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[Test] Call Of Duty Modern Warfare

Call Of Duty vient clôturer l’année gaming. Cette année, au programme, un reboot de Modern Warfare, sorti en 2007. Voilà nos impressions dessus. 

C’est la guerre, soldat, et la guerre ne change jamais. Pas de récréations historiques, pas d’anticipation ou de délire sci-fi, Modern Warfare 2019 veut vous replonger dans une triade aimée de la fiction – étrangement, particulièrement de la fiction américaine. Les entrechats entre USA, Russie et pays inventé de l’Arabistan où tout est bien carré, tout rentre dans des cases, et fuck yeah Amérique et personnages à favoris d’enfer. Une fois passés le mur des 150 gigas de téléchargement (en l’occurrence sur PS4) et un avertissement bizarre qui interdit aux joueurs américains de lancer une class action envers Activision (sans doute pour les joueurs à familles russes), c’est parti pour du conflit moderne-fictif-mais-pas-totalement, qui ressemble à son aîné éponyme sur la forme, avec une histoire différente.

Il serait hypocrite de chercher l’inverse mais le scénario est particulièrement binaire, et mise sur des moments forts, d’aucuns diront « radicaux ». Vous, c’est Kyle Garrick, un übermensch anglais pris en tenaille entre des attentats à Londres et les rebelles de l’Urzikstan, comprenez, on ne peut pas se permettre d’utiliser un vrai pays pour les méchants. Les terroristes sont de fieffés méchants, les américains roulent sur tout et tout le monde, les rebelles au grand cœur ont des histoires tragiques et ne font pas de compromis, bon. Mais personne ne joue à Call Of pour la qualité du scénario. Ici, on aligne des situations, des moments fort, des pastilles choc, autant de séquences très fragmentées qui auront plus d’effet si vous ne connaissez pas les arcanes de la saga. Des séquences très ramassées, à la sauvegarde automatique fréquente et permissive. Des couloirs, des environnements où tout grouille mais où tout est ultra-scripté.

Vous allez piloter des drones kamikazes, lancer des missiles depuis un hélicoptère, mettre à sac des baraques exactement comme Zero Dark Thirty raconte l’assaut final contre Ben Laden (même répliques, même structure, même micro-détails du genre « PNG qui recueillent des disques dur dans des sacs poubelle »). On trouve même quelques moments Jack Bauer en diable, comme lorsqu’on guide l’employée d’une ambassade au gré des caméras de sécurité, façon Watch Dogs. Bref, quelques saynètes dont le total ne dépasse pas les quatre heures, et une seule qu’on retiendra, où la violence se déploie plein tubes. Impossible de se projeter ou de se prendre d’empathie pour qui que ce soit (Mais les personnages ont de belles pilosités faciales, on ne peut pas retirer ça au jeu.)

Ce titre adopte des logiques parfois cinématographiques, alors traitons-le aussi un peu comme un film. Il a un petit quelque chose de perturbant dans la manière de saisir ses priorités. D’abord, le jeu est souvent hypocrite dans sa manière de montrer la violence. Tout le monde y passe, même les enfants, mais pour ces derniers, on va quand même trouver des artifices pour ne pas le faire directement, parce que c’est clair que montrer des pendaisons ou te faire vivre une séquence de waterboarding et la ludifier, c’est limite. (Si ça vous dérange, le jeu a la courtoisie de vous prévenir avant de démarrer la campagne) Et il est clair que le jeu n’a pas… toutes ses cases équilibrées, dirons-nous. Exemple : vous entrez dans une maison en situation d’otages, sans trop savoir qui est votre cible. Une femme, après deux secondes d’hésitation, vous met en joue et tire pour tuer. Une balle dans les pattes lui fera exploser la tête. Euh, est-ce vraiment nécessaire de la part d’un jeu qui met un soin extrême, un peu avant, à simuler la physique d’un flingue tenu par un enfant tremblotant ?

Mais l’intérêt de ce CallOf n’est pas dans ce mode solo, qui ne fait qu’accompagner la substantifique moelle du titre : un mode multijoueurs très complet. Idéal pour tous les usages, avec des DLC ou non. Exit la battle royale du précédent, ici on se concentre sur une expérience horizontale – on court, on tire, on rigole. De nouveaux modes de jeu apparaissent parmi les grands classiques, guerre terrestre, cyberattaque et escarmouche. De quoi choisir entre des formats épiques à 32 contre 32 ou des expériences bien plus concentrées, sur des petites cartes, avec quelques surcouches pour jouer à la guerre de façon plus ou moins réaliste – de jour ou à la vision nocturne – et reproduire les expériences du solo (c’est plutôt l’inverse). Petite emphase sur le mode Spec Ops, qui demande de remplir des objectifs simples – en théorie – dans une expérience pas très loin d’un Left4Dead. En bref, il y en a pour tous les goûts, pour picorer ou pour lézarder.

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Notre avis

Malgré une campagne solo très courte qui ne fait pas dans la finesse, Moderne Warfare fait le job. Très « dans son propre monde » en solo, il déploie tout de même des efforts techniques, cinématiques et de gameplay. Ils sont particulièrement palpables dans le multi qui propose tout ce qu’on attend de lui.
Note : 7  /  10
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