S’il y a bien un jeu dont l’annonce ne surprend plus : c’est le nouveau Call of Duty annuel d’Activision. Malgré le rachat du groupe par Microsoft en 2023, la célèbre licence de FPS revient bien sur le devant de la scène cet automne avec un nouvel opus, Call of Duty : Black Ops 6. Son simple titre faisait déjà renaître l’espoir chez les fans d’avoir un jeu à la hauteur de leurs attentes après les inégaux Modern Warfare III, II et Vanguard.
Le grand retour du Zombies par manche, lui, laissait entrevoir la volonté des acteurs impliqués de reconquérir leur public historique. Bonne nouvelle, il ne s’agit pas de la seule raison pour laquelle les fans de toujours, mais également tout amateur de FPS, doivent voir ce Call of Duty : Black Ops 6 déjà tombeur d’un record comme un indispensable.
L’air frais de la campagne
Qualifier la campagne de Modern Warfare 3 de décevante est un euphémisme. Celle-ci a été moquée de toutes parts pour sa durée de vie famélique, même par Christopher Judge dans une séquence culte des Game Awards 2023. Treyarch et Raven Software revoient leur copie pour Black Ops 6, et de quelle manière.
La campagne de ce nouveau COD est un pur plaisir. Pour commencer, le scénario, se déroulant après celui de Call of Duty Black Ops : Cold War, se révèle plutôt intéressant à suivre. Vous incarnez Case, un agent de l’équipe de Frank Woods elle-même chargée d’enquêter sur une mystérieuse organisation, le Panthéon.
On apprécie que le contexte géopolitique de la fin du XXe siècle soit si fidèlement retranscrit et serve de cadre à la fiction narrée dans la campagne. Il est tout de même dommage que Case, le personnage principal, ne soit pas doté de la parole, mais, on passe rapidement au-dessus.
L’histoire parvient à nous embarquer grâce à ses dialogues bien écrits, plus fins qu’à l’accoutumée (pas à la hauteur d’un Metro non plus, évidemment) et ses personnages attachants que le doublage français met bien en valeur. Les révélations régulières ne vous feront pas tomber de votre chaise, mais on traverse quand même le solo en ayant envie d’en savoir plus sur ce qui se trame au sein de la CIA et du Panthéon.
Si la campagne de Call of Duty : Black Ops 6 est si accrocheuse, elle le doit surtout à la diversité renversante des missions proposées. C’est très simple : aucune d’entre elles ne se ressemble. On passe de l’action survoltée à l’infiltration, aux phases en véhicule ou à des séquences narratives, parfois au sein d’une même mission, le tout avec un grand plaisir.
En plus de cette maîtrise du rythme, Treyarch et Raven Software ont construit des niveaux parfaitement adaptés à chaque phase de jeu. Les séquences d’action se renouvellent grâce à des niveaux tantôt plus resserrés, tantôt plus ouverts ou misant parfois sur la verticalité. L’IA n’hésitera pas à vous contourner de manière intelligente ou à vous lancer des grenades bien placées dans les niveaux de difficulté plus élevé, apportant une bonne dose de tension à ces phases.
Un solo de 8 heures étonnement subtil
Durant la campagne de Black Ops 6, les alliés vous accompagnant en combat vous seront particulièrement utiles non seulement parce qu’ils sont réellement capables d’abattre des ennemis, mais aussi grâce à leurs précieuses indications. Ils peuvent vous informer quand de nouveaux assaillants arrivent dans la zone et de quel côté ou bien vous indiquer quand un tir pourrait vous faire repérer durant une séquence de discrétion.
L’infiltration justement, se révèle aussi prenante. Vous disposez de quelques gadgets en poche et toujours de plusieurs chemins pour arriver à vos fins grâce à des niveaux bien construits. Il existe même quelques chemins dissimulés vous permettant d’arriver plus vite où vous le souhaitez. Généralement, le jeu vous laisse choix de vous en prendre ou pas aux ennemis sur votre passage. D’ailleurs, vous pouvez les utiliser comme bouclier humain, une première.
À cet égard, la séquence en monde ouvert du désert devrait ravir les amateurs d’infiltration (et de Metal Gear Solid V : The Phantom Pain). La campagne ne manque pas non plus de subtilité grâce à quelques mini-jeux comme le crochetage de porte, le déchiffrage de code sur un ordinateur ou un clavier numérique avec la lumière noire qu’il faut souvent réaliser rapidement et discrètement.
Sur ce point, c’est surtout dans la Tour qu’on prend plus de plaisir grâce à sa série d’énigmes à réaliser pour ouvrir un coffre-fort situé à l’étage. Les différents puzzles donnent presque l’impression de se trouver chez les Baker de Resident Evil 7 ou dans le manoir de Lara Croft. Il y a de grandes chances que vous restiez un peu sur votre faim une fois arrivé au bout du secret tant Treyarch et Raven Software font preuve d’une maîtrise surprenante.
