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Test Aonic 50 Gen 2 : Shure dote-t-il enfin son incroyable casque d’une réduction de bruit à la hauteur ?

Il y a trois ans, le premier du nom avait impressionné par ses qualités audio hors du commun, mais déçu par les performances de son ANC. Cette seconde génération fait encore mieux question audio, mais corrige-t-elle son principal défaut ?

Une seconde génération pour faire oublier les défauts de son premier essai. Avec cette nouvelle mouture de son casque Bluetooth à réduction de bruit active, le fameux constructeur américain — réputé dans le monde professionnel — veut enfin damer le pion aux meilleurs modèles du marché. Pour ce faire, Shure devait notamment améliorer son autonomie et perfectionner l’ANC qui laissait à désirer sur la première génération.

Les changements ne sont clairement pas visibles du premier coup d’œil. Le design reste le même, reconnaissable notamment grâce à la branche unique tout en courbes maintenant chaque écouteur. Un style qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler le désormais légendaire Zik de Parrot. Il faut reconnaître que l’ensemble est plutôt pataud, hérité du design de certains modèles de la gamme professionnelle de Shure. Mais la construction et l’assemblage sont sans failles, tout comme le choix des matériaux. Les plastiques sont épais et se marient avec le métal bien usiné et un habillage simili-cuir d’une qualité à s’y tromper.

Lourd, mais confortable

Sur la tête, le casque est lourd, certes (340 grammes), mais s’ajuste très bien grâce à des coussinets à mémoire de forme très agréables. Surtout, l’Aonic 50 ne serre absolument pas le crâne, de quoi compenser son poids qui obligera les plus sensibles à le retirer de temps en temps pour soulager leurs cervicales. Notons également que le casque n’est pas pliant, tout juste ses écouteurs peuvent pivoter à plat. De quoi le ranger dans son étui rigide de bonne facture, mais tout de même très encombrant.

Au passage, on y trouve un filet où l’on pourra ranger les deux câbles fournis : un jack 3,5 mm vers 2,5 mm et un USB-C vers USB-A. On aurait toutefois préféré que le casque soit équipé d’un jack 3,5 mm, plus standard et plus facile à remplacer en cas de perte. Même chose pour l’USB-A un peu vieillot à l’heure où tous les smartphones (même les iPhone !) et les ordinateurs sont désormais équipés en USB-C.

Une conception à l’ancienne

L’autre surprise vient du choix de Shure pour des boutons physiques plutôt que des commandes tactiles, pourtant généralisées chez la concurrence. Disposés sur la tranche de l’écouteur droit et accessibles du pouce, ils ne sont toutefois pas dénués d’intérêt. Tout d’abord, ils sont un clin d’œil à l’héritage professionnel de Shure, un domaine où l’on préférera toujours des boutons dédiés à des gestuelles tactiles. Cela évite par exemple les erreurs de commande lorsqu’on manipule le casque.

Le constructeur a d’ailleurs très bien pensé son coup en munissant le bouton lecture/pause d’un repère. Il est ainsi facile à trouver, tout comme ceux contrôlant le volume disposés de part et d’autre. Il sera d’autant plus utile que le constructeur n’a pas jugé bon d’intégrer un capteur de port pour mettre en pause le son automatiquement lorsqu’on retire le casque.

L’égaliseur le plus complet du marché

Au-dessus de ce groupe de trois boutons, se trouve une glissière pouvant adopter trois positions différentes. Ce sont les modes ANC qui sont configurés par défaut : transparence, réduction de bruit activée et désactivée. Elle est personnalisable via l’application Shure Play pour jongler par exemple entre différentes égalisations. L’application est d’ailleurs très complète en fonctionnalités. On mettra de côté le « spatialiseur » qui promet monts et merveilles avec ses trois modes musique, cinéma et podcast. Mais le résultat n’est pas à la hauteur de l’audio spatial très bien géré par exemple par Apple sur ses AirPods.

Ce que l’on y préfère est sans aucun doute l’égaliseur paramétrique. Ultra complet, il permet de paramétrer les bandes en spécifiant une fréquence médiane et une largeur de bande. Autant dire que c’est de loin le plus abouti du marché. D’autant plus qu’il sera très utile comme nous allons le voir un peu plus loin.

