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Test A Plague Tale : Requiem, l’opus de la maturité ?

Asobo Studio dévoile la suite des aventures d’Amicia et Hugo dans A Plague Tale Requiem. Ce second volet est-il aussi bon que le premier ? Test.

Nous voilà de retour dans la brousse des années 1300, en plein Moyen-Âge envahi par la peste, en compagnie des aventuriers les plus jeunes et les plus téméraires de Guyenne. Après le succès retentissant d’A Plague Tale Innocence, Asobo Studio nous livre une suite qui nous promet d’être tout aussi spectaculaire, alors que de nombreux questionnements subsistent sur la condition d’Hugo et de son lien avec les rats de la peste noire qui ravage la région… et bientôt le pays.

A Plague Tale : Requiem nous plonge quelques mois après le sauvetage du jeune garçon des mains de l’Inquisition. On retrouve nos héros en pleine forme, alors qu’ils cherchent des réponses du côté de l’alchimie, et de l’Ordre des magisters. Amicia, Lucas, Hugo et la matriarche s’engagent dans un périple plus dangereux qu’auparavant, les rats ayant fait leur retour en nombre.

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Crédits : Asobo Studio

Quand le chat n’est pas là… les rats se multiplient

Ils sont plus rapides, plus féroces et sont beaucoup plus nombreux que dans le premier opus. Les rats, nerf de la guerre de la franchise, ne font pas semblant quand il s’agit d’envahir notre espace. Si A Plague Tale : Requiem promettait d’être plus sombre que son prédécesseur, le pari est réussi pour Asobo Studio. La narration tient encore une fois de l’ouvrage de maître, davantage grâce à l’immersion qu’elle nous procure plutôt que pour son scénario, qui reste somme toute assez prévisible… du moins dans les premiers chapitres.

Il faut dire aussi que la maturité de cet opus nous fait le plus grand bien. Le studio apprend de ses erreurs, nous offre donc plus d’indépendance, et tire profit d’un plus grand engagement émotionnel par la même occasion. Hugo n’est plus constamment collé à Amicia, ce qui rend l’attachement envers son petit frère d’autant plus palpable. La tension monte d’un cran, alors que la jeune femme trouve en Lucas un fidèle allié et compagnon de route.

Au fil des chapitres, on regrette toutefois une certaine lenteur. Les enjeux de cette nouvelle intrigue prennent du temps à se mettre en place, ce qui rend A Plague Tale : Requiem aussi accessible que l’était le jeu originel. Il arbore en tous cas la même atmosphère suffocante, tout en y ajoutant une dimension d’exploration et de voyage jusqu’à présent trop discrète. Les péripéties d’Amicia lui demandent toujours autant la fibre de l’exploration, qui est une nouvelle fois récompensée. Les zones de jeu étant plus vastes, cela vous donnera néanmoins un peu plus de fil à retordre pour compléter votre collection de collectibles.

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Crédits : Asobo Studio

La mort au tournant

Les nouvelles terres que nous foulons représentent également des défis inédits qu’il faudra une nouvelle fois surmonter avec sang-froid et intelligence. Très franchement, le gameplay de Requiem s’inscrit ni plus ni moins que dans la continuité d’Innocence, il n’y a donc rien de révolutionnaire à se mettre sous la dent. On bénéficie néanmoins de quelques ajouts intéressants, et d’une légère refonte de l’interface utilisateur qui nous fait prendre un virage un peu plus moderne.

Pour aborder l’aventure, vous avez toujours le choix entre plusieurs styles d’approche, du combat à la fronde, aux interventions par surprise, en passant par l’infiltration non violente. Quelle que soit la perspective, la réflexion est toujours de mise, et est d’autant plus sollicitée alors que les espaces de jeu s’ouvrent davantage. Cet aspect précis laisse au joueur plus de possibilités de chemins et d’angles d’attaque, ce qui lui permet de varier son aventure et/ou de trouver le style qui lui correspond le plus.

