Peu attendu après un troisième épisode (très) décevant, annoncé tard et peu traité dans les médias, Call of Juarez : Gunslinger se révèle, contre toutes attentes, la petite surprise de ce mois de mai.
Après un The Cartel particulièrement pénible, qui avait quitté le Far West de ses ainés pour nous plonger dans l’univers des cartels mexicains, on attendait plus grand-chose de la série, qu’on pensait sincèrement partie en sucette. Et c’est à ce moment-là qu’à pas de velours – ou plutôt à santiags de velours – Gunslinger s’est pointé, avec son petit prix (15 euros) et sa sortie digitale en catimini…
Exit la période moderne, Techland est revenu aux fondamentaux, à ce qui constitue l’identité même de la série : le Far West. Mieux, l’on combattra toutes les brutes connues de l’univers : les Billy The Kid, Old man Clanton, Butch Cassidy, Grey Wolf, les Dalton, Jesse James… le tout à travers les décors typiques que l’on s’imagine : étroits sentiers boisés, saloons et autres villages poussiéreux, canyons coupe-gorges, mines piégeuses ou encore marécages désespérants… Ce n’est pas que la réalisation dépote – les décors sentent le carton-pâte et les textures ne sont pas de la toute dernière jeunesse – mais c’est juste qu’on a de nouveau l’impression d’être dans un Call of Juarez. Premier point.
Le second point, c’est le parti-pris « arcade du titre ». À la limite du pastiche du FPS moderne. On a là un vrai jeu de quilles, facile, où l’on dégomme une petite centaine de badasses par niveau. Les quelques mécaniques de jeu sont toutes pensées pour donner un plaisir immédiat et décérébré : comme cette jauge de concentration qui permet de ralentir le temps pour aligner les ennemis, ou encore, cette « chance » d’esquiver une balle mortelle en appuyant dans le bon timing. Rajoutez un peu de QTE et les traditionnelles phases de duel pour clore les chapitres (on vise, et on dégaine le plus vite possible) pour obtenir un panel complet des possibilités de Gunslinger.
Mais cette appétit pour la surenchère ne se résume pas au nombre d’ennemis ou à ces compétences un peu trop puissantes, elle trouve aussi un terreau dans la réalisation : giclées de sang aux airs cel-shadés qui nous rappelle à un certain Borderlands, craquements d’os bien sonores et un affichage taille XXL («En pleine tête » ; « En pleine course », etc.) avec des points et des combos à réaliser qui eux nous ramènent aux plus belles heures des shooters arcade. Classique et sans prise de tête, tel est le credo ici assumé par les hommes de Techland.
Mais l’aspect le mieux réussi de Gunslinger, c’est sans doute sa narration. L’histoire commence dans un saloon, saloon qui voit sa tranquillité entamée avec l’entrée de Silas Greaves, un chasseur de prime. Silas s’assoit à une table et, bavard comme pas deux, commence à raconter les anecdotes – les épiques combats, selon lui – qui l’ont amenés jusque ici. Silas raconte en même temps que le joueur joue. Et Silas, il a l’air un peu mythomane, il réinvente l’histoire en permanence, embobine son auditoire, se rapproprie tous les exploits, se trompe, digresse, repart sur une autre histoire… et tous ces retours et changements de direction, vous allez les vivre en jeu, en temps réel. La chose est non seulement racontée avec beaucoup de brio (c’est même parfois très drôle) mais elle s’articule avec beaucoup de naturel dans les situations de jeu.
On pourra reprocher à Call of Juarez : Gunslinger son manque de profondeur et sa réalisation datée, il n’en reste pas moins une jolie surprise. Avec 7 heures de jeu au compteur, une narration drôle et intelligente et un retour au Far West séduisant, cet épisode vaut plus que largement ses 15 euros.
Call of Juarez : Gunslinger, sur PC, Xbox 360 et PS3, 15 euros, env.
Après un The Cartel particulièrement pénible, qui avait quitté le Far West de ses ainés pour nous plonger dans l’univers des cartels mexicains, on attendait plus grand-chose de la série, qu’on pensait sincèrement partie en sucette. Et c’est à ce moment-là qu’à pas de velours – ou plutôt à santiags de velours – Gunslinger s’est pointé, avec son petit prix (15 euros) et sa sortie digitale en catimini…
Exit la période moderne, Techland est revenu aux fondamentaux, à ce qui constitue l’identité même de la série : le Far West. Mieux, l’on combattra toutes les brutes connues de l’univers : les Billy The Kid, Old man Clanton, Butch Cassidy, Grey Wolf, les Dalton, Jesse James… le tout à travers les décors typiques que l’on s’imagine : étroits sentiers boisés, saloons et autres villages poussiéreux, canyons coupe-gorges, mines piégeuses ou encore marécages désespérants… Ce n’est pas que la réalisation dépote – les décors sentent le carton-pâte et les textures ne sont pas de la toute dernière jeunesse – mais c’est juste qu’on a de nouveau l’impression d’être dans un Call of Juarez. Premier point.
Le second point, c’est le parti-pris « arcade du titre ». À la limite du pastiche du FPS moderne. On a là un vrai jeu de quilles, facile, où l’on dégomme une petite centaine de badasses par niveau. Les quelques mécaniques de jeu sont toutes pensées pour donner un plaisir immédiat et décérébré : comme cette jauge de concentration qui permet de ralentir le temps pour aligner les ennemis, ou encore, cette « chance » d’esquiver une balle mortelle en appuyant dans le bon timing. Rajoutez un peu de QTE et les traditionnelles phases de duel pour clore les chapitres (on vise, et on dégaine le plus vite possible) pour obtenir un panel complet des possibilités de Gunslinger.
Mais cette appétit pour la surenchère ne se résume pas au nombre d’ennemis ou à ces compétences un peu trop puissantes, elle trouve aussi un terreau dans la réalisation : giclées de sang aux airs cel-shadés qui nous rappelle à un certain Borderlands, craquements d’os bien sonores et un affichage taille XXL («En pleine tête » ; « En pleine course », etc.) avec des points et des combos à réaliser qui eux nous ramènent aux plus belles heures des shooters arcade. Classique et sans prise de tête, tel est le credo ici assumé par les hommes de Techland.
Mais l’aspect le mieux réussi de Gunslinger, c’est sans doute sa narration. L’histoire commence dans un saloon, saloon qui voit sa tranquillité entamée avec l’entrée de Silas Greaves, un chasseur de prime. Silas s’assoit à une table et, bavard comme pas deux, commence à raconter les anecdotes – les épiques combats, selon lui – qui l’ont amenés jusque ici. Silas raconte en même temps que le joueur joue. Et Silas, il a l’air un peu mythomane, il réinvente l’histoire en permanence, embobine son auditoire, se rapproprie tous les exploits, se trompe, digresse, repart sur une autre histoire… et tous ces retours et changements de direction, vous allez les vivre en jeu, en temps réel. La chose est non seulement racontée avec beaucoup de brio (c’est même parfois très drôle) mais elle s’articule avec beaucoup de naturel dans les situations de jeu.
On pourra reprocher à Call of Juarez : Gunslinger son manque de profondeur et sa réalisation datée, il n’en reste pas moins une jolie surprise. Avec 7 heures de jeu au compteur, une narration drôle et intelligente et un retour au Far West séduisant, cet épisode vaut plus que largement ses 15 euros.
Call of Juarez : Gunslinger, sur PC, Xbox 360 et PS3, 15 euros, env.
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