressées entre les oreilles et le crâne. On touche là aux limites de ce form factor ; plus compact, mais pas aussi confortable que le circum-aural.
Ce form factor n’est pas non plus à la fête dès qu’il s’agit d’isolation passive. N’entourant pas complètement les oreilles, il est seulement efficace dans des lieux relativement calmes, comme au sein d’un open space ou dans un usage de type télétravail. En extérieur, il est rapidement à la peine et plus encore dans les transports en commun où les bruits environnants seront vraiment très peu filtrés. Et sans système de réduction de bruit active, c’est encore plus cruel de l’utiliser dans ces conditions. Un constat extrêmement paradoxal pour ce casque très compact, léger et pliant qui a le profil parfait pour être emporté partout.
Un joystick de contrôle ultra efficace
L’ergonomie est en revanche toujours aussi réussie, en grande partie grâce au mini joystick dans le coin postérieur bas de l’écouteur droit. En appuyant dessus une fois, on lance la lecture ou on la met en pause. Un coup vers l’avant ou l’arrière permet de passer à la chanson suivante ou la précédente. Le même geste vers le haut ou le bas monte ou descend le volume. C’est limpide, ça fonctionne à tous les coups et ça remet en question les surfaces tactiles de certains concurrents, approximatives ou parfois trop sensibles. De quoi prouver qu’un bouton physique bien positionné et aux fonctionnalités définies s’avère finalement extrêmement efficace.
Au même niveau sur l’écouteur de gauche, se trouve un autre bouton physique, simple cette fois-ci, pas sous forme de joystick. Ce bouton M, comme il est appelé par la marque, propose par défaut d’activer la fonctionnalité « Spotify Tap ». Un appui lance directement une lecture personnalisée selon vos goûts depuis l’application de streaming. Les chansons ne vous plaisent pas ? Il suffit d’appuyer dessus à nouveau pour obtenir de nouvelles recommandations. Bien entendu, la limite de ce bouton est d’être abonné à Spotify. Pour les autres, Marshall a prévu le coup dans son appli et propose de le personnaliser pour au choix activer un égaliseur prédéfini ou l’assistant vocal du smartphone. Il également possible de le désactiver complètement. Proposer plusieurs clics sur ce bouton aurait aussi été judicieux pour ne pas avoir forcément à choisir une seule de ces fonctionnalités.
Application complète, autonomie incroyable
L’application est quant à elle très complète avec, en plus de la personnalisation du bouton M, un égaliseur manuel à cinq bandes, la désactivation des sons d’interactions et les réglages de mise en veille. Marshall propose aussi de préserver la durée de vie de la batterie en limitant sa charge à 90 %, en limitant la vitesse de charge maximale et en réduisant cette même vitesse si la température est trop haute.
On ne peut que vous conseiller de tout activer tant la réserve d’autonomie de ces Major V est hallucinante. Annoncée tout simplement à 100 heures, il nous a été difficile d’en voir le bout lors de notre test en conditions réelles. En l’utilisant plusieurs heures par jour pendant une bonne semaine, nous avons à peine épuisé la batterie de 50 % de sa capacité. Autant dire que la recharge ne sera pas un problème si celle-ci n’est nécessaire qu’une fois tous les 15 jours. Elle est également hyper pratique puisqu’en plus de pouvoir l’effectuer via le port USB-C, elle peut se faire sans fil en posant l’écouteur droit sur un chargeur à induction. Et si vous n’avez plus de batterie, il est possible de l’utiliser éteint grâce à sa prise jack 3,5 mm (câble fourni).
Qualité audio correcte à ce prix-là
Et le son dans tout ça ? Eh bien, il faut reconnaître que Marshall a fait un effort depuis la version IV qui n’était pas forcément des plus fidèles. La signature est toujours autant énergique, mais on trouve ici bien plus d’équilibre, avec des basses mieux mises en avant et des aigus moins brillants. En résulte un rendu qui manque légèrement de dynamique, mais qui s’avère moins fatigant à la longue. Sans grande surprise, ce sont les sonorités rock, électriques et amplifiées, qui s’en sortent le mieux, comme un hommage aux racines de la marque. À noter qu’en plus des classiques codecs SBC et AAC, le Major V propose aussi le LC3, une évolution de l’antique SBC qui promet une meilleure qualité et stabilité à bitrate équivalent (plafonné à 345 kb/s).
Enfin, la qualité en utilisation téléphonique kit mains libres n’est pas des plus qualitatives. On s’en sort plutôt bien en environnement calme — même s’il faut parler un peu fort à notre goût pour être entendu. Mais dès que du bruit se fait sentir, l’algorithme a tendance à vouloir le faire disparaître au prix de nombreux artefacts sur notre voix, en dégradant bien trop la qualité pour que notre interlocuteur nous comprenne.
Où l’acheter ?
Le casque Marshall Major V est disponible dès maintenant au prix de 149,99 euros.
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