Au-delà de ses énigmes, la Tour permet également d’améliorer vos capacités de combat grâce à l’argent récupéré en mission. On s’interroge tout de même sur l’utilité de ce système pour une campagne de 8 heures durant laquelle vous ne trouverez finalement pas tant d’argent que ça, sauf si vous ouvrez les coffres cachés dans les niveaux. Peut-être aurait-il fallu cacher les diverses améliorations directement dans ces coffres.
Un gameplay bonifié par l’omnimouvement
Vous n’avez probablement pas envie d’acheter Black Ops 6 pour ses combats à l’arme à feu plutôt que pour ses puzzles. Oui, un bon soldat se doit d’être bien équipé, mais sans oublier de se montrer agile. Voilà pourquoi l’omnimouvement fait son arrivée dans Black Ops 6. Cette mécanique de déplacement inédite permet de sprinter, glisser et plonger dans toutes les directions en gardant un angle de tir à 360 degrés. Le gameplay gagne nettement en fluidité grâce à cette mécanique, mais aussi en immersion. Vous l’utiliserez avant tout pour vous mettre à couvert rapidement, que ce soit en solo ou en multi.
Rassurez-vous, les sensations de tirs sont parfaitement au rendez-vous grâce à un sound design réussi et un impact parfaitement retranscrit non seulement manette (ou souris) en main, mais également quand votre balle atteint sa cible. Chaque arme offre un feeling unique, même au sein d’une catégorie identique. De quoi nous donner envie de toutes les essayer aussi bien durant la campagne qu’en multijoueur.
Le moteur graphique maison IW Engine en version 9.0 fait de véritables merveilles, quelle que soit la carte multi ou région du monde explorée durant la campagne. L’effet des flashs et des différents explosifs se révèle très réussi, mais vous aurez peu de temps pour en profiter si vous en êtes victime tant ces équipements sont mortels. Les modèles de personnages se distinguent par leurs détails et leurs animations faciales réalistes. Bien sûr, le design des différentes armes, du XM4 au Tanto .22 en passant par le SVD, apparaît toujours aussi travaillé.
Malheureusement, Black Ops 6 n’exploite pas du tout les retours haptiques et les gâchettes adaptatives de la DualSense sur PS5. Il est vraiment regrettable de voir que si peu de studios se saisissent de l’occasion de proposer une expérience un tant soit peu rafraîchissante grâce à cette manette dont Sony a loué les capacités pendant des mois avant la sortie de sa console. C’est d’autant plus frustrant quand il s’agit d’un FPS.
Le retour en force du Zombies par manches dans Call of Duty Black Ops 6
La sortie de Call of Duty : Black Ops 6 marque le grand retour du Zombie par manches. Pour le moment, seules deux cartes sont disponibles : Liberty Falls, une ville de Virginie-Occidentale avec ses ruelles et quelques commerces, ainsi que Terminus, un complexe pénitentiaire étendu sur plusieurs îles.
Ces deux cartes comportent plusieurs objectifs à accomplir affichés sur l’écran, puis vous laissent livrer à vous-même pour découvrir leur secret. Il faut faire preuve de malice et bien fouiller toutes les zones pour réussi à aller au bout de l’histoire cachée de chacune de ces maps, dont ne vous diront évidemment rien ici.
Bien sûr, vous pouvez très bien vous contenter d’enchaîner les vagues en essayant de survivre le plus longtemps possible sans vous soucier du secret des maps. La structure du Zombies par manches reste similaire à celles des anciens Black Ops, mais quelques évolutions intéressantes sont à noter.
La plus notable est l’intégration d’une vue à la troisième personne. Passer du FPS au TPS donne une nouvelle dimension au mode Zombies par manches, le rendant même un peu plus facile étant donné qu’on devient quasiment omniscient. Notez que vous pouvez choisir de jouer à la troisième personne mais de repasser à la première personne lorsque vous visez en allant dans les paramètres.
Dans ce COD, vous pouvez aussi vous cotiser à deux pour ouvrir une porte, évitant à un seul joueur de dépenser tout son argent pour accéder à une zone. De plus, Treyarch et Raven Software intègrent de nouvelles armes telles que le Thrustodyne Model 23, capable d’aspirer et de déchiqueter les zombies. En revanche, le nouveau système permettant d’accéder aux améliorations des atouts et des mods de munitions est un peu trop brouillon à notre goût.
Concrètement, il faut d’abord « rechercher une augmentation » avant de lancer une partie, c’est-à-dire la sélectionner, puis gagner une certaine quantité d’expérience pour la débloquer. Il va vous falloir grind pendant un long moment pour en acquérir certaines, alors armez-vous de patience. Dans Cold War, les augmentation s’obtenaient avec des cristaux d’Ether à ramasser pendant les parties, ce qui était bien moins fastidieux. En plus, on ne peut choisir qu’une augmentation à la fois. On comprend l’envie des studios de distiller progressivement les améliorations pour conserver les joueurs, mais là, c’est de trop.