Les micros à la peine…

Nous aurions aimé que Shure apporte le même soin à son système ANC. Même s’il est sans conteste amélioré par rapport à la première génération de l’Aonic 50, le procédé reste encore et toujours plusieurs crans en dessous de ce que proposent les cadors du marché tels que Sony et Bose. Sorti de chez soi et des bruits de la ville que l’on peut percevoir par sa fenêtre ouverte, le casque de Shure sera clairement à la peine.

Que ce soit dans les transports ou en pleine rue, il n’arrive absolument pas à créer cet effet de bulle de silence où excellent tant ses concurrents. Pire encore, ses micros sont très sensibles au vent et rendent l’expérience encore moins agréable en faisant entendre son souffle dans les écouteurs. On préférera donc l’utiliser chez soi ou à la limite au bureau plutôt qu’en déplacement.

…Mais la qualité audio rattrape tout

Mais là où Shure n’a absolument pas loupé son coup, c’est sans aucun doute du côté de la qualité audio. La première génération de l’Aonic 50 était déjà bluffante ; en passant ses transducteurs de 40 à 50 mm, le constructeur améliore les performances de cette « Gen 2 ». Tout d’abord, saluons la somme des différents codecs avec lesquels le casque est compatible : SBC et AAC bien évidemment, mais aussi le LDAC de Sony ; tandis qu’il est certifié Snapdragon Sound (aptX, aptX HD et aptX Adaptive). N’en jetez plus, vous trouverez difficilement plus complet à ce tarif.

De quoi se régaler de la qualité proposée par l’Aonic 50. Attention toutefois, on est ici sur une signature sonore aux antipodes de ce que proposent ses concurrents. Ceux qui aiment un son rond et basseux en seront pour leurs frais : on est ici dans un son plus analytique. Les fréquences sont extrêmement bien séparées et ne débordent jamais pour masquer leurs voisines, cela certainement grâce à la qualité des transducteurs très dynamiques. On obtient ainsi une scène sonore large et très bien organisée dans laquelle tous les instruments trouvent leur place bien définie, sans jamais empiéter sur les autres.

Pleine puissance en USB

Les habitués d’une sonorité plus musicale seront certainement désarçonnés au premier abord par cette neutralité que l’on rencontre rarement sur les produits grand public. Mais cela est aussi une question d’habitude et après quelques heures d’écoute, cette impression disparaît pour laisser place à une constante appréciation de la qualité sonore de ce casque. Et ceux qui désirent personnaliser cela pourront le faire grâce à l’excellent égaliseur intégré à l’application Shure Play. C’est même conseillé tant il est performant.

D’autant plus que l’Aonic 50 propose deux autres modes de connexion que le Bluetooth, tous deux filaires. Un classique par jack qui a le mérite de fonctionner casque éteint, donc même sans batterie, fait assez rare pour être signalé. Mais le plus impressionnant est certainement la connexion par USB avec laquelle on exploite toute la capacité de l’appareil, capable de décoder un flux Hi-Res jusqu’en 32 bits / 384 kHz. On passe là à un niveau supérieur de performance, qui s’il n’est pas tout à fait de la hi-fi, n’en est pas loin et dépasse toute la concurrence. C’est notamment en USB qu’on pourra profiter de la magnifique dynamique de l’appareil. Unique.

Enfin, cela n’est pas gâché par l’autonomie, qui a presque doublé depuis la première génération, un peu trop légère à notre goût. On passe ainsi d’à peine plus de 20 heures à presque 40 heures (pour 45 annoncées) réduction de bruit activée. On est en dessous des caractéristiques du constructeur, mais la performance est largement suffisante pour ne pas avoir à se soucier de rechercher l’Aonic 50 tous les deux jours.

Où l’acheter ?

Le casque Shure Aonic 50 est commercialisé au prix de 394 euros.

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Notre avis

Certes, son design massif et ses boutons physiques ne séduisent pas au premier regard. Mais l’Aonic 50 Gen 2 est très agréable à utiliser, bien aidé par une application complète à l’égaliseur inégalé. Notre seul vrai regret vient de la réduction de bruit active trop paresseuse, mal aidée par des micros capricieux. On profitera donc mieux de ce casque en usage intérieur, d’autant plus que ses transducteurs méritent qu’on le branche à un ordinateur doté d’un service de streaming lossless pour profiter de leurs capacités au-dessus du lot.
Note : 8  /  10

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