Test Asus ROG Zephyrus G14 2022 : le vent l’emporte… haut la main

Première impression à la sortie de la boîte : c’est un fort bel engin. On retrouve ce châssis en magnésium blanc, quasiment invulnérable aux traces de doigt et particulièrement rigide tout en restant léger (1,65 kg) ; la construction globale transpire la qualité, et il est assez difficile de trouver des défauts en termes de finition.

Pour ce qui est de l’esthétique, comme ses prédécesseurs, il reste plutôt sobre. Il ne hurle pas son identité gaming à des kilomètres à la ronde, contrairement aux propositions de certains concurrents (oui, on pense à vous, Alienware et consorts !). Un bon point pour ceux qui cherchent un appareil pas excessivement tape-à-l’œil.

La formule a cependant été modernisée de façon discrète, mais immédiatement perceptible à l’usage. Cela commence par le passage du 16:9 au 16:10, qui commence à s’imposer comme le nouveau standard; difficile de s’en passer une fois qu’on y a goûté, et c’est donc une évolution très appréciable, autant pour le divertissement que la productivité.

Écran : une dalle pas transcendante… mais avec une webcam !

Certains seront déçus d’apprendre qu’il s’agit d’une dalle IPS; dommage pour ceux qui attendaient de l’OLED, d’autant plus qu’Asus dispose d’une expertise reconnue sur cette technologie d’affichage. Mais globalement, l’écran reste tout de même de bonne facture.

Le revêtement antireflet remplit admirablement bien son rôle; il permet d’exploiter la bonne couverture colorimétrique de l’engin (100% du gamut sRGB) même dans des conditions d’éclairement tout sauf optimales. Un peu de contraste supplémentaire aurait cependant été le bienvenu. Si elle ne s’illustre pas particulièrement, dans l’ensemble, cette dalle n’a pas à rougir face à la concurrence, même s’il s’agit ici de la version de plus petite résolution ( WUXGA 1920 x 1200 @ 144 Hz) proposée par la gamme.

Ce passage au 16:10 a aussi été l’occasion de pallier l’un des manques les plus criants des modèles précédents : l’absence de webcam. Mieux vaut tard que jamais, l’édition 2022 a enfin droit à une petite caméra. Et c’est bien la moindre des choses pour une machine de ce calibre.

Certes, il ne s’agit que de 720p. Mais cela permet au moins d’exploiter le système de reconnaissance faciale Windows Hello pour débloquer son appareil en un clin d’œil. Et accessoirement, cela vous permettra de vous montrer lors de votre prochaine visioconférence.

Son : la bonne surprise du jour

En descendant sur le châssis, nous arrivons ensuite à l’une des vraies surprises de ce modèle : les haut-parleurs, avec deux drivers frontaux et deux subwoofers en dessous. Habituellement, on peut difficilement attendre du système audio intégré à un appareil de ce genre qu’il fasse merveilles ; mais une fois n’est pas coutume, nous avons été très agréablement surpris, pour ne pas dire carrément impressionnés par ceux du Zephyrus G14 2022.

Côté jeu vidéo, ils font globalement honneur aux bandes originales. La spatialisation est tout simplement bluffante pour un bestiau de ce type ; nous n’avons eu aucun souci à localiser des ennemis dans Elden Ring ou des adversaires dans Rocket League à l’oreille. Côté consommation de contenu, le rendu est parfaitement intelligible et même assez bien défini par rapport au rendu crasseux de certains concurrents. Mention spéciale à l’utilitaire Dolby Access qui finit d’arrondir les angles.

Forcément, cela reste un appareil portable; malgré la présence des subwoofers, il ne faut évidemment pas en attendre des exploits, surtout dès qu’on s’aventure vers les extrêmes du spectre audio. Comme on pouvait s’y attendre, cela se ressent immédiatement dans des titres à la BO grandiose comme Elden Ring; le paysage sonore est tout à fait correct tant qu’on se cantonne aux musiques d’ambiance, mais le bas et le haut du spectre ont tendance à devenir difficilement discernables dès qu’on pousse un peu le volume. Mais il convient tout de même de saluer l’excellent travail ici réalisé par Asus. Nous avons même pu nous passer de casque audio le temps du test sans que cela tourne au calvaire, et c’est suffisamment rare sur un portable pour être souligné.

