« S’adapter ou mourir ». Une rengaine que tous les géants de la tech connaissent, mais que BlackBerry a pu expérimenter. Engagée dans un partenariat de licence avec TCL depuis 2016, l’entreprise a intelligemment transféré son activité principale vers le développement de logiciel et le transfert de données.
Mais conscient du glorieux héritage de la marque, le géant chinois n’a jamais abandonné l’idée de sortir des smartphones affublés du célèbre logo de la mûre. C’est d’ailleurs dans cette optique que le Blackberry KeyOne est sorti lors du mois de mai 2016. Avec son design résolument original, ses belles finitions et son clavier physique, il a tenté de viser son éternel cœur de cible : mon père les professionnels.
Un essai plutôt transformé, bien que ses chiffres de ventes soient loin d’égaler les ténors de l’industrie. TCL a donc décidé de concevoir une version améliorée de ce dernier, simplement nommé BlackBerry Key2. Ce nouveau modèle proposé à 650 euros apporte-t-il assez de nouveautés pour laisser l’ancien au placard, ou simplement franchir le pas ?
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Design
Le Key2 reprend la formule de son ainé avec un clavier physique de 35 touches situé en dessous d’une dalle IPS LCD de 4,5 pouces au format 3 :2 (et donc pas vraiment carré) et en définition Full HD (1620 × 1080 pixels). Dans un monde où tous les smartphones se ressemblent plus ou moins, ce form factor plutôt sobre, mais classe, devrait vous valoir quelques remarques étonnées.
Seule une bande noire comprenant les boutons de navigation délimite les touches de l’écran. La bordure supérieure intègre, elle, la totalité des capteurs frontaux. Les couleurs affichées sont justes même s’il faut souvent pousser la luminosité quand le soleil pointe.
Pas de notch, ni d’écran bord à bord, juste une dalle certes plus petite que la concurrence, mais bien insérée dans un châssis en métal très bien fini, disponible en gris ou noir. Comme vous pouvez le constater sur nos clichés, il est un peu plus grand que le KeyOne mais cela ne l’empêche pas d’être plus léger (168 grammes).
Il faut dire que le poids de son grand-frère se faisait sentir. La prise jack (de bonne qualité) et le port USB Type-C sont toujours au rendez-vous.
La face arrière dénote avec son revêtement en gomme perlé, où figure le logo de la firme. On y aperçoit le double capteur photo, qui ressort légèrement en haut à gauche. Les deux haut-parleurs sont situés sur la tranche inférieure. Il est amusant de constater que ce type de design, plutôt courant il y une dizaine d’années, paraisse si original actuellement. Quoi qu’il en soit, et à moins d’être totalement réfractaire au clavier ou à son sérieux, force est de constater qu’il est visuellement réussi.
Comme auparavant, les touches du clavier sont sensitives et peuvent être utilisées comme un touchpad, pour faire défiler une page à l’horizontale ou la verticale. Elles sont moins lisses que sur le KeyOne, ce donc n’est pas aussi agréable.
On remarque d’ailleurs que ce scrolling est parfois saccadé selon le site visité. La frappe est en revanche précise et, passé un temps d’adaptation pour les néophytes, se révèle vraiment agréable. Cependant, il parait évident qu’en 2018, certains (les plus jeunes ?) auront du mal à s’en accommoder.
Performance
Malgré un tarif assez conséquent, TCL a fait le choix d’incorporer juste le hardware nécessaire au public visé. Le choix d’un Snapdragon 660 (huit coeurs : 4 × 2.2 GHZ / 4 × 1.8 GHz) peut surprendre, mais il répondra au besoin d’une très grande partie des utilisateurs, d’autant plus qu’il est couplé à 6 Go de RAM. Il est possible de rajouter une carte micro-SD si les 64 Go (ou 128 Go) de stockage ne vous suffisent pas. Toutes les versions ne disposent pas d’un rack double-SIM, veillez donc à choisir celle qui vous convient.
La partie supérieure gauche peut chauffer lors d’une utilisation intensive, mais cela ne dérange pas vraiment étant donné que le Key2 est clairement un smartphone que l’on utilise à deux mains, posées sur le clavier.
Son agencement ne le destine clairement pas à du gaming (même s’il en est plutôt capable) ni à des très grands consommateurs de vidéo. Reste que l’expérience est fluide et le multitâche très efficace. Il ne décevra donc pas les clients en recherche de productivité.
Cependant, si on peut percevoir ce choix comme un moyen d’alléger la note finale, on aurait aimé voir un Snapdragon 845 pour un appareil à plus de 600 euros. Il se rattrape néanmoins grâce à une interface ingénieuse.
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OS & Sécurité
Passé récemment sous le giron de Google, BlackBerry fonctionne désormais sous Android. C’est la version 8.1 Oreo qui est ici utilisée. La surcouche est assez légère et axée sur la productivité. On retrouve ainsi le Hub, qui centralise tous vos messages ou encore BlackBerry Messenger, forcément moins utilisée qu’auparavant.
