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Test Bayonetta Origins : et si c’était le meilleur jeu de la Switch ?

Vendu comme un simple spin-off, Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon est une pépite stand-alone qui plaira à tous.

Le succès de Bayonetta n’est plus à prouver. La sorcière déjantée de chez Platinum Games n’en est plus à ses premières aventures et a su s’imposer comme une véritable icône du jeu vidéo. Il aura tout de même fallu attendre huit ans après le second volet pour découvrir la suite de son histoire dans Bayonetta 3.

Au travers des trois premiers chapitres de son histoire, la femme de l’Umbra que l’on connaît aussi sous le nom de Cereza s’est imposée comme une reine du beat’ em all à la fois badass, sulfureuse et sexy. Ces codes ont forgé l’identité du personnage et ont fait d’elle une protagoniste fière et décomplexée qui va jusqu’à se jouer du “male gaze”.

Moins d’un an après le dernier titre de la franchise, Platinum Games nous dévoile un spin-off loin de l’ADN des précédentes aventures. Il est ici question de découvrir le passé de Bayonetta dans un RPG d’exploration et d’énigmes à des années-lumière du style de la série mère. Ce pari risqué fait de Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon un jeu à part entière qui s’impose comme une pépite du catalogue de la Switch.

Virage à 180 degrés

Dites adieu aux hordes d’anges et démons, aux appareils de tortures et à la nudité, l’univers habituel de Bayonetta laisse place à un jeu absolument adorable. Difficile d’imaginer que cette licence connue pour son grand n’importe quoi où tout est permis prenne une telle direction.

Pourtant, Bayonetta Origins nous transporte dans l’enfance de Cereza et arbore un look de livre pour enfant à cette occasion. Cette nouvelle direction artistique a de quoi surprendre, mais permet d’offrir au titre sa propre identité. Dans cette nouvelle histoire, la jeune fille n’est pas encore la sorcière surpuissante que l’on connaît. Un rêve prémonitoire l’invite à s’aventurer dans la Forêt d’Avalon, un lieu dangereux dont l’accès lui est interdit.

Crédits : PlatinumGames / Nintendo / JDG

Ce lieu magique est peuplé de fées dangereuses, semblable au folklore irlandais. Celle-ci cherche à kidnapper les enfants pour les remplacer par l’un des leurs. Les choix artistiques du jeu permettent de faire d’autant plus honneur à cette étrange féérie. Les couleurs sont vives et magnifiques, les décors paraissent peints à la main. Ce tout laisse entrevoir un monde mystique, joyeux et donc enclin à camoufler ses dangers.

Les petites créatures des bois sont prêtes à tout pour mettre des bâtons dans les roues à la jeune sorcière. C’est alors que l’on obtient le gameplay si particulier de ce titre. Entre combats presque stratégiques, il faudra faire bon usage des compétences distinctes de Cereza et son démon Chouchou pour arriver à bout de donjons, énigmes et autres casse-têtes.

Un gameplay intelligent, original et efficace

La dualité entre Cereza et Chouchou est au centre de ce titre si intelligemment construit. Leur rencontre, leur relation et leur aventure forment le cœur de cette histoire, mais aussi le cœur du gameplay. Loin de maîtriser ses pouvoirs, la jeune apprentie bannie de l’Umbra ne peut se défendre d’elle-même dans la forêt d’Avalon. Ses capacités lui permettent d’immobiliser les ennemis et de révéler la faune environnante, mais rien de suffisant pour terrasser les terribles fées.

C’est alors que Chouchou entre en jeu. Contrairement à Cereza, le démon est capable de tout détruire sur son passage. Cette force brute s’accompagne d’un défaut majeur du côté de la défense. Il est donc du devoir de la jeune fille de protéger cet être des enfers qui la mènera jusqu’à son but. La séparation entre les deux protagonistes s’exprime alors physiquement sur la console Nintendo Switch.

Le joycon gauche permet de contrôler Cereza, tandis que le joycon droit permet de contrôler Chouchou. Si la prise en main simultanée des deux personnages peut s’avérer compliquée aux premiers abords, le coup de main est plutôt rapide à prendre. C’est alors que le charme du jeu opère. Les subtilités entre les deux personnages ne sont pas toujours évidentes lors des affrontements, mais s’expriment pleinement lors de l’exploration et des puzzles. La Forêt est vaste et offre une large variété de zones différentes à explorer encore et encore.

Crédits : PlatinumGames / Nintendo

Cereza et Chouchou ne peuvent toujours emprunter le même chemin, et les compétences de chacun permettent d’ouvrir la voie à l’autre. Au fil de l’aventure, de nouvelles compétences permettent d’accéder à des endroits inaccessibles auparavant. Si ce genre de gameplay asymétrique n’a rien de nouveau (il n’y a qu’à regarder It Takes Two ou Brothers: A Tale of Two Sons), c’est la première fois qu’il est aussi bien appliqué dans une aventure solo. Les possibilités de gameplay sont surprenantes et l’on découvre alors un étrange hybride entre la série des RPG Mario et Luigi et les meilleurs Zelda rétro.

Crédits : PlatinumGames / Nintendo / JDG

Un spin-off qui mérite toute l’attention

Loin d’être un épisode annexe bâclé, Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon dispose de sa propre identité et n’emprunte que le meilleur à l’univers dont il s’inspire. Les personnages et le folklore de la franchise sont attachants, et les retrouver ici participe à l’intérêt de cet épisode. Cependant, il n’est aucunement nécessaire d’être parfaitement familier avec les jeux principaux pour profiter de cette aventure magique.

La narration de ce volet tâche de mettre les débutants à la page, tout en venant enrichir le lore bien connu des aficionados. Aussi, l’écriture du personnage de Cereza et la performance vocale offerte par la comédienne fonctionnent à merveille afin d’investir le joueur dans ce récit dès ses premiers instants.

Crédits : PlatinumGames / Nintendo / JDG

Puisque l’histoire se déroule dans un livre, certaines actions sont également dictées par une narratrice qui participe elles aussi à la mise en place de cette ambiance si particulière. C’est un véritable livre magique que l’on explore au gré du passé de Bayonetta, encore connue sous le nom de Cereza.

De son histoire, en passant par son gameplay et sa direction artistique, ce spin-off affiche un véritable sans-faute. Cela faisait bien longtemps qu’un titre sur Nintendo Switch, voire toutes plateformes confondues, avait réussi à surprendre par son ingéniosité et sa beauté. Il serait dommage que ce petit chef-d’œuvre tombe dans l’ombre de sa série mère. Alors que vous soyez familier avec Bayonetta ou non, lancez-vous dans cette belle aventure qui ne manquera pas de vous marquer pour les bonnes raisons.

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Notre avis

Bayonetta Origins : Cereza and the Lost Demon s'impose comme un immanquable de la Switch. Tout est maîtrisé à la perfection pour un véritable sans-faute. On se laisse facilement happer par cette histoire magique et fantastique qui comblera fans de la première heure comme nouveaux venus. PlatinumGames réalise un tour de force avec ce spin-off qui arrive même à surclasser la licence originale. L'industrie du jeu vidéo mérite plus de surprises comme celle-ci.
Note : 10  /  10

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