Nous avons eu l’occasion de passer du temps avec le dernier Zenbook S16 d’Asus, et plus spécifiquement avec le modèle doté du tout nouveau CPU Ryzen AI 90 HX 370 d’AMD. Cette machine ô combien peut-elle résister à la déferlante des portables sous Snapdragon X ? Voici notre avis.
Dès la sortie de la boîte, nous découvrons un véritable top-modèle. Les Zenbook se sont toujours démarqués au niveau visuel en mettant l’accent sur la sobriété et la pureté des courbes, et ce nouveau S16 ne fait pas exception. Tous les codes esthétiques de la marque sont au rendez-vous, avec quelques petits ajustements bienvenus. Les bordures du clapet, par exemple, sont légèrement arrondies par rapport à celles de ses petits frères, comme le Zenbook 14, pour un rendu encore plus « zen » qu’à l’accoutumée. Le nouveau revêtement gris mat non métallique (à l’exception des quatre liserés argentés qui traversent le capot) fait décidément son petit effet. Dans l’ensemble, il s’agit d’une machine qui transpire l’élégance.
Niveau mensurations, il est aussi significativement plus fin que les précédents Zenbook S de grande taille, avec 1,5 kg sur la balance et moins de 2 cm d’épaisseur à la charnière en position fermée. La bonne nouvelle, c’est qu’Asus ne semble pas avoir fait de concessions malgré cette cure d’amincissement. La qualité de construction demeure irréprochable. Dans l’ensemble, ce Zenbook est étonnamment robuste pour un engin aussi svelte, grâce à son châssis en composite céramique / aluminium. Certes, on constate une flexion assez substantielle de l’écran, mais c’est pratiquement inévitable sur un appareil aussi fin, et on peut difficilement en tenir rigueur à Asus. Au moins, la charnière est inspire vraiment confiance ; elle ne présente pas le moindre jeu, reste sagement en place quelle que soit l’inclinaison et peut être soulevée du bout du doigt sans effort. Quasiment rien à redire à ce niveau, en somme.
Ecran
Et les aficionados d’Asus seront ravis d’apprendre que cela vaut également pour l’écran. Au menu : une superbe dalle OLED Lumina tactile de 16 pouces en résolution 2880 x 1800, avec un taux de rafraîchissement à 120 Hz, des pics de luminosité à 500 nits, et des performances colorimétriques de haut niveau (100 % de couverture du gamut DCI-P3). Inutile de tourner autour du pot : comme le reste de la famille Zenbook, ce S16 est une pure merveille en termes d’image brute, avec un rendu vibrant qui saura rendre hommage à tous vos contenus multimédias.
Malheureusement, il a aussi hérité du principal défaut de ses prédécesseurs : cette dalle est brillante dans tous les sens du terme. Dès que l’angle d’éclairement n’est pas idéal, elle a tendance à se transformer en véritable miroir, ce qui peut vite devenir inconfortable au pic de l’été.
Un autre petit bémol concerne la prise en charge du stylet Asus Pen (fourni avec notre machine). C’est une fonctionnalité intéressante sur le papier, mais franchement décevante en pratique, et pour cause : la charnière ne peut pas être déployée à 180°, ce qui limite fortement la pertinence du stylet. Une occasion manquée, mais loin d’être rédhibitoire.
Clavier
Côté clavier, là encore, Asus a récupéré la formule traditionnelle de ses Zenbook. Rien de nouveau sous le soleil : le layout singulier d’Asus légèrement étriqué et très compact est de retour, avec un bouton d’alimentation qui risque d’en déranger certains. Pour le reste, la course des touches est très courte, avec une frappe peut-être un peu moins ferme que sur nos précédents Zenbook 14. Le retour tactile est donc un peu moins bien défini, même s’il reste largement satisfaisant. Dans l’ensemble, ce clavier nous a semblé aussi confortable et fonctionnel que ceux de ses cousins.
Précisons toutefois que contrairement à nos tests précédents, nous ne nous sommes pas adonnés à une longue session d’écriture sur cet appareil, car notre modèle de test était doté d’un piano QWERTY — forcément déroutant par manque d’habitude. Nos impressions à ce niveau sont donc à prendre avec une pincée de sel.
Notre seul vrai regret concerne le trackpad. À l’origine, nous étions ravis de constater qu’Asus semblait déterminé à augmenter autant que possible la taille de cette interface tactile. Mais après avoir passé un certain temps avec ces trackpads démesurés, notre enthousiasme a fini par retomber. En pratique, ce gain de surface n’aide pas vraiment à la navigation, et le plus souvent, c’est même le contraire ! Il est si énorme que les inputs parasites deviennent nettement plus fréquents. Cela a aussi pour effet de rendre le pointage est un tantinet moins intuitif — un comble sachant que ce trackpad fait pourtant partie des références en termes de précision et de réactivité. Même chez les portables, la taille ne fait pas tout !
C’est d’autant plus regrettable qu’avec un trackpad plus petit, Asus aurait peut-être pu dégager assez d’espace pour intégrer un vrai pavé numérique. C’est une lacune qui se pardonne facilement sur des modèles de 14 pouces, mais qui se fait clairement sentir sur un appareil de cette taille.
Performances
Nous en arrivons à la vraie nouveauté de ce Zennbook S16, à savoir son CPU Ryzen Strix Point. Et si la nomenclature est absolument abominable (notre modèle était un Ryzen 9 AI HX 370, merci AMD…), nous sommes forcés d’admettre que ce mariage fonctionne à merveille.
Cette puce sous architecture Zen 5 à 12 cœurs (4 cœurs performance Zen5 et 8 cœurs efficiency Zen5c) en a clairement dans le ventre. Malgré un TDP moyen d’une trentaine de watts qui limite fatalement le potentiel du processeur, les benchmarks ont été plus que satisfaisants : 105 points en single thread et 921 points en multithread sur le nouveau Cinebench 2024, et 1880/17 000 points sur l’ancien Cinebench R23.
On obtient aussi des scores enviables sur 3DMark; ce Zenbook S 16 pulvérise par exemple l’excellent Zenbook 15 OLED que nous avons testé l’année dernière, avec + 25% sur la partie CPU et plus de 50% de gain sur la partie graphique !
Nous avons donc pu nous adonner à quelques tâches créatives pourtant loin d’être triviales, notamment sur Blender (modélisation, simulation légère et rendu). Le Zenbook S16 s’en est sorti très honnêtement dans ces workflows traditionnellement très éprouvants pour les ultraportables, ce qui est assez impressionnant pour être souligné.
À noter aussi la contribution non négligeable de la RAM ultrarapide embarquée par ce modèle (32 GB de LPDDR5x à 7500 MHz), qui participe grandement au sentiment de fluidité proposé par la machine. Elle est malheureusement soudée à la carte mère, et il n’y a donc pas la possibilité de passer à une configuration 64 GB, même si cela serait sans doute superflu sur ce genre de modèle.
Mais là où ce processeur devient carrément bluffant, c’est au niveau du chipset graphique : le nouveau iGPU Radeon 890M sous architecture RDNA 3.5 est une véritable bombe atomique, avec des capacités de rendu en temps réel tout bonnement époustouflantes pour un portable à vocation utilitaire.
Forcément, cela se ressent immédiatement dès qu’on lance un jeu. Il y a quelques années à peine, les ultrabooks de ce genre devaient se contenter de jeux très modestes ; ce Zennbook S16, de son côté, est capable d’encaisser… Cyberpunk 2077, un titre notoirement gourmand ! Certes, nous nous sommes limités à la résolution 1080p (avec l’upscaling proposé par le FSR 2.1 d’AMD) ; ce n’est pas demain la veille qu’un iGPU pourra faire tourner un titre AAA en 3 K. Mais avec les options graphiques réduites quasiment au minimum, nous avons tout de même tourné entre 50 et 65 images par seconde en moyenne… sur un ultrabook… sans carte graphique dédiée. Un sacré tour de force !
En termes de performances brutes et notamment de gaming, ce Zenbook dépasse allègrement donc tous les nouveaux portables sous Snapdragon X, surtout lorsqu’on ajoute la compatibilité à l’équation.
En revanche, ce déluge de puissance portable se ressent au niveau du refroidissement. Même avant d’avoir lancé Cyberpunk, l’engin était déjà bouillant à la fin du téléchargement. Heureusement, l’avant du plateau et le clavier sont relativement bien préservés et restent à une température tolérable ; mais il serait malhonnête de dire que l’expérience était tout à fait confortable en jeu.
NPU
Il y a toutefois un aspect de ce CPU que nous n’avons pas du tout testé lors de notre période d’essai : l’IA. En effet, ce Ryzen AI est doté d’une Neural Processing Unit de nouvelle génération qui, avec ses 50 TOPS, devrait en théorie apporter un gain de performances dans les applications qui prennent cette technologie en charge. Le souci, c’est que l’écosystème est encore terriblement balbutiant, et il est très difficile d’imaginer un scénario où l’utilisateur pourrait véritablement en bénéficier pour le moment.
Autonomie
Pour ce qui est de l’autonomie, ce Zenbook S16 semble se positionner dans la moyenne haute. Sa batterie de 78 Wh tient une grosse dizaine d’heures en lecture vidéo YouTube en 1080p, ce qui est plus qu’honnête. En théorie, cela devrait être suffisant pour en tirer 8 à 10 h d’utilisation multimédia modérée, ce qui est suffisant pour une journée de travail complète. Nous n’avons toutefois pas pu tester cet aspect rigoureusement à cause du layout QWERTY mentionné plus haut, qui nous a empêchés de l’utiliser pour travailler sur une période prolongée.
Connectique
Ce Zenbook S16 s’en sort correctement en termes de connectique, sans être particulièrement généreux. À gauche, on trouve deux ports USB-C 4.0 ainsi qu’un port HDMI pleine taille (youpi !). Le flanc gauche est orné d’une seule prise USB-A 3.2 Gen2, mais il bénéficie au moins d’un lecteur de carte SD pleine taille — toujours utile sur un portable utilitaire.
A noter également la prise en charge du Wi-Fi 7, avec un débit maximal théorique de 5.8 Gb/s.
Prix et disponibilité
L’Asus Zenbook S 16 OLED est disponible pour 1999 € chez Amazon, LDLC et Boulanger.
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