On apprécie aussi la présence d’un panneau latéral qui offre des raccourcis, des infos sur l’agenda ou la liste des appels récents. Très portée sur la sécurité, la firme a une nouvelle fois intégré son application nommée DTEK, qui vous indique si votre smartphone est parfaitement protégé en permanence. Le Password Keeper permet lui d’enregistrer la totalité de ses mots de passe sur un serveur sécurisé de BlackBerry. On se retrouve peu ou prou avec une expérience similaire à celle du KeyOne.
Un bouton situé sur la tranche droite (la « Convenience Key ») vous permet de configurer de nombreux raccourcis programmables. Le lecteur d’empreintes est toujours intelligemment situé sur la barre d’espace. Ce dernier permet aussi de prendre des photos « protégées » qui sont directement envoyées dans un coffre-fort numérique.
Pour les consulter, il faudra les déverrouiller avec votre doigt. Une idée assez brillante dans une époque ou les clichés se retrouvent si facilement sur le net. Dès juillet, un navigateur baptisé Firefox Focus sera directement intégré via une mise à jour. Ce dernier permettra (à la manière de Dolphin Zero entre autres) de naviguer sur le web sans que ses données soient exploitées, une pression sur le bouton home effaçant l’intégralité de l’historique.
Il est également possible de personnaliser trois profils d’utilisation : en voiture, en réunion ou à domicile. Ils permettent de lancer automatiquement des applications ou des fonctionnalités qui se lancent automatiquement (le Bluetooth pour la musique en voiture, le silencieux en réunion).
Enfin, ce Key 2 propose une « Speed Key », située à côté de la touche « symbole ». Une pression dessus couplée à une autre lettre sur le clavier permet d’accéder à un raccourci. La touche Speedkey + la lettre i ouvrira ainsi Instagram, si cela a été précédemment configuré comme ça. Au final, cela remplace assez intelligemment l’utilisation du multitâche.
Photo
Le Key 2 est le premier smartphone de BlackBerry à embarquer un double module photo, composé d’un capteur de 12 Mpx ouvrant à f/1,8 et d’un second (également de 12 Mpx) doté d’une optique proposant un zoom x2.
Les clichés en extérieur sont plutôt bons. On constate un bon niveau de détail bien que le contraste soit un peu trop limité. Dans l’ensemble, il pourra largement dépanner les utilisateurs occasionnels, d’autant plus que le traitement des photos est assez rapide. Le zoom fait perdre un bon nombre de détails, mais les clichés restent exploitables.
Cela se complique en deux occasions : lorsque la lumière vient à manquer et avec le mode portrait activé. Dans des endroits sombres, le bruit électronique se fait vraiment trop sentir et on perd grandement en précision. Le mode portrait a, de son côté, bien du mal à appliquer parfaitement l’effet bokeh recherché par les utilisateurs. La stabilisation est compliquée et le flou appliqué de façon un peu aléatoire. En s’appliquant, il est possible d’en tirer des photos correctes, mais on se situe plutôt vers des modules photo de milieu de gamme. Des appareils comme le Honor View 10 ou Zenfone Zoom S font mieux dans ce domaine.
Il est possible de filmer en 4K, mais on préféra rester en Full HD pour un rendu plus fluide et une meilleure mise au point. L’APN avant pour les selfies est plutôt convaincant même à contre-jour. Le KeyTwo n’est pas un excellent photophone mais il conviendra à ceux qui ne passent pas la journée à prendre des photos.
Autonomie
La marque a toujours conçu des smartphones dotés d’une bonne autonomie, et ce Key 2 ne déroge certainement pas à la règle. Le constructeur chinois a intégré une batterie de 3500 mAh, ce qui lui permet d’être utilisé pendant deux jours en usage standard, un peu moins si l’utilisation est vraiment intensive.
C’est plus que d’autres flagships comme le Galaxy S9, même si la surface de l’écran et le SoC choisi jouent forcement en sa faveur. Il résiste bien aux séances de streaming et ne perd que 10% pour une heure de visionnage environ. Le recharge prend un peu moins de deux heures. Un mode boost permet de désactiver des applis gourmandes pour se focaliser sur la recharge rapide.
La marque ne s’est pas moquée de nous de ce côté-là et a conçu un smartphone fait pour durer, même pendant les longs déplacements. On en attendait pas moins.
Le BlackBerry Key2 sera disponible en France dès le 12 juillet 2018, et peut déjà être commandé chez Boulanger.
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"Rachetée par TCL en 2016"—
Faux. C’est un partenariat de licence. En aucun cas, la partie mobile de BlackBerry n’a été racheté par TCL. Se renseigner avant de désinformer les lecteurs.
Tout à fait et ils font tous la même erreur c’est incroyable de ne jamais vérifier ses sources…
Pourquoi les liens shopping renvoient vers le blackberry Passport ???
Bjr à tous ! J’ai quitté, à regret, BlackBerry car pas de modèles double sim. Savez-vous si un modèle de ce genre, avec clavier physique, est prévu ? Merci ☺️
Bonjour,
Oui, nous savons bien que TCL est aux commandes du
smartphone BlackBerry (idem pour Alcatel). Mais outre le fait de jouer sur les
mots (partenariat, licence, rachat, filiale …), la question la plus importante est de savoir si
ce KEY2 pourra permettre à BlackBerry de sortir de sa longue agonie dans le
domaine des smartphones ?