Dévoilé l’année dernière, Apple avait profité du CES 2024 pour annoncer que son nouvel objet hi-tech, l’Apple Vision Pro, allait être disponible au grand public à partir du 2 février dernier. Et parce que c’est vraiment un nouveau type de produit pour Apple, seuls les États-Unis étaient concernés pour le lancement. À ce jour, on attend encore une date de sortie éventuelle pour d’autres pays. Des rumeurs de plus en plus insistantes font état d’un lancement proche pour les pays de l’Europe dont la France. On en saura plus d’ici la WWDC 2024 en juin prochain.
Dans tous les cas, le lancement de l’Apple Vision Pro était un événement pour tous les technophiles du monde. Certains ont fait le déplacement depuis la France, d’autres ont même renié leurs valeurs éco-responsables pour aller récupérer un Apple Vision Pro le jour J. De notre côté, on est passé par un service de location qui nous a permis d’économiser un voyage aller/retour de près de 12.000 kilomètres, mais le hic, c’est qu’on l’a eu une dizaine de jours après le jour J. Du coup, on en a profité pour le tester sur le long terme avec un bon mois d’utilisation comprenant le bureau, la maison, mais aussi en déplacement.
Inutile de vous dire qu’on a mis à contribution nos yeux et avoir un tel produit à quelques centimètres de ses yeux pendant des heures et de manière quotidienne, ce n’est pas si simple, surtout avec un tel poids sur son nez et son front. Bref, on a testé l’Apple Vision Pro pendant plus d’un mois et voici ce qu’on en pense.
C’est quoi l’Apple Vision Pro
Près de six semaines après sa sortie officielle, on imagine que vous en avez entendu parler un peu partout déjà de l’entrée d’Apple dans le monde de la Réalité Mixte. Il y a eu des unboxings et des tests dans tous les sens, ou encore des vidéos pour faire le buzz. On ne va pas forcément revenir en détail dessus, mais pour faire simple, l’Apple Vision Pro n’est autre qu’un casque de Réalité Virtuelle. Il en a toutes les caractéristiques et les petits ajouts comme l’écran externe pour simuler le regard de l’utilisateur n’en feront rien, ça reste tout simplement un casque de Réalité Virtuelle. On peut parler éventuellement d’un casque de Réalité Augmentée ou de Réalité Mixte grâce à ses caméras capables de filmer l’extérieur et les restituer à l’utilisateur pour créer l’illusion d’un casque transparent, mais les limites physiques auront vite fait de nous ramener à la réalité.
En revanche, alors que les acteurs comme Meta ou HTC ont toujours tout fait pour trouver un compromis entre qualité et prix d’achat, Apple ne s’est pas embêté avec ce genre de contrainte. Pour la firme de Cupertino, le plus important était de poser une graine sur son informatique spatiale afin que ceux qui étaient tentés puissent découvrir la vision du futur d’Apple. Et pour le coup, c’est une mission réussie. Technologiquement, c’est impressionnant, les écrans de l’Apple Vision Pro sont d’une netteté sans précédent. Meta avait bien rattrapé son retard avec le Quest Pro puis les Quest 3, mais Apple est un cran au-dessus, ce qui explique aussi son prix pharaonique.
L’installation et les Personas
Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un produit Apple, l’installation est super facile et encore une fois, c’est une masterclass pour toutes les compagnies tech qui souhaitent lancer un produit grand public. Sans surprise, tout se fait depuis son compte Apple et avec un iPhone, c’est mieux ! Pour l’instant réservé aux États-Unis, il est inutile de rappeler qu’il faille un compte US pour la configuration et l’utilisation d’un Apple Vision Pro à ce jour. Apple est même allé jusqu’à ne proposer qu’un clavier virtuel QWERTY pour, quelque part, limiter les usages pour ceux qui ont une autre disposition sur leur clavier. Dans tous les cas, l’installation s’est passée sans accrocs particuliers et c’est durant cette phase que le casque règlera automatiquement le bon écartement au niveau des yeux de l’utilisateur. C’est tellement “Apple” parce que tous les autres concurrents ont toujours proposé un réglage manuel et cela justifie un peu le prix hors norme d’Apple.