Soyons honnête, le mode Zombies par manches n’avait pas véritablement besoin d’une révolution pour être une réussite tant ses bases sont solides. Les ajouts apportés par les studios de développement viennent quand même rendre l’expérience encore plus agréable… lorsque la partie se lance.
La coop local est là, mais dans quel état ?
Malheureusement, en l’état, il est très difficile de lancer une partie en coopération local à deux joueurs ou à quatre avec deux autres joueurs en ligne. Une fois la carte sélectionnée, il arrive régulièrement que la partie ne démarre pas ou que des joueurs restent bloqués dans le temps de chargement avant de se faire éjecter du groupe. Dans ce cas-là, fermer le jeu est la seule solution pour espérer qu’une partie finisse par démarrer normalement. Espérons que ces problèmes particulièrement frustrants soient rapidement réglés.
Notez que d’autres errements peuvent aussi venir gâcher un peu le plaisir en coop local, comme l’interface des objets au sol qui pop en plein milieu de l’écran ou certaines invites n’apparaissant tout simplement pas, comme celles liées au coffre dans Liberty Falls. Il arrive aussi que les défis de SAM ne se lancent pas. Moins grave, mais tout de même le curieux, le compteur des manches finit forcément par arrêter d’évoluer pour un des deux joueurs.
Espérons que Treyarch et Raven Software ne négligent pas ceux appréciant encore de jouer sur le même canapé et corrigent tous ces problèmes. Les AAA proposant un mode coop en local se font de plus en plus rares, alors il serait dommage que les studios n’aillent pas au bout de leur démarche en proposant une expérience optimale.
Un multijoueur porté par ses cartes et ses modes de jeu
Si la campagne fait figure d’entrée et que le mode Zombies représente le dessert de ce BO 6, on peut qualifier le multijoueur de plat de résistance, celui capable de rassasier les joueurs en quête de kills. Un nouveau mode de jeu fait son apparition dans Call of Duty : Black Ops 6. Il se nomme Ordre d’exécution.
À chaque tour, un joueur de chaque équipe est désigné comme la cible prioritaire. Elle apparaîtra sur la carte et avec un marqueur indiquant à quelle distance elle se trouve. L’abattre rapporte plus de points qu’une élimination classique, tandis que faire un mort en étant la cible prioritaire fait également le monter le score plus vite.
Notez que la cible prioritaire peut se faire réanimer par un allié une fois à terre pendant un court laps de temps. Ce nouveau mode est une réussite, puisqu’il demande un meilleur sens tactique que le classique « Match à mort par équipe ». A ce titre, il convient peut-être un peu mieux aux parties privées. En effet, il arrive que les autres joueurs ne cherchent pas du tout à protéger leur cible prioritaire et abordent ce mode de manière plus classique. Rien de grave, puisque le plaisir d’éliminer une cible prioritaire ou de se retrouver soi-même avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête dynamise les parties.
Bien sûr, les modes du multijoueur ne seraient pas si agréables sans des cartes réussies pour les mettre en valeur. Bonne nouvelle, les maps se révèlent quasiment toutes funs, à part Protocol, qu’on trouve un petit peu rigide avec ces deux grands bâtiments aux fenêtres ouvertes placés l’un face à l’autre.
Les cartes disposent presque toutes de leurs passages dérobées, de leurs couloirs étroits et de leurs zones plus ouvertes. Quelques unes offrent une verticalité intéressante, telles que Skyline et Scud. Même Babylon, une des nouvelles maps de Black Ops 6 à l’envergue plutôt restreinte, se révèle excitante pour ses affrontements dynamiques ne laissant aucun répit.
Certains niveaux comme Vorkuta, très déstructuré, demandent une réelle connaissance du terrain pour ne pas se faire surprendre. Vous n’en connaîtrez les moindres recoins qu’après de nombreuses parties. Rappelons que de nouvelles cartes arriveront dès ce mois de novembre dans le FPS d’Activision.
Et le SBMM dans tout ça ?
Comme dans les précédents Call of Duty, vous gagnerez une bonne quantité d’expérience après une victoire et un peu moins après une défaite. Plus votre niveau montre, plus vous avez accès à des armes et améliorations de combats puissantes. Désormais, équiper trois atouts d’une même couleur vous permet d’équiper une spécialité, un avantage assez important en combat.
Pour éviter que les joueurs moins forts se fassent éliminer à tour de bras par les plus expérimentés et les mieux équipés, le multijoueur intègre toujours le matchmaking par compétences, ou SBMM. Il s’agit d’un algorithme censé réunir des joueurs avec un niveau (celui indiqué en jeu, mais également basé sur les statistiques comme le ratio) semblable afin de rendre les parties équilibrées et amusantes pour tout le monde.
Le SBMM semble plutôt bien remplir son rôle. Ne prenez pas peur en voyant des joueurs ayant plusieurs niveaux au-dessus ou en-dessous du votre au moment d’entrer dans un salon : généralement, les scores et les ratios en fin de partie sont plutôt homogènes, témoignant d’une certaine fiabilité du système.
Découvrir Call of Duty Black Ops 6
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