Il y a 32 ans, en 1992, Alone in the Dark marquait de son empreinte l’histoire du jeu vidéo, devant le tout premier jeu de survival-horror de son histoire. Une fierté française, portée par Frederick Raynal, qui allait inspirer de nombreux jeux dans les années à venir.
Par la suite, Alone in the Dark a eu le droit à plusieurs suites, qui n’ont jamais été supervisées par son créateur original et qui ne sont jamais parvenues à atteindre la qualité du premier opus. Cinq jeux sortiront entre 1994 et 2015, ne parvenant pas à séduire les joueurs et les fans du genre.
Finalement, en 2018, THQ Nordiq rachète la licence et la confie à son studio Pieces Interactive pour le développement d’un remake, inspiré des travaux de Capcom pour les remakes de Resident Evil 2 et Resident Evil 3. L’objectif de THQ, c’était de proposer un jeu qui reprendrait l’intrigue du premier opus, tout en y incorporant des références et des personnages des autres jeux Alone in the Dark. Le résultat est-il à la hauteur de nos attentes ?
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Bienvenue dans la demeure de Derceto
Ce remake d’Alone in the Dark vous plonge dans la peau d’Emily Hartwood ou du détective privé Edward Carnby. Ce sont les deux personnages principaux de cet opus, brillamment incarnés par l’actrice Jodie Comer (Free Guy, Le Dernier Duel, Killing Eve) et l’acteur David Harbour (Stranger Things, Suicide Squad, Quantum of Solace).
Le jeu vous propose en effet de choisir l’un des deux personnages. Le petit regret, c’est que cela ne va pas radicalement changer votre aventure. En effet, que vous décidiez de prendre Emily, ou l’inspecteur Carnby, vous vivrez la même expérience, avec les mêmes chapitres et les mêmes énigmes. Les seuls changements concerneront certaines lignes de dialogues et quelques cinématiques, mais rien de bien incroyable. Dommage.
Emily Hartwood et le détective privé Edward Carnby se rendent dans la demeure de Derceto, pour retrouver la trace de son propriétaire, Jeremy Hartwood, l’oncle d’Emily qui est mystérieusement porté disparu. Dès leur arrivée, Emily et Edward comprennent qu’il se passe quelque chose d’étrange avec une ambiance lugubre et inquiétante.
Vous allez devoir enquêter et explorer l’ensemble de la demeure pour comprendre où se trouve Jérémy. Très vite, vous vous rendez compte qu’une étrange secte et divinité pourraient être à l’origine de cette disparition.
Une enquête paranormale
Alone in the Dark vous propose donc d’enquêter sur la disparition de Jeremy Hartwood. Pour cela, vous devez fouiller l’intégralité de la demeure pour trouver des indices indispensables afin de résoudre des énigmes qui vous permettront de faire avancer vos recherches.
On regrettera cependant d’avoir des énigmes assez répétitives, autant dans leur déroulement que dans leur résolution. Il s’agit souvent des mêmes procédés, des mêmes mécaniques, pas bien compliqués à résoudre pour la plupart. Attention cependant, certaines traductions approximatives des documents peuvent vous donner du fil à retordre pour comprendre ce que vous devez faire.
En résolvant les différentes énigmes, vous allez trouver des clés, pour déverrouiller les portes de la demeure, qui vous conduiront vers des objets ou des documents écrits par Jérémy, vous permettant de résoudre votre enquête. Mais pour cela, vous allez devoir enquêter sur une étrange secte et la divinité Derceto. Votre enquête prend alors une tout autre tournure, entre le monde réel et un monde parallèle, horrifique, avec d’étranges monstres et créatures qui ne se feront pas prier pour vous tuer.
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Seul dans cette obscurité menaçante
L’ambiance de ce remake d’Alone in the Dark est vraiment bonne. Que ce soit dans le monde réel, avec cette mystérieuse demeure, ou dans le monde parallèle, bien plus sombre et menaçant, nous avons une ambiance pesante très bien retranscrite. La mise en scène est elle aussi de grande qualité, avec certains plans de caméras très bien travaillés, contribuant à nous immerger dans le jeu. Précisons que ce remake d’Alone in the Dark reste un modeste « AA », au budget bien moins conséquent que les jeux « AAA ». On ressent vite les limites techniques, cependant, le titre nous propose tout de même de belles choses dans certains détails, comme la mise en scène. On sent que les cinématiques sont travaillées et cela nous aide clairement à nous plonger dans le récit.
L’ambiance sonore est elle aussi réussie et contribue à cette immersion. Le doublage (le jeu est disponible uniquement en version originale, sous-titrée en français) est de grande qualité, avec une bonne performance de Jodie Comer et David Harbour. Les sons ambiants sont aussi très bons, que ce soit le bruit des monstres et des créatures, mais également l’ambiance sonore générale qui, tout au long de l’aventure, ne nous rassure pas.
Des limites rapidement atteintes
Au niveau du gameplay et des graphismes, on ressent assez vite les limites. Si le jeu est loin d’être moche, on est loin des plus beaux jeux sur PS5 et Xbox Series X/S. Les paysages et les graphismes dans leur globalité sont acceptables. En revanche, on ressent pas mal de lacunes au niveau de la modélisation des personnages et des visages.
Concernant le gameplay, là encore, on retrouve un jeu assez rigide, loin de révolutionner le genre. Vous avez le choix entre des combats avec des armes à feu (revolver, mitraillette, fusil à pompes), mais également une grande variété d’armes blanches (pelle, hache, chandelier, pioche…). Les combats au corps-à-corps sont un peu brouillons, pas très précis. Pour ce qui est des affrontements avec les armes à feu, la visée est assez délicate à cause d’une caméra capricieuse qui peut vite se faire dépasser par les événements dans une situation intense.
Enfin, c’est dans sa narration que le titre peut se montrer un peu fébrile. Si l’histoire dans sa globalité est plutôt sympathique, sur certains passages narratifs, on regrette certaines incohérences. Que vous choisissiez Emily ou le détective Carnby, chacun va enquêter de leur côté. En revanche, c’est vraiment le protagoniste que vous contrôlez qui va résoudre le trois quarts de l’enquête. C’est lui qui va découvrir les indices et basculer d’un univers à l’autre, risquant sa vie à de nombreuses reprises. Dans les séquences où Edward retrouve Emily, ce dernier se fait moquer par Emily qui ne le prend pas au sérieux et le soupçonne même de devenir fou et de ne servir à rien. Cette dernière ne remarque même pas la disparition du détective, ses blessures et ses vêtements abîmés. On aurait aimé une meilleure écriture à ce niveau, pour avoir des échanges plus crédibles.
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