C’est aussi durant cette phase que l’Apple proposera la configuration des fameux Personas ! Pour ceux qui n’ont pas tout suivi, c’est une représentation virtuel de l’utilisateur afin de permettre aux utilisateurs de FaceTime ou autres de voir l’utilisateur d’un Apple Vision Pro. La création du Persona est plutôt facile et il faudra juste enlever le casque pour permettre aux caméras de scanner la tête de l’utilisateur. L’Apple Vision Pro guide l’utilisateur pendant toute cette phase et si le résultat est quelque peu en dessous de nos attentes, on reste impressionné par le fait qu’Apple reconnaisse plus ou moins les expressions du visage. Apple n’est pas le premier puisque Meta proposait déjà la même fonction, mais l’appliquait uniquement à un avatar créé de toute pièce. En parlant des Personas, il y a eu des améliorations entre VisionOS 1.0 et VisionOS 1.1, mais rien de transcendant. Si nos amis trouvaient ça drôle, ils confirment surtout que les représentations n’étaient pas très réalistes.
Et c’est aussi durant cette phase que l’utilisateur apprendra à utiliser l’Apple Vision Pro en général en pinçant avec ses deux doigts pour valider une action et en visant avec les yeux parce qu’on le rappelle, c’est de l’informatique spatiale et qu’on évolue dans un environnement purement spatialisé. En revanche, on préfère le rappeler, l’utilisation de l’Apple Vision Pro est quasi impossible avec des lunettes, il faudra donc des verres spécifiques Zeiss à l’intérieur du casque, chose qu’on n’a pas pu tester encore puisque ce n’est disponible qu’aux États-Unis.
L’effet Waouh
Quand on met le casque d’Apple pour la première fois, on ne peut être qu’impressionné par la qualité visuelle qu’on a en face de nous. Les deux écrans MicroOLED choisis par Apple font des merveilles. Que cela soit pour du divertissement ou du travail en simulant un écran pour son Mac, c’est tout simplement impressionnant de justesse. On avait peur pour la partie travail, mais en dehors de l’inconfort que peut apporter le poids du casque, l’affichage est super fin, ce qui permet de faire aussi bien de la bureautique que de lancer des applications plus gourmandes comme Final Cut Pro X pour faire du montage. D’ailleurs, sur ce dernier, c’est un vrai bonheur de voir son interface en géant pour mieux travailler.
Mais pour en arriver là, on n’oublie pas le suivi du regard. Encore une fois, c’est impressionnant, l’Apple Vision Pro reconnait parfaitement ce qu’on regarde et le plus gros souci vient souvent de l’utilisateur qui a cette habitude de regarder une peu plusieurs choses en même temps. En gros, si on veut fermer une fenêtre, on vise la petite croix en bas de l’écran et on pince avec ses doigts. Cela fonctionne parfaitement, mais par habitude, on a tendance à non seulement regarder la petite croix, mais aussi le contenu qu’on ferme. C’est une habitude à prendre, mais on pense que le futur permettra un mix entre le suivi du regard d’Apple et le pointage avec les doigts de Meta, cela permettra de faire deux choses en même temps et avec une extrême précision.
Et l’informatique spatiale tant mise en avant par Apple, on en est où ? Eh bien on peut dire que c’est bien le futur de l’informatique si Apple (ou un autre) arrive à confirmer avec un appareil qui puisse attirer le grand public. Si on met de côté la partie matérielle pour se concentrer uniquement sur la partie logicielle et donc Vision OS, on ne peut qu’être impressionné. La gestion de l’espace autour de l’utilisateur est fabuleuse, on place les fenêtres des applications n’importe où, on les retaille à la dimension qu’on souhaite et on se crée autour de nous un véritable environnement. L’Apple Vision Pro, avec Vision OS, c’est en quelque sorte la possibilité de ne plus avoir d’écran physique à la maison. Et oui, on le sait, l’informatique vient de changer et on imagine déjà un futur autour de ce que propose Apple.
