Après avoir égrené une bonne partie des conflits récents, la série Call of Duty, comme de nombreux autres FPS, a décidé d’opérer un bond dans le temps pour éviter la lassitude à sa communauté. Tout a commencé avec Black Ops 2, sorte de dystopie futuristique qui avait réussi à convaincre une partie des fans, et éviter l’enlisement dans les conflits historiques. Trois ans ont passé, et les autres studios d’Activision ont suivi la mouvance. Mais l’aura de Black Ops avait réussi à maintenir une véritable attente auprès des joueurs, même après Titanfall et Advanced Warfare. L’attente valait-elle la peine ?
À première vue, la campagne ne semble pas faire sortir la saga de sa routine. Les machines font la guerre à la place des nations, et troublent les rapports entre humanité et technologie. Différentes factions se partagent les ressources énergétiques d’une planète arrivée à bout de souffle. Les Black Ops sont presque devenus des robots, et peuvent désormais se connecter à de nombreux terminaux de combat. Vous incarnez un groupe de supersoldats enquêtant sur une mission qui a capoté, et découvrez bien vite que les ennemis ne sont pas ceux qu’on pense.
Bien que la partie solo soit praticable à quatre, elle n’arrive jamais à décoller. Pire, l’histoire se perd dans un imbroglio qui ferait presque regretter le scénario des épisodes précédents. On altère entre des films comme Source Code et Edge of Tomorrow avant de sombrer dans une sorte de grand n’importe quoi chronologique. On se contente donc de quelques scènes d’action bien punchy, mais qui ne font pas vraiment sens. Le mode Nightmare, qui permet de refaire le jeu en remplaçant vos ennemis par des zombies fait plus office d’easter egg qu’autre chose.
Le futur, et son arsenal ultrasophistiqué ont de quoi alimenter les fantasmes technologiques les plus poussés, mais ce Black Ops 3 pêche par une direction artistique en demi-teinte. Si Advanced Warfare arrivait à intégrer des gadgets dans un environnement réaliste, cet opus part en roue libre. C’est bien sur une histoire de gout (et donc subjectif) mais la personnalisation à outrance a ici tendance à dénaturer le côté militaire du jeu. Il suffit de quelques parties en ligne pour s’en rendre compte.
On y croise des dizaines de combattants coiffés comme Justin Bieber, et habillés comme un nuancier de chez Dulux Valentine. Difficile d’imaginer qu’un dégradé de fushia couplé à du jaune canari puisse réellement constituer un camouflage. Quand on y ajoute le fait de pouvoir tirer des roquettes en nageant la brasse, l’impression de participer à un conflit plausible s’estompe assez vite. Tout cela sans évoquer les ninjas qui tirent des flèches et les robots sniper. La célèbre map Nuketown représente bien ce choix artistique étrange, puisqu’elle a perdu toute sa saveur, et ressemble à une pub géante pour du plexiglas. Seul le mode zombie réussit à créer un intéressant mélange entre esthétique des années 40 et trip organique un peu barré.
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Le Wallrun, les glissades et le double saut n’étonneront pas ceux qui ont déjà pu s’essayer à Titanfall, et s’insèrent plutôt bien dans le gameplay en permettant de toujours être en mouvement. Les moins rapides devraient d’ailleurs en faire les frais, puisqu’il leur sera plus difficile d’enchainer les frags. Ces duels virevoltants, qui font (presque) penser à Quake, désarçonneront peut-être les joueurs plus anciens. Surtout sur certaines maps, où les murs invisibles se font encore sentir. C’est un parti pris, mais il est maitrisé. L’intégration des spécialistes n’est en revanche pas assez poussée, et se résume la plupart du temps à un petit bonus, qui vous aidera à faire une victime ou deux.
Signalons également le mode Zombie, qui ne peut plus faire office de sympathique bonus. On a même l’impression qu’il a fait l’objet de plus d’attention que la campagne elle-même (malgré l’absence de serveurs dédiés !). La map est désormais deux fois plus grande que celle de TranZit (BO II) et l’ensemble est beaucoup plus scénarisé. Nos quatre protagonistes reprennent tous les poncifs du film noir, et sont plongés dans une ville fictive américaine ou jazz et mort-vivant vont bon train.
L’intégration des Gobblegum et des autels, qui permettent de profiter d’un atout (offensif / défensif) ou de se transformer en monstre, est particulièrement rafraîchissante. Ces bonus permettent de disposer d’un répit salvateur lorsque les ennemis sont trop nombreux. Il faudra au moins cela pour survivre, et tenter de débloquer un à un les nouveaux niveaux. On sent que Treyarch a compris que ce mode, plus corsé cette année, est désormais crucial pour valider l’achat d’une certaine partie de la communauté. Le studio a soigné cet aspect, et les fans du mode devraient squatter longtemps les ruelles sombres de Morg City.
Il est en revanche dommage que le portage de la version PC ne soit pas à la hauteur. Le titre n’est pas vraiment bien optimisé et se révèle très gourmand en termes de RAM. Ceux qui ne disposent pas d’un grosse config devront baisser les effets sous peine de subir un framerate vraiment boiteux. Une tendance qui commence à vraiment se généraliser.
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