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Crédits : Asobo Studio

À noter tout de même que les attaques à distance sont globalement favorisées, tandis que le peu d’attaques au corps à corps disponibles sont dépendantes des ressources que vous trouvez et du type d’ennemi que vous affrontez. N’espérez pas vous battre à mains nues contre les soldats que vous croisez, ceux-ci ne sont tout simplement pas fait pour succomber à vos poings. De plus, vous aurez affaire à une IA plutôt bête et méchante, qui se contente à la fois du minimum pour vous chercher, et prend un malin plaisir à ne pas vous lâcher une fois pris dans ses filets.

Au niveau de la roue des armes, on retrouve notre fidèle fronde, le lancer à la main ainsi que les pots, comme dans le premier opus, plus d’autres ajouts en cours de route (on ne vous dévoilera rien). Requiem intègre également des types de munitions alchimiques inédits, ce qui diversifie le gameplay lors des phases de combats. Les phases narratives, quant à elles, sont toujours extrêmement guidées et plutôt linéaires. Pour parfaire votre expérience, nous avons toujours droit au système d’amélioration de notre équipement, ainsi qu’à un “arbre” de compétences au fonctionnement obscur.

La voie de la raison

Ce qui différencie Requiem de son prédécesseur c’est son dévouement envers le joueur et sa capacité à donner une importance suprême à des aventures vécues par des enfants. Visuellement, la franchise change peu, mais se voit donner un coup d’éclat bienvenu. Les graphismes sont mieux définis, les transitions entre le gameplay et les cinématiques sont plus fluides, les expressions faciales et les animations gagnent en photoréalisme, bien que tout ne soit pas vraiment encore à la hauteur de certaines autres productions tout aussi récentes.

Il s’agit en tous cas définitivement d’un jeu pour la nouvelle génération, et cela se confirme avec l’optimisation de la manette DualSense sur PS5. Les retours haptiques sont bien mis à profit et les gâchettes adaptatives font ce qu’elles peuvent avec ce qu’on leur donne. Tout n’est cependant pas bon à prendre. On regrette l’ajout d’un clic régulier et artificiel lorsque l’on fait courir Amicia, puisque celui-ci n’imite en aucun cas la cadence de pas de la jeune femme, et dessert donc complètement l’immersion.

Outre cela, vous apprécierez tout de même le voyage en compagnie de nos jeunes héros, et heureusement puisqu’il vous faudra un peu plus de temps pour compléter ce deuxième opus comparé au premier. Une durée de vie qui se rallonge au fur et à mesure que la tension monte et que la nervosité prend possession de nous. Il ne faut pas oublier que A Plague Tale se sert de la peur pour nous faire avancer, un objectif largement atteint en ce qui nous concerne.

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Notre avis

A Plague Tale : Requiem est une franche réussite qui nous a, une fois de plus, laissé le cœur en miettes, après une bonne séance d'angoisse. Amicia prend son envol dans cet opus de la maturité et redéfinit la manière dont elle aborde son aventure, un choix qu'Asobo Studio a fait pour lui-même également. Nous avons droit à plus d'émotions, plus d'espace, et surtout plus d'options de gameplay, bien que le tout reste très fidèle à son essence. Malgré quelques couacs au niveau de la technique, Requiem est une aventure terriblement absorbante.
Note : 8  /  10

Les plus

  • Sa narration riche et prenante
  • Son univers visuel et sonore
  • Son gameplay simple mais efficace
  • Ses zones d'affrontements plus ouvertes

Les moins

  • Le manque de contrôle sur le rythme du jeu
  • L'IA beaucoup trop formatée
  • Sur PS5 : le clic de la DualSense quand Amicia court
1 commentaire
  1. La fierté d’avoir affaire à un studio français ne devrait pas brouiller votre jugement.
    Visuellement très réussi (bien que mal optimisé) mais la narration est fade, les personnages n’ont pas évolué depuis le premier volet. Le level design est une suite de couloirs, tout est téléphoné et le jeu rajoute de la lourdeur en vous expliquant quoi faire et quoi ressentir à chaque instant. On est malheureusement très loin de la qualité l’écriture d’un “The Last of Us” qui est pourtant cité en inspiration

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