Le deuxième effet Kiss Cool
Et c’est peut-être là que le bât blesse. Aussi impressionnant soit-il, Vision OS n’arrive pas pour l’instant à faire oublier l’appareil qui l’accueille et c’est sans doute à cause de ce dernier que beaucoup, dont nous, ont commencé à ne plus utiliser l’Apple Vision Pro dès la deuxième semaine. En effet, comme on l’a dit plus haut, c’est un peu comme les lunettes 3D avec les TV 3D, le fait de devoir sortir et de se préparer en sortant l’Apple Vision Pro enlève toute la partie spontanéité d’un usage. Plusieurs fois durant notre mois de test, on a eu la flemme de sortir l’Apple Vision Pro préférant regarder le même contenu, sur un écran plus petit que ce que propose le casque d’Apple. Alors oui, c’est peut-être moins bien, mais on pouvait adopter n’importe quelle position sur notre canapé, mais surtout, c’est 650g de moins sur la tête parce que mine de rien, sur de longues sessions, l’Apple Vision Pro crée des points de pression sur les pommettes et le front. C’est fortement désagréable ! En plus de cela, on n’oublie pas la batterie externe filaire qu’on a manqué de faire tomber une bonne dizaine de fois par session.
Et ce n’est pas tout, pendant toutes ses sessions, il y a eu des effets désagréables sur les yeux. Ces derniers sont sollicités quasiment tout le temps et il ne faut pas oublier qu’on regarde un écran, aussi bon soit-il. Du coup, les yeux n’ont jamais vraiment le temps de se reposer ! On voit déjà les effets néfastes d’un smartphone sur le sommeil avec une utilisation trente minutes avant d’aller dormir alors imaginons les effets avec un écran à 360° ! Autre effet désagréable également, quand le casque commence à tirer vers le bas avec son poids, l’Apple Vision Pro a tendance à tirer les pommettes vers le bas, ce qui a pour conséquence d’écarter petit à petit les yeux. C’est très très désagréable !
En dehors même du confort du port du casque, on notera que Vision OS en est encore qu’à ses débuts et comme ce fut le cas pour iOS au lancement, cela manque cruellement d’applications ! Et on vous rappelle que les caméras extérieurs de l’Apple Vision Pro ne sont que des caméras et en condition de faible luminosité, on aura l’impression de voir son environnement de manière pixelisé avec du bruit numérique.
Galerie
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
Des études disponibles sur les conséquences d’avoir un écran devant chaque œil aussi proche?
Le problème n’a jamais été la proximité d’un écran, mais le fait de fixer quelque chose sans cligner des yeux et sans changer la focale de ses yeux. À ce niveau, un casque engendre plus de sécheresses oculaires car on cligne bien moins souvent.
Je préfère le quest 2.
Plus de 25% de poids sur la tête que le quest 2 ? C’est du supplice rapidement.
La batterie attachée comme à un chien (rappel : rien pour le quest 2). Rédhibitoire.
Il faut un poids sous 300-350 g, un allumage immédiat ou presque, une fluidité garantie, une personnalisation par simple validation automatique du visage par défaut, une autonomie integrée de 3h archi minimale et une capacité de communication aboutie (le son spatial en discutant est déjà top mais il faut intégrer en un réseau global, pas plusieurs comme sur nos smartphones)
Une fois ce résultat atteint, les gens garderont leur casque efficacement sans effet néfaste.
Je n’ai jamais subi personnellement de problèmes de sécheresse des yeux malgré les heures passées.
Je regarde encore regulièrement avec ma fille des films dans des environnements incroyables. C’est génial pour ce point (dans l’espace intersidéral, sur un balcon XXL, autour d’un feu de bois, etc…)
Le partage est génial aussicar on peut faire des choses à un nombre pas possible dans la vraie a cause de contrainte de temps ou physique ou financière…
On se croirait dans l’episode des Simpsons sur la VR ou Clones avec B. Willis….
c’est juste flippant ce truc.