Bruit : le zéphyr continue de souffler

Profitons-en pour mentionner rapidement un autre élément important dans le paysage sonore : la ventilation. C’est un point sur lequel nous attendions la machine au tournant. Et pour cause : c’était l’un des talons d’Achille les plus évidents des modèles précédents, comme le montre notre test de l’édition 2020. Il était difficile d’en faire abstraction, en particulier en mode Turbo.

Heureusement, l’édition 2022 s’en sort mieux. Elle sait même se faire franchement discrète lorsqu’on ne met pas top le système sous pression; dans Rocket League, ce G14 a su se maintenir à 144 fps en restant relativement discret, à défaut d’être complètement muet. En revanche, malgré une légère amélioration, de nombreux utilisateurs trouveront probablement que ce G14 2022 reste encore trop bruyant pour se passer de casque lors d’une longue session d’un jeu gourmand en ressources.

De notre côté, nous n’avons pas réussi à en faire abstraction quand les ventilateurs se sont réellement mis à souffler, après quelques dizaines de minutes sur Elden Ring en qualité Ultra. Mais quoi de plus normal pour une machine qui porte le nom du dieu grec du vent ?

Clavier et pavé tactile: le diable est dans les détails

Nous en arrivons alors au clavier. Là encore, on trouve quelques modifications subtiles, mais bien venues. Nous retrouvons également la disposition globale des modèles précédents, avec quelques petits réarrangements qui rendent l’ensemble plus élégant. Premier exemple immédiatement visible :  l’appendice disgracieux qui dépassait de la barre d’espace a enfin disparu ! Les touches directionnelles ont aussi été alignées avec le reste du clavier, ce qui rend le tout beaucoup plus propre.

La modification du format a aussi permis de libérer un peu de place, et le clavier est plutôt spacieux à l’usage pour une machine de 14”. Même si cet aspect est extrêmement subjectif, l’ensemble est agencé de façon plutôt ingénieuse et fonctionnelle. Mention spéciale aux touches multimédias reprogrammables !

La course des touches est relativement généreuse, sans être trop longue pour autant. Elle semble bien dosée pour tous les usages qui relèvent du jeu vidéo. Elle sera peut-être un peu trop longue pour satisfaire entièrement les habitués des ultrabooks à frappe ultra-courte comme les MacBooks; mais dans l’ensemble, c’est un bon intermédiaire peut tout à fait être utilisé lors de longues sessions d’écriture. À noter que la membrane est assez tendre; de plus, la transition n’est pas particulièrement marquée au moment de la frappe, même si elle reste perceptible. Deux points qui peuvent être des avantages comme des inconvénients en fonction de vos habitudes.

Le trackpad, en revanche, ne souffre d’aucune ambiguïté : il est tout simplement excellent à tous les niveaux. Pour commencer, il est très nettement plus grand que sur les modèles précédents; cette surface très généreuse permet de naviguer sans devoir multiplier les mouvements. Mais il est aussi globalement irréprochable à l’usage. Précis, superbement réactif et très agréable au toucher, il faut être assez tatillon pour lui trouver le moindre défaut.

Seul point potentiellement pénible en termes d’ergonomie : l’emplacement du câble d’alimentation, qui arrive directement au milieu de la tranche gauche de l’engin. Un point assez anecdotique en pratique, mais qui pourrait légèrement gêner les utilisateurs gauchers qui travaillent dans des lieux avec des contraintes d’espace sévères, comme un amphithéâtre par exemple.

Batterie : Une autonomie impressionnante hors des jeux

Côté batterie, ce Zephyrus a aussi des arguments assez sérieux. Comme sur tous les PC gamer transportables, il ne faut pas s’attendre à pouvoir jouer plus d’une heure à un jeu gourmand loin d’une prise de courant. En revanche, pour une utilisation plus légère, l’autonomie du bloc de 76 Wh reste très correcte une fois l’engin privé de son cordon ombilical.

En effet, ce G14 a tenu 10h38 sur benchmarks de LaptopMag, qui dispose d’une énorme base de données à ce niveau. À titre de comparaison, c’est plus du double de la moyenne enregistrée par le site sur des dizaines de modèles (4h21).

Un score impressionnant, mais qu’il faut prendre avec des pincettes; évidemment, l’autonomie finale dépendra énormément des habitudes personnelles de l’utilisateur. De notre côté, le résultat était significativement moins élevé, mais toutefois très satisfaisant. En conditions réelles, nous avons eu droit à un peu plus de 8h de fonctionnement consécutif avec une utilisation multimédia standard, quoique plutôt dense. Nous avons ensuite pu recharger l’appareil à environ 70% en à peu près 40 minutes.

Hardware : une configuration robuste, stable et polyvalente

Entrons ensuite dans le vif du sujet en explorant les entrailles de la bête, en commençant par la connectique. Le G14 dispose d’un combo jack 3,5 mm et d’une prise HDMI 2.0b pleine taille. Par ailleurs, il dispose de 4 ports USB 3.2 Gen 2 : deux Type-A , un Type-C compatible DisplayPort, et un compatible Power Delivery + DisplayPort. Enfin, un lecteur de carte microSD UHS-II vient compléter le tout. Ajoutez le Bluetooth 5.2 et le Wi-Fi 6E, et vous obtenez une connectique très correcte qui suffira pour la majorité des usages.

À l’intérieur, il arbore fièrement les couleurs de l’écurie orange avec un couple CPU-GPU estampillé AMD. Côté CPU, notre modèle WUXGA était équipé d’un Ryzen 7 6800HS. Ce modèle dispose de 8 cœurs pour 16 threads cadencés à 3.2 GHz de base et jusqu’à 4,7 GHz en boost.

Côté GPU, AMD a choisi une Radeon RX 6700S, un modèle sous RDNA 2 qui flirte avec la RTX 3070 de Nvidia. Le tout est complété par 16 Go de mémoire d’excellente facture, à savoir de la DDR5 à 4800 MHz; à noter cependant que la moitié de la RAM est soudée à la carte mère et donc non remplaçable. On trouve aussi un redoutable SSDSSD M.2 NVMe PCIe 4.

Un petit détour par une suite de benchmarks suffit déjà à placer la barre assez haut. Cinebench R23 et 3DMark sont unanimes; avec des scores flatteurs sur l’ensemble du spectre (voir les captures pour le détail) dans une machine de 14 pouces, ce Zephyrus se pose en compétiteur très sérieux sur ce segment – même si la mention “légendaire” de 3DMark est à prendre avec des pincettes.

Jeu : une excellente expérience malgré la température

Mais ces benchmarks ont aussi été notre première occasion d’expérimenter sur un autre aspect incontournable sur ce segment : la température. Autant le dire d’emblée, la machine a tendance à chauffer considérablement lorsqu’on la stresse à grands coups de benchmarks. Après une bonne heure de test, la température était devenue un brin inconfortable au niveau des repose poignets, mais aussi et surtout en dessous de l’engin. Pas idéal pour le garder sur les genoux à l’approche des beaux jours. Rien d’inattendu sur ce segment, mais il ne faut pas attendre de révolution à ce niveau.

Et ce constat se confirme également en jeu; sur des titres gourmands comme God of War et Elden Ring en Ultra, la température a tendance à monter rapidement. Heureusement, l’énorme chambre à vapeur fait quand même du bon travail en termes de performances brutes. Certes, il ne s’agit “que” d’une résolution 1920 x 1200 pas particulièrement gourmande, mais reste que lors de notre test, nous n’avons constaté de thermal throttling à aucun moment.

Nous avons donc pu jouer dans d’excellentes conditions. En revanche, la résolution WUXGA de ce modèle n’a pas particulièrement rendu hommage aux décors somptueux de jeux comme God of War ou Elden Ring; ceux qui veulent absolument une expérience optimale à ce niveau devront se rabattre sur les modèles QHD+, plus chers.

Mais nous avons au moins pu profiter du gameplay en toute fluidité, même sur Elden Ring qui n’est pas particulièrement bien optimisé. De plus, les 144 Hz autorisés par l’écran permettront aux amateurs de jeux compétitifs rapides, comme Counter Strike: Global offensive, de jouer dans des conditions correctes.

Le Zephyrus G14 est disponible à partir de 1599€ sur l’Asus eStore, à cette